
.bres qui vont de l’origine à -l’mfertion , & qui font
ronvme autant-de.filets.
La face, par laquelle il feroit néc-effaire de commencer
, a une infinité de mufcles dont les effets,
plus fenfibles que leurs formes -ne font apparentes,
demanderoient une trop longue difcuflion. La plupart
de ces effets trouveront leur place au mot Passion.
Fremiere figure de Vécorché. La tête fait fies mouve-
mens par le moyen de dix paires de mufcles.
Il eft inutile de les nommer tous, mais il faut con-
noître ceux qui font remarquables dans les mouve-
mens du col ,& l’on doit y diftinguer le flernoïde A ;
il eft ainfi nommé , à caufe de fon origine & de fon
infertion ; il vient du fternum , & va s’inférer à l’os
hyoïde, qui efl cet os de la gorge, dont l’apparence
efl fort marquée lorfqu’on étend le cou.
Le mafloïde B vient du flernum & d’une partie
de la clavicule : il va s’inférer à une partie de l’os de
la temple.
Ces deux mufcles n’étant pas bien gros, leur mouvement
eft peufenfible : le premier lert au mouvement
cîe l’os hyoïde, & le tire en bas ; l’autre tire la
tête & la baiffe en avant. On peut remarquer l’apparence
de ces mufcles qui font leurs fondions dans
l’attitude de la tête du gladiateur.
Le trapefe C , dont on ne voit qu'une partie, prend
fon origine de l’occiput ou du derrière de la tête,
comme on le verra dans la deuxieme, où fa
forme, dont il tire fon nom, eft remarquable.
Ces mufcles dans plufieurs de leurs mouvemens
étant pouffes par d’autres , fur lefquels ils font placés
; il ne feroit pas hors de propos de pénétrer juf-
qu’à ces caufes internes, & l’on découvriroit alors
le fplenius qui tire la tête en arriéré , avec un autre
qui eft deffus, & qui fe nomme complexus. Ces mufcles
cachés contribuent à faire des malles ; 8c c’eft
celui qu’on nomme le releveur propre, qui en partie
forme cette pente qui eft du cou à l’epaule.
Je ne fais qu’indiquer ici leur nom , pour ne pas
multiplier les figures, 8c j’en uferai de même dans la
fuite pour ceux dont l’apparence ne peut avoir lieu
dans les trois figures, qui n’offrent que les mufcles qui
fe découvrent fous la peau.
Pour les mouvemens des bras, il faut remarquer ,
i° . que le bras eft propre à cinq mouvemens ; nous
l’avançons, nous le retirons, nous labaiffons, nous
l’élevons, 8c nous le faifons tourner en rond : nous
avançons le bras en dedans par le moyen du pérorai
deltoïde joint à quelques autres, favoir le fus-
épineux & le coracobrachial : le deltoïde D éleve
le bras : le peétoral E amene le bras vers les côtes ;
il prend fon origine de prefque tout le flernum , 8c
de la fixieme & feptieme, 8c quelquefois de la huitième
côte : il va. finir à l’os du bras, entre le deltoïde
8c le biceps.
(a) Le biceps F fléchit l’avant-bras avec le brachial
; il vient de l’emboîture de l’omoplate de part
&c d’autre, & va s’inférer au commencement du radius.
(£) Le brachial G fléchit l’avant-bras avec le biceps
; il prend fon origine à-peu-près au commencement
de l’os du bras ; il y eft fortement attaché , 8c
va s’inférer par-deffus le biceps à la partie fupérieu-
re de l’os du coude.
(c) L’extenfeur du coude H défigne affez par fon
nom à quel ufage il eft employé.
(d ) Le pronateur du radius I fert à tourner le bras
(a) Voy<{ un des bras du Laocoon.
(b) Voycç l*aucre bras du meme Laocoon, 2c celui du gladiateur
, qui eft étendu.
(c) Yoy.ei le bras du Laocoon, qui eft baiifé vers la terre, 6c
celui du gladiateur, qui eft panche.
(i{) Voyt{l'autre bras du même élevé vers 1« ciel, 6c celui du
gladiateur, qui eft éçendu.
du côté de la terre ; il vient de la tête interne de l\>s
du bras , & va s’inférer à la partie interne du radius.
(e) Le fupinateurdu radius K fert à tourner le bras
vers le ciel ; il vient de la partie inférieure du bras
& va dans la partie inférieure du radius.
Le fléchiffeur fupérieur du carpe L vient delà
tête interne de l’os du bras, 8c montant par-deffus
l’os du radius , il finit au premier os du métacarpe.
Le fléchiffeur inférieur du carpe M vient de la tête
interne de l’os du bras,8c va en defeendant le long de
l'os du coude , finir au quatrième os du métacarpe.
Le palmaire N vient de la tête interne de l’os du
bras, 8c va dans la paume de la main fe diflribuer aux
quatre doigts.
L’extenleur fupérieur du carpe O vient du deffous
de la tête externe de l’os du bras , & fe rend à quelques
os du métacarpe.
L’extenfeur du pouce P eft un mufcle double, qui
vient à-peu-près du milieu de l ’avant-bras , 8c qui
va s’inferer obliquement aux jointures du pouce ; il
n’eft propre qu’à cette partie.
Venons aux cuiffes, aux jambes & aux pies.
Le membraneux Q ou fafcialata > vient de l’os des
îles ; il eft charnu dans fon principe , 8c finit par
une membrane qui enveloppe tous les mufcles qui
couvrent la cuiffe , 8c va finir fur ceux de la jambe ;
ce mufcle fert à tourner la jambe en dehors.
Le vafte externe R vient du grand trochanter, fon
tendon embraffe le genou ; il lert à étendre la jambe
avec un autre mufcle , appelle crural ; le vafte
externe eft fort charnu auprès du genou.
Le droit S a la même fonction que le précédent ;
il vient de l’os des îles ; 8c couvrant le crural, il
s’étend le long de la cuiffe entre les deux vaftes ,
avec lefquels il finit en enveloppant la rotule d’un
fort tendon.
Le couturier T fait tourner la jambe en dedans,
& l’amene fur l’autrè en croifant, comme les tailleurs
ont coutume de faire en travaillant ; c’eft, de
cet ufage qu’il a pris fon nom : il vient de l’épine de
l’os desîles , 8c va s’inférer obliquement à la partie
intérieure de l’os de la jambe.
Le triceps J’’vient de l’os pubis 8c de l’os ifehium ;
il va s’inférer au-dedans de l’os de la cuiffe ,8c fert à
tourner la cuiffe en dedans.
Le grefle X fert à fléchir la jambe, & ne fait
prefqu’une maffe avec le biceps ; 8c quelques autres
qui feront marqués dans les figures fuivantes.
Le vafte interne Y vient du grand trochanter, 8c
embraffe le genou, avec fon tendon : il eft fort
charnu auprès du genou , & fa fonction, ainfi que
celle du droit 8c du vafte externe , eft d’étendre la
jambe.
Le biceps de la jambe Z vient de l’os ifehium , 8c
va s’inférer à la partie externe de la jambe ; il eft
charnu , 8c a deux têtes comme celui du bras.'
Le jambier intérieur A 2.
Le gemeau externe B 2 fe verra mieux dans la f igure
de l’écorché , vue par-derriere ; & nous les désignerons
dans les explications qui auront rapport à
cette figure, ainfi que le gemeau intèrne.
Le peronnier C 2 vient du haut & du milieu de l’os
appelle péroné ; il va fous le pié qu’il fert à étendre
conjointement avec les gemeaux.
L’extenfeur des orteils D 2 apprend par fon nom
l’ufage auquel il eft deftiné.
Le gemeau interne E 1 , ainfi que le foLaire F 2, fo
(e) Nota. Le leéteur pourra faire de néceffaire des fondions des mufcles aux lumi-omuêvmeme le'anps pdleicsa tion figuraeins
fia nntoiquuse ns ’irnenpfrtéefreonntsé pelsu, sp fuuirf qcueett el eosp léertatrteios nl,e q ugiu eixdeigroernati :t pulnu ds icdteio ndnétaaiirles nqeu ele l ecso mbopronretesn qtu. e l’on doit fe preferire dans
Verront plus diftin&ement dans la figUte detixîèiïïè :
ce dernier , ainfi nommé par oppofition aux gémeaux
fert à étendre le pié conjointement avec ces
derniers 8c le plantaire, auxquels il s’unit pour ne
faire qu’un feul tendon ; il vient d’entre les deux têtes
de l’os dé la cuiffe
11 refte encore à examiner dans làfiguré première
le mufcle droit H * , qui prend fon origine à l’os pubis
, 8c va s’inférer à'côte du cartilage xiphoïde : il
s’étend le long du ventre ; il eftdivifé en quatre 8c
fou vent en cinq parties , par de fortes interférions
nerveufes , qui font autant de bandes : ces interfe.c-
tions ne font pas tout-à-fait également diftantes :
mais il y en a toûjours trois au-deffus du nombril ;
& des trois parties qu’elles y font, celle du milieu
eft la plus grande : pour l’interferon qui eft près du
nombril » la nature ne la préfente pas toujours de
même ; quelquefois elle le fait voir au milieu du
nombril, quelquefois un peu^au-defTus , ou même
encore plus élevée ; 8c les deux premières fituations
que je viens de lui afîigner, fe remarquent plus ordinairement
dans les antiques»
Le grand dentelé i 2 naît de toute la partie intérieure
de la bafe de l’omoplate, 8c va tranfverlale-
ment s’inférer aux huit côtes fupérieures ; il va quelquefois
jufqu*à la neuvième. Ce mufcle finit par une
dentelure qui lui a fait prendre fon nom ; ces dents
font au nombre de huit , dont quatre font cachées
fous le peétoral ; ce mulcle fe joint avec le mufcle
oblique externe K 2 par digitation ; il fert à la refpi-
ration ( voye^ la figure du Laocoon ) 8c fe fait voir
d’autant plus diftinélement, que le corps agit avec
violence , & fe porte davantage du côté oppofé.
Dans les vieillards, dont la peau eft moins adhérente
au mufcle^ les dentelures font moins marquées.
Voilà les mufcles les plus intéreffans de la figure
Vue dé face. Nous allons paffer à h figure vûepar
derrière.
* Figure deuxieme de Vécorché. Dans cette deu xieme
pofition de la figure, qu’en terme de Peinture on
nomme écorché , on diftingue premièrement
Le trapefe dont on ne pouvoit appercevoir
qu’une très-petite partie à la lettre C delà figure
première. Il prend fon origine de la bafe du crâne, de
toutes les vertebresdu col, des neuf épines fupérieures
des vertebres du dos ; il va s’inférer le long'dé
l’épine de l’omoplate jufqu’un peu au-deffous de la
clavicule. Ce mufcle fert à fortifier l’a&ion de quelques
autres qu’il couvre ; il releve l’omoplate avec
celui qu’on homme le releveur propre : il la tire en-
arriere avec le rhomboïde & la baiffe toüt'feul : il
contribue principalement en paffant par-deffus la
bafe de l’omoplate à lui donner une certaine rondeur,
qui dans l’Antinoiis antique forme les grâces de
cette partie de la figure.
Le deltoïde b dont j’ai déjà parié dans l’explication
de l’autre figure,fe voit encore ici. Il eft triangulaire
; il prend fon origine de toute l’épine de.Tomo-
plate, de l’acromion, 8c de la moitié de la partie extérieure
de la clavicule : il pouffe le bras un peu en
avant 8c en arriéré, félon la direérion de les fibres.
Le fus-épineux c tire le, bras, en haut avec Iq
deltoïde, Scrempliffant la cavité fupérieure de l’omoplate
, entre l’épine & la côte fupérieure , ne fait
fouvent qu’une maffe avec l’épine & une partie du
trapeze; ilnajt.de la partie externe de la bafe de l’omoplate
, depuis l’angle fupérieur jufqu’à l’épine ,
& paffant' par-deffous l’acromion, il va s’inférer à
la partie fupérieüre 8t antérieure de l’os du bras pour
l ’élever en-haut.
Le fous - épineux d fait mouvoir l’os du bras ei?
bas, avec l’abaiffeur propre* & le très-large ; il prend
fon origine déjà partie externe de la baie de l'omoplate
, qui fe remarque depuis l’épine jufqu’à l’angle
i n f é r i e u r , Bt va s ’ i n f é r e r à la partie f u p é r i e ü ï e 8c e x t
é r i e u r e d e l’os du bras»
L’abaiffeur propre e prend fon origine de la côte
inférieure de l’omoplate, & va s’inlerer à l’os du
b r a s avec le très-large , avec lequel il ne fait qu’un,
même tendon ; fon nom indique fon ufage, qui eft
d’abaiffer le bras.
Au refte, ces 4 derniers mufcles, le deltoïde, le
fus-épineux, le fous-épineux, & l’abaiffeur propre,
font d’autant plus à remarquer pour les artiftes,que
cet endroit du corps eft un des plus difficiles à imiter
avec jufteffe. On peut, pour rapporter le jeu de
ces mufcles aux effets extérieurs, le remarquer fur
la nature même , dans les attitudes dans lesquelles
ils agiffent ; ou, fi l’on veut confulter l’antique , lé
gladiateur offrira la jufte image de leurs mouvemens ;
mais ce qui feroit infiniment utile aux jeunes élevés,
ce feroit de leur démontrer cette partie du bras fur
l’écorché ; enfui te de faire agir le modèle vivant,
en le faifant paffer fucceffivement par tous lés mouvemens
qui fe rencontrent, depuis l’abaiffement du
bras jufqu’à l’adion d’élévation où lè gladiateur a
été compofé : c’eft ainfi qu’une inftruôion graduée,
& une application des principes aux effets , fuivie
des preuves tirées des antiques , qui ont la réputa-*
tion d’être les plus parfaits , donneroit infailliblement
une connoiffance approfondie & raifonnée.
Le très-large/vient de l’os facrum, de la tête fupérieure
de l’os des îles, de toutes les vertebres
des lombes, & des 6 ou 7 vertebres inférieures du
dos j il paffe d’un côté, par-deffus l’angle inférieur
de l’omoplate,où il s’attache en paffant, & va retrouver
l’qs du bras, en fe joignant- avec l’abaiffeur propre.
Il tire le bras en-arriere, & en-bas obliquement
du côté de fon principe inférieur.
Une portion de l’oblique externe g , dont il a été
qüeftion dans l’explication précédente à la lettre K 2»
Le brachial h que nous avons expliqué à la lettre
G dé la fig. précédente.
Une portion & l’origine du long fupinateur du radius
i. î^oye^ la lettre k de l’explication précédente»
L’extenfeur fupérieur du carpe k. Koÿe^ la lettre o
de l’explication précédente'.
I .l’extenfeur des doigts,
m l’extenfeur du poucè»
n l’extenfeur inférieur du carpe»
Tous ces mufcles portent dans leur nom I’explica-,
tion -de leurs ufagés»
0 le fléchiffeur inférieur du carpe, voye^ la lettre
M de la première explication des mufçlès.
p portion d’un fléchiffeur des doigts.
q .è c r les extenfeurs du coude» Foye^la lettre H
de l’explication première»
f l’os du coude appëllé o/eVrfl/ze.
t le grand feffier. Il vient de l’os facrum & de la
partie latérale & poftérieure de l’os des, îles. Il va
s’inférer par fes filets obliques, quatre doigts au:def-
fous du grand trochanter : il côù vrele petit feffier 8e
une partie du moyen. Sur quoi il faut remarquer qu’if
y a trois feffiers, qui tous ferVent à étendre la cuiffe.
Le premier s’appelle le grand fejfier, à caufe de fon
étendue défignée par les chiffres 1 , 1 , 3 ,4 ,5 .
La différence des aérions dé ce mufcle fe peuvent
remarquer fur le gladiateur & l’Hercule ; on pourra
les voir auffi fur l’Antindiis & le Méléagre antique.
u portion,du fécond feffier : ce fécond eft en partie
caché fous le premier. <
* 'portion du membraneux. Foye{ la lettre Q de
la première explication.
y le vafte externe: voye{pareillement la lettre R
de la première explication1.
1 le biceps : voyt{ la lettre Z de la première, explication,
6* le demi-nèrYeujf, "Ce niiifçle vient du même