
avec le poids de la colonne d’air qui eft oppofé.
A r t . 24. De quelle maniéré fe font les opérations des
articles 22 &. 2 3 . L’a&ion de la vapeur ne pouvant
pouffer de bas en haut le pifton avec une force capable
de furmonter le poids de la colonne d’air dont
il eft chargé, fans preffer de haut en bas avec la
même force , là furface de l’eau qui eft tombée dans
le fond du cylindre ; cette eau qui eft refoulée dans
les deux rameaux, de maniéré que celui d’évacuation
h , l , m, en reçoit les \ ( art. 2 / ) & l’autre paffe !
par le collet Z , a , 6c le tuyau horifontal dans le
tuyau nourricier, oti elle contraint l’eau chaude qui
s’y trouve de defcendre pour en occuper la place ,
jufqu’à l’inftant que renouvelîantles opérations, elle
l’obligera de paffer à fon tour au fond de l’alembic.
A r t . 25. Détail des pièces qui font jouer le régulateur.
Ges pièces font repréfentées au plan fig. V.
PI. II. & en perfpeftive ffig. 2 o, PI. VI. où l’on voit
deux poteaux foûtenant un effieu, e, h , fur lequel
paffent les anneaux d’un étrier 1 , 2 , 3 , 4. Cet
étrier eft traverfé par un boulon 4 , autour duquel
joue une fourche 5 5 , dont la queue A aboutit à la
clé B du régulateur ( art. i5. ) . Au même effieu eft
fixé une patte ce 6 à deux griffes , & dont la partie e
fertde manche au marteau ou poids 6. Les 2 griffes
embraffént le boulon 4 de l’étrier : fur le même axe
font encore deux branches de fer 7 , 8 , 9. Dans
la fituation que l’on voit ces attirails , le régulateur
eft ouvert ; il produit des vapeurs dans le cylindre
fous le pifton , 6c le robinet P d’injeéfion eft fermé.
A r t . 26. D e quelle maniéré le chevron pendant fait
agir le régulateur & le robinet d'injection. On a dit
( art. 1. ) que la chaîne l m attachée à une des jantes
du balancier, portoit une couliffe m a, qui n’eft autre
chofe qu’un chevron pendant de 16 piés 6 pouces de
longueur, ayant une fente dans le milieu. Cette couliffe
dont on voit une portion X Y , fig. 20. joue de
même fens que le pifton, & fert à communiquer le
mouvement au régulateur 6c au robinet d’injeéiion,
elle enfile fur le rez-de-chauffée du premier étage un
bout de madrier î de 3 piés 6 pouc. de longueur, fur
•14 pouces de large & 4 d’épaiffeur, qui la maintient
toujours verticale en montant ou en defcendant dans
le trou C , pratiqué au-deffous de fa direction, com- 1
me on peut voir dans la Planche IV.
A r t . 27. De quelle maniéré le mouvement fe communique
au régulateur.La fente delà couliffe}^. 20,
PI. VI. eft traverfée d’un boulon revêtu de plufieurs
morceaux de cuir , au-deffus duquel vient fe rendre
par intervalle la branche 8 , 9. A l’inftant que le
pifton étant parvenu au bas du cylindre , le régulateur
s’ouvre pour laiffer paffer la vapeur ; alors le
balancier éleve la couliffe X Y , le boulon fait monter
l’extrémité 9 de cette branche , par conféquent
fait tourner l’effieu qui releve le poids 6 , 6c pendant
ce tems-là l’étrier relie immobile, à caufe de l’intervalle
qui eft entre les griffes ; mais auffi-tôt que le
poids 6 a paffé le vertical , il imprime en tombant
du côté du cylindre une force à une des griffes qui
frappe le boulon 4 , le chaffe, & l’étrier en arriéré,
& par conféquent la manivelle B ferme alors le régu-
lateui , quand la couliffe monte, elle entraîne avec
elle la branche 8 ,9 , qui fait tourner l’effieu. L’effieu
en tournant & la chute du poids 6, fontmonter auffi
l ’autre branche 8 , 7. Peu après cette couliffe venant
à defcendre, une cheville <3 attachée à une de
fes faces, ramene la branche 8 ,9 , qui fait tourner
l’effieu 6c releve le poids 6 , qui tombe enfuite de la
gauche a la droite ; l’autre griffe pouffe en avant l’étrier
qui étoit refté immobile pendant la defcente de
la couliffe, alors la manivelle ouvre le régulateur :
les chûtes du marteau 6 font limitées de part & d’autres
par des cordes attachées aux parties fixes du bâtiment
.dans lequel la machine eft renfermée»
Art. 28. Détail des pièces qui appartiennent au robinet
d'injection. La clé du robinet d’injeftion P9
fig. 20 , PI. VI. 6c PL IV. eft en forme d’une patte
d’écreviffeou de fourche, dans laquelle agit une broche
de fer m, qui la frappe par un mouvement de
vibration , tantôt d’un fens 6c tantôt de l’autre,pour
ouvrir & fermer le paffage de l’eau de la cuvette q
dont on a parlé. Cette broche M attachée à l’effieu
d’un levier n o , fur lequel fe meut un marteau R
échancrépar-deffus , pour s’accrocher par intervalle
dans une coche pratiquée à un morceau de bois T Vy
nommé décliq, qui paffe au-travers d’une fente pratiquée
au poteau pendant, l’extrémité T eft mobile
autour d’un boulon, 6c l’autre F"baiffe & hauffe fui-
vant le mouvement de la couliffe X Y. Art. 29. Explication du mouvement qui fait agir le
robinet d'injection. On faura qu’à l’une des faces de la
couliffe oppofée à celle dont on vient de parler {art.
2 7 .) , eft auffi attachée une cheville qui foûleve le
décliq TV , lorfque la couliffe eft parvenue à fa plus
haute élévation ; alors le marteau R ceffant d’être
foûtenu, tombe avec violence fur le levier ou broche
m, 6c agit contre une des branches de la fourche
qui forme la clé ; ce qui ouvre le robinet P d’injection.
Pendant que l’eau jaillit dans le cylindre court
{fig- 4 . ) , le marteau repofe fur une piece de bois ,
après avoir décrit une courbe R P . Après cette opération,
la couliffe X Y redefcend; & la cheville qui
a levé le décliq , rencontrant en chemin le levier
n S , l’oblige de defcendre pour relever le marteau
R > & le remettre dans fa première fituation. Cela
ne fe peut faire fans que la broche m ne pouffe en-
avant l’autre patte de la clé du robinet, pour la ramener
d’où elle étoit partie. Le robinet d’injeûion
fe referme donc jufqu’au moment où la couliffe remontant
de nouveau, recommence la première manoeuvre
pour faire ouvrir ledit robinet d’injeôion. Art. 30. Conclufion furie jeu du régulateur, & celui
du robinet d'injection. Il fuit de ce qu’on vient
d’expofer, que la couliffe defcendant, elle ferme le
robinet d’injeâion immédiatement après le régulateur,
dans l’inftant qu’elle eft parvenue au plus bas ;
& qu’au contraire lorfqu’elle eft montée au plus
haut, le robinet d’injedion s’ouvre, & le régulateur
fe ferme : ainfi ces deux effets, quoique contraires ,
entretiennent toûjours la machine dans un mouvement
régulier, lorfque la chaleur du fourneau eft
uniforme, &: que toutes les autres pièces de la machine
agiffent comme il faut.
Il faut remarquer que l’on rend le jeu du régulateur
& celui du robinet d’injeftion plus ou moins
prompts, félon que les chevilles qui accompagnent
la couliffe X Y font placées plus ou moins hautes.
Dans la fituation où eft la machine aujourd’hui, elle
a fix piés de levée (are. 3 . ) ; & fi on vouloit lui en
donner moins, il faudrait placer une autre cheville
plus haut que celle qui fait agir le régulateur, 6c la
charger de cuir (art. 27.) .• alors la machine aurait
moins de levée; & le régulateur étant ouvert produirait
plus de vapeur. La raifon en eft claire, car alors
le mouvement ferait moins accéléré ; & qu’au contraire
fi on lui donne plus d’inje&ion, il faudrait placer
une autre cheville plus haut que celle qui fcvt
le décliq : alors le mouvement de fa machine ferait
plus accéléré , 6c par conféquent produirait plus,
d’inje&ion. Art. 31. Explication de la manoeuvre que Von exécute
pour commencer à faire jouer la machine. Pour
donner le premier mouvement à la machine, l’on
commence par remplir d’eau la chaudière (art. 20. j ;
enfuite on allume le feu , 6c on laiffe couler l’eau
dans la coupe (art. / / .) Immédiatement après, celui
qui dirige la machine , vient voir dans quelle fituation
eft le régulateur, afin de l’ouvrir s’il étoit fer»
ïttê ; ayant la facilité, à l’aidé d’une manivelle « de
donner à l’effieu le même mouvement que lui imprime
la couliffe. La vapeur entre dans le cylindre, en
chaffe l’air, & échauffe l’eau qui eft au - deffus du
pifton, que l’on fait couler dans le godet, pour remplir
les tuyaux par lefquels fe décharge l’eau d’in-
jeftion (an. zi.') Pendant cette manoeuvre , la machine
refte en repos jufqu’au momeht qu’elle donne
le lignai pour avertir qu’il eft tems de la faire joiier ;
c e qui s’éprouve lorfque la vapeur ayant acquis affez
de force pour ouvrir la foupape qui fermoit fa cheminée
(art. ig.') , en fort avec détonation. Auffi-tôt
le direôeur de la machine, qui attend ce moment,
prend de la main droite la queue du marteau (art.
2 9 . ) , de la gauche-la branche (art. 2 7.) ; ferme le
régulateur, 6c un inftant après ouvre le robinet d’in-
jeaion qui fait defcendre le pifton. Enfuite le régulateur
s’ouvre de lui-même, & la machine continue
de joiier, fans qu’on y touche, par un effet alternatif
de vapeur 6c d’injeâion d’eau froide, fécondé du
poids de l’atmofphere. Art. 32 .L e mouvement de la machine doit être réglé
de maniéré qu'elle produife quatorze impulfions par minute.
Quand le mouvement de la machine eft bien
réglé, elle produit ordinairement quatorze impulfions
par minute, ainfi qu’on l’a obl'ervé ; 6c dans
un cas forcé , on peut en donner jufqu’à 16 6c 17.
On a auffi obfervé que le pifton mettoit un peu plus
de tems à monter qu’à defcendre. Art. 33. Conjecture fur la maniéré dont fe forme la
vapeur. Il faut confidérer que le feu, qui eft une matière
fubtile, pénétré le fond de l’alembic, paffe au-
travers de fes pores, met les parties de l’eau dans
une extrême agitation ; & comme cette matière ne
cherche qu’à s’étendre pour fe mouvoir avec plus de
liberté, elle s’élève au-deffus de l’eau , dont elle entraîne
les parcelles les plus déliées en une quantité
prodigieufe, qui font effort de toutes parts pour s’échapper,
avec une force qui devient fupérieure à
celle du poids de l’air ; & quand le régulateur vient
à s’ouvrir, elle entre avec impétuofité dans le cy lindre
, pouffe le pifton devant elle, jufqu’à l’inftant
où l’inje&ion d’eau froide condenfe cette vapeur 6c
anéantiffe fa force : alors elle retombe en eau. Ainfi
l ’on voit que le jeu de cette machine dépend de L’ef-
fet alternatif de l’eau chaude 6c de l’eau froide, joint
à l’afrion de l’atmofphere ; le cylindre refte vuide ;;
& donne lieu au poids de l’atmofphere de ramener-
le pifton : ainfi l’on voit que dans l’efpace d’environ
deux fécondés que dure l’injeâion.des huit pintes
d’eau froide(<zrf. 11.) , il fe condenfe environ 4 7 muid
de vapeur ; & pendant ce tems-là il s’en formé une
affez grande quantité pour relever le pifton de nouveau
, auffi-tôt que le régulateur lui en laiffe.la liberté.
On a.dit (art. 24.) que quand la vapeur entre
dans le cylindre, elle refoule l’eau qui fe trouvé âù
fond, 6c en fait paffer environ fix pintes dans le rameau
d’évacuation (art. 2 / .), 6c deux dans l’alèm-
bic par le tuyau nourricier (art. '22.), fuivant l’expérience
que j’en ai faite. Art. 34. Expérience de M. Defaguliérs fu t là force
de la vapeur de Venu bouillante. 'iA. Defaguliers, qui
a fait beaucoup dlexpériencés fiir là machine à fiu 'i
dit que la force de la vapeur dàns le cylindrè, ne
furpaffoit jamais d’unfola réfiftance de l’air extérieur’,;
& n’y étoit jamaisd’un plus' foiblë; mais entreces
deux termes cette force change continuellement*
félon que le pifton eft plus ou moins é lev é, c’eft-à-
dire félon queS l’efpace eft plus, où moin§ grand. Il
prétend auffi que'la vapeur de l’eau, .bouillante .eft
environ 14000 foisplus rare que l’eau froide ; & qua-
lors elle eft auffi forte par fon reffort que l’air commun,
quoique |6 fois plus rare; f'oyeçEau. : .. Art. 35, Expéùtnçt faite fur, la quantité de charbon
Tome VI,
de tetfe bu de lois ïiccejfaire pouf l'entretien dit fourneau
pendant 2 4 heures. Le fourneau confumeen 24 heures
6 muids de charbon de terre, contenant chacun 13
piés cubes 9 Ou deux cordes de bois chacune de 7 piés
7 pouces de longueur fur autant de hauteur, & 3
piés 3 pouces de largeur.
On obferve que deux hommes fuffifent pouf veiller
autour dé la machine. Il y a un chef qui fait manoeuvrer
ladite machine, 6c un fécond qui a foin de
faire le feu au fourneau. Art. 36. Qiland la machine produit 14. impulfions
par minute, elle épuife z55 muids d'eau par heure, e'/c-
vée à 242 piés de hauteur. On a dit (art. g z î) que la
machine prôduifoit 14 impulfions par minute j lorf-.
que le mouvement eft bien réglé. L’on voit que dana
le même tems elle épuife une colonne d’eau de 112
piés de hauteur fur 8 pouces 3 iigi de diamètre * ou
85 pintes par chaque impulfion ;& qu’à caufe de 14
qu’elle donne dans une minute, elle produit 1 190 pintes
d’eau : partant dans une heure elle produit 71400
pintes, ou 25 5 muids d’eau, le muid contenant 8 piés
cubes, ou 280 pintes mefure de Paris* Art* 37. Calcul de la puijfance qui fait agir ceitc
machine. Pour infinuer de quelle maniéré l’on doit
faire le Calcul de cette machine , il faut confidérer
que le diamètre du pifton étant de 30 pouces 6 lig*:
(art. <$Y) , fa fuperficie fera d’environ 5 -g pié quar-1
r é , qu’il faut multiplier par 2205 lignés, pefanteur
d’une colonne d’air d’un pié quarré de bafe, fur 31
piés de hauteur. Il viendra 11392 liv. pour l’ac-*
tion de l’air extérieur fur le pifton, 6c par conféquent
pour la force de la puiffance motrice* Art. 38. Remarqueejfentiellepour calculerteffort dt
la puijfance qui fait agir les pompes, La force de la puiffance
qui afpire l’eau dans une pompe, doit être au
moins égale au poids de la colonne d’eau qui aurait
pour bafe le cercle du pifton, & pour hauteur la
diftance du puifart au pifton ; lofqu’il eft parvenu
dans fa plus hauteiélevation. A quoi il faut ajoutée
le poids de l’eau dont le pifton eft furmonté lorfqu’il
s’élève au-deffus du terme de l’afpiration pour la
dégorger dans.les bâches. Si l’on confidere les chofes
avec attention, on verra que quelle que foit la grof-5
feur du tuyau d’afpiration, la puiffance qui éleve le
pifton, foûtiendra toûjours le même poids, dans quelques
difpofitions que foient fes parties, pofées contre
un plan vertical, ou fur un plan incliné ; que la
puiffance appliquée au pifton d’un diamètre égal,
plus grand ou plus petit que le fond du tuyau., il
fera, toujours chargé du poids .d’ùne colonne d’eau
qui aurait, pour bafe le cercle du pifton, 6c pout
hauteur celui du niveau de l ’eau au-deffus du même
pifton. Art. ^ . Calculer ta puiffance ou le poids de la co-.
tonne d,'eau. des pompes afpirantes. Les pompes afpi*
rantes élevant enfemble une colonne d’eau de 242
piés de hauteur fur 8 pouces 3 lig< de diamètre, l’on
trouvera que cette colonne pefe 6290 F L La pompe
de la bâche faifant monteir l’eaii à 36 piés de hauteur
(art. 2.)’, le diamètre de fon pifton n’eft que de 4
pouces 2 L Lé poids de la colonne d’eau qu’elle refoule
, eft de 237 ~gl. qui étant ajoutés à 6290.71. il
viendra 6.527,7! 1..à quoi il faut encore ajouter lé
poids des attirails, qui répond au .puits, que j’efti-
me d’environ 3 000 1, : ainfi la puiffance aura à fur-
monter une réfiftance d’environ 9 527 t! 1. Sccomme
cette puiffance a été trouvée de 1 { 1. (art. 37.J ,
elle fera donc« fupérieure de 1864 1, au poids qu’elle
doit enlever. Art..40..Là,puiffance doit être ait poids comme 6 à 5 , pour prévenir. tout inconvénient*. On remarquera
que cette.ifupériorité de la .puiffance fur le,poids,
doit être-au moins dans lé rapport dé .6, à 5 ; elle eft
néçeffaire, non-feulement pour rompre l’équilibre.
H H h h i j