
4 9* F E N
les a fur-tout recommandées pour diffiper les vents,
de-là cet adage de l’école de Salerne :
Semen fceniculi référât Jpiracula culi.
On prend cette graine en poudre avec du fucre
dans du v in , depuis un demi-gros jufqu’à un gros ;
on la mêle auffi avec les remedes bechiques, & on
la regarde comme contribuant beaucoup à leurs
bons effets, fur-tout dans la toux invétérée & opiniâtre.
On recommande beaucoup le fenouil pour les maladies
des yeux. Galien dit que le fuc exprimé de la
plante, eft très-bon dans l’inflammation de cet organe
: il a été recommandé pour le même mal par
beaucoup de médecins, même des plus modernes ,
pris intérieurement à la dofe de quatre onces. Mais
c’eff fur-tout l’eau diftillée de la plante ou de la fe-
mence, que nous employons dans ce cas ; on la fait
entrer dans prefque tous les collyres, ou remedes
deftinés pour les yeux. Arnaud de Villeneuve eft un
des plus zélés panégyriftes de la vertu ophthalmique
du fenouil; il recommande fa femence macerée dans
du vinaigre, enfuite féchée & mêlée avec un peu de
cannelle & de fucre, pour conferver la v û e , ou pour
la rétablir lorfqu’elle. eft affoiblie & prefque perdue
dans des vieillards, même de 80 ans..
Cette même eau eft beaucoup célébrée prife intérieurement,
pour diffiper les coliques venteufes,
& pour aider la digeftion.
La racine de fenouil, q u i, comme nous l’avons
dit, eft une des cinq racines apéritives , eft recommandée
par quelques auteurs, comme un fpécifique
dans les petites véroles & dans la rougeole ; Etmul-
ler la propofe comme un remede excellent dans la
douleur des reins & la ftrangurie,. & comme un des
meilleurs antinéphrétiques. On lui attribue auffi la
propriété d’augmenter le lait dans les mammelles: on
ne le fait guere prendre qu’en infufion , & Herman
remarque qu’il ne faut employer de cette racine que
l ’écorce extérieure, & rejetter toute la fubftance intérieure.
('b)
FENTES PERPENDICULAIRES , f. f. (Géogr.
p h f ) Voici ce que dit fur ces fentes M. de Buffon,
Hifl. neu. tom. I.p . S5z . & fuiv.
« On trouve de ces. fortes de fentes dans toutes les
» couches de la terre. Ces fentes font fenfibl.es & ai-
»fées à reconnoître, non-feulement dans les ro-
» chers, dans les carrières de marbre & de pierre,
» mais encore dans les argilles, dedans les terres dé
» toute efpece qui n’ont pas été remuées ; & on peut
» les obferver dans toutes les coupes un peu profon-
» des des terreins, & dans toutes les cavernes & les
» excavations. Je les appelle fentes perpendiculaires
» parce que ce n’eft jamais que par accident qu’eL
» le s font obliques, comme les couches horilonta-
» les ne font inclinées que par accident. Woodward
» & R ay parlent de ces fentes, mais d’une maniéré
V confufe; & ils ne les appellent pas fentes perpendi-
» culairesy parce qu’ils croyent qu’elles peuvent être
»> indifféremment obliques ou perpendiculaires &
» aucun auteur n’en a expliqué l ’origine. ^Cependant
» il eft vifible que ces fentes ont été produites par le
» deffechement des matières qui compôfent les eou-
» ches horifontales. De quglque maniéré que ce def-
» fechement (oit arrive, il a du produire des fentes
»perpendiculaires ; le^; matières qui qompôfent les
»> couches n ont pas du diminuer de volume ; fans le
»fendre.de-diftance en diftance dans une direction
»perpendiculaire à ces mêmes couches. Je.com-
» prends fous ce nom defentesperpendiculaires > tou-
» tes les féparations naturelles des rochers, foit qu’ils
» fe trouvent dans leur pofition originaire , foit qu’ils
r ayent un peu gli.ffé fur leur bafe, & que par cônfé-
t> <luent ds fe foient uq peu éloignés les uns des au-
F E N
» très. Lorfqu’il eft arrivé quelque mouvement con-
» fidérahle à des maffes de rochers, ces fentes fe
» trouvent quelquefois pofées obliquement, mais
» c’eft parce que la maffe eft elle-même oblique; &
» avec un peu d’attention il eft toûjours fort aifé de
» reconnoître que ces fentes font en général perpendi-
» culaires aux couches horifontales, fur-tout dans les
» carrières de marbre, de pierre à chaux, & dans
» toutes les grandes chaînes de rochers ».
Tel eft l’expofé général du fyftème de M. de Buf-
fon fur tes fentes; on en peut voirie détail & les con-
féquences dans l’endroit c ité , p. S S j . & fuiv. nous
nous contenterons de recueillir ici les principaux
faits qu’il rapporte.
On trouve fouvent entre les lits horifontaux des
montagnes, de petites couches d’une matière moins
dure que la pierre, & les fentes perpendiculaires font
remplies de fables, de cryftaux, de minéraux, &c.
Les lits fupérieurs des montagnes font ordinairement
diyifes par des fentes perpendiculaires très-fréquentes,
! qui reffemblent à des gerfures d’une terre defféchée \
& qui ne parviennent pas jufqu’au pié de la montagne
, mais difparoiffent pour la plupart à mefure
qu’elles defeendent. Les fentes perpendiculaires coupent
encore plus à-plomb les bancs inférieurs que
les fupérieurs. n
Quelquefois entre la première couche de terre végétale
& celle de gravier, on en trouve une de marne
; alors les fentes perpendiculaires inférieures font
remplies de cette marne, qui s’amollit & fe gerce à
l’air. °
Lesfentes^perpendiculaires des carrières & les joints
des lits de pierre, font incruftés de concrétions tantôt
régulières & tranfparentes , tantôt opaques &
terreufes. C ’eft-par ces fentes que l’eau coule dans
1 intérieur des montagnes, dans les grottes & les cavités
des rochers, qu’on doit regarder comme les
paffins & les égouts des fentes perpendiculaires.
On trouve tes fentes perpendiculaires dans le roc &
dans les lits de caillou en grande maffe., auffi-bien
que dans les lits de marbre & de pierre dure.
On peut obferver dans la plûpart des rochers découverts
, que les parois des fentes perpendiculaires ,
foit larges, foit étroites, fe correfpondent auffi exac-:
tement que celles d’un bois fendu. Dans les grandes
carrières de l’Arabie, qui font prefque toutes de gra->
nit, ces fentes font très-fréquentes , très-fenfibles,.
&: quelquefois larges de 10 à 30 aunes; cependant
la correfpondance s’y remarque toûjours.
Affez louvent on trouve dans les fentes perpendi-,
culaires y des coquilles rompues en deux, de maniéré
que chaque morceau demeure attaché à la pierre de
chaque côté de te fente; ce qui prouve que ces coquilles
étoient placées dans, le folide de la courbe,
horifontale, avant qu’elle fe fendît.
Les fentes font fort étroites dans la marne, dans
l’argille, dans la craie ; elles font plus larges, dans,
les marbrés & dans les pierres dur es. Foyer hiß. nat ■
p..SSz~5M . (O) ; g g B
F e n t e , f. f. ( Anatom.) On donne ce nom. à la cavité
d?un o s ; qui eft étroite, longue & profonde.
jP j H ••• 1
F e n t e , en Chirurgie, fe dit auffi d’une efpece de
fra&ure fort étrpite, & quelquefois fi fine qu’on a de
la peine à la découvrir : elle le nomme fente capillaire.
Foye{ F is s u r e . ( T )
r. F e n t e , (Hydraul.)' fe dit dans une gerbe d’eau
de plufieurs fentes circulaires oppofées l ’une à l’autre,
que l’on appelle portions de couronnes. Ce font
fouvent des ouvertures en long, formant de petits
parallélogrammes. Voye^ G e r b e . (Ä )
Fen t e , (Greffer eri). Jardinage. Voye^ GREFFER.’
Fente , en terme de Cornetier9 fe dit de, l’opération,
par laquelle on fépare un ergot fur une.partiç de fa-
fuperficie ,
F E O fuperficie, fans le defunir entièrement. Voyt{ Fend
r e ;
FENU-GREC, f. m. foenum-groecum , ( Hift. nat.
b o t .') genre de plante à fleur papilionacée ; il fort du
calice un piftil qui devient dans la fuite une filique un
peu applatie, & faite comme une corne. Elle renferme
des femences qui font pour l’ordinaire de forme
rhomboïdale, ou de la forme d’un rein. Ajoutez aux
caraûeres de ce genre, qu’il y a trois feuilles fur un
feul pédicule. Tournef. infl. rei hcr b , V o y . Pl a n t e .
(n jm/m
Boerhaave compté fept efpeces de fénu-grec, mais
nous ne décrirons que la principale. Elle fe nomme
dans les auteurs feenum- gracum, Off. J. B. z . zG j.
Ra ii, hiflor. q5a. Feenum-grcecum Çativum , C. B. P.
2.48. J; R. H. %o(). \ -
Sa racine eft menue, blanche, fimple, ligneufe,
& périt tous les ans. Sa tige eft unique, haute d’une
demi-coudée, grêle, verte , creufe , partagée
en des branches & en des rameaux. Ses feuilles font
au nombre de trois fur une même queue, femblables
à celles du trefle des prés, plus petites cependant ;
dentelées legerement tout-autour, tantôt oblongues,
tantôt plus larges que longues ; vertes en - deflus,
cendrées en-deffous. Ses fleurs naiffent de l’aiffelle
des feuilles; elles font légumineufes,blanchâtres,papi-
lionacées, plus petites que celles du pois. Ses filiques
font longues-d’une palme ou d’une palme & demie,
«n peu applaties, courbées, foibles, grêles, étroites
, terminées en une longue pointe, remplies de
graines dures , jaunâtres, à-peu-près rhomboïdes,
avec une échancrure ; fillonnées, d’une odeur un peu
forte, & qui porte à la tête. On feme cette plante
dans les champs en Provence, en Languedoc, en
Italie & autres pays chauds. Sa graine eft employée
par les Médecins. F oy e ç FÉNU-GREC, (Mat. méd.)
Article de M. le Chevalier D E JA U C O U R T .
Fe n u-Gr e c , (Pharm. & Mat. méd.) on n’employe
de cette plante que la femence qui eft connue dans les
boutiques fous le nom de femence de fenu-grec, ou de
fenu-grec Amplement ; & on ne l’employe que pour
des ufages extérieurs.
Cette femence eft très-.mucilagineufe. Voye^ Mucilage.
Elle eft recommandée pour amollir les tumeurs
, les faire mûrir, les refoudre, & appaifer les
douleurs. On la réduit en farine, que l’on employé
dans les cataplafmes émolliens & réfolutifs ; ou bien
on extrait de la femence entière le mucilage, avec
lequel on fait des fomentations. On en prelcrit utilement
la décoftion pour des lavemens émolliens ,
carminatifs, & anodyns, contre la colique, le flux
de ventre, & la dyffenterie.
On vante beaucoup le mucilage que l’on retire de
cette graine, pour diffiper la meurtriffure des yeux.
Simon Pauli & Riviere difent que c’eft un excellent
remede contre l’ophtalmie.
Le fenu-grec.z. une odeur très-forte, qui n’eft point
defagréable, mais qui porte facilement à la tête.
Cette femence entre dans plufieurs préparations
officinales, par exemple dans l’huile de mucilage ;
l ’onguent martiatum : fon mucilage eft un des in-
grédiens de l’emplâtre diachylon, de l’emplâtre de
mucilage, & de l’onguent de guimauve ou althoea.
{b)
FÉODAL, àdj. (Jurifpr.) fe dit de tout ce qui appartient
à un fief.
Bien ou héritage féodal, eft celui qui eft tenu en
fief.
Seigneur féodal, eft le feigneur d’un fief.
Droit féodal y eft un droit feigneurial qui appartient
à caufe du fief, comme les cens, lods & ventes
, droits de quint, &c. On entend auffi quelquefois
par droit féodal, le droit des fiefs , c’eft-à-dire
les lois féodales.
■ Tome Kl»
F E O 493 Retrait féodal, eft le droit que le feigneur a de retenir
par puiffance de fie f l’héritage noble, vendu par
fon vaflaî. Voyeç R e t r a i t Fé o d a l .
Saijie féodale, eft la main mife dont le feigneur
dominant ufe fur le fief de fon vaffal par faute d’homme
, droits, & devoirs non-faits & non-payes. Voy.
S a is ie F é o d a l e . Voyei ci-après Fie f . (A )
FÉODALEMENT, adv. (Jurifpr.) fe dit de ce qui
eft fait en la maniéré qui convient pour les fiefs :
ainfi tenir un héritage féodalement, c’eft le pofféder à
titre de fief ; retirer féodalement, c’ eft évincer l’acquéreur
par puiffance de fief\fa.ifirféodalement, c’eft
de la piart du feigneur dominant, mettre en fa main le
fief fervant par faute d’homme, droits, & devoirs
non-faits & non-payés. Voye^F ie f , R e t r a i t F é o d
a l , Sa is ie Fé o d a l e . (A )
FÉODALITÉ, f. f. (Jurifprud.) c’eft la qualité de
fief, la tenure d’un héritage à titre de fief. Quelquefois
le terme de féodalité fe prend pour la foi & hommage
, laquelle conftitue l’effence du fief: c’eft en ce
fens qu’on dit, que la féodalité ne fe preferit point,
ce qui lignifie que la foi eft imprefcriptible de la part
du vaffal contre fon feigneur dominant ; au lieu que
les autres droits & devoirs peuvent être preferits.
Voye{ C e n s , C e n s iv e , Fie f ,P r e s c r ip t io n . (A )
FÉODER, f, m. ( Comm. ) mefure des liquides en
Allemagne. Le féoder eft eftimé la charge d’une charrette
tirée par deux chevaux. Deux féoders & demi
font le roder ; fix âmes, le féoder ; vingt fertels, Fame
; & quatre maffins ou maffes, le fertel : enforte
que le féoder contient 480 maffes, Fame 80, & le fertel
41. Quoique le féoder text comme la mefure commune
d’Allemagne, fes divifions ou diminutions ne
font pas pourtant les mêmes par - tout ; & Fon peut
prefque dire qu’il n’y a que le nom qui foit fembla-
ble. A Nuremberg, le féoder eft de 1 x heemers, & le
heemer de 64 maffes ; ce qui fait 768 maffes au féoder.
A Vienne, te féoder eft de 3 i heemers, le heemer
de 31 achtelings, Sc Tachteling de 4 feiltens ; Fame
y eft de 80 maffes, le fertel, qu’on nomme auffi fehre-
ve y de quatre maffes ; & le' driclink, mefure qui eft
propre à cette capitale d’Autriche, de 14 heemers.
A Ausbourg, le féoder eft de 8 jés, & le jé de deux
muids ou douze befôns, le befon de 8 maffes; ce qui
fait 768 maffes au féoder, comme à celui de Nuremberg.
A Heidelberg, le féoder eft de 10 âmes, Fame
de 12 vertels, le vertel de 4 maffes : ainfi le féoder
n’eft que de 480 maffes. Dans le Virtemberg, le féoder
eft. Ac 6 âmes, Fame de 16 yunes, l’y une de i a
maffes , & par conféquent il y a 960 maffes dans le
féoder. Voyeç R o d e r , Fe r t e l , Ma s se , H e em e r ,
A c h t e l in g , S e il t e n , S c h r e n e , D r i c l in k ,
JÉ, Be sq n , V e r t e l , Y u n e , &c.Diclionn.duCom-
mercet de Trév. & Chamb. (G)
FER, f. m. (JJiffi nat. Minéral. Mécall, & Chim.)
ferrum, mars. Le fer eft un métal imparfait, d’un gris
tirant fur le noir à l’extérieur, mais d’un gris clair
& brillant à l’intérieur. C ’eft le plus dur, le plus
élaftique, mais le moins dufrile des métaux. Il n’y en
a point qui entre auffi difficilement en fufion : cela
ne lui arrive qu’après ^u’il a rougi pendant fort long-
tems. La principale propriété à laquelle on le recon-
noît, c’eft d’être attiré par l’aimant, La pefanteur
fpécifique du fer eft à celle de l’eau, à-peu-près comme
fept & demi eft à un ; mais cela doit néceffaire-
ment varier à proportion du plus ou du moins de pureté
de ce métal; 4
Le fer étant le plus utile des métaux, la providence
l’a fort abondamment répandu dans toutes les
parties de notre globe. Il y en a des mines très-riches
en France, en Allemagne, en Angleterre, en Norvèg
e ; mais il n’y a point de pays en Europe qui en
fourniffe une auffi grande quantité , de la meilleure
efpece, que la Suede, foit par la bonté de la nature;