
fans permiflion par écrit, encourt la peine des gale-
res. D i cl. de Comm. de Trév. 8c Chamb. (G')
F a u x -Sa u n ie r , celui qui fait le trafic du faux-
fel, qui exerce le faux-faunage, Voye[ Fa u x -S a u -
Ka g e . , f .. ;. I
Fa u x -Se l , f. m. (Commerce.) c’eft le fel des pays
étrangers qui eft entré en France fans permiflion, ou
celui qui fe trouvant dans l’étendue de la ferme des
gabelles, n’a pas été pris au grenier à fel de l’adjudicataire,
ou aux regrats. Voyt{ R e g r a t 8c Fa u x -
Sa u n a g e . Dict. de Comm. 1 (6-)
F a u x -So l d a t , ou plutôtpaffe-volant, ( Art mil.')
foldat qu’on fait paffer en revue quoiqu’il ne loit point
réellement engagé. Voye^ Fa g o t , Pa s se -V o l a n t .
» Ceux qui expolent, dit le chevalier de Ville, les paf-
» fe-volans & les demi-pages aux montres,s’excufent,
» difant que ce font gens effe&ifs ; 8c qu’encore qu’ils
w ne leur donnent pas l’argent du roi, ils ne laiffent
» pas d’être dans la place ; 8c qu’au befoin, ils fe-
>> roient aufîi-bien à la défenfe , comme les foldats
b qui reçoivent la montre tous les mois ». Cette rai-
fon n’eft pas fort pertinente, parce que les paffe-vo-
lans ne font pas obligés à demeurer dans la place ni
fervir, &c. D e la charge des gouverneurs , par le chevalier
de Ville. (Q)
. Fa u x - T é m o in , f. m. eft celu i qui dépofe ou atte
lle quelque chofe contre la vérité. Voy. T é m o in .
U ) ' .............
FAUSSE-ATTAQUE, c’eft, dans la guerre des fiè-
ges, une attaque qui n’a pour objet que de partager
les forces de l’ennemi, pour trouver moins de refif-
tance du côté par où l’on veut pénétrer.
On fait ordinairement une fauffe-attaque dans un-
liège. On en fait aufîi dans l’efcalade. Voye^ A t t a q
u e & Es c a l a d e .
Il arrive quelquefois que la fauffe-attaque devient
la véritable , lorfqu’on éprouve moins de réfiftance
du côté qu’elle fe fait, que des autres côtés. On fait
encore de fauffes- attaques , lorfqu’on veut forcer des
lignes & des retranchemens. (Q)
Fa u s s e -Br a y e , c’eft, dans la Fortification , une
fécondé enceinte au bord du foffé ; elle confifte dans
un efpace de quatre ou cinq toifes au niveau de la
campagne, entre le bord du foffé 8c le côté extérieur
du rempart couvert, par un parapet conftruit de la
même maniéré que celui du rempart de la place. L’u-
fage de la faujfe-braye eft de défendre le foffé par des
coups , qui étant tirés d’un lieu moins élevé que le
rempart, peuvent plus facilement être dirigés vers
toutes les parties du foffé. Marolois, Fritach, Do-
gen, 8c plulieurs autres auteurs, dont les conftruc-
tions ont été adoptées des Hollandois, faifoient des
fauffes-brayes à leurs places. On ne s’en fert plus à-
préfent ; parce que l’on a obfervé que lorfque l’ennemi
étoit maître du chemin-couvert, il lui étoit aifé
de plonger du haut du glacis dans les faces de la faujfc-
braye, & de les faire abandonner ; enforte qu’on ne
pouvoit plus occuper que la partie de cet ouvrage
vis-à-vis la courtine. Quand le rempart étoit revêtu
de^maçonnerie, les éclats caufés par le canon, ren-
doient aufîi cette partie très-dangereufe : les bombes
y faifoient d’ailleurs, des defordres, auxquels on ne
pouvoit remedier. Ajoutez à ces inconvéniens la
facilite que donnoit la faujfe-braye pour prendre les
places par l’efcalade, lorfque le foffé étoit fec. Lorf-
qu’il étoit plein d’eau, la.faujfe-braye fe trouvoit également
accefïible dans les grandes gelées. Tous ces
defavantages ont affez généralement engagé les ingénieurs
modernes à ne plus faire Ae faujfe-braye , fi
ce n’eft vis-à-vis les courtines, où les tenailles en
tiennent lieu. Voye[ T e n a i l l e s . La citadelle de
Tournay, conftruite par M. de Megrigny, 8c non
point par M. de Vauban, comme on le dit dans un
puvrage attribué à un auteur très-célebre, ayoit cependant
une faujfe-braye. Mais M. de Folard prétend
que cet ouvrage lui a voit été ajouté, pour corriger,
les défauts de la première enceinte. ( P )
I Fa u s s e s -C ô te s , (.Anat.) on donne ce nom aux.
cinq côtes inférieures de chaque cô té, dont les cartilages
ne s’attachent point immédiatement au fter-
num. Le diaphragme qui tient à ces cinq côtes pat
fon bord circulaire, laiffe dans les cadavres couchés
furie dos, un grand vuide qui répond à ces côtes, &
qui renferme l’eftomac, le foie, la rate. Comme ces
vifeeres font dits naturels, M. Monro croit qu’ils ont.
fait appeller les côtes correfpondantes, bâtardes ou.
fauffes. Voye{ fon anatomie des os, troifieme édition,
pag.223. Il eft plus vraiffemblable qu’on aconfi-
déré qu’elles étoient plus cartilagineules, moins of-
feufes, 8c moins vraies en ce fens, que les fupérieu-
res. V o y e i C ô t e s , (g )
Fa u s s e -C o u c h e , f. f. (Phyfiolog,, Med. Droit,
politiq.) expulfion du foetus avant terme.
En effet, comme une infinité de caufes s’oppofent
fouvent à l’accroiffement du foetus dans l’utérus, &
le chaffent du fein maternel avant le tems ordinai-.
re ; pour lors la fortie de ce foetus hors de la matrice
avant le terme preferit par la nature, a été nommée.
fauffe-couche ou avortement.
Je fai que les Médecins & les Chirurgiens polis
employent dans le difeours le premier mot pour les
femmes, 8c le dernier pour les bêtes ; mais le phyfi-
cien ne fait guère d’attention au choix fcrupuleux
des termes, quand il eft occupé de l’importance de la
chofe : celle-ci intéreffe tous les hommes, puifqû’il
s’agit de leur vie dès le moment de la conception. On.
ne fàuroit donc trop l’envifager fous diverfes faces ;
& nous ne donnerons point d’exeufe au le&eur pour.
l’entretenir plus au long fur cette matière, qu’on ne ,
l’a fait fous le mot avortement', il eft quelquefois in--
difpenfable de fe conduire ainfi pour le bien de cet
ouvrage.
Les lignes préfomptifs d’une faujfe-couche prochai-.
n e , font la perte fubite de la gorge, l’évacuation
fpontanée d’une liqueur féreufe, par les mamelons ,
du fein ; l ’affaiffement du ventre dans fa partie fupé-
rieure & dans fes côtés ; la fenfation d’un poids 8c
d’une pefanteur dans les hanches & dans les reins ,
accompagnée ou fuivie de douleurs ; l’averfion pour
le mouvement dans les femmes aûives ; des maux
de tête, d’yeux, d’eftomac; le froid, la foibleffe,
une petite fievre, des friffons, de legeres convul-
fions, des mouvemens plus fréquens & moins forts
du foetus, lorfque la groffeffe eft affez avancée pour
qu’une femme le puiffe fentir. Ces divers lignes plus
ou moins marqués, & fur-tout réunis, font craindre,
un & faujfe-couche, 8c quelquefois elle arrive fans eux.
On la préfume encore plus sûrement par les caufes
capables de la procurer, 8c par les indices du foetus
mort, ou trop foible.
Les fignes avant-coureurs immédiats d’une faujfe-
couche , font l’accroiffement 8c la réunion de ces
fymptomes, joints à la dilatation de l’orifice de la
matrice, aux envies fréquentes d’uriner, à la formation
des eaux, à leur écoulement, d’abord purulent,
puis fanglant ; enfuite à la perte du fang pur ; enfin à
celle du fang grumelé, ou de quelque excrétion fem-
blable 8c extraordinaire.
Les caufes propres à produire cet effet, quoique,
très-nombreufes, peuvent commodément fe rapporter,
i° à celles qui concernent le foetus, fes membranes,
les liqueurs dans lefquelles il nage, fon cordon
ombilical, 8c le placenta ; 20 à l’uterus m ê ^ ; 30.
à la mere qui eft enceinte.
Le foetus trop foible, ou attaqué de quelque ma«.
Iadie, eft fouvent expulfé avant le terme ; accident
qu’on tâche de prévenir par des corroborans : mais
quand le foetus eft niort, monftrueux, dans une fituation
contraire à la naturelle, trop gros pôùr pouvoir
être contenu jufqu’à terme, ou nourri par la mere ;
lorfque fes membranes font trop foibles, lorfque le
cordon eft trop court, trop long, noué ; il n’eft point
d’art pour prévenir la faujfe-couche. Il eft encore im-
poflible qu’une femme ayant avorté d’un des deux
enfans qu’elle a conçûs, puiffe conferver l’autre jufqu’à
terme ; car l’utértis s’étant ouvert pour mettre
dehors le premier de ces enfans, ne fe refermé
point que l’autre n’en foit chaffé. Le cordon ombilical
étant une des voies communicatives entre la
mere & le foetus, toutes les fois que cette communication
manque, la mort du foetus & l’avortement
s’enfuivent. La même chofe arrive quand les enveloppes
du foetus fe rompent, parce qu’elles donnent
lieu à l’écoulement du liquide dans lequel il
nageoih
L e foetüs reçoit principalement fon accroiffement
par le placenta, & fa nourriture par la circulation
commune entre lui & la mere. Si donc il fe fa it une
féparation du placenta d’a v e c l’u té ru s , le fang s’écou
le tant des arteres ombilicales, que des arteres
u térines, dans la ca v ité de la matrice ; d’où fuit né-
ceffairement la mort du foetus, tandis que la mere
e lle - même eft en grand danger. Si l’on peut empêche
r les caufes de cette féparation, on préviendra
l ’avortement ; c’eft pourquoi les femmes fanguines,
pléthoriques, o ifiv e s , & qui v iv en t d’alimens füc-
citlens , ont befoin de faignées réitérées depuis le fécond
mois de leur g roflè ffe , jüfqu’au cinq ou fixie-
m e , pour é v ite r une faujfe-couche. '
Elle doit encore arriver, fi le placenta devient
skirrheux, ou s’il s’abreuve de férofités qui ne peuvent
convenir à la nourriture du foetus.
L’utérus devient auiîx très-fouvent par IuFmême
une càufe fréquente des fauffes-couches ; i° . par l’abondance
du mucus , qui couvrant fes parois intérieures
, donne une union trop foible au placenta ;
a°. lorfque cette partie eft trop délicate ou trop petite
pour contenir le foetus ; 30. fi fon orifice eft trop
relâchée, comme dans les femmes attaquées de fleurs
blanches ; 40. fi un grand nombre d’accouchemens
ou d’avortemens ont précédé ; $°. dans toutes lés
maladies de cette partie, comme l’inflammation,
l’éréfipele, l’hydropifie, la callofité, le skirrhe, la
paflion hyftérique, quelque vice de conformation,
&c. 6°. dans des bleffures, des contufions, le reffer-
rement du bas-ventre, la comprefîion de l’épiploon,
& tout autre accident qui peut chaffer le foetus du
fein maternel.
Les différentes caufes qui de la part de la mere
jproduifent la faujfe-couche, font certains remedes
évacuans, propres à expulfer le foetus : tels que les
Cantharides, l’armoife, l’aconit, la fabine , les em-
inénagogües, les purgatifs, les vomitifs, les fumigations
, les lavemens ; toutes les pallions v iv e s , la
colere & la frayeur en particulier; les fréquens vo-
miffemens, les fortes toux, les grands cris, les exercices
, danfes, fauts, & fecoufles violentes; les effo
r ts , les faux-pas, les chûtes, les trop ardens &
fréquens embraffemens, les odeurs ou vapeurs def-
agreables & nuifibles à la refpiration, la pléthore ou
le manque de fang , la diete trop févere, le ventre
trop preffé par des bufques roides, ou par lui-même
trop long-tems refferré ; des faignées & des purgations
faites à contre-tems, la foibleffe de la confti-
turion ; enfin toutes les maladies tant aiguës que
chroniques, font l’origine d’un grand nombre de
fauffes-couches.
C ’eft pourquoi il faut toûjours diriger les remedes
à la nature de la maladie, & les diverfifier en
conféquence des caufes qu’on tâchera de connoître
par leurs fignes : ainfi les faignées réitérées font né-
ceffaires dans la pléthore ; la bonne nourriture, dans
les femiftes foibles & peu fangüinés ; les côrroborans
généraux & les topiques, dans le relâchement de
Porifice de l’utérus, &c. Enfin fi tes.caufes qui pro-
duifent l’avortement, ne peuvent être ni prévenues
ni détruites, 8c qu’il y ait des fignes que lé foetus eft
mort, il faut le tirer hors de l’utérus par le fecours
de Parti
Nous manquons d’un ouvrage particulier fur les
fauffes-couches ; car il faut compter pour rien celui
du fleur Charles de Saint - Germain, qui parut en
1665 i/z-8°. Un bon traité demanderoit unhommé
également verfé dans la théorie 8c la pratique. Il fe-
roit encore à defirer que dans un ouvrage de cetté
nature, On réduisît fous un certain nombre d’apho-
rifmes, les vérités inconteftablés qui nous font com
nues fur le fujet des avortemens. J’en vais donner
quelques exemples pour me faire entendre.
î°. L’avortement eft plus dangereux 8c plus pénible
au fixieme, feptieme, 8c huitième mois, que
dans les cinq premiers ; 8c alors il eft ordinairement
accompagne d’une grande perte de fang.
i° . Il eft toûjours funefte à l’enfant, ou dans lé
tems même de la faujfe-couche, ou peu de tems après.
30. Les femmes d’une conftitution lâche ou dont
quelques accidens ont affoibli la matrice, avortent le
plus facilement.
40. Cet accident arrive beaucoup plus fouvent
dans lès deux ou trois premiers mois de la groffeffe ,
que dans tous lés autres.
5°. Comme la matrice ne s’ouvre qü’à proportion
de la petiteffe du foetu§*, l’on voit affez fréquemment
que l’arriere - faix dont le volume eft
beaucoup plus gros, refte arrêté dans l’utérus pendant
quelque tems.
6°. Dans les fauffes - couches au-deffous de cinq
ou fix mois, il ne faut pas beaucoup fe mettre en
peine de réduire en une bonne figure les foetus qui
fe préfentent mal ; car en quelque pofture que foient
ces avortons, la nature les expulfe affez facilement
à caufe de leur petiteffe.
70. La groffeur des foetus avortons mofts hè répond
pas d’ordinaire au terme de la groffeffe ; car ils
n’o'nt communément, quand ils font chafles de l’utérus,
que la groffeur qu’ils avoient lorfque leur,
principe de vie a été détruit.
1 8°., Quand ils font expulfés vivans, ils ont rarement
de la voix avant le fixieme inois, peut-être
parce que leur poumon n’a pas encore la force de
pouffer l’air avec affez d’impétuofité pour former aucun
cri.
9®. Les fauffes - couches rendent quelquefois des
femmes fécondes qui ont été long-tems ftériles par
le défaut des réglés, foit en quantité, foit en qualité
*i
o°. Les femmes fujettes à dé fréquentes fauffes-
couches , produites par leur tempérament, doivent'
avant que de fe mettre en état de concevoir, fe priver
pendant quelques mois des plaifirs de l’amour ,
8c plus encore dès qu’elles feront groffes.
1 ^Q. Si le foetus eft mort, il faut attendre l’avortement
fans.rien faire pour le hâter : excellente réglé
de pratique.
12°. Les précautions qu’on prend contré l’avortement
pendant la groffeffe, ne réufiiffent pas aufîi
fouvent que celles que l’on prend entre l’avortement
& la groffeffe qui fuit.
13°. Les femmes faines ni maigres ni graffes, qui
font dans la vigueur de leür âge, qui ont le ventre libre
8c l’utérus humide, fupportent mieux la fquffe-
couches 8c fes fuites, que ne le font d’autres femmes*
14°. Avec tous les foins & les talens imaginables
, on ne prévient pas toûjours une fauffe-coucht
de la claffe de celles qui peuvent être prévues oq,
prévenues.