
pliquer s’exécutera à gauche comme on vient de le
faire à droite ; & quon doublera auffi egalement les
files en-arriere ou en queue par demi-rangs de la meme
maniéré , qu’en avant ou en tête.
Pour les doubler en-dedans , par exemple vers la
droite. <
Les demi-rangs de la droite s’ouvriront en-avant
& en-arrieré, c’ eft-à-dire que les demi-filès des demi
rangs de la tête marcheront en-avant jufqu à ce
que les ferre-files de ces demi-rangs débordent les
chefs de files des demi-rangs de la gauche, de 1 intervalle
qui doit être entre les rangs, & les demi-
, files des demi-rangs de la queue feront demi-tour a-
droite pour faire face à la queue.
Ces demi-rangs marcheront enfuite devant eux,
fur le derrière du bataillon, jufqu’à ce qu’ils débordent
le dernier des demi-rangs qui doivent doubler
les files, de l’intervalle qu’on doit laiffer entre les
rangs.
On fera faire demi-tour à gauche à ces demi-
rangs pour qu’ils fàffent face en tête, & l’on commandera
aux demi-rangs qui doivent doubler , de
faire à droite & de marcher enfuite devant eux
pour aller fe placer dans l’intervalle des demi-rangs
de la tête & de la queue de la droite du bataillon.
Lorfqu’ils y feront parvenus, on leur fera faire face
en tête par un à-gauche, 6c le mouvement fera exe-
On doublera de la même maniéré les files de la
gauche en-dedans par demi-rangs de la droite.
IX. P r o b l è m e .
Doubler les files par quarts de rangs.
Ce problème peut s’exécuter en autant de maniérés
que le précédent & par les mêmes mouve-
' Soit la troupe ou le bataillon A B C D (fig. 3 8. )
dont on veut doubler les files, par exemple à droite
en-avant, par quarts de rangs. f
On le fuppofera partagé en deux également de
la tête à îa queue par une ligne droite quelconque
F G. . .,
On confidérera alors chaque moitié comme une
troupe particulière dont les demi-rangs feront les
quarts de rangs de la troupe entière.
n Préfentement fi l’on fait doubler les files de chaque
demi-troupe par demi-rangs vers la droite, il
eft évident que la troupe ou le bataillon prépofé
A B C D aura doublé fes files par quarts de rangs à
droite. ,
On voit par ces exemples qu il ne s agit dans ce
problème que de répéter les mêmes manoeuvres du
précédent. C’eft pourquoi l’on fe difpenfera , pour
abréger, d’entrer dans un plus grand détail des autres
mouvemens qui le concernent.
Pour doubler les files de la même troupe en tête ou
en queue , à-droite & à-gauche par quarts de rangs du
milieu.
On la fuppofera encore divifée en deux parties
égales par la ligne droite F G (fig. 35}. ) qui coupe
les rangs en deux également.
On ordonnera aux quarts de rangs de la droite &
à ceux de la gauche de ne point bouger, & aux
quarts de rangs du milieu de marcher en-avant, jufqu’à
ce que leurs ferre-files débordent les chefs de
files des quarts de rangs de la droite & de la gauche
, de l’intervalle qui eft entre les rangs.
On commandera alors aux quarts de rangs du milieu
vers la d roite, de faire à-droite, & à ceux de
la gauche de faire à-gauche, & de marcher enfuite
devant eux jufqu’à ce qu’ils foient vis-à-vis les quarts
de rangs dont ils doivent doubler les files.
Loriqu’ils feront exa&ement placés vis-à-vis ces
files, on leur fera faire face en tête ; favoir, aux
quarts du milieu à-droite par un à-gauche, & à ceux
de la gauche par un à-droite , & le mouvement fera
exécuté.
Il eft évident que ce mouvement s’exécutera en
arriéré de la même façon.
Par ce mouvement la troupe fe trouve partagée
en deux parties à droite & à gauche, éloignées l’une
de l’autre de l’intervalle d’un demi-rang.
Si l’on veut doubler les files du milieu à droite
& à gauche par quarts, de rangs des ailes, il. faut
faire faire à ces quarts de rangs ce qu’on* vient, de
faire exécuter à ceux du milieu.
On doublera de même les files fur les ailes, par
tête & par queue ; par quarts de rangs du milieu ,
foit à droite ou à gauche, ou bien à droite & à gauche
en même tems. On les doublera également par
quarts de rangs en-dedans foit vers la droite ou vers
la gauche, foit en-avant ou en-arriere, & foit enfin
parla tête & par la queue. Tout cela parpît trop
aifé à exécuter après ce qui précédé, pour s’y arrêter
plus long-tems.
A r t i c l e VI I .
Des Converjîons.
Nous avons déjà expliqué en quoi confifte le mouvement
appellé converfion. V^oye^ CO N V ER S IO N .
C ’eft pourquoi il ne s’agit guere ici que d ’en donner
la figure.
Soit pour cet effet le bataillon A B C D (fig. 40.)
qui a fait un quart de converfion à gauche fur le fol-
dat A de la gauche du premier rang.
On a marqué par des zéros la place des foldats
de ce bataillon avant le quart de converfion, & pa r
des points noirs à l’ordinaire celle qu’ils occupent
chacun après l’exécution des quarts de converfion ;
c’eft-à-dire lorfque le bataillon eft parvenu en A E
F G oh. il fait face à l’aîle gauche de la première
pofition.
Le re&angle ou quarré long A I K H , repréfente
l’efpace ou le terrein qu’il occuperoit s’il faifoit un
fécond quart de converfion, &C.ALMN, le lieu oii
il fe trouveroit s’il en exécutoit un troifieme. Un
quatrième quart de converfion remettroit le bataillon
dans fa première pofition.
Si l’on tire la diagonale A C du reôangle ou quarré
long A B C D , & que du point A pris pour centre
& de l’intervalle de cette diagonale, on décrive
l’arc C F , il exprimera le chemin du ferre-file du
flanc oppofé à celui fur lequel fe fait le mouvement.
C’eft pourquoi fi l’on achevé de déerire la circonférence
du cercle dont A C eft le ra y on , elle renfermera
le terrein néceffaire pour exécuter la converfion
entière du bataillon A B C D .
Si l’on tire la diagonale A F de la fécondé pofition
du bataillon, on verra facilement que l’angle
F A C , formé par les deux diagonales A C A F ,
eft d roit, & qu’ainfi dans chaque quart de converfion
le foldat du dernier rang de la file de l’aîle op-
pofée au mouvement décrit un quart de circonférence
dans chaque quart de converfion, comme tous
les autres foldats du bataillon. , ; :
Dans le quart de converfion l’aîle qui foûtient,'
c’eft-à-dire la file dans laquelle fe trouve le p iv o t ,
& les files voifines jufqu’au tiers à-peu-près du front
du bataillon, doivent marcher très-lentement, &
obferver le mouvement de l’aîleoppofée pour fe régler
fur elle, de maniéré que les rangs foient toujours
en ligne droite, comme s’ils étoient autant de
lignes inflexibles mouvantes autour du centre ou
du pivot. f
Le quart de converfion s’exécute d’autant plus ai-
fément que les troupes font placées fur moins de
rangs, que ces rangs font moins étendus, & qu’ils
/- ° . c . z - i___PHBïWi-i-SKwSRS!
Ar I-iclè V IH .
De la tonverfion avec pivot au centre. Comme on
trouve dans le quart dél cduverfion tout ce qui con-
cerne la converfion entière, il fuftira de confiderer
ici le quart de converfion, lorfque le pivot eft au
Ce C e«e efpece particulière de quart de converfion,
en prenant pour pivot le foldat du centre du premier
rang, fe nomnte ordinairement le moulinet, quel- j
quefois auffi converfion centrale ; on peut l’exécuter
pour plufieurs raifons.. . .
i° . Parce que dans cette manoeuvre il faut moins
de terrein pour tourner le bataillon , que s’il tour-
noit fur un de fes angles, & qu’il peut le rencontrer
des terreins ferrés ôt coupés, oii un bataillon auroit
à peine l’efpace néceffaire pour tourner, le pivot
étant au centre, & dans lefquels il ne l’auroit pas, fi
le p ivot étoit à un de fes angles.
2.0. Pour accélérer l’exécution du quart de converfion.
Car en prenant le pivot au centre, on diminue
la moitié du chemin que font les foldats , lorfque le
pivot eft aux flancs ; & l’on diminue par conféquent
de moitié le tems du mouvement : ce qui eft très-important
dans plufieurs occafions , principalement,
» lorfque l’ennemi marchant pour tomber fur le flanc
» qui eft toujours le plus proche de lu i, & qui eftee-
» lui fur lequel il faut que le bataillon tourne pour
» lui faire front, ce flanc demeure long-tems expo-
>> fé ; & le bataillon court rifque d’être attaqué avant
» qu’il ait achevé fon tour : auquel cas il ne peut
» foûtenir le choc ». Art de la guerre , de M . le maréchal
de Puyfegur, tome I . page 7.68.-
-30. Pour maintenir des troupes qui marchent en
colonne, ou les unes derrière les autres, fur la même
direâion oh on lésa mifes d’abord; & cela fi
par quelques raifons on eft obligé de leur faire faire
un quart de converfion, pour faire face à un flanc
de la marche, & qu’enfuite on leur faffe faire un
autre quart de converfion pour reprendre leur chemin.
Si on fait tourner ces bataillons fur le centre,
on ne change pas la dire&ion de leur marche, parce
que les pivots reftent fur la même ligne ; ce qui n’arrive
pas lorfqu’ori fait le quart de converfion en prenant
l’un des angles pour pivot ; c’eft ce qui peut fe
démontrer très-aifément de cette maniéré.
Soient les bataillons A B , A B , &c.(fig. 4/.) qui
marchent à la fuite l’un de l’autre dans la ligne droite
X Y , qui paffe par leur centre. Si l’on (uppofe
que chaque bataillon faffe un quart de converfion
fiir le centre, pour faire face à l’un de fes flancs ,
par exemple au flanc A , ils feront portés en a b , ab,
&c. fi on Leur fait faire enfuite un autre quart de converfion,
dans le fens oppofé au premier, c’eft-à-dire
de gauche à droite ; fi le premier a été fait de droite
à gauche, il eft évident que tous ces bataillons reprendront
leur première pofition.
Sx G H (fig. 4a ) eft la direction du chemin que
fuivent les mêmes bataillons A B , A B , &c. & que
le »flanc gauche, par exemple, dans ces bataillons
foit fur cette ligne ; fi on leur fait faire face en flanc
par un quart de converfion de droite à gauche, ils
feront placés fur la même ligne en a b , ab , &c. & fi
enfuite on veut les remettre en marche, fuivant leur
première dire&ion, on ne pourra le faire qu’en leur
faifant exécuter un quart de converfion de gauche à
droite, fur l’angle oppofé au premier pivot : alors
ils fe trouveront placés en C D , C D , &c. où les
gauches c C &c. font éloignées de leur première pofition
de l’intervalle du front du bataillon. Comme
on fuppofe l’ennemi fur le flanc gauche de la marche
de ces bataillons, cette manoeuvre en approche les
bataillons de l’étendue de leur front : fi elle étoit
répétée deux fois , ils s’en approcheroient de deux
fois cette même étendue; ce qui fer oit un inconvénient
fort confidérable.
Si l’on veut faire reprendre aux troupeS;en marche
leur première direûion, elles ne font plus en ligne
droite les unes à la fuite des autres, principalement
&?il y a un grand nombre de troupes en marche , àc
qu’il n’y en ait qu’une partie qui ait fait la.manoeu-
vre qu’on vient d’expliquer ; dans ces fortes de cir-
conftances, le quart de converfion, le pivot au centre
, eft donc plus avantageux que celui qui eft:à l’un
des angles; il s’agit de donner la maniéré de l’exécuter.
On prend pour p ivot le chef de file qui eft au milieu
ou au centre du bataillon on confidere enfuite
la troupe comme féparée ou divifée en deux parties;
à l’une defquelles on fait faire le quart de.converfion
en-avant, & à l’autre en-arriere. La file où eft le pivot
eft celle qui termine la partie du bataillon, qui
fait le quart de converfion. en-avant, laquelle partie
l’exécute de la même.maniéré qu’on l’a explique
ci-devant: le plus difficile de cette manoeuvre fe fait
par la partie du bataillon qui fait le quart de converfion
en arriéré.
Cette partie fait d’abord un demi-tour a. droite,
pour faire face à la queue du bataillon,.& enfuite
un quart de converfion du même côté que le fait
Pautrè partie du même bataillon, c’eft-à-dire qu’elle
le fait à droite, fi la première partie le fait dé ce côt
é , ou à gauche, fi cette même partie l’a fait vers
la gauche.
. Suppofons que le bataillon A B D E , (fig. 43.)
qui fait le quart de converfion fur le centre C , le
faffe de droite à gauche , le chef de file placé au milieu
ou au centre du premier rang A B , fervira de
pivot ; & la partie du bataillon de la droite.de la
file C M , fera le quart de converfion en-avant de
droite à gauche, à la manier.e ordinaire, c’eft-à-dire
que cette partie C B D M viendra fe placer en
Ç F Ç N , par un quart de converfion de droite à
gauche. . . • '■■■
Pendant le tems que cette moitié du bataillon fera
cette manoeuvre, l’autrë, après avoir fait un demi
tour à droite, fera un quart de converfion de
droite à gauche : ce qu’il y a de particulier dans ce
mouvement, c’eft que le foldat M , ferre - file de la
file de la droite du milièu du bataillon dans fa première
pofition, qui devroit feryir de pivot au quart
de converfion de la partie C A E M du bataillon ; ne
le peut, parce que le bataillon fe trouveroit alors
avoir fes deux parties féparées entre elles de l’intervalle
de la hauteur ou profondeur du. bataillon*
Pour éviter cet inconvénient, le foldat C, qui a fervi
de pivot au quart de converfion de la première partie
dubataillon,enfert encore àla feconde.Pendant qu’il
tourne avec la droite du bataillon, le foldat marqué
M décrit un quart de cercle autour du pivot C , tel
qu’il eft marqué dans la figure. Les autres foldats de
la partie A C M B , en font de même, en fe jettant
fur la droite, & en marchant de maniéré que chaque
demi-rang de la gauche fe trouve toûjours en ligne
droite avec les demi-rangs de la droite. Lorfque
cette partie aura décrit le quart de converfion, celle
de la gauche aura ainfi également fait le fien ;
c’eft pourquoi il ne s’agira plus que de lui faire faire
un demi-tour à gauche, pour que tout le bataillon
entier fe trouve faire face du même côté / F.
R e m a r ç > u e s .
I. On peut faire faire non - feulement le quart de
converfion à un bataillon, fur un pivot pris au milieu
ou au centre du premier rang , mais, encore a
tel endroit de la troupe qu’on veut, comme au tiers
ou au quart. Il fuffit pour cet effet d’exécuter tout ce
qu’on vient d’expliquer pour le quart de converfion