
-dans ces divers ca s, font expofées dans les articles
•particuliers. F o y e { ces articles fur-tout Y article
D is t il l a t io n .
Effets généraux du feu . Les effets chimiques du feu
•dans toutes ces opérations , feréduifent à trois ; ou
le feu relâche, la xa t, l ’aggrégation de certaines fub-
flances jufqu’à les réduire eu liqueur & même en
vapeur, fans altérer en aucune façon la conftitu-
tion intérieure du fujet ainfi difpofé (yoye^ Varticle
C h im ie , pag. 4 1 S . col. 1. pag. 47y . col. 2 . & l'art.
D is t il l a t io n ) ; ou il produit des diacrefes pures
Cyoyei au mot DISTILLATION ce qui efi dit de ces ef-
fets fu r la fécondé claffe des fujets de cette opération, &
lC' mot D iacrese à Cerrata du F . volumèfi on enfin il
difpofe à la combinaifon chimique les fu bilan ces
-miffibles ; il divife 9fo lv i t , ces corps qui n’agilfent
qu étant-ainfi diviles, nififoluta • & il favorife cette
aétion réciproque , foit que les principes qu’il met
en jeu fe rencontrent dans un compofé naturel, comme
dans les fermentations & dans l’analyfe par le
f e u feul des matières dont j’ai formé la troifieme
claffe des fujets de la diftillation (voye^Varticle D ist
il l a t io n , & l'art. Ferm en t at io n ) , foit qu’ ils
fe trouvent dans des mélanges artificiels , comme
dans toutes les operations de l’analyfe menllruelle
(voyt{ Menstrue & Menstruelle , ( Analyfe. )
& le mot C h im i e ). Remarquez pourtant que ce
troifieme effet ne différé pas effentiellement du premier
; car l’aûion direde Sc réelle de la chaleur fé
borne dans les deux cas au relâchement de l’aggrégation
; il a été utile néanmoins de les diffinguer
i c i , parce qu’il auroit été révoltant , pour la plupart
des lecteurs, de voir identifier l’effet-de la chaleur
confidere dans la fufion ou l’évaporation Sc
dans la diffolution ou la fermentation ; car que la
chaleur n’ait qu’une influence pafîive dans l’exercice
de l’aâion menllruelle, ce'n’eft pas une vérité reçue
, mais Amplement démontrable , & propofée
dans plufieurs endroits de ce Dictionnaire. Foy er
i a rticle CHIMIE, p a g . 4/y . col. 2 . le même art. pa g.
4 1 J . co l. 2 . & le s articles Me n s t r u e & 'Men S-
TRUELLE, -( A n a ly f e .')
Les divers effets generaux que nous venons de
rapporter font dûs à une feule Sc même càufe, fa-
voir à la propriété de raréfier du f e u , exercée dans
une tres-grande latitude, depuis le terme oit commence
la liquidité de l’eau j 11 fqu’à celui que l’on a
crufuffifant pour volatilifer les métaux parfaits, félon
les fameufes expériences exécutées au foyer de
Palais' roy a l , & rapportées dans les
M em . de l'académie royale des Sciences , année t y o 2 .
Sources & application du f e u . Nous trouvons ce
principe de chaleur dans la température même de
notre atmofphere : nous nous le procurons en ex-
pofant les fujets de nos opérations aux rayons directs
du foleil. Nous mettons à profit quelquefois la
chaleur excitée dans certaines matières fermentantes
ou pourriffantes, telles que le marc de raifin Sc
le fumier ; ou enfin, ce qui efl notre reffource la
plus ordinaire Sc la plus commode, nous appliquons
aux matières que nous voulons échauffer, des corps
inflammables actuellement brûlans, tels que le charbon
, le bois, la tourbe, le charbon de terré l’ef-
pnt-de-vin, les huiles par expreffion dans le fourneau
à lampe, &c. de tous ces alimen's du f e u - , celui
que nous employons généralement Sc avec le plus
d avantage, c’eflle charbon. F o y t{ C harbon JEs-
p r it -de-v in , & L ampe.
Cette application i n f e i t varie félon qu’elle efl
plus ou moins immédiate ; car ou on expofe la matière
à traiter au contaCt immédiat du corps dont on
emplove la châleur, comme dans la déification aù
loleiljla diflillation par le premier fourneau deGlàu-
ç e r , la fublimation gébériene, la réverbération de
la flamme, 6e. voy.ces articles ; ou on place les mai
tteçes dans des vaiffeanx , voyrç V aisseaux ; & ces
vaifleaux ou on les expofe au contaft immédiat du
principe de la chaleur, c’ eft-à-dire au feu nud fe-
lon l’expreffion technique ; ou on interpolé entre
le feu Si les vaiffeaux, différens corps connus fous le
nom Sintcrmede ou de bain. Voyez JB AIN en Chimie ,
Cr INTERMEDE.
Degrés du feu. La latitude entière de la chaleur
employée aux ufages chimiques, a été divifée en
differentes portions ou degrés déterminés par divers
moyens; premièrement par efpece de matière
échauffée ou bridante qui fourniffoit la chaleur •'
ainfi le feu chimique a été diftingué en inflation '
ventre de cheval, bain de marc de raifin feu dé
lampe, feu de bois, feu de charbon, &c. feconde-
ment par la circonftance de l’application plus ou
moins immédiate , & par les différens milieux inter-
pofes entre le corps & le feu : le feu a été divifé fous
ce point de vue en feu nud, bain-marie, bain de fa-‘
b le , de cendres , de limaille , 6 c. Voyè^ Ba in en
Chimie. Le feu nud, félon qu’il a été placé fous le:
Corps à traiter, fur ee corps, autour dé ce corps
qu’il a été couvert ou libre, 6 c. s’eft appel! h feu de
roue J eu defupprcffwn, feu de réverbéré J eupuyin , '
6c. Toutes ces diftinftions font entièrement aban- .
données, 8c avec raifon fans doute, puifqiièêlji plû-
part font inutiles, relativement à la détermination1
de I intenfite du feu. Ceux qui avoient partagé la latitude
àxxfeu chimique par degrés qu’ils appelaient
premier , Jecond , troifieme quatrième, avoient déter-
mme chacun de ces degrés d’une maniéré fi vague,'
que 1 mfuffifance ou plûtôt l’inutilité de cette diftinc-
tion elt au lu abfolument reconnue.
■ . Les chimiftes modernes ont reaifië toutes' ces di-
vifions, 8c les ont réduités à la plus grande Ampli-
cité, en ne retenant qu’un petit nombre de ternies
hxes, établi? fur la connoiffance réfléchie des effets
du/e« , Sc tres-fuffifans dans la pratique.
Ces chimiftes ont obfervé premièrement que l’analyfe
ou Solution réelle de la combinaifon chimique
, n e i’opéroit dans tous les fujets que parle fe-
f ° lIT,s..d “ne Valeur fupérieure à celle qui faifoit
bouillir 1 eau commune ; fecondement que plufieurs
unions beaucoup moins intimes, celles dont j’ai fait
la première claffe des fujéts de la diflillation vqyer-
cet article j cédoient à l’aéKon d’une chaleur capable.
de faire bouillir l’eau, 8c quelques-unes même à une
chaleur plus foible ; troifiemement que la plupart
des menftrues appellës -communément liquides, du
nom de leur état ordinaire, agiffoient fous un degré
de chaleur inferieur à celiiifde l’eau bouillante ; qiia-’
tnemementque quèlqifes évaporations, déifications •
& un très-grand nombre dé combinaifons , s’opé-
roient fous la température ordibaire dé Tàir qui
nous environne, lors même qu’il n’eil -échauffé que
réfléchis du fole il, c’eft-à-dife fans
jeu 8c à l ombre.
Ils ont, en ' conféquence de ces obfervatipns di-'
vife leƒ.« chimique en qiiatfe degrés'i le preniierou
le plus foible commence à la liquidité' dè l’eau 8c
setendjufqu’au degré qui nous fait éprouver un fen-
nmenfdé -éhàlénr ; nons appelions ce degré froid
C.’efl à ce degré que s’exécutent un très-grand nombre
d opérations telles que les diffolufions à froid
les macérations oti extraûions à froid , les calcinations
à l’air, les déifications à l’ombré, les évapo-
rations infenfiblés , la plûpart des férmetifatiobs .
t/c. Foyt{ ces articles particuliers.
Rien n’eft fi aifé que de fe procure^ exadlement
ce .degré de feu dans la pratique, puifqu’il ne-s’agit
que d ejoigne*lès fubftances traitées; dé toute four-
ce de chaleur fenfible.- Quant au plus Oui au moins
de chaleur dans la.Iatitudequ’erabriflé ce degré,
le plus haut ternie h’e ï l , dafis aiiclui cas, âffez côn-
fiderable pour nuire à la p’erfe&iort abfolue de l’opération;
& îê tfop foiblè n’à jamais d’autre in-
coiivéhiefit que de la furpendrê : lés feules fermentations
vineufes iftériteiit d’être eXé'clitéès à un degré
plus confiant. Voyt{ FERMfetîf ATibN.
Le fécond degré commence à la chaleur fenfible
pour nos côrps, & _ s’étend jufqu’à là chaleur pref-
que fuffifanté pôiir faire bouillir l’eau : c’eft à ce degré
que s’exécutent les digeftions , les infufions, la
plûpart des diffolutioiis aidées par un feu fenfible,
les déifications dés plantes St des fubfiànces animales
, les évaporations, diftillations, & toutes les cui-*
tes pharmaceutiques exécutées au bâin-marie, les
fermentations faites à l’étuvè, quelqiiës diftillations
à feu nUd, téilé qiiè celle du vinaigre, &c. voye^
ces articles.
Le bain-màrié fournit un !tiOyëii aufli sûr que
commode d’obtenir ce degré Sa feu , dont le plus ou
le moins d’ifttënfité rt’eîl paS d’une plus grande con-
féquence que les variations du même genre du degré
pfécédèntk
Le troifieme degré efi celui de l*eau bouillante ;
celui-ci efi fixé & invariable : on exécute à ce degré
toutes les décoftiôns des fübftancës végétales
& animales, là diflillation des plantes avec l’eau,
la cuite des emplâtres dafis leiquellës entrent des
chaux de plomb qu’on nè vëiit pas brûler. On peut
compter ericorë parmi les opérations exécutées à
cë degré, la diflillation du lait, Sc Celle du vin ; parce
que la chaleur qui fait bouillir lé lait & le v in ,
ne différé pas beaucoup de celle qui fait bouillir
l’èâü.
L’application de l’eaü bouillante oii dë là vapeur
de l’eau bouillante à un vaiffeàu, ne communiqué
jamais aux matières contenues dâns cë vaiffeau une
chaleur égale à celle de cette eau ou de cette va-1
peur ; c’en Un fait obfervé, & dont la raifon fe déduit
bien Amplement des lois de là communication de la
chaleur généralement connues : c’efi ett cônfëquen-
ce de eçs obfërvations que nOUS avOfts rangé Iè‘
bain-mafie parmi les moyens d’appliquer aux fujets
chimiques un degré de chaleur inférieur à celui de
l’eau bouillante. Ce n’eft pâS ici une dbfërvation
de pure précifiôn ; elle êft au contraire immédiatement
applicable à la pratique , & d’autânt pliis né-
céffaire que les auteurs ne s’expliquent pas aflez
clairement fur la détermination de ce degré. Là chaleur
du bain-marie bouillant ëft communément défichée
par le nom de chaleur dé l’eau bouillante.
Cependant fi quelqu’un, âpres avoir vu dans urt
livre qu’au dëgre de l’eau bouillante lés huiles ëf-
fentielles s’élèvent, que les lues des viandes en font
extraits par l’eau > Sri. fi cet homme , dis-je , s’avF
foit en confequence dé cès conrîoiffancës, de difiil-
ler au bain-marie une planté aromatique, pour en
féparer l’hùile effentielle, où de mettre fôn pot au
bain-marie , & non pas aù feu , il n’obfiendroif
point d’huile , & il feroit un très-maUvais boùillôri.
Nous avons déjà obfervé qiie ce troifieme degré
étoit fixe & invariable ; il devient paf-îà ëxfreme-
ment commode dans la pratiqué , comme nous l’avons
déjà dit du bain-marie; Si il FêA: d’autant
plus que c’eft heureufement à cë d’egré de' chaleur
que fe fait la féparation Sc la combinaifon de certaines
fubftances que leurs ufages pharmaceutiques ou
économiques nous obligent de traiter en grand ; &
qu’un feu moins confiant, Sc qui pourroit devenir
quelquefois trop fort, altereroit la perfeélion de ces
matières, procureroit, par exempté, des -eaux distillées
qui fentiroient l’eihpyreumë , des emplâtres
brûlées, &c.
Le quatrième degré de feu chimique eft plus étendu
; il comprend tout le relie de fa latitude depuis
la chaleur de l’eâu bouillante jufqti’à l’extrême violence
du feu, toutes les vraies alterations chimiques
opérées fur les fubftances métalliques, fur les terres
, fur les pierres, far les fels par le moyen du feit
feul -. les diffolutions par les menftrues laîins, liquides
} boüillans, ou par les menftrues ordinairement
confiftans mis en fufion ; & enfin la décom-
pofition des fubftances végétales Sc animales , pat
le moyen du feü feul , demandent ce dernier degré.
La latitude immenfe de ce degré doit laiffer un
fujet d’inquiétüde au ehirififtë àpprentif fur des fub-
divifiohs qü’il défireroit, Sc dont, fi par hafard il à
quelque tëintüfe de Phyfique expérimentale , il
pourra bien imaginer fur le champ des mefures
exaétes, différens thermomètres & pyrometres bien
gradués , bien fûrs ; mais cës moyens lui paroîtront
auffi inutiles qu’imprâticaBiés, dès qu’il aura appris
pat fa propre expérience tbmbien il eft facile, fur ce
point important de ttiahiiel chimique, comme fur
tant d’autres de la même claffe , d’acquérir par l’e^
xercice le coüp-d’oeil Ou l’inftihêt d’ouvfler ; combien
l’aptitude que ce Coüp-d’oeil donne eft fupé-
rieure, même pour la précifiôn, à l’emploi des
moyens phyfiques, & enfin combien la lenteur & la
minutie de cës dëfniers mOÿëns les rendent peu propres
à diriger l’emploi jourhalier du prihcipal inf-
trument d’un art. Je rënvoye encore fur ce point
à l'expérience ; car vtaiffehiblabiement on ne per-
fuadera jamais pat raifons à un favaht, tel que je
fuppofe notre é le v é , qtie lés moyens de déterminer
rigoureufeirient les variations a’un agent phyfi-
que, mis en cfeiivre dâns Urt art buëlcOhqüe, püiflent
être de trop, & que lès dèfctiptions exaétes, Sc pour
ainfi dire notées , des bpéïàtiahs dé cet art qu’oit
pourtoit fe procurer par là , foiëtit un bien abfo-
lument illufoire. Foÿé{ V'àri. C him ie , pag. 420•
col. ±.
Ce que nous venons de dire dë l’inutilité pratique
des mefures phyfîqüés cîê là chaleur , ri’empêche
point qu’on rie fut tfès- fagè d’y avoir recours, fi
dâns uft procédé rioüvëâü & extrêmement délicat,
la riéceflité d’âvôir des dègrés de feu déterminés ri-
gOurèufe'ment , cohftans , invariables , l’emportoit
fur l’iftCOmmodité de Ce's rtiefUfes. Les bains bouil-
lâfls d’huîlë, dë lëffiye plus oü moins chargée, de
mercure, Sc même dé diVérfes fübftancës métalliques
téntiës efl fufion par l’application dé la plus
grande châlèur dont elleS fero'ient fufcêptibles ;
ces bains,dis-je', fotirfi'ifoierit un grand nombre de
divers degrés fixes Sc coriftans, Sc qu’on pourroit
varier avec îâ plus grâffde précifiôn : mais les cas où
il feroit riêcéfTaife de réco'urîr à ces expédiens font
très-rares, fi même lié riê fôrit pas de pure fpécula-
tion, Sc par conféquent ils ne conftituent pâs le fond
de l’art, tard, riôn funt àrtii.
Gôuvèrrïemtni du feu. Lé gottveïnement ou le régime
du fe ü , qui fait lé grand aft dù chimifte praticien
, porté fur dèüx poirits généraux : favoir le
choix dù dè'gré ou des diverfes variations méthodi- .
ques des degrés propres à Chaque opération, Sc au
traitement de enaqué fùbftance particulière; & la
coririoiffarice dés môÿerté de produite ces divers de*
grés. . . . . . . . .
Nous âVoris répandu dans di'V’ers articles chimiques
de ce Dictionnaire, lëS cO'ririoïfràrices' de détail que
l’èxpérîerice âfourriiésfùf le premier poirit. On trouvera,
pàf ex. au moi MÈNS'rRÙE , & dans tous les
articles oii il fera,quéftiOft dë l’aCtiori de quelque
meriftrué particulier, par quel dëgre de chaleur il
faut fàvorifer fdri âCliori ; âü mot DIGESTION, CIRCULATION,
CÉMENTAfiôN , &c. quelle chaleur
eft propre à cës diverfes opérations ; aux articles
Vin , VÉGÉTAL , LAIT , ÊfuiLE ESSENTIELLE ,
Mu q u eu x ,E th er, Substance m é t a l l iq u e ,