
A Pîle de Socotora, vis-à-vis le cap Guardafuy ]
établiffement 6 heures.
Au-deffous de Suaquem dans la mer Rouge, la
mer monte de io pies, de 4 feulement dans la baie de
Suaquem, & de 6 fur les côtes p: mais à 7 lieues au
nord de Suaquem,on nous dit que la mer monte, juf-
qu’à 21 coudées, 8c bien plus haut encore vers Suez.
A s i e .
A Aden en Arabie , la hauteur des eaux eft-de 6 à
7 piés. . ■ , .
A Tamarin aux Indes orientales , établiffement 9
heures : la mer monte jufqu’à 12 pies.
Aux Moluques, 8c lur la côte occidentale de l’île
Formofe, elle ne monte que de 3 ou 4 pies.
Flu x , f. m. (Medec.) ce terme a plufieurs lignifications
, mais qui concourent toutes à exprimer un
tranfport d’humeurs d’une partie dans une autre, foit
pour y être dépofées , foit pour y être évacuées ;
àinfi dans le premier cas, le mot flu x eft fynonyme
à celui de fluxion. Voye£ Flu x io n . Dans le fécond
c a s , il eft employé pour défigner tout écoulement
contre nature, de quelque humeur que ce foit, par
quelque partie qu’il fe fâffe. On ne diftingue ordinairement
les differentes efpeces de f lu x , que par des
épithetes relatives à la fource immédiate de la matière
de l’écoulement, c’eft-à-dire à la partie qui la fournit
, ou à cette matière même, ou aux circonftances
de l’écoulement.
De la première efpece, font le flux hépatique, les
différens flu x utérins, &cc. dont la matière coule du
foie, de la matrice, &c. Voye^ H É P A T I Q U E ( F l u x ) ,
U t é r i n ( F l u x ) , &c.
De la fécondé efpece font les différens flu x hématiques
, le flu x céliaqut, le flux falivaire, 8cc. dans
lefquels la matière de l’écoulement eft du fang, du
ch yle, de la falive, &c. Voye1 H é m o r r h a g i e ,
H e m o r r h o ï d e , C é l i a q u e ( P a s s i o n ) , S a l i v a t
i o n , &c.
De la troifieme efpece, font \eflux menflruel, le
flu x lochiaL, dans lefquels l’écoulement doit naturellement
fe faire dans des tems réglés ou dans des cas
particuliers ; le premier chaque mois, le fécond après
chaque accouchement. Voye£M e n s t r u e s , L oc
h i e s .
Le mot flu x n’eft employé que rarement dans les
écrits des Médecins, parce qu’on s’y fert le plus fou-
vent de termes tirés du grec, propres à chaque forte
d eflux ; ainfi on appelle diarrhée le f lu x , le cours de
ventre, diabètes le flux d’urine , gonorrhée le flu x de
femence, &c. Voye[D i a r r h é e , D i a b è t e s , G o n
o r r h é e , &c.
La dyffenterie avec déjeftions fanglantes, eft ap-
pellée vulgairement flux de fangy quoique cette dernière
dénomination convienne à toute hémorrhagie,
dans quelque partie qu’elle fe faffe. Voye^ D y s s e n -
t e r i e , H é m o r r h a g i e . (d j
F l u x d y s s e n t e r i q u e , ( Manège, MarèchaLl. )
quelques médecins l’ont nommé diarrhée Janglantc.
Cette maladie s’annonce par des excrémens glaireux,
bilieux, fanieux, fanglans, féculens, mêlés
à des matières filamenteufes, &c.
Elle eft lè plus fouvent une fuite du flu x de ventre
dans lequel il y a douleur, inflammation, irritation
, voye[ Flux d e v e n t r e , 8c elle reconnoît les
mêmes caufes. Ici la bile eft beaucoup plus acre &
infiniment plus ftimulante ; auflî les douleurs intefti-
nales font-elles extrêmement violentes 8c lesfpafmes
trcs-cruels. L’animal eft extrêmement fatigué, fur-
tout lortque les inteftins grêles font attaqués, ce dont
on ne pem douter, quand on s’apperçoit d’un grand
dégoût 8c d'un grand abattement dès les premiers
jours de la maladie. Si les matières chargées d’une
grande quantité de mucofité font legerement teintes
de fang, ainfi que dans la dyffenterie blanche, l’érofion,
les exulcéfations des inteftins ne font point encore
bien confidérables : mais fi le fang eft abondant,
comme dans la dyffenterie rouge, & que les déjections
foient purulentes,on doit craindre la putréfaction
fphacéleufe qui peut conduire ifteeffamment le
cheval à la mort.
La première intention 8c le premier foin dit maréchal
doit être d’appaifer les accidens. La faignée eft
un remede indifpenfable. Il la multipliera félon le
befoin. L’animal fera mis au fon , à l’eau blanche ,
à la décoftion faite avec la rapure de corne de ce r f,
& dans laquelle on aura fait bouillir des têtes de pavot
blanc ; fon régime fera le même, en un ’mot, que
celui qu’il doit obferver dans le flu x de ventre qui
peut dégénérer en dyffenterie. On preferira en même
tems des lavemens anodyns, faits avec le bouillon
de tripe ou le lait de vache, trois ou quatre jaunes
d’oeufs, 8c trois onces de firopde pavot blanc. Dans
le cas de la purulence des matières, on feroit fuccé-
der à ceux-ci des ffivemens, des bouillons de tripe
dans lefquels on délayeroit des jaunes d’oeufs 8c deux
ou trois onces de térébenthine en réfine. Le cérat
de Galien ajouté à ces lavemens , n’eft pas moins efficace
que la térébenthine.
En fuppofant que les douleurs foieht diminuées ou
calmées, 8c que les fymptomes les plus effrayans
commencent à difparoître, on pourra donner à l’animal
pendant quelques jours avec la corne, une dé-
coftion legere d’hypecacuana , cette racine ayant
été mife en infufion fur de la cendre chaude l’efpace
de douze heures dans une pinte d’eau commune, à
la dofe d’une once. Infenfiblement on fubftituera à
l’eau commune une tifane aftringente, compofée de
racines de grande confoude 8c de tormentille : mais
le maréchalne doit point oublier que les ftiptiques 8c
les aftringens ne doivent être adminiftrés qu’avec la
plus grande circonfpe&ion, ainfiqueles purgatifs,
lors même que l’animal paroît fur le point de fon réta-
bliffement. (e)
F l u x d e v e n t r e , (Manège y Marèchall!) diarrhée
, dévoiement, termes fynonymes par lefquels
nous défignons en général une évacuation fréquente
de matières différentes, plus ou moins ténues, plus
ou moins copieufes 8c plus ou moins acres, félon les
caufes qui y donnent lieu. Cette évacuation fe fait
par la route ordinaire des déjeftions ; les matières fe
montrent quelquefois feules, 8c le plus fouvent elles
accompagnent la fortie des excrémens, qui font dès
lors plus liquides.
Tout ce qui peut déterminer abondamment le
cours des humeurs fur les inteftins, en occafionner
le féjour 8c l’amas, former obftacle à la réforptioa
des lues digeftifs, obftruer les orifices des vaifl’eaux
la&és, affoiblir, augmenter le mouvement périftal-
tique ou l’a&ion des fibres inteftinales, 8c troubler
les puiffances digeftives, doit néceffairement fufci-
ter un flux de ventre. La tranfpiration infenfible interceptée
d’une maniéré quelconque, un exercice trop
violent, un repos trop confiant, laprotrufion difficile
8c douloureuie des crochets, l’inflammation des inteftins
, leur irritation conféquemment à une bile acre
8c mordicante, des alimens pris en trop grande quantité,
des fourrages corrompus, l’herbe gelée, l’avoine
germée, la paille de feigle, des eaux trop crues,'
trop froides, des eaux de neige, une boiffon qui fuc-
cede immédiatement à une portion confidérable d’avoine
, des purgatifs trop forts, &c. font donc autant
de caufes que l’on peut juftement accufer dans cette
circonftance.
Le traitement de cette maladie demande de la part
du maréchal une attention exafte, eu égard- à leurs
différences.
Dans le cas oti il eft queftion de l’abondance des
humeurs ôc de leur féjour, ainfi que de leur amas,
ce dont il fera affûré par les borborygmës qui fe feront
entendre, 6c par la liquidité ôc la blancheur des
excrémens, il purgera l’animal ; il s’attachera enfuite
à fortifier les fibres de l’eftomac & des inteftins ,
dont la foibleffe 6c le relâchement favorifent l’abord
6c l’accumulation dont il s’agit. Pour cet effet il aura
recours aux remedes corroborans, tels que la thériaque,
le diafeordium, la cannelle enfermée dans un
ïioiiet lufpendu au maftigadour, &c. La rhubarbe feroit
très-falutaire, mais elle jetteroit dans une trop
grande dépenfe.
Lorfqu’il y aura inflammation, irritation, douleur,
chaleur, tenfion des mufelesdu bas-.ventre, 6c
que lés déjeétions feront jaunâtres, verdâtres 8c écu-
meufes, ilemployëra les médicamens dont l’effet eft
de délayer, de détendre, de calmer 8cd’adoucir; 8c
quelque tems après que les fymptomes fëront diffi-
pés, il terminera la cure par des purgatifs légers.
Les lavemens émolliens multipliés, les décodions
des plantes émollientes données en boiffon, les têtes
de pavot blanc dans les lavemens ôc dans ces mêmes
décodions, fuppofé que les douleurs foient vives,
la faignée même, fi l’on craint les progrès de l’inflammation
, la décodion blanche de Sydenham,c’eft-
à-dire la corne de cerf râpée à la dofe de quatre onces
, que l’on fera bouillir dans environ trois pintes
d’eau commune, pourjetter cette même eau dans
les décodions émollientes dont j’ai parlé, produiront
de grands changemens. Les purgatifs convenables
après l’adminiftration de ces remedes, 8c enfuite
de leur efficacité, pour évacuer entièrement les humeurs
vitiées qui entretiennent la caufe du mal, fe-
ront^ne décodion de fené à la dofe d’une once 8c
demm, dans laquelle on délayera trois onces de caf-
fe ou trois onces d’éleduaire depjîllio, 8Cc.
Il importe au furplus que le maréchal foit très-cir-
confped 6c ne fe hâte point d’arrêter trop tôt le flux
de ventre, qui fouvent n’eft qu’une fuite des efforts
de la nature, qui fe décharge elle-même des matières
qui lui font nuifibles, 8c qui dès lors eft très-falutaire
à l’animal, (e)
F l u x d ’ u r i n e , (Manégey Marèchall.") évacuation
èxceffive 6c fréquente de cette férofité faline, qui fé-
parée de la mafle dü fang dans les reins 8c conduite
à la veffie par la voie des ureteres, s’échappe au-
dehors par celle du canal de Furethre. Cette évacuation
n’a lieu que conféquemment à la volonté de l’animal,
6c le flux n’eft en aucune façon involontaire,
comme dans l’incontinence d’urinè.
Dans le nombre-infini de chevaux que j ’ai traités,
je n’en ai vu qu’un feul attaqué de cette maladie.
Elle me paroît .d’autant plus rare dans l’animal qui
fait mon objet, que très-peu de nos écrivains en font
mention. Je ne m’arrêterai point à ce qu’ils nous en
ont dit ; car je ne m’occupe que du foin de me pré-
ferver des erreurs répandues dans leurs ouvrages, 8c
je me contenterai d’inférer fimplement ici l’obferva-
tion que le cas dont j’ai été témoin, m’a fuggérée.
Un cheval ayant été tourmenté par dés tranchées
violentes, accompagnées de rétention d’urine, fut
mis à un très-long ufage de diurétiques les plus puif-
fans. Les remedes les plus falutaires 8c les plus efficaces
ne font dans les mains ignorantes qui ont la témérité
8c l’audace de les adminiftrer, que des four-
ces de nouveaux dèfordrés 8c de nouveaux maux.
L’animal fut atteint d’un flux tel que celui qui, relativement
au corps humain, conftitue la fécondé efpece
de diabètes. Ses urines auparavant troubles ,
epaiffes 8c femblablës à celles que rendent les chevaux
fains, ctoient crues, limpides, aqueufes , 8c
fi abondantes qu’elles furpaffoient en quantité i’eau
dont on l’abreuvoit ; 8c il ne fe faififfoit du fourrage
que dans le moment pii il avoit bû. Cette derniere
circonftance fut la feule qui étonna le maréchal aurqUel
il étbit ëonfié; il fè félicitoit d’ailleurs d’avoir
lollicité la forte évacuation dont il ne prevoyoitpas
le danger, 8c vantait ingénument fes fuccès. Le propriétaire
du cheval, alarmé de l’éloignement que lè
cheval témoignoit pour tous lès alimens qui lui
étaient offerts, eut recours à moi; Après quelques
queftions faites de ma part au maréchal, je crus pouvoir
décider que le défaut apparent d’appétit n’avoit
pour caufe qu’une grande loif, 8c qüe l’écoulement
exceffif de l’iirine n’était occafionné que par la dilatation
8c le relâchement des canaux fecrétoires des
reins, enfuite de la force impulfive qui avoit déterminé
les humeurs en abondance dans ces conduits»
La maladie étoit récente, je ne la jugeai point invincible.
Je preferivis d’abord un régime rafraîchiffant,
car j’imaginai qu’il étoit important de calmer l’agitation
que des diurétiques chauds, 8c du genre des
lithontriptiques, dévoient avoir fufeitée. J’ordonnai
qu’on tînt l’animal au fon, 8c qu’on lui en donnât
quatre fois par jour, arrofé d’une décoélion forte de
racines de nénuphar, de guimauve & de grande confoude.
Je prohibai une boiffon copieufe, 8c je fis
bouillir dans l’eau dont on l’abreuvoit, une fuffifante
quantité d’orge. Ces remedes incraffans opérèrent
les effets que je m’en étais promis ; l’animal fut moins
altéré, il ne dédaignoit plus le fourrage, 8c fes urines
commençoient à diminuer 8c à fe charger. Alors
je le mis à l’ufage des aftringens. J’humeélai le fon
avec une déco&ion de racines de biftorte, de tormentille
& de quinte-feuille ; enfin les accidens s’éva-
noiiiffant toujours, 8c le cheval reprenant fans ceffe
fes forces, on exigea de lui un exercice, qui excitant
de legeres fueurs, le rappella entièrement à fon
état naturel, (e)
F l u x , (Chimie, Metailürg.') fe dit en général de
toute matieré deftinéë à accélérer la fufion des fubf-
tances qui n’y entrent que difficilement, ou à la procurer
à celles qui font abfolument infiifibles par
elles-mêmes. Da ns-ce rang on a abufivement placé
les corps réduftifs qui ne font que donner du principe
inflammable fans fondre par elix-mêmes ; les fon-
dans qui procurent la fufion fans réduire, avec ceux
qui, étant compofés des deux premiers 8c opérant
leur double aôion, méritent feuls déporter le nom
d eflux fimplement, ou de flu x réduclifs. Nous allons
entrer dans le détail de ces différentes eljpeces, 8c af-’
ligner leurs emplois particuliers.
Flux 'blanc. On prend une certaine quantité du flux
crud, à parties égales de nitre & de tartre, que nous
décrirons ci-après. On le met dans une poefle de fer -
ou dans un creufet, dont les deux tiers relient vui-
des. On place ce vaiffeau fur un feu médiocre : ou la'
matière s’embrafe toute feule, ou bien on l’alume
avec un charbon ardent, fans la mettre fur le feu.
Elle détonne 8c s’enflamme rapidement. Le bruit cef-
fé ; on trouve au fond du vaiffeau une maffe faliné
rouge, qu’on pile 8c enferme toute chaude dans unë'
bouteille de grès pour le befoin. Cette préparation
s’appelle auffi alkali extemporané. On la bouche bien,
parce qu’elle attire l’humidité de l’air prefqu’auffi
rapidement que l’alkali fixe, dont elle ne différé qu’én
ce qu’elle contient un peu de phlogiftique. Elle eft
d’un blanc grisâtre.
Flux crud. On met en poudre fine, feparément du
nitre 8c du tartre. On prend parties égales pour faire
le flu x blanc décrit ci:deffus. Si l’on veut faire du
flu x noir, on met deux ou trois parties de tartre fur
une de nitre; on mêle bien le tout parla trituration,
8c on le garde dans des vaiffeaux bien bouchés, quoiqu’il
ne loufffe pas beaucoup d’altération quand il eft
expofé à l’air libre.
Flux noir. Nous avons dit qu’il contenoit plus de
tartre que le blanc. La préparation en eft la même :
mais il ne détonne pas avec autant de rapidité. La