
Quand Pafliette a été. trempée dans le blanc, &
qu’elle eft feche, le peintre la prend, & y trace la
ligure qu’il veut : quant au trait rond, il fe 1ert pour
le tracer, d’une tournent. Voyt^ la tournette, fig. *9.
Il place l’afliette fur la tête de-la tournette ; il la met
en mouvement avec là-main, ôbfervant que le centre
de la têtè- de la tournette réponde bien au centre de
la piece •:> cela f a i t i l la touche du pinceau, 6c la
tournèttêfait letràitï
Outre que ceux1 qui fe piquent de faire la belle
fdycncc} font paffer leur terre au tamis fin , comme
nous avons- d it, ils employent aufli des couleurs 6c
lin blanc meilleiirs.
.Blanc fin-: tirez le fel de fonde, comme nous dirons
à l 'article de la V e r r e r ie ; prenez ço parties de
.ce fiel, 8 a de beau fiable blanc pur 6c n et, réduifez
le fiel en poudre, mélangez avec le fable ; faites calciner
le mélange dans la fournette, comme s’il s’à-
giffoit de faire du cryftal : cela fa it, mettez en poudre
en le pilant ; paffez au tamis ; prenez 50. d’étain
fin, autant de plomb; calcinez comme ci-deffus,
broyez. Paffez au tamis ; ajoûtez ces calcinés enfem-
ble ; ajoûtez 1 de la plus belle potaffe blanche, 3 onces
6c 2 gros de manganefe de Piémont, préparée
comme nous le dirons à l'article V e r r e r ie ; mêlez
le tout, pafiez au crible, faites fondre, épluchez,
broyez comme le blanc. Une livre de ce blanc équivaudra
à deux livres de blanc ordinaire.
Il faut, au refte, faire une expérience de ce blanc
en petit, parce que fi le fable étoit tendre à fondre,
comme celui de Nevers, il en faudroit ajouter davantage.
On pourroit faire le blanc avec la foude même,
fans en tirer ie fel:il fuffiroit d’ajouter à la compofi-
tion fur chaque 100 livres, 8 onces de manganefe ;
mais comme les Fayenciers ne font point dans l’ufage
de la manganefe pour le blanc, ils diront peut-être
qu’elle rendra l’émail.ou brun ou noirâtre : mais qu’ils
en faflent l’expérience en petit avant que de rien
prononcer ; la violence du feu détruit toutes les couleurs
accidentelles 6c toutes les fâletés.
Autre blanc à l'angloife : 150 livres de varech, ou
de la foude qui fe fait fur les côtes de la Normandie ;
.100. de beau fable blanc : ajoûtez 18 livres d’étain
6c 54. de plomb, calcinés enfemble ; 12 onces de
manganefe préparée comme pour le cryfial : mélangez
, mettez fondre dans le feu , &c.
Autre de Hollande : 50. de labié bien net, 1 <. de
potaffe, 20. de foude. Quand la foude aura été mife
en poudre, on ajoûtera 6 onces de manganefe ; on
mélangera, on calcinera comme pour le cryftal ; on
pilera, paffera au tamis; on ajoûtera zoliv. d’étain,
20 de plomb calcinés enfemble : mélangez, faites
fondre dans le four, &c.
Couleurs fines pour peindre la fayence : prenez du
meilleur bol arménien, calcinez trois fois, broyez;
prenez 12 livres de blanc fin réduit en poudre, 8 onces
de fafre ainfi préparé, 1 gros d'as ufium mis en
poudre : mélangez, mettez fous le four dans un grand
creufet à fondre ; laiffez refroidir le creufet, rom-
pez-le pour avoir la matière ; épluchez cette matière
des écailles du creufet ; pilez, broyez, 6c vous au- ;
rez un très-beau bleu.
Vert : prenez de l’écaillemine ou limaille d’épingles
p ilé e , mettez au c reufet, couvrez a v e c line tu ile
; mettez fu r un fourneau crû un peu de cha rb on,
allumez à l’entou r, puis mettez dans la cheminée 6c
augmentez le feu peu-à-peu, jufqu’à ce que le creufet
foit couvert ; continuez pendant deux heures ;
laiffez refroidir, p ile z , b ro y e z , gardez pour l ’ufage.
Prenez aufli l’écaille qui tombe de l’enclume des
Serruriers, fans ordure ; pilez , broyez, 6c gardez
pour l’ufage.
Prenez du blanc en poudre 8 ,5 d’écaillemine pré-
1 pa rlé, i £ros de paille dè fer préparée : mêlez , faîtes
fondre1, '&ci '
Pourpre commun : 6 de blanc en poudre : 3 Onces
^•de manganefe :Jmêlëz, faites fondre i &c.-
Jaune: 6. de blanc en'poudre, 5 onces.de tartre
rouge -de Montpellier ; réduifez- en poudré:11 gros
3 6 grains de manganefe préparée-: mêlez,mettez dans
nn grand creufet, à caufe de l’ébullition : faites com-
nie ci-deffus.
-Brun : 6. de blanfc-commun en poudre, 3 onces
de Périgueux, f de fafre : mêlez, 6c faites comme
ci-deffus.
Noir : 6. de blanc commun en poudre, 3 onces de
fafre non calciné , 2 de manganefe , 2 onces de Périgueux
-, -j- onces de paille de fer : mêlez, faites fondre^
&c.
De ces couleurs mélangées on obtiendra toutes
lés autres.
Couverte : la couverte n’eft autre chofé qu’une
forte de beau cryftal tendre. Prenez trente livres
de litharge, 12 de potaffe, 18 de beau fable blanc ;
ajoûtez 2 onces d’arfenic -blanc en poudre ; faites
fondre au four : cela fait, épluchez comme le blanc
pilez, broyez. J
Ceci donne un vernis brillant, & fait couler le
blanc. Il faut que cela foit bien broyé & bien liquide,
& l’on s’en fert de la maniéré fuivante.
On a une broffe ou afperfoire (y oye^ figure 20.) ;
on la trempe dans la couverte, qui eft fluide comme
l’eau ; on la tient de la gauch^, 6c avec les doigts de
la main droite on tire le crin vers fo i, en le laiffant
aller ; on afperge ou arrofe la piece : on répété la
même chofe. Mais en Hollande on tient le vaiffeàu
couvert de blanc, & peint, fur la paume de la main
gauche, 6c l’afperfoir de l’autre main , 6c l’on répand
la couverte deffus, en le fecoiiànt.
Autre couverte blanche : prenez 4 livres de cendres
de plomb, 2 livres de cendres d’étain ou de potée,
& une bonne poignée dé fel commun; faites fondre
le^tout jufqu’à ce qu’il fe vitrifie , 6c formez-en des
gâteaux pour l’ufage.
Couverte jaune : prenez de cendres de plomb, du
minium 6c de l’antimoine, de chacun une partie ;
de cailloux calcinés 6c broyés, deux parties ; une
partie de fel gemme ou fel commun : broyez, faites
fondre, 6c procédez du refte comme à la couverte
précédente.
Ou prenez 6 livres de cendres de plomb , d’antimoine
6c de moulée d’ouvriers en fer, de chacun
1 livre ; de fable 6 livres : faites fondre, &c.
Couverte verte : prenez deux parties de fable, trois
parties de cendres de plomb, des écailles de cuivre
à volonté : faites vitrifier. Ajoûtez, fi vous voulez ,
une partie de fel, la matière en fondra plus aifément ;
le vert fera plus ou moins foncé, félon le plus ou le
moins d’écailles de cuivre.
Couverte bleue : prenez du fable blanc ou des cailloux
, réduifez - les en poudre fine ; ajoûtez égale
quantité de cendres de plomb, & 1 tiers de partié de
bleu d’émail : faites fondre, formez des gâteaux 6c
gardez-les pour l’ufage. •
Ou prenez 6 livres de cendres de plomb, 4 de fable
blanc bien pur, 2 de verre de Venife une demi-
livre ou trois quarterons de fafre, 6c une bonhe poignée
de fe l, 6c procédez comme ci-deffus.
Couverte violette : prenez cendre de plomb une partie
, fable pur trois parties, bleu d’émail une partie
manganefe un huitième d’une partie , 6c procédez
comme ci-deffus.
Couverte brune : prenez verre commun & manganefe,
de chacun une partie ; de verre de plomb deux
parties, & achevez comme pour les autres.
Couverte noire ou foncée : prenez deux parties de
magnéfie, de bleu d’émail une partie, de cailloux
calcinés, dé cendres de^loinb & de chauxuné.partié
6c dçinie, 6c achevez commeoi^eflus,..: ; : ; . . .
1 Couvertefihgüliere : prenez de tninium & d e c a il-
Ioux-calcifiés-parties égalésrédiufez-lesen.po.ndrè
fine , -mettez lé: mélange ;en fufion,-6c formez des
gâteaqx» . . . . .
Couverte dé couleur ferm#netÿi: prenez deux parties
de'cendrés dé plomb ;de>eendres deicuLvre^&:
de verre commun, ou de caillou blanc, une partie*
6c procédez -comme ci-dèŸàflri ' . . . . . >
Les compofirtions fuivantes font de Kunfckel,:qui
les a raffemblées dans fon traité de la Verrerie ; elles
lui ont été Communiquées par ceux qui de fon t'ems
travailloient en Hollande k-làfuyence, IL-lui en coûta
beaucoup de peines & de dépenfes pour lesn-ppren?
dre des ouvrièrs qui en àvoient toûjours fait myfte-
re. Il les a vûes pratiquer, 6c -il en a éprpnvé lui-
même un grand nombre. Vqyeç la traduction que M.
le baron d’H . . . .nous a donnée de l’ouvragé de
Kundeél. - - - ' - -
Mdfficoi ou -bafe de là couverte blanche : prenez du
fable fin, lavez-le avec foin ; mettez fur 100 livres
àe fable, 44 livres de foude & 30 livres de potaffe ;
caicinèz.le tout, & vous aurez le maflichot ou mafli-
cot.A
utre préparation du mafiieot : prenez 100 livres
du premier, -8q*livres de chaux d’étain, 10 livres
de fel commun :1 faites calciner le mélange à trois
différentes reprifés. :
Autre couverte de la chaux d'etain .■ prenez 100 livres
de plomb, 33 livres d’étain: faites calciner, &
vous aurez Ce que l’on nomme la matière fine pour
la couverte blanche.
Autre couverte meilleure : prenez 40 livres de fable
bien pur , 75 liv. de litharge ou cendres de plomb.,
26 livres de potaffe , 1 0 livres de fel commun, 6c
faites calciner le mélange.
Autre couverte : prenez 50 livres de fable pur, 70
livres de litharge ou cendres de plomb, 30 livres de
potaffe, 12 livres de fel commun, 6c calcinez le
mélange. .
Autre couverte : prenez fable pur 48 livres, cendres
de plomb 60, potaffe 20, fel marin 8, calcinez
le mélangé.
Autre couverte : prenez fable pur 10 livres, cendres
de plomb 20, fel marin 10. C es couvertes communes
font, comme on voit j à-peu-près les mêmes.
On couvre les vaiffeaux de ces compofitions fluides,
on les peint enfuite de la couleur qu’on v eu t,
& on les place dans les gafettes, comme nous avons
dit plus haut, 6c les gafettes dans le fourneau.
Email blanc : prenez 2 livres de plomb ; 1 liv. d’étain
& un peu plus ; calcinez lè mélange, réduifez-le
en cendres : prenez de ces cendres 2 parties ; de fable
blanc ou de caillou calcinés, ou de morceaux de verre
blanc, 1 partie ; Ÿ partie de fel : mêlez : mettez
à recuire dans un fourneau, faites fondre, & vous
aurez un beau blanc.
Autre blanc : prenez de plomb une livre & calcinez
: prenez 8 parties de ces cendres, de caillou & de
fel calcinés 4 parties ; faites fondre, &c. _
Autre : prenez de plomb 3 livres, d’étain 1 ; faites
calciner : prenez de cette chaux 2 parties, de fel 3
parties, de cailloux purs 3.parties; faites fondre,
&ç. ■
Autre : prenez de plomb 4 livres, d’etain 1 livre ;
réduifez en chaux : prenez de cette chaux 8 parties,
de caillous 7 parties, de fel 14 parties ; faites fondre,
&c.
Fondant pour mettre la couverte en fufion : prenez
de tartre calciné 1 partie, de caillou 6c de fel chacun
1 partie ; pafiez le mélange fur les vaiffeaux ,
quand la couverte prendra mal.
Autre fondant : prenez tartre calciné à blancheur
& de.baiHç>u.de;chd.cun .1 partie ; faites fondrei'met-
toz>eni gâte&u.; pulvérjfez ,prenez de cette pduffiere
1 partie ,;de,-cendr.es dé plorn^x ;. faites fondre. '
Autre : prenez de tartre calciné 1 partie, ae .ceûr
drésîde p lo m b .d ’étain' 1 partie ,'de caillou 1 par-
tie^ ide. fel .deux. ;;faiteSjfQndre le mélange.-. .
COuver/f blanche, qid-^porùrfl même fur des vajfi
feau&Ae:(tyirrà'»•rjpreoeîz;.-jflonab 4 livres, d’étain
3i4.d,e4caàlîpvi 4 , de fiel I * de yerre çle- Yeuife. 1 ;
faites -fondre.
..' Autre i prenez d’étain t^,de.plomb 6 ; faites Caleb»
ner : prenez de cette chaux 12, de.caïÜqucalciné iy,
de. fél/8 $ [faites fondre jpa-r deüx fois.
Autre: pcehez de plomb :z , [d’étain;fi; calcinez::
prenez dfijla>t-haux., dé fel ,-6c de caillou de chacun
1 ; faifesfondre^ 6c JacOuverte fiératrès-beile,.
Autre éprenez de ;pIomb ,3 , d’étain 1 , de fel 3 , dè
tartre calciné 4 ; faites fondre, 6c formez des gâteaux.
Autre: prenez d’é.tain i , de plomb 5 , de y erre de
Venifé 1 , de tartre calciné.é v&c» . . .
Aut/e meilleure/: prenez d’étain 1 & 7 , de plomb 1
6t j , de fel 1 , de verre de Venife -j* &c* .
Autre ': .prènez de plomb 4 , d’étain 1. & ~9 de caillou
Calcine 3 , de fel^% >.#£.. - ;.
Blanc pour peindrefiir un fond blanc: prenez, un peji
d’étain bien pur, envelofppez-le d’argille çu de terre
mettez - le dans un creufet, calcinez, caffez le creufet
j vous en tirerez une chaux ou cendre blanche.:
feryez-v.ous de cette cendre pour peindre; les;figures
que. vous en tracerez j viendront beaucoup, plus
blanches que le fond.
Il faut obfierver fur toutes les couvertes blanches
qui précèdent, qu’il faut fur-tout que le plomb 6c
l’étâin âyent été bien calcinés , 6c que le mélange ,
quand On y ajoûtera du fèl 6c du fablè, foit remis
encore à calciner pendant .douze, ou feize heures.-, ,
Couvertes jaunes prenez , d’étain 2 , d’antimoine
2 , de plomb 3, ou de chacun égale quantité ; calcinez;
faites vitrifier enfuite : cette couverte fera belle
6c très-fufible.
Autre jaune : prenez dé minium 3 , de poudre de
briqué 2, de cendres de plomb 2 , de fable 1 ; d’une
des. couvertes blanches qui precedent 1 , d’antimoine
2 ; faites calciner, & mettez enfuite en fufion.
Autre jaune citron : prenez de minium 3 , de pou-
dte de brique bien rouge 3 & F» d’antimoine 1 ; mettez
à calciner jour & nuit pendant deux à trois jours ,
au fourneau de verrerie ; fondez enfuite.
Autre jaune : prenez cendres de plomb 6c étain
calcinés enfemble, 7 parties, d’antimoine 1 , 6c faites
fondre.
Autre : prenez de verre blanc 4 , d’antimoine 1
de minium 3, de mâchefer ^ ; faites fondre.
Autre : prenez de moulée 4, de minium 4 , d’antimoine
2; mêlez 6c broyez, mais ne mettez pas le
. mélange en fufion.
Autre: prenez de caillou 16, de limaille de fer 1 ,'
de litharge 24 ; faites fondre.
jaune clair : prenez de minium 4 , d’antimoine 3
du mélange des cendres de plomb 6c d’étain 8, de
verre 3 ; faites fondre.
Jaune d'or: prenez de minium 3 , d’antimoine 2,’
de fafran de Mars 1 ; faites fondfe enfemble, pulvé-
rifez; faites fondre derechef, réitérez le tout jufqu’à
quatre fois.
Autre : prenez de minium & d’antimoine de chacun
23, de rouille de fer faites fondre à quatre à
cinq reprifes différentes.
Autre : prenez de cendres de plomb 8 j de cailloux'
6, de jaune d’ocre 1 , d’antimoine 1 , de verre blanc
1 ; calcinez, 6c enfuite faites fondre.
Autre : prenez cendres de plomb , de cailloux
blancs chacun r z , de limaille de fer 1 ; faites fondre
à deux reprifes.