
cette petite cloifon fervent de terme aux tigés quand
on les pouffe dans la châffe., & s’oppofent à ce que
les pointes ne s,’émouffenfc contre le fond d e l’étui.
Les bouts des tiges oppofés à ceux que le clou tra-
verfe, furpaffent de trois lignes environ la longueur
de la châffe, pour faciliter la prife lorfqu’on veut ouvrir
l’une des f la m m e s y c’eft à-dire la tirer de la châffe
à l’effet de la mettre en oeuvré ; elles ont même chacune
, pour plus de commodité, une encoche en-defe
fous, que l’ongle peut faifir. Le jeu de chacune d’elles
fur le clou commun, eft affez indépendant de celui
des autres., pourvû que la largeur dé la cloifon
tienne les feuilles de la châffe parallèles entre elles ,
& que les tiges qui, comme je Fai'déjà obfervé, diminuent
d’épaiffeur à mefure qu’elles approchent de
leur bout', foient applanies parallèlement autour de
■l’oeil par lequel le clou lesaffemble.
■ F la m m e a l lem a n d e , f é c o n d é e fp e ce . La lancette proprement
dite eft moins large par fa bafe d’une ligne
& demie, & plus longue d’enrironautant que la lancette
de la f la m m e françoife. Elle eft plate d’un côté,
elle a deux bifeaux de l’autre. Son tranchant antérieur
eft prefque droit à fon départ de la t ig e , mais
bien-tôt après il fe courbe, & précipite de plus en
plus fa courbure, à mefute qu’il approche de la pointe.
Le tranchant poftérieur eft d roit, & l’arête qui
tient un milieu entre la courbe de l’un & la ligne droite
de l’autre, part du milieu de la bafe & fuit à-peu-
près un arc de cercle qui auroit pour centre le clou
fur lequel fe meut la tige. Cette tige a depuis le même
clou jufqu’à la lancette, deux pouces & demi, &
jufqu’à fon extrémité antérieure, trois pouces &; demi.
Elle eft prolongée poftérieurement d’un pouce
huit ou dix lignes. Son épaiffeur d’une ligne & demie
fubfifte la même dans toute fa longueur ; il en eft ainfi
de fa largeur, excepté à l’endroit du clou oh elle eft
de quatre lignes ; on y obferve un arrondiffement formé
pour que le trou n’affame pas cette partie. Elle eft
de plus montée fur une platine quarré-long de cuivre
ou d’acier, longue de trois pouces, large de quinze
lignes, encloifonnée fur ces deux grands côtes feulement.
Elle y eft attachée par un clou rond & à tête
fendue, entrant à vis dans l’épaiffeur de la platine,
à deux lignes près de fon extrémité poftérieure, &
dans le milieu de fa largeur, enforte que le tranchant
poftérieur de la f la m m e n’eft éloigné que de deux lignes
à-peu-près du bord antérieur de cette platine
ou de fa cloifon. Cette tigefe meut librement fur ce
clou dans le plan de fa f la m m e parallèle à celui de la
platine ; & pour qu’elle ne s’en écarte pas , un guide
de fer traverfe les deux cloifons à leurs extrémités
du côté antérieur, & la renferme entre lui & la platine
, fans néanmoins la gêner. Un reffort à coude,
attaché par vis à la cloifon fupérieure, & appuyé
contre elle dans toute la longueur d’une de fes branches
, porte par le bout de l’autre fur la tig e , à huit
ou neuf lignes du centre de mouvement, & la châffe
avec force contre la cloifon inférieure. Sur l’extérieur
de la platine, à un pouce près de fon extrémité
antérieure, & un peu plus près de la rive fupérieure
que de l’inférieure, s’élève, de deux ou trois lignes,
une chappe fixe qui reçoit un levier de la première
efpece, lequel fe meut, dans un plan perpendiculaire
à la platine & parallèle à fes grands côtés, fur une
goupille qui le traverfe ainfi que les joues de la ehap-
pe. Le grand bras de ce levier qui atteint prefque juf-
qu’au bord poftérieur de la platine, eft fans cefle repouffé
loin d’elle par un reffort qui s’étend au-deffous
de lu i, depuis fon extrémité où il eft attaché par riv
e t , jufqu’auprès du pié de la chappe où il repofe fur
la platine. L’autre bras porte près de fon extrémité
une tige de fer d?une ligne de groffeur, qui traverfe
la platine par un trou ailé » & qui en outre paffe affez
l’épaiffeur, pour fervir d’arrêt à la tige armée,lorfqùele
levier eft dans fon repos.; mais, desqu’on preffe
avec le doigt le grand bras, & qu’on le pouffe contre
la platine, cette tige d’arrêt lie retire & ouvre le
paffage qu’elle interrompt ; la détente du reffort s’ef-
feûue, & la flamme eft chaiffée avec la plus grande
impétuofîté jufqu’au point où fa tige rencontre, la
cloifon inférieure qui lui fert de terme.. Cette mécha-
nique eft recouverte , par une; platine dont les bords
taillés en bifeaux fé gliffent dans des.rainures entaillées,
dans les cloifons auiong de leurs rives. La boîte
en cet état, a environ quatre lignes, d’épaifleur. Cet
infiniment exige abfolument un étui que l’on, conf-
fruit? ordinairement, de maniéré qu’il puiffe contenir
outre la tige montée, une ou.' deux autres flammes ,
pour les fubftituer au bofbin à celle qui eft en place.
Flamme allemandearàifîemt efpece. C e t t e flamme
diffère de celle que je viens, de décrire ; i° . en ce que
fa tige n’eft pas prolongée au-delà duclou1, & que ce
clou n’eft pofé qu’à feize lignes de l’extrémité; porté-
rieure de la boîte, & à trois lignes de la cloifon inférieure.
2°. Le reffort à coude y eft pofé, dé façon
que fa branche mobile s’étend tout le long de la tige,
depuis le clou jufqu’au-dehors de la boîte, où elle
fe. releve & s’élargit pour favorifer le moyen de la
faifir quand on veut l’armer. 3°. Cette flamme a un
reffort de plus néceffaire pour en relever la tige, au
moment où l’on arme le grand reffort, & pour l’obliger
de le fuivre, lorfqu’il ceffe de la preffer: ce fécond
reffort ne doit avoir de. force que ce qu’il en
faut pour vaincre le poids & le frotement de la tige.
4°. Enfin la boîte eft encloifonnée de trois.côtés.
Flamme nouvelle, quatrième efpece. Sur l’intérieur
H H H d’un palâtre encloifonné (yoye1 la figure dans,
nos Planches de Maréchalleriè) , gliffe en-avant & en-
arriere, comme le pêne d’une ferrure , le porte-
flamme B B dont la ligne de foi répond à celle qui
diviferoit le palâtre en deux parties égales fuivant
fe longueur. Ce porte-flamme eft une lame d’acier
de quatre pouces de longueur, dreffée & équarrie
fur fix lignes de largeur dans toute fon étendue, &
fur trois quarts de ligne d’épaiffeur en général. Di-
ver fes parties tirées de la même piece fe montrent fur
la face oppofée à celle qui gliffe contre le palâtre.
Tel eft un petit quarré G de trois lignes, Caillant d’une
ligne, dont le centre eft fur la ligne de foi à cinq ou
fix lignes de fon extrémité antérieure, & dont les
côtés oppofés font parallèles aux rives de la lame
dont il fait partie : tel eft encore le crochet / , qui
s’élève de trois lignes fur le milieu de cette lame, à
un pouce trois quarts de la même extrélnité ; tel eft
enfin le renfort L L , long d’un pouce, qui'double
l’épaiffeur de cette même lame, à commencer à fept
lignes au-deffous du crochet. Le quarré C entre jufte
dans le quarré D , percé au bas de la tige de la fiant-
me, & reçoit en fon centre ouvert en ecrou, la vis
J? à tête refendue, large & applanie en-deffous. Cette
tête débordant autour du quarré, affujettit h iflam-
me dont l’épaiffeur furpaffe legerement la faillie du
quarré & la fixe inébranlablement au porte-flamme.
Lu flamme eft femblable à celle que j’ai décrite en
parlant de la première efpece, à cela près que l’axe
de fe tige ne fait qu’une feule & même ligne droite
avec l’axe de la lancette. Cette tige eft exaâement
équarrie fur la même largeur que le porte-flamme,
à la ligne de foi duquel fon axe doit s’aligner.
Depuis le talon de cette flamme mife en place jufqu’au
crochet /, le porte-flamme eft divifé en deux
jumelles égales, par une ouverture F F de deux lignes
& demie de largeur, & de quatorze ou* quinze
lignes de longueur, dont la ligne de foi eft la même
que celle du porte-flamme, qu’elle perce de part en
part. Ces jumelles font exaélemement dreffées & parallèles.
Un petit quarré, faillant fur le palâtre dont
il eft partie fixe, remplit jufte la largeur de cette ou*
verture, & fert au porte-flamme dans fon chemin,
qui peut être de huit lignes en-avant ou en-arriere,
de guide, de terme, & en même tems de crampo-
n et, au moyen de la vis I C , qui entre dans le centre
du quarré fixe G , & dont la tête large, fendue &
applanie eû-de flous, s’étend fur ie plat* des deux jumelles.
Ce quarré doit être placé fur le palâtre, de
telle forte que le porte-flamme étant à fon dernier
point d’avancement, les taillaps de la f la m m e fe dégagent
du palâtre jufqu’à leur naiffance. Un autre
meehanifme à-peu-près femblable, mais en fens op-
pofé, équivaut à un fécond çramponet:, Sc en, fait
l’office. Le palâtre porte lui-même une ouverture q .
Cette ouverture eft égaie. & femblable à celle du
porte-flamme, & fur la même ligne de foi. Elle commence
à environ un pouce au-deffous du premier
guide G . Un bouton à couffffe ou languette M , ajufté
à l’appui du doigt dont l’embafe eft capable par
fa longueur & par fe largeur; de recouvrir en tout
état l’ouverture du palâtre, s’élève en quarré fur fa
fu perfide inférieure & plane. C e quarré a la longueur
néceffaire pour tra ver fer d’une part l’épaiffeur du palâtre
, au moyen de l’ouverture qui lui livre paffage,
& à la largeur de laquelle il eft ajufté, & de l’autre
le porte-flamme dont l’épaiffeur eft doublée en cette
partie. Le trou du porte-flamme qui le reçoit, lui eft
pareillement proportionné. Une vis à tête plate,
fendue & n o y é e, qui entre dans ce quarré, affemble
avec le porte-flamme Le bouton. Ce bouton par ce
même quarré, par la face liffe de fon embafe,par
la face liffe du porte-flamme, & par. le paraileiif-
me des joues de l’ouverture, tant par rapport à leur
diftance que par rapport à leur épaiffeur, devient
un fécond guide & un fécond terme, accordés l’un
& l’autre aux premiers, & tient en même tems lieu
du fécond cramponnet fans lequel la fla m m e eût pû fe
devoyer dans fon trajet.
C ’eft ainfi que le porte-flamme peut fe mouvoir,
il nous refle à en examiner le moteur.
Deux refforts à boudin 4. 4. l’un à droit, l’autre
à gauche, dont les lames égales entr’elles ont trois
lignes de largeur, jufqu’à un pouce & demi près de
leur petit bout, cinq pouces de longueur totale, &
trois quarts de ligne dans leur plus grande épaiffeur,
font fixés au palâtre par vis qui traverfentl’empate-
ment duquel chacun d’eux prend naiffance, & font
contre-butés près de cette même origine, par des termes
inhérens au palâtre. Ils viennent après deux évolutions,
croifer& appuyer leur pointe alongée en
jonc ou en fouet, fous le crochet I du porte-flamme.
Leur effort châffe perpétuellement la f la m m e en-
avant. On les arme en retirant en-arriere le bouton
M . Ils relient armés au moyen du cliquet S attaché
par vis à tige ronde au palâtre, à côté du porte-flamme.
Ce cliquet fans ceffe chaffé contre le côté de
cette piece, par un reffort auffi attaché au palâtre,
rencontre dans ce côté un cran T , dans lequel il engage
fon bec qui ne peut en fortir, & par confé-
quent abandonner la f la m m e au jeu des refforts fi
l’on ne preffe la détente. Cette détente confifte en
line petite tige de fer terminée par un bouton V > laquelle
traverfe la cloifon à angle droit fur la ligne de
foi du porte-flamme, & va au-delà de cette même
piece s’affembler mobilement, & à-peu-près à angle
droit, au bout d’un bras prolongé du cliquet. L’affem-
blagc en eft effeéhié par un clou rond, porté latéralement
par ce bras, & reçu dans un oeil qui termine
la tige V . Un petit écrou dans lequel s’engage l’extrémité
de ce clou contient enfemble ces pièces. Le
reffort du cliquet eft oppofé à la puiffance qui folli-
cite la tige V d’entrer dans la cloifon, mais dès que
cette puiffance peut vaincre le reffort, c ’eft-à-dire
dès qu’on appuyé fenfiblement le doigt fur le bouton
V , le^ cliquet fort de fon cran, & livre la f l a m m
e à la détente impétueufe des refforts.
Le contour du palâtre H H e û . auffi refferré que le
permettent la liberté néceffaire au jeu de ces mêmes
refforts, & la grâce du tout enfemble. Une platine
affemblée par charnière 5. 5. à la cloifon, & fermée
par un mentonnet qu’elle porte, & qui s’engage fur
un petit reffort à pouce 2, lequel eft fixé fur la partie
de la cloifon oppofée à ceile qui foûtient la charnière ,
met ce méchanifme à l’abri de toute infulte dans I’ef-
pece de boite qui réfulte du tout. La longueur totale
de cette broîte dont la forme a quelque rapport à celle
d’une croix plate, eft de cinq pouces fur une largeur,
de trois pouces environ; fon épaiffeur eft à-peu-près
de quatre lignes & demie. La cloifon n’eft interrompue
que pour livrer paffage à la f la m m e . Ce paffage
eft un canal de quelques lignes de longueur, ajufté
au corps de cette même f la m m e , & formé par l’incli?
naifon en-dedans & en àmortiffement des quatre parois.
Cette inclinaifon, quanta la cloifon, comment
ce dès l’extrémité des bras de cette efpece de croix ;
& quant au couvercle ainfi-, qu’au palâtre, elle ne
commence qu’à fept ou huit lignes de l’extrémité qui
livre un paffage à la f la m m e ; le porte-flamme s’arrêtant
à ce point dans la détente des refforts , ainfi que
la tête de la vis qui lui affujettit la f la m m e .
JPerfonne n ’ignore la maniéré dont on fe fert de la
f la m m e françoife. Lorfque la pointe en eft préfentée
fur la veine que l’on fe propofe d’ouvrir, un coup
fec du manche du broçho.ir donné fur la tige à l’endroit
où f la m m e fort en forme de peloton, la détermine
& la châffe, dans le ya-iffeau. Mais l’incertitude
fréquente de ce coup, la frayeur qu’excite dans
l’animal l’aftion du bras qui doit frapper, le mouvement
auquel il fe livre dès qu’il l’apperçoit, mouvement
quis’oppofeà l’affujettiffement exaèl de la veine
, l’embarras enfin de l’opérateur qui tente de la
comprimer avec les doigts de la même main qui fe
trouve feifie de l’infirument, tout m’engageroit à donner
la préférence aux f la m m e s à reffort.
Celles dont on fait communément ufage en Allemagne,
ont néanmoins leurs inconvéniens. Premie-r
ment, outre qu’elles fonr pour l’ordinaire conftruites
fans foin, fans proportion & avec la derniere inexactitude
, il eft difficile de juger exactement du point
précis, où la pointe de la f la m m e s’imprimera. En fécond
lieu, l’appui inévitable de la cloifon ou de l’extrémité
de fe boîte tenue dans un fens vertical par le
maréchal contre les parties faillantes du valffeau
qu’on veut percer, Fempêche fou vent d’arriver à
ceux qui font profonds. Ajoutons que fa réa&ion
n’étant contrebalancée que- par le poids très-médiocre
du total de cet infiniment, auquel la main ne
peut rien ajouter de quelque façon qu’elle le faififfe,
il peut arriver qu’un cuir d’une dureté même non
confidérable, lui iréfifte & s’oppofe à fon effet, en
renvoyant en-arriere 1a boîte. La f la m m e nouvelle
dontj’aj développé 1a conftrnfrion, n’a été imaginée
que pour parer à tous ces défauts. L’opérateur
1a tient perpendiculairement à 1a furface du vaiffeau;
ainfi quelque caché qu’il foit, 1a lancette l’atteint
toûjours : d’ailleurs lepoids plus confidérable de cette
f l a m m e , fa pofition dans 1a ligne de direClion, la main
& le bras du maréchal qui fe trouvent fur cette même
ligne, rendent le point d’appui très-fur, & le recul
très-peu fenfible, ce qui donne à cet infiniment
un avantage réel fur tous les autres.
Du refte, je ne fais fi celui dont Albucafis fait mention,
& que les anciens nommoient f o f f o r i u m , n’étoit
point une petite f la m m e femblable à la f lam m e françoife
; on s’en fer voit dans 1a phlébotomie des hommes.
Albucafis l’a prefcritpour ouvrir 1a veine frontale;
elle pénétroit dans le vaiffeau au moyen d’un
coup leger que le chirurgien donnoit fur l’inftrument.
On peut même croire qu’on 1a préféroit- au p h l e b o t o -
m u s dans l’ouverture des vaiffeaux du bras. Le terme