
» pas de colonnes. Traite de la colonne , page yo.
Voye{ ce traité 8c le livre intitulé, fentimens d'un
homme de guerre fur le nouveau fyfléme du chevalier de
Folard, par rapport à la colonne , &c. Voye^ aufli la
préface du fixieme volume du commentaire fur Po-
lybe.
De la colonne de retraite. La colonne de retraite
ne différé guere de celle d’attaque. Elle eft compo-
fée de même de deux bataillons, divifés chacun en
lix pelotons, rangés à la file les uns des autres , à-
peu-près dans le même ordre que dans cette première
colonne.
Ainfi le front de la colonne de retraite eft de deux
pelotons, comme celui de la colonne d’attaque 8c fa
profondeur eft de fix.
Dans cette colonne, les deux piquets de chaque
bataillon ne font pas confondus dans les bataillons,
comme dans la précédente. Leur pofte eft à la tête
& à la queue de la colonne, avec les grenadiers de
chaque bataillon qui font placés immédiatement devant
le piquet qui appartient à leur bataillon.
Pour donner une idée de la formation de cette
colonne, on fuppofera deux bataillons divifés dans
leurs pelotons, comme dans la colonne précédente,
rangés en bataille fur la même ligne, les grenadiers
à la droite du bataillon de la droite, & le piquet à
la gauche ; les grenadiers du bataillon de la gauche
à gauche, & le piquet à la droite.
On fera d’abord marcher en-avant les grenadiers
& le piquet du bataillon de la droite ; favoir les
grenadiers de fix pas de deux piés, 8c le piquet de
trois des mêmes pas. La compagnie des grenadiers
s?étant ainfi avancée, fait à-gauche, 8c elle marche
enfuite par fon flanc gauche, pouf aller fe placer ,
par un à-droite, fur le piquet de fon bataillon.
A l’égard du piquet du bataillon de la gauche, on
lui fait faire demi-tour à droite , ainfi qu’aux pelotons
des deux bataillons, à l’exception néanmoins
des deuxiemes pelotons qui terminent à gauche le
bataillon de la droite, & à droite celui de la gauche.
Les grenadiers de ce dernier bataillon font aufïi
le même mouvement.
Le piquet du bataillon de la gauche, après le demi
tour à droite, fait un certain nombre de pas redoublés
devant lu i , pour s’éloigner de fa première
pofition d’un efpace à-peu-près égal au front de fon
bataillon, afin qu’il y ait un intervalle fuffifant pour
former la colonne, entre cette première pofition 8t
celle à laquelle il fera parvenu. Il va enfuite fe placer
, par deux quarts de converfion à gauche, vis-à-
vis le piquet du bataillon de la droite.
Pendant ce tems-là, les cinq pelotons de chaque
bataillon qui ont fait demi-tour à droite , font en-
femble un quart de converfion qui les met en face
les uns des autres ; c’eft-à-dire que ceux du bataillon
de la droite le font à d roite, & ceux du bataillon de
la gauche, à gauche. La compagnie de grenadiers
qui y eft jointe le fait également, en fuivant les pelotons
de fon bataillon avec lefquels il eft en bataille.
Lorfque ce mouvement eft achevé, les deuxiemes
pelotons qui n’ont point bougé font l’un à-gauche,
8c l’autre à-droite , 8c ils marchent après l’un 8c
l’autre pour fe rejoindre derrière le piquet, & la
compagnie de grenadiers du bataillon de la droite ;
8c tout de fuite, ils font à-droite 8c à-gauche, pour
fe retrouver face en tête.
Les autres pelotons des deux bataillons, que le
quart de converfion a mis en face les uns des autres,
s'approchent enfuite, de maniéré que le dernier rang
de ceux du bataillon de la droite fe trouve aligné fur
la file droite du fécond peloton de ce bataillon qui
fait face en tê te , & que le dernier rang de ceux du
bataillon de la gauche le foit également fur la file
gauche du fécond peloton de ce même bataillon.
Lorfque tout ceci eft exécuté , les grenadiers du
bataillon de la gauche fe détachent de ce bataillon,
& ils avancent par un pas oblique de gauche à droite
, jufqu’à ce que la première file de la gauche foit
alignée & joignant le rang extérieur du piquet du mê^
me bataillon. Ils font alors un quart de converfion
qui leur fait couvrir le piquet de leur bataillon.
R e m a r q u e s .
I. Il eft évident, par la formation que l’on vient
d’expliquer, que les cinq pelotons de chaque bataillon
qui compofent les flancs ou les faces de la,colonne
, laiflent entre eux un intervalle égal à l’excès du
front des deux pelotons de la tê te , c’eft-à-dire des
deuxiemes pelotons de chaque bataillon, fur le double
de leur hauteur.
C ’eft pourquoi fi ces pelotons ont enfemble 24
hommes de front, qui occupent environ 48 piés d’étendue
, les bataillons , à 6 de hauteur , en auront
15 de profondeur, les rangs étant ferrés à la pointe
de l’épée : ainfi il y aura, dans cette fuppofition, un
intervalle de 18 piés entre les deux flancs de la colonne.
II. Il fuit aufîi de la formation précédente de la
colonne de retraite, que le front des deuxiemes pelotons
de chaque bataillon ne doit jamais être plus
petit que le double de la hauteur de chaque bataillon.
C’eft apparemment par cette raifon que l’ordonnance
du 6 Mai 175 5 porte, que f i Us deuxiemes pelotons
des deux bataillons formoient enfemble moins de
feiqe files , Ton y joindroit autant de files prifes dans
les quatrièmes pelotons , qu'il feroit nécejfaire pour les
porter jufqu’à ce nombre, (a)
III. Lorfque la colonne eft entièrement formée ,
on fait faire demi-tour à droite à tous les hommes
dont elle eft compofée, à l’exception de la compagnie
de grenadiers, du piquet du bataillon de la droite,
8c des deuxiemes pelotons de chaque bataillon qui
forment la tête ou plutôt la queue de la colonne, puif-
que cette colonne a pour objet de fe retirer de devant
l ’ennemi,lefquels doivent continuer de faire face en
tête. On obferve feulement de faire faire face en-dehors
aux deux files de la droite 8c de la gauche de ces
pelotons, 8c cela par un à-droite & un à-gauche, afin
que toute la longueur des flancs de la colonne ne forme
qu’un feul 8c même rang en-dehors.
Les grenadiers 8c le piquet du bataillon de la gauche
, lefquels font devant le côté de la colonne op-
pofé à celui que forment les deuxiemes pelotons de
deux bataillons, font aufli face en-dehors de cette
colonne.
IV. Il eft évident que la colonne de retraite peut
marcher de tous les fens , comme celle d’attaque.
Voye^ dans F'ordonnance du G Mai iy5S , les diffé-
rens commandemens pour la former, la maniéré de
la rompre, de la mettre en bataille, &c. Article de
M. L e Bl o n d . Évolutions de la Cavalerie. Le nombre
des auteurs qui ont écrit fur les évolutions de La cavalerie
, n’eft pas fort confidérable, & il n’y a guere
que M. le maréchal de Puyfégur qui foit entré dans
un détail raifonné fur ce fujet. On ne prétend point
donner ici un traité fur cette matière ; on fe propofe
feul finent d’expliquer les réglés & les principes des
manoeuvres qui fervent de fondement ou d’élémens
à tous les mouvemens que la cavalerie peut exé-
çuter.
Ces manoeuvres peuvent fe réduire aux fuivantes.
Ça) Ce nombre, fuivant M. de Folaid, eft le plus petit
front que la colonne puiffe avoir. La colonne « dit cet auteur,
» peut fe maintenir dans fa force depuis trente files 011 trente-
» quatre , meme ju fq u a feis'e » ; il croit défectueux tout
nombre plus grand ou plus petit. Tr. de la colonne, page, p
i ° A ferrer & à ouvrir les files & les rangs.
x°\ Au demi-tour à droite ou à gauche, qu’on appelle
aufli volte-face.
3°. Aux à-droite 8c aux .à-gauche par divifion du
front de l’efeadron.
40. A la demi - converfion que la plupart des auteurs
modernes appellent caracoU.
50. A faire marcher l’efeadron par différentes di-
vifions, pour le faire défiler, & le remettre enfuite
en bataille.
Et 6°. à doubler 8c à dédoubler les rangs de 1 ef-
cadron. I. P r o b l è m e .
Un efeadron étant en bataille, lui faire ferrer ou ouvrir
fes files.
Lorfque l’efeadron étant en bataille, fi les cavaliers
occupent chacun plus de trois p iés, on peut les
faire ferrer les uns fur les autres, pour les réduire à
cette diftance.
Pour le faire,il faut obferver que les chevaux ne
peuvent pas tourner fur eux - mêmes dans le rang,
comme le font les foldats dans le bataillon , à
caufe de l’inégalité de leurs deux dimenfions, à
moins que les files ne foient plus ouvertes que l’étendue
de la longueur du cheval ; ce qu’on ne fuppofe
point ici : c’eft pourquoi la méthode pratiquée pour
cet effet dans l’infanterie ne peut avoir lieu dans la
cavalerie.
Quand même les files feroient plus efpacées que
de la longueur d’un cheval, on.ne pourroit les ferrer
qu’à cette diftance, en faifant tourner les dievaux
du même côté , 8c en les faifant enfuite ferrer les
uns fur les autres ; çe qui laifferoit encore occuper
aux files environ 7 piés ou 7 piés 8c demi de largeur.
Il faut donc avoir recours à une autre méthode : elle
confifte, comme les chevaux ont la faculté d’aller
de cô té, à les faire ferrer les uns fur les autres, en
marchant un peu de côté ; c ’eft ce qui s’exécute très-
promptement & très-facilement, lorfque les chevaux
font un peu dreffés à cette manoeuvre. ,
Il eft clair qu’on peut ouvrir les files de la même
maniéré, lorfqu’on les trouve trop ferrées. A l’égard
des rangs, s’ils font plus éloignés les uns des autres
qu’il ne convient, on fait avancer les derniers fur le
premier ; & s’il s’agit de les ouvrir, le premier a van-
ce , & ceux qui le fuivent prennent enfuite telle diftance
qu’on juge à-propos/
Se cond Probl ème .
Un efeadron étant en bataille , lui faire faire face du coté
oppofé à fon front 9 ou. 9 ce qui efi le même , lui
faire exécuter le demi-tour à droite.
Voyei Demi-tour à droite , oit l’on a donné
la maniéré d’exécuter ce mouvement en doublant
le nombre des rangs de l’efeadron, pour laiffer aux
chevaux l’efpace néceffaire pour tourner dans le
rang, 8c en faifant rentrer enfuite les rangs les uns
dans les autres, &c.
Il eft aifé d’obferver que par ce mouvement le
premier rang devient le dernier ; ce qui eft un inconvénient
affez confidérable, qu’on ne peut néanmoins
éviter que par le quart de converfion : mais ce
dernier mouvement a celui de faire changer la troupe
de terrein, 8c d’exiger d’ailleurs de part & d’autre
de l’efçadron des intervalles égaux à fon front, .
Il y a une autre maniéré de faire tourner l’efeadron
de la tête à la queue , qui peut aufli fervir à
faire marcher la troupe par l’un de fes flancs ; ce qui
ne fe peut point par le demi-tour à droite qu’on a déjà
expliqué. Cette méthode confifte à diviler le front
de l’efeadron en divifions qui ayent au moins la longueur
du cheval, & à faire tourner enfuite ces divifions
, comme on fait tourner les foldats fut' euxmemes
dans l’infanterie, pour faire à-droite ou à-
gauche : on va en donner l’exemple dans le problème
fuivant.
T roi s i ème Pr o b l ème .
Faire à-droite ou à-gauche par divifions du front de Cefeadron
, pour faire volte-face ou le demi-tour à droite
, & pour marcher par la droite ou par la gauche
de T efeadron.
Comme le feul obftacle qui empêche le cavalier de
fe tourner dans le rang, ainfi que le fait le foldat,
n’eft autre chofe que la longueur du cheval qui a
plus de deux fois fa largeur, il faut, pour remédier
à cet inconvénient, prendre dans le rang un nombre
de .cavaliers fuffifant pour que le front furpafle la
longueur du cheval ; confidérant enfuite ces cavaliers
comme formant un feul corps inflexible, on
pourra les faire tourner tous enfemble dans le rang,
de la même maniéré qu’on le fait dans le quart de
converfion 8c les à-droite 8c les à-gauche de l’infanterie.
On a déjà obfervé que chaque cavalier occupe, à-
peu-près, trois piés de largeur dans le rang , & que
la longueur du cheval eft d’environ 7 piés ou 7 piés
8c demi : il fuit de-là que deux cavaliers joints enfemble
n’occupent que 6 piés de front, & par con-
féquent qu’ils ne peuvent tourner dans le rang, parce
que ce front eft plus petit que la longueur du cheval.
Mais trois cavaliers, qui occupent un efpace de
9 piés, peuvent le faire ; & à plus forte raifon, quatre
, cinq, fix, fept, &c. cavaliers.
Si l’on fait tourner des divifions de trois cavaliers,
les rangs qu’elles formeront après avoir faille quart
du tour, ne feront qu’à la diftance d’environ un pié
& demi les uns des autres, 8c par conféquent trop
près pour pouvoir marcher en-avant, fans que les
chevaux îe donnent des atteintes. Cette grande proximité
ne permettroit pas non plus que les divifions
fiffent enfemble leur mouvement ; elles s’embarraf-
feroient trop les unes 8c les autres dans fon exécution.
II faudroit, pour éviter cet inconvénient, qu’elles
le fiffent fucceflîvement.
Mais fi l’on fait tourner enfemble quatre cavaliers,
ils occuperont un efpace de douze piés ; 8c comme
le cheval n’en a qu’environ fept & demi, les rangs
que ces divifions formeront., après avoir fait la moitié
du demi-tour, feront éloignés les uns des autres
d’environ quatre piés 8c demi. Alorsces divifions peuvent
tourner enfemble, 8c marcher en-avant, fans
aucune difficulté..
Si l’on fait les divifions de cinq cavaliers, les rangs
qu’elles formeront après avoir tourné à droite ou à
gauche, auront à-peu-près fept piés 8c demi d’intervalle,
c’eft-à-dire environ la longueur d’un cheval ;
fi elles font de fix cavaliers, cet intervalle fera, de dix
piés, 8c fi elles font de fept, d’environ douze piés.
Cette derniere diftance eft celle que M. le maréchal
de Puyfégur prétend qu’il doit y avoir entre les rangs;
c’eft pourquoi il regarde le mouvement dont il s’agit
par divifions de fept cavaliers , comme plus parfait
que par tout autre nombre.
Cependant comme le mouvement par quatre cavaliers
s’exécute aifément,que ce nombre eft moins
difficile à compter que toute autre divifion , J’ufage
le plus ordinaire des troupes étant de marcher ou de
défiler par quatre, il fuit de-là que ces divifions peuvent
, pour ainfi dire, fe former elles-mêmes : ce fera
, par cette raifon, le mouvement par quatre qu on
expliquera ici ; mais cè qu’on en dira pourra s appliquer
à toute autre divifion d’un plus-grand nombre
de cavaliers.
Soit la figure 6 7 , Ça) une partie quelconque de
Ça) On a marqué dans cette figure & #&§ les deux fui