
vil le Camus, du 5 Mai 1703 : mais fuivant ce même
a â e , on peut faire tous exploits pendant les vacations
& jours de ferie du tribunal.
La plupart des exploits commencent par la date
:de l’année, du mois, du jour ; il n’eft pourtant pas
effentiel qu’elle foit ainli au commencement: quelques
huiffiers la mettent à la fin, & cela, parent même
plus régulier, parce que Vexploit pourroit n’avoir
pas été fini le même jour qu’il a été commencé.
Il n?y a point de reglement qui oblige de marquer
dans les exploits à quelle heure ils ont été faits ; l’ordonnance
de Blois ne l’ordonne même pas pour les
faifies : il feroit bon cependant que l’heure fût marquée
dans tous les exploits, pour connoître s’ils n’ont
pas été donnés à des heures indûes ; car ils doivent
être faits de jour : quëlques praticiens ont même prétendu
que c’étoit de-là que les exploits d’affignation
ont été nommés ajournement ; mais ce mot fignifie
ajjignation a certain jour.
Pour ce qui eft du lieu oit l’exploit eft fait, quoiqu’il
ne foit pas d’ufage de le marquer à la fin comme
dans les autres a â e s , i l doit toujours être exprimé
dans le.corps de 1 ’exploit ; fi l ’huifiier inftrumente
dans le lieu de la réfidence ordinaire, & que l’exploit
lbit donné à la perfonne, il doit marquer en quel endroit
il l’a trouvé ; fi c’eft à domicile, il doit marquer
le nom de la rue ; s’il fe tranfporte dans un autre lieu
que celui de fa réfidence, il doit en faire mention.
L’étendue du reffort dans lequel les huiffiers &
fergens peuvent exploiter, eft plus ou moins grand
e , félon fe titre de leur office, V o y e ^ H u is s ie r s
■ & Se r g e n s .
Uexploit doit contenir le nom de celui à la requête
de q ui il eft fait ; mais cette perfonne ne doit pas y
être préfente : cela eft expreflement défendu par l’ordonnance
de. Moulins, article 32. qui porte que les
huiffiers ne pourront aucunement s’accompagner des
parties pour lefquelles ils exploiteront, qu’elles pourront
feulement y envoyer un homme de leur part,
pour défigner les lieux &c les perfonnes ; auquel cas
celui qui fera ainfi envoyé, y pourra affifter fans
fuite & fans armes.
L’ordonnance ne donne point de recours à la partie
contre Thuillier, pour raifon des nullités qu’il
peut commettre ; c’eft pour cela qu’on dit communément,
à mal exploité point de garant : cependant
lorfque la nullité eft telle qu’elle emporte la déchéance
de l ’aâ ion, comme en matière de retrait lignager,
l'huiffier en eft refponfable.
Les huiffiers doivent, à peine de nullité, marquer
dans l'exploit leur nom , furnom, & qualités, la ju-
rifdiâion où ils font immatriculés , la v ille , rue, &
paroifle où ils ont leur domicile, & cela tant en la copie
qu’en l’original de l’exploit ; ils font même dans
l ’ufage d’écrire leurs qualités, matricule & demeure
de letfr propre main, pour faire voir qu’ils ont eux-
mêmes dreffé ïexploit : mais il n’y a pas de reglement
qui l’ordonne.
Ils doivent auffi, à peine de nullité, marquer dans
1 exploit le domicile ôc la qualité de la partie : ce n’eft
pourtant pas une nullité de mettre quelqu’une des
qualités des parties, pourvu que les perfonnes foient
defignees de maniéré à ne pouvoir s’y méprendre.
Outre le domicile aâuel, la partie fait quelquefois
par l'exploit éleâion de domicile chez le procureur
qu’elle conftitue, ou chez quelque autre perfonne.
Tous exploits doivent être faits à perfonne ou domicile,
& faire mention en l’original & en la copie,
de ceux auxquels Vexploit a été laiffé : le tout à peine
de nullité & d’amende. Il eft d’ufage que l’huiffier
remplit cette mention de fa propre main.
Les exploits concernant les droits d’un bénéfice
peuvent cependant être faits au principal manoir
du bénéfice; comme auffi ceux qui concernent les
• droits & fondions des offices ou commiffions, peuvent
être faits au lieu où s’en fait l’exercice.
Quand les huiffiers ou fergens ne trouvent perfonne
au domicile, ils font tenus , fous les peines
fufdites, d’attacher leurs exploits à la porte, & d’en
avertir lé proche voifin par lequel ils font figner l’exploit
; & s’il ne le veut ou ne -le peut faire, ils en doivent
faire mention; & en cas qu’il n’y eûtpoint de
proche voifin, il faut faire parapher l’exploit par le
juge , & dater le jour du paraphe ; &*en fon abfence
ou refus, par le plus ancien praticien, auxquels il eft
enjoint de le faire fans frais;
Tous huiffiers & fergens doivent mettre au bas de
l’original de leurs exploits, les fommes qu’ils ont reçues
pour leur falaire, à peine d’amende.
Enfin ils font obligés de faire contrôler leurs exploits
dans trois jours de leur date, à peine de nullité
des exploits & d’amende contre les huiffiers. Voye£ Contrôle. (A } Exploit d’Ajournement tion : on comprend cependant q, uce’leqfut eufonies afoffuigs ncae-
terme, toutes fortes d’exploits, Voyeç Ajournement.
la Epaxrptileo ài tc ôdr’nApsaSrîogîtnrea tdieovnan, te futn c ejulugie qouui aojoffuicrineer, public. Voye^ Ajournement 6* Assignation:
furE lxesp rleogiitft rceosdnut rcoônltérô, leef t, c&el ufui rq ulei qeufte le inlr eefgti fftariét
meEntion du contrôle. l’on xdopnlnoei tà dlae pCaortuier c ,o emftp uanr aanvtaen, tcaogne toreu caeâllee qquuei fait défaut de préfence, ou défaut de plaider, ou de
fatisfaire à quelque appointement. Voyeç la coutume
de Bretagne , art, iâ.C). Sedan, 32/. Exploit domanier, c ’eft la faifie féodale dont
ufe le feigneur fur le fief pour lequel il n’eft pas fer-
vi : elle eft ainfi appellée dans la coutume de Berri,
tit. v. art. a i ; - nomEx qpuleo qitue dlqeu eJsu sctouictuem oeus ddeo nSneerngt aeunxt ,a âce’esf tq luei font du miniftere des fergens. Voye£ la coutume de
Bretagne, art. y y , cfz , 229. Berri, tit. i j . art. 2Ç)'.
& 3 i . Exploit libellé , eft celui qui contient le fu-
jfeotm dme alair dememenatn.de, & les titres & moyens, du moins Exploit nul, eft celui qui renferme quelque
défaut de forme, tel que l’exploit eft regardé comme
•non fait. E x p l o it in palis, eft une forme particulière
exploit, ufitée entre les habitans du comté d’Avignon
& les Provençaux. Il y a des bateliers fur le
bord d’une riviere, qui fait la féparation de ces deux
pays : ces bateliers font obligés de recevoir tous les
exploits qu’on leur donne, & de les rendre à ceux
auxquels ils font adreffés ; c’eft ce que l’on appelle
un exploit in palis. Voye{ Defmaifons, let. A. n. 4. Exploit de Retrait, c’eft une demande en
retrait. faiEfiex.ploit de Saisie, c’eft le procès-verbal de
Exploit du Seigneur , c’eft la faifie féodale.
Voye[ les coutumes de Montargis , Dreux, Berri , Orléans
y & ci-devant E X P LO IT DOMANIER.
E x p l o i t v e r b a l , e ft celui qui eft fait fans écrit.
Les cas où les exploits peuvent être ainfi faits, font
marqués ci-devant au mot E x p l o i t .
Sur les exploits en général, voye[ Imbert, Papon.1
Bornier. (A )
EXPLOITABLE, adj. (’Jurifprud.) fe dit de ce qui
peut être exploité.
On appelle lofs exploitables, ceux qui font en âge
d’être exploités, c’eft-à-dire coupés.1
Biens exploitables , font ceux qui peuvent être
faifis.
Meubles exploitables, font ceux qui peuvent être
faifis & exécutés. Il y a en ce fens deux fortes de
meubles qui ne font point exploitables ; favoir ceux
qui tiennent à fer & à c lo u , & font mis pour perpétuelle
demeure , lefquels ne peuvent être faifis
qu’avec le fonds : les autres font ceux que l’on eft
obligé de lâiffer à la partie faifie, tels que le lit, les
uftenftles de labour, & autres chofes refervées par
l’ordonnance. Voyez Ex é cu t io n , Meubles, Sa i s
ie . ( A )
EXPLOSION, f. f. en Phyfique, fe dit proprement
du bruit que fait la poudre à canon quand elle s’enflamme
, ou en général l ’air, quand il eft chaffé ou
dilaté avec violence : c’eft pour cela que le mot ex-
plojion fe dit auffi du bruit qui fe fait quelquefois lorf-
qu’on excite la fermentation dans des liqueurs en les
mêlant enfemble. Il paroît que l’explojion vient de
l’effort de l’air qui, reflferré auparavant, fe dilate
tout-d’un-coup avec force. Mais comment l’inflammation
de la poudre & le mélange de deux liqueurs
produifent-ils cette dilatation fubite & bruyante?
comment & pourquoi l’air étoit-il auparavant ref-
ferré ? .voilà ce qu’on n’explique point, & , à parler
v ra i, ce qu’on ignore parfaitement. Voye^ Poudre
À Canon, Fermentation, &c. Voyez ci-devant Expansibilité. (O) Explosion, (Chimie.} voyeç Fulmination.
EXPONENTIEL, adj. (Géomét, tranfeend,) Quantité
exponentielle, eft une quantité élevée à une puif-
fance dont l’expofant eft indéterminé & variable.
Voyei Exposant.
Il y a des quantités exponentielles de plufieurs degrés
ou de plufieurs ordres.Quand l’expofànt eft une
quantité fimple & indéterminée, on l’appelle une
quantité exponentielle du premier degré.
Quand l’expofant eft lui-même une exponentielle
du premier degré, alors la quantité eft une exponentielle
du fécond degré.
Ainfi eft une exponentielle du premier degré ,
parce que la quantité^ eft une quantité fimple : mais
* eft une quantité exponentielle du fécond degré »
parce que y eft une exponentielle du premier degré.
y
D e même xy eft une exponentielle du troifieme det
•
g r é , parce que l’expofant y en eft une du fécond.
Il faut remarquer de plus que dans les quantités
exponentielles, la quantité élevée à l’expofant variable
peut être confiante comme dans ƒ , ou variable
comme dans ƒ ; ainfi on peut encore à cet égard
diftinguer les quantités exponentielles en différentes
efpeces.
La théorie des quantités exponentielles eft expliquée
avec beaucoup de clarté dans un mémoire qu’on
trouvera au tome I. du recueil des oeuvres de M. J. Bernoulli
, Laufanne 1743. Le calcul des quantités exponentielles
,de leurs différentielles, &c. fe nomme calcul
exponentiel. On peut auffi voir les réglés de ce
calcul expliquées dans la première partie du traité du
calcul intégral de M. de Bougainville, Au refte ; c’eft
à M. Jean Bernoulli que la Géométrie doit la théorie
du calcul exponentiel, branche du calcul intégral
devenue depuis fi féconde.
Outre les quantités exponentielles dont les expo-
fans font réels, il y en a auffi dont les expofans font
imaginaires ; & ces quantités font fur-tout fort utiles
dans la théorie des finus & des cofinus des angles.
JVoye{ Sin u s .
La méthode générale pour trouver aifément les
différentielles des quantités exponentielles, c’eft dè
fuppofer ces exponentielles égales à une nouvelle inconnue,
d» prendre enfuite les logarithmes de part
&dautre, de différentier, & de fubftituer; ainfi
faifanty* = {,on aurax l o g . y = log. { ; donc d x x
+ x-~- = i-^.Voy. Logarithme. Donc<fç
( . y l°g« y + = y x d x log.
y 4" " ^)y* - * ^®nc fi on a à differentier a° ; comme
eft alors égal h y , & que d y = o , on aura pour
différentielle a* d x x log. a; & ainfi des autres.
Coiirbe exponentielle s eft celle qui eft exprimée
par une équation exponentielle. Voyez Courbe.
Les courbes exponentielles participent de la nature
des algébriques & des tranfeendantes ; des premières
, parce qu il n entre dans leur équation que des
quantités finies ; & des dernieres, parce qu’elles ne
peuvent pas être repréfentées par une équation algébrique.
Car dans les courbes à équations algébriques
, les expofans font toujours des nombres détermines
& conftans, au lieu que dans les équations
des courbes exponentielles les expofans font variables,
Par exemple, a y z = x * eft l’équation d’une
courbe algébrique ; y = a* eft l’équation d’une courbe
exponentielle; cette équation^ = ax fignifie qu’une
ordonnée quelconque^, eft à une ordonnée confiante
que l’on prend pour l’unité , comme une conf-
tante * élevée à un expofant indiqué par le rapport
de l’abfciffe a? à la ligne que l’on prend pour l’unité #
eft à la ligne prife pour l’unité, élevée à ce même
expofant. C ’eft pourquoi fi on prend b pour cette ligne
qui repréfente l’unité, l ’équation y = ^ réduite
à une expreffion & à une traduûion claire, re-
J
vient à celle-ci £ = — ; l’équation y = a* eft celle
r
b
de la logarithmique. Voye^ L o g a r ith m iq u e . D e
j,b
même y = x y fignifie r = — ; & ainfi des autres,
BHj ■ ' y . m bb
Equation exponentielle , eft celle dans laquelle il y
a des quantités exponentielles, &c. Ainfi y = eft
une équation exponentielle.
On réfoud les équations exponentielles par logarithmes,
lorfque cela eft poflîble. Par exemple, fi on
a voit a* — b , x étant l’inconnue, on auroif x log.
a = log, b ô c x x z ; de même fi on avoit a c *+ *
4• b cx + g c* £= k j on en tireroit l’équation
c * (a c7-+ b c + g} = k , ô c x logarith. c - f Iogarith;
( Æca + b c + g ) = log. k; d’où l’on tirera Mais
il y a une infinité de cas où on ne pourra trouver x
que par tâtonnement, par exemple, fi on avoit a*
-h b 1* = c , & c . Voyçi Logarithme.
C eft par les équations exponentielles qu’on pratique
dans le calcul intégral l’opération qui confifte à
repajjer des logarithmes aux nombres. Soit, par exemple,
cette équation logarithmique x = lo g .y , fup-
pofant que c foit le nombre qui a pour logarithme 1 ,
on aura 1 = log. c & x log. c = x == log. y . Donc
(/'.L ogarithme) log.c = lo g .y , ôccx—y . ( 0 )
EXPO RLE, (Jurifp. ) voyei Esporle.
EXPO RTATION, TRANSPORT, dans le Commercey
eft l’aâion d’envoyer des marchandifes d’un
pays à un autre. Voye1 Commerce.
On tranfporte tous les ans de l’Angleterre une
quantité immenfe de marchandifes ; les principales
fortes font le b lé , les beftiaux, le fe r , la to ile , le