
■ ayant droit'd’y décharger leurs marchandises , que
les jurées chanvrieres peuvent bien & doivent, mais
qu’elles, non plus que les autres maîtreffes, ne peuvent
acheter qu’après que les bourgeois s’en font
fournis pendant les deux jours qui leur fontaccordés
par préférence, Voye^ les règlemens du Commerce.
F L L A T E R IU S L A P I S , ( Hifl. nat. ) pierre qui
a la couleur de la chryfolite, & qui, fuivant Ludo-
vico Dolc-e, a la propriété de debarraffer ceux qui
la portent, de la crainte & de la mélancolie. Voye^
Boetius de Boot.
* FILATRICES, f . F. (Soirie.) fem m es o c c u p é e s
d an s le s m a n u fa â u r e s en f o i e , à la t ir e r d e d e ffu s le s
c o c o n s . Voye{ Varticle S o i e .
* F i l a t r i c e s , (Commerce de fo ie. ) c’eft une
étoffe tramée de fil en fond fatin.
* FILATURE, f. f. (Manufacl. de foie.) c’eft ainfi
qu’on appelle les lieux où le tirage du coton eft fui-
vi du moulinage de la foie, tant en premier qu’en fécond
apprêt ; de forte qu’au fortir de la filature , la
foie foit préparée en organfin parfaite, & prête à
être mife en teinture.
* FILE, f. f. ( Gramm. & Arts médian.) il fe dit de
plufieurs objets féparés les uns des autres, mais voi-
iîns & placés dans une même direction.
F i l e , en terme de Guerre, e ft un nombre d’hommes
placés les uns derrière les autres fur une même
ligne droite, 6c faifant face du même côté. Le premier
foldat de la file eft appellé chef-defile, & le dernier
ferre-file. File fe dit également dans la cavalerie
& dans l’infanterie.
On dit ferrer les files, c’eft-à-dire ferrer les foldats
les uns contre Us autres. Lorfqu’il s’agit de combattre,
l’épaiffeur de chaque file eft de deux piés. Voyeç B a t
a i l l o n . Doubler les filesy c’eft doubler l’épaiffeur
du bataillon, & diminuer fa largeur ou fon front. Le
nombre d’hommes de chaque file dans le bataillon,
en détermine la hauteur ; ainfi on dit qu’i/ efi à quatre
de hauteur y lorfque la file eft de quatre hommes,
>&c. Poyei É v o l u t i o n s . ( Q )
*FILÉ, adj. pris fubft. (Ruban.) c’eft du fil d’or
ou d’argent filé fur foie, lorfqu’il eft fin ; & fur fil,
lorfqu’il eft faux. Le filé ne fert qu’à tramer, 6c ne
s’employe que rarement dans la chaîne. Il y en a de
différentes groffeurs, diftribuées fous différens numéros,
depuis le z S jufqu’au y S . Voyt£ à l'article
Or , la maniéré de filer l’or.
FILER, v. aél. voye^ l'article Vil*.
F i l e r l e s M a n oe u v r e s , ou L a r g u e r l e s
M a n oe u v r e s , (Marine.) c’eft les lâcher.
Filer du cable, c’eft lâcher le cable, 6c en donner
autant qu’il eft befoiri pour mouiller l’ancre comme
il faut, & mettre le vaiffeau à l’aife, ou le foulager
quand il eft tourmenté par le gros tems.
Filer le cable bout pour bout, c’eft lâcher tout le cable
, & l’abandonner entièrement avec l’ancre qu’on
n’a pas le tems de lever, ce qui n’arrive que dans un
cas où l’on foit très-preffé d’appareiller, foit pour
pourfuivre l’ennemi ou l’éviter.
F ile r fu r fe s ancres: quelques-uns fe fervent de
cette expreflïon pour dire chajfer fu r fes ancres, mais
improprement j car filer fur fes ancres ne lignifie rien
autre chofe que filer du cable pour foulager l’ancre,
quand la mer eft groffe. (Z )
F i l e r , eh terme de Cardeur, c’eft mettre la laine
en petits cordons, en la roulant fur elle-même par
le mouvement du roiiet. Voye{ Varticle L a in e .
* F i l e r , en terme de Cirier, c’eft faire la petite
bougie, 6c la devider fur un tour. V o y e fT o tm . La
mecbe eft à gauche, roulée fur un tour ; elle paffe
dans la baffine fort près du fond , dans un anneau
qui y eft foudé : elle en fort à droite, en traverfant
une filiere qui la réduit à la groffeur qu’on veut lui
donner, 6c fe tourne enfuite fur un autre tour placé
de l’autre côté. Voye£ la Planche du Cirier, & Partiele
B o u g i e .
F i l e r , terme de Corderie, c’eft fournir, toûjours
en s’éloignant du roiiet & en reculant, une quantité
égale du chanvre qu’on porte à fa ceinture ou à fa
quenouille^ afin que l’impreflion qu’il recevra de la
roue du roiiet, le torde 6c en forme un fil.
* F il e r l a T ê t e , en termed'Epingliery c’eft former
par le moyen d’un roiiet qui dévidé le laiton fur une
branche expres, des fortes de petits anneaux doubles
dont on fait la tête de l’épingle. Voye^ T ê t e «S*
R o u e t , & G a u d r o n n e r , & les Planches & figures
de l'Epinglier. a eft le fil fur lequel on dévidé l’autre
fil qui doit fervir à faire les têtes. Ce fil fort de def-
ftfs un tourniquet b. Voye^ l'article E p i n g l e .
F i l e r , (Tireur d'or.) c’eft ou couvrir le fil de foie
ou autre, de fil d’or faux ou fin ; ou tirer à la filiere
le fil d’or faux ou fin. Voye^ à l'article Or , la maniéré
de le filer.
* FILERIE, terme de Corderie, endroit où l’on file
le chanvre pour en faire des cordes.
Il y a des fileries qui font découvertes, & d’autres
qui font couvertes.
Le long des murailles des villes, à l’abri des vents ;
dans les foffés ou fous les arbres des remparts, à
couvert du foleil, on voit fouvent des fileurs-marchands
qui travaillent. Ce font ces endroits qu’on
appelle des fileries découvertes; ainfi ces fileries ne font
autre chofe qu’une allée longue, unie, 6c qui eft un
peu à couvert du foleil ou du vent. Les marchands
n’en ont pas d’autres ; & il y en a de pareilles dans
les ports du Roi, où l’on ne travaille que quand les
ouvrages preffent beaucoup.
On conçoit aifément que les ouvriers ne peuvent
pas travailler dans les grandes chaleurs, à caufe de
l’ardeur du foleil ; ni dans les grands froids, ni même
dans aucune faifon, quand il pleut : c’eft pourquoi
dans les ports du R oi, où il eft important que les ouvrages
ne foient pas interrompus , il y a des fileries
couvertes.
Les fileries couvertes font de grandes galeries longues
depuis 600 jufqu’à iôoo piés, larges de 20, 25
ou 28 piés, 6c hautes fous les tirans de la charpente
de 8 à 9 piés. Il y a de côté 6c d’autre des fenêtres
garnies de bóns contre-vents, que l’on ouvre ou que
l’on ferme fuivant que l’exige la température de
l’air.
Dans une filen t de 20, 25 ou 28 piés de largeur,'
il y a ordinairement trois ou quatre roiiets à chaque
bout, autant de tourets, 6c des râteliers de diftance
en diftance pour foûtenir le fil. Voye{ C o r d e r i e
& lesfig. Voyez l'art, de la Corderie de M. Duhamel.
FILET d e l a L a n g u e , f. m. (.Anat.) Le frein
qu’on nomme vulgairement le filet de la langue , eft
ce ligament élaftique & même mufculeux qui paroît
d’abord fous la langue, pour peu qu’on en leve la
pointe en ouvrant la bouche.
Le point fixe du filet de la langue eft aux petites
éminences offeufes qui font au milieu de la partie
interne de ce qu’on appelle fympfiife du menton ; delà
il s’attache au-deftous 6c dans le milieu de la partie
faillante 6c ifolée de la langue jufqu’à fon extrémité
, de maniéré que la volubilité des mouvemens
de la langue eft modérée par ce lien.
Aux deux côtés du frein ou filet fe trouvent les
veines 6c Iesarteres que l’on appelle ranules, avec
des nerfs & autres vailfeaux pour les fondions de
cette partie : le tout eft cou vert de la membrane qui
tapiffe l’intérieur de la bouche. Cette membrane qui
eft fort adhérente au palais, aux joues & aux parties
fupérieures & latérales de la langue, eft mobile dans
tout le deffous de la langue : le tiffu cellulaire qui la
lie en cet endroit eft fi extenfible , qu’il obéit 6c fe
prête 4 tous les mouvemens que fait la langue ; cette
membrane eft cependant un peu adhérante dans l’endroit
où elle fait le pli qui enveloppe le filet. Ce pli
couvre la courbure antérieure des mulcles génio-
gloffes, depuis la pointe de la langue jufqu’au deffous
de l’intervalle mitoyen des dents incifives inférieures
; ainfi le repli de la membrane dont la cavité
inférieure de la bouche eft recouverte, n’eft pas le
filet même, comme on fe le perfuade, il n’en eft que
l’enveloppe.
Le principal ufage du frein de la langue, eft de
modérer les mouvemens trop vifs de cette partie ; de
la conduire 6c de la retenir lorfqu’on la pouffe en-
avant pour la tirer hors dé la bouche, ou qu’on la
retire en - arriéré 6c au fond du gofier pour faire la
déglutition. Il fert en même tems à la parole, en
donnant à la langue la liberté de fe promener dans
toute la bouche, & d’exécuter tous les mouvemens
neceffaires à la prononciation.
Ce ligament de la langue eft fujet à plufieurs vices
de conformation, & entr’autres à être trop court à
différons degrés ; accident que l’ufage abufif a nommé
te f ile t , 6c dont il faut chercher la connoiflance
6c le remede dans l’art chirurgical. Voye[ File t ,
(’Chirurg.) Article de M . le Chevalier D E J A U COU R T .
File t , ( Opération du) Chirurg. Cette partie eft
quelquefois fi longue aux enfans nouveau-nés, qu’elle
empêche de remuer la langue avec liberté, & de
teter facilement. Pour y remédier il faut couper le
filet avec la pointe des cifeaux. La bouche de l’enfant
.étant ouverte, le chirurgien tient de fa main gauche
une fonde cannelée , dont le manche fendu forme
une fourchette avec laquelle il bande \efilet 6c foû-
tient la langue. Voye^ P I. I I . de Chirurgie, fig. 5 . La
figure G. repréfente un infiniment particulier pour
cette opération. On coupe enfuite le frein avec des
cifeaux droits qui doivent être très-moufles, pour
ne pas rifquer d’ouvrir les veines ranules. On a vû
des enfans qui font morts de l’hémorrhagie de ces
veines, fans qufon s’en foit apperçû , parce qu’ils
avaloient leur fang à mefure qu’il fortoit des vailfeaux.
Ces malheurs prefcrivent l’attention qu’on
doit avoir en pareil cas , afin de remédier à l’accident
de l’hémorrhagie par différens moyens connus,
parmi lefquels l’eau très-froide, ou même un morceau
de glace, font très-efficaces.
Feu M. Petit le chirurgien a donné à Facadémie
royale des Sciences un mémoire inféré dans le recueil
de l'année /y42 , dans lequel il fait voir que
l’opération du f ile t , qui paroît une des moins importantes
de la Chirurgie, mérite toute l’attention pol-
fible. Il a obfervé que cette opération faire fans né-
ceflité au-delà de fes juftes bornes, laiffe à la langue
la dangereufe liberté de fe recourber en arriéré. En
facilitant ainfi à l’enfant un mouvement de déglutition
auquel il tend fans ceffe, 6c qu’excite encore le
fang épanché dans fa bouche, il va enfin jufqu’à avaler
la langue, c’eft-à-dire à l’engager fi avant dans
le gofier, qu’il en eft bientôt étouffé. Il ne faut donc
pas quitter les enfans unfeul moment de vue pendant
vingt-quatre heures, après qu’on leur a coupé le filet.
Inftruit par l’expérience de pareils malheurs, M.
Petit a fauvé la vie à plufieurs enfans par cette précaution
, ayant dégagé promptement la langue qui
bouchoit la refpiration. C’eft par la confidération de
cet accident, qu’il donne pour précepte qu’il ne faut
jamais couper le filet quand l’enfant peut teter, & il
faut toûjours avoir une nourrice pour lui donner la
mammelle après que l’opération eft faite.
M. Petit a imaginé un infiniment particulier pour
couper le filet : ce font des cifeaux dont les pointes-
font armées d’une plaque repliée 6c fendue pour recevoir
le filet. Voyez PI. X IX . de Chirurgie , fig. 4.
n ° .,/. Une des branches de ces cifeaux eft dormante ;
elle eft fixée par une vis à la plaque, fur un des bords
•de la fente qui reçoit le filet , n ° . z . L’autre branche
eft mobile, & elle eft éloignée de la première par un
reffort qui en écarte le manche, n°. 3 . Le n°. 4.
montre la vis qui {orme l’union des deux branches,
& qui fixe la plaque repliée, n° . à . Cet infiniment
met les vaiffeaux à couvert, & évite furement le
danger d’une hémorrhagie , à moins que par quelques
variations affez communes dans la diftribution
des vaiffeaux en général, & néanmoins fort rares
dans lé cas dont il s’agit, il n’entre dans la ftruûure
du//erune branche d’artere affezconfidérable. Dans
ce cas il faudroit avoir recours, fuivant la pratique
ordinaire , à Fapplication du cautere aftuel. Voyeç
F e u . On peut reuffir en contenant un morceau d’amadou
ou d’agaric de chêne affez long-tems fur l’endroit
d’où le fang fort. M. Faure, maître en Chirurgie
à Lyon, & qui eft fort diftingué dans notre art
par fes connoiffances & fon habileté, vient de fe
fervir avec fuccès de ce moyen dans plufieurs opérations
qui ont du rapport à l’opération du filet. Il a
remarqué que plufieurs enfans apportoient en naif-
fant une conformation vicieufe lur la langue, qui
confifte en ùri bourrelet charnu qui eft quelquefois fi
gros & fi étendu, qu’il paroît former une double langue.
Ce bourrelet empêche l’aâion de la langue de
l’enfant fur le mammelon de fa nourrice ; ce qui l’ex-
pofe à une mort certaine , fi l’on ne connoît pas la
caufe qui empêche la fuccion, & qu’on n’y remédie
point.
Ce bourrelet qui enveloppe le file t, & qui s’étend
plus ou moins des deux côtés, a été obfervé plu-
ueurs fois par M. Faure, qui en a donné des relations
détaillées à l’académie royale de Chirurgie. Il a été
obligé quelquefois d’emporter avec des cifeaux cette
excroiffance charnue, pour donner à l’enfant la facilité
de teter. Dans d’autres cas il s’eft contenté de
faire dégorger cette excroiffance au moyen de quelques
fcarifications, ôc le fuccès de ce fecours l’a dif-
penfé de faire l’extirpation. Le mémoire de M. Faure
donne une méthode de contenir la langue, qui paroît
préférable à la fourchette ou au manche fendu
de la fonde dont nous venons de parler pour l’operation
du filet. Il n’y a aucun enfant dont il ait manqué
d’affujettir la langue & le filet avec le pouce &
l’indicateur de la main gauche introduits dans la bou^
che, obfervant de tourner la paume de la main du
côté du nez de l’enfant. Ces deux doigts conduifent
& gouvernent les branches des cifeaux, & règlent
l’opération.
Il y a une autre difpofition dans la langue de quelques
enfans nOuveau-nés, qui les empêche de teter,
& que l’on fait avoir été funefte à plufieurs. On leur
trouve la langue appliquée contre le palais, enforte
qu’on leur préfente le teton fans qu’ils le laififfent.
Le fecours qu’il faut donner dans ce cas, eft bien
fimple ; il fuffit de paffer le doigt entre le palais & la
langue. Cette obfervation eft très-importante , elle
n’eft écrite dans aucun auteur ; & depuis qu’elle’ a
été communiquée à l’académie royale de Chirurgie
par un chirurgien de province qui a fauvé la vie à
fon fils, après avoir été plufieurs jours dans la plus
grande perplexité, parce que cet enfant ne jpouvoit
pas teter, plufieurs membres de l’académie ont dit
qu’ils avoient connoiflance que quelques enfans
avoient été la vittime de cette mauvaife fituation de
la langue, à laquelle il eft fi aifé de remédier. (Y )
File t de merlin, (Marine.) eft un petit cordage
qui fert à ferler les voiles dans les marticles. (Z)
Fi l e t , (Manège, Maréchall.) Nous appelions de
ce nom une forte d’embouchure deftinée à être placée
dans la bouche du cheval lorfqu’on le panfe,
qu’on le conduit à l’abreuvoir, & lorfqu’on le fort
de l’écurie pour le foûmettre à l’examen de ceux qui
veulent l’apprécier, ôc en confidérer les beautés ôc
les défauts. Voye^ Mors, (e)