
nies aux deux cotés de la couronne. Sur l’entablement
étoient pofés des grouppes d’enfans, badinant
avec des guirlandes qui fe joignoient à la couronne
& aux guirlandes du pourtour de la cour.
Le grand efcalier, le veftibule du premier 6c du
rez-de-chauflee étoient ornés de luftres & de girandoles
de fer-blanc : le tout garni de groffes bougies.
Le clocher de l’hôtel-de-ville étoit entièrement
illum in é , ainfi que le comble de la grande falle.
Leurs Majeftes regardèrent quelque tems cette
illumin ation , & enfuite defcendirent le grand efcalie
r pour monter dans leurs carroffes, avec monfei-
gneur le Da u p h in , madame la Dauphin e, 6c Mef-
dames. MM. de la v ille les avoient reconduits juf-
qu’à leurs carroffes.
I l a été donné par la v ille de Paris plufieurs autres
fefiins au R o i, à la R e in e , à la famille royale.
Jamais monarque n’a gouverné fes peuples avec
autant de douceur ; jamais peuples aufli n’ont été fi
tendrement attachés à leur roi. (5 )
i F E S TO N , f. m. (Architecture.) Les fejlons font
des cordons ou faifceaux de fle urs, de fru its, 6c de
„feuilles, liés enfemble plus gros par le m ilie u , 6c
fufpendus par les extrémités a ’où ils retombent. Les
anciens mettoient autrefois ces ornemens aux portes
des temples ou des lieu x oh l ’on célebroit quelque
fête : on les employé, aujourd’hui dans les frifes le
long des bordures & autres lieux vuides que l ’on
y e u t orner.
On appelle fejlons pofiiches ceux qui font compo-
fés de feuilles, de fleurs , & de fruits fabriqués de
.carton, clinquant, 6c papier de couleur-, qui fervent
à la décoration momentanée des arcs de triomphe
, &c. 6c quelquefois dans les églifes à des fêtes
particulières, ainfi que les feftaroles ou les décorateurs
le pratiquent en Italie. (P )
F Ê T A T IO N ou FOE T A T IO N , f. f. (OEcon. anim.)
c ’eft l’aéte par lequel eft formé le foetus dans le corps
de l ’animal femelle, c ’eft-à-dire par lequel il eft donné
un principe de v ie auxrudimens de l ’animal contenus
dans l ’oeuf, un principe de mouvement qui leur
eft propre : au lieu qu’auparavant ils ne faifoientque
participer à celui de l ’animal dans le corps duquel fe
tro uve renfermé l’oeuf qui les contient.
I l n’y a d’autre différence entre la fétation 6c la
fécondation, fi ce n’eft que le premier terme regarde
l’embryon qui eft viv ifié , 6c le fécond n’a rapport
qu’à l’animal femelle dans lequel fe fait ce
changement, qui eft.la conception. Voyez Foe tu s ,
E m b r y o n , G é n é r a t io n , G r o s s e s s e , Im p r é g
n a t io n , OE u f . (d)
F Ê T E S d e s H é b r e u x . On ne fait s’il y avoit des
jours de fêtes marqués 6c réglés avant la loi de Moy-
fe : cependant l ’opinion la plus commune eft que le
jou r du fabbat a été de tout tems un jou r de fête.
C ’eft la raifon pour laquelle Moyfe en ordonna la
fan&ification, non comme une inftitution nouvelle,
mais comme la confirmation d’un ancien ufage. Souvenez
vous , dit-il, de fanclifier le jour du fabbat. Ainfi
depuis la lo i donnée , outre le facrifice qu’on faifoit
tous les jours parmi les Juifs , aux dépens du pub
lic , on en faifoit encore une toutes les femaines le
jour du fabbat qui étoit leur fête ordinaire, en mémoire
de ce que le Seigneur fe repofa au feptieme
jou r après a vo ir créé le monde. Le premier jo u r de
chacun de leurs m o is , qui étoient lunaires, étoit
auflî parmi eux une fête qu’on appelloit néoménie.
Voyez N é o m é n ie .
Leurs autres fêtes principales étoient celles de la
Pâque, de la Pentecôte, des trompettes, de l’expiat
io n , des tabernacles, de la dédicace du temple,de
fa purification par Judas Macchabée nommée encenses
y celle qu’ils appelloient purin. Voyez PAQUES ,
P e n t e c ô t e , T r o m p e t t e s , Ex p i a t io n , En ç e -
n ie s , Pu r in , 6 *c.
Les Juifs modernes font encore quelques autres
fêtes marquées dans leur calendrier, mais dont la plupart
font d’une inftitution récente, 6c étoient inconnues
aux anciens. Il faut ajoûter deux obferva-
tions générales fur toutes les fêtes des Juifs : la première
, qu’elles commençoient toutes le foir, 6c fi-
niffoient le lendemain au foir ; la fécondé, qu’ils
s’abftenoient en ces jours-là de toute oeuvre fervile,
& qu’ils pouffoient même quelquefois cette abfti-
nence, à l’égard du fabbat, jufqu’à la fuperftition ,
en demeurant dans le repos 6c l’inaétion pour les
chofes néceffaires à la v ie , & même pour leur défen-
fe , lorfqu’ils étoient attaqués par leurs ennemis»
B|F
êtes des Payens , (Hifi. anc.) Numa partagea
les jours de l’année en fe fii, profefii, & interciji : les
premiers étoient confacrés aux dieux , les féconds
étoient accordés aux hommes pour vacquer à leurs
propres affaires, & les derniers étoient partagés entre
les dieux 6c les hommes.
Les jours de fête, dies fe fii, étoient encore divï-
fés , fuivant Macrobe, fa tu m , c. xvj. en facrifices ,
êpulce ou banquets , lu d i ou jeux, 6c ferice, fériés.
V o yez Fériés , & c. D ie s profefii étoient partagés en
f a f ii , com itiales , comperendini , f ia ti , 6c praliares.
V o yez Faste s , & c.
Les jours de fêtes on ne rendoit point la juftice,
c’ eft-à-dire que les tribunaux étoient fermés ; le négoce
6c le travail des mains ceffoit, 6c le peuple les
paffoit en réjoiiiffances. On offroit des facrifices ; on
faifoit des feftins ; on célebroit des jeux : il y en
avoit de fixes appellées annales oufiativi, & de mobiles.
Les premières fêtes chez les Grecs étoient ces
affemblées folennelles de toute la nation où l’on cé-
lebroit des jeux , comme les olympiques, les py-
thiens, les ifthmiens , 6c les néméens. A l’imitation
des Grecs, les Romains donnoient les jours de fêtes
des jeux ou dans le cirque , ludi circenfes , ou des
fpe&acles fur le théâtre, ludi Jcenici ; c’étoit aux dépens
de l’état pour l’ordinaire, 6c le foin en rouloit
lur les principaux magiftrats, qui , dans certaines
occafions, en faifoient eux-mêmes les frais. Parmi
les fêtes y il y en avoit de fixées qui revenoient tous
les mois, les néoménies chez les Grecs, c’eft-à-dire
les jours de la nouvelle lune, les calendes, ou le
premier jour du mois chez les Latins , les nones qui
fe célebroient le 3 ou le 7 du mois, 6c les ides le 13
ou le 15. Ces fêtes étoient confacrées à Jupiter & à.
Junon.
Sans entrer ici dans un détail d’autant plus inutile
du nom 6c des cérémonies propres à chacune de
ces fêtes chez les anciens , qu’on les trouvera dans
ceDiéfionnaire chacune à leur article, qu’il nous fuf-
fife de remarquer que quoique ces fêtes paroiffent
occuper la plus confidérable partie de l’année, il ne
faut cependant pas s’imaginer que tous les jours fuf-
fent employés en folennités qui empêchaffent l’arti-
fan de travailler, ni perfonne de vacquer à fes affaires
; car de ces fêtes un très-petit nombre obligeoit
généralement tout le monde ; la plûpart des autres
n’étoient, s’il eft permis de s’exprifner ainfi, que des
dévotions particulières affrétées à certaines communautés
ou fociétés, tantôt aux prêtres de Jupiter,
tantôt à ceux de Mars, un jour aux facrificateurs de
Minerve, un autre aux Veftales: ainfi le public n’y
étoit pas régulièrement obligé ; dans la plûpart, on
ne s’abftenoit ni de travailler ni de rendre la juftice
dans les tribunaux ; & Jules Capitolin remarque que
l’empereur Antonin régla qu’il y auroit trois cents
trente jours dans l’année où l’on pourroit vacquer
librement à fes affaires : en forte qu’il n’en reftoit
plus que trente-cinq qui fuffent univerfellement fêtés.
Il y avoit outre cela des fêtes qui ne revenoient
qu’aprèç
qu’après tîft certain nombre données fevoliieS,
comme les jeux capitolins qui ne fe célebfoient que
tous les cinq ans, les jeux féculaires qù’on ne re-
nouvelloit qu’au bout de cent ans , & d’autres fêtes
qui recommençoiënt tous les dix ; v in g t, ou trente
ans, 6c qui étoient généralement Obfervées. (G)
F ê t e s d e s M a h o m é t a n s . La fête, des Maho-
métans par chaque femaine eft le vendredi : ce jour
eft pour eux ce qu’eft pour nous le dimanche, & ce
qu’étoit pour les Juifs le fabbat, c’eft-à-dire le jour
de la priere publique» Ils ont outre cela deux fêtes
folennelles : la première appellée la fête des victimes,
qui fe fait le dixième jour du dernier mois de leur année
; la fécondé eft celle du bairam, qui termine le
ramadhanou. carême. Voy. Ba i r a M & R am a d h a n .
F ê t e s d e s C h i n o i s . Ces peuples célèbrent
deux fêtes folennelles dans l’année, en mémoire de
Confucius, 6c d’autres moins folennelles en d au*
très jours de l’année. Ils offrent aufli deux fois l’an
des facrifices folennels aux efprits de leurs ancêtres
défunts, 6c d’autres moins folennels chaque
mois dans la nouvelle 6c dans la pleine lune , le
premier jour de l’an, 6c dans les folftices. Le quinzième
jour de la première lune de leur année, ils allument,
en ligne de fê te, un grand nombre de feux
& de lanternes. Le cinquième jour de la cinquième
lune, & le quinzième jour de la huitième , font encore
pour eux des jours de fêtes. Voyez C h i n o i s .
Les. Indiens orientaux font aufli des folennités, tant
en autonne que dans les autres faifons., en l’honneur
de leurs idoles. Les fauvages d’Amérique ont
aufli les leurs.. Voyez F ê t e s d e s M o r t s . Enfin il
n’eft point de peuple qui n’ait eu fes fêtes, pour peu
qu’il ait profeffé quelque religion. (G)
F ê t e s d e s C h r é t i e n s , (Hifi. eccléf.) Les fêtes
prifes en général 6c dans leur inftitution, font proprement
des jours de réjoiiiffance établis dans les
premiers tems pour honorer les princes 6c les héro
s , ou pour remercier les dieux de quelque événement
favorable. Telles étoient les fêtes chez les
peuples policés du paganifme, & telle eft à-peu-
près l’origine des fêtes parmi les Chrétiens ; avec cette
différence néanmoins, que, dans l’inftitution de
nos fêtes, les pafteurs ont eu principalement en vue
le bien de la religion 6c le maintien de la piété.
En révérant par des fêtes des hommes qu’une v ie
fainte & mortifiée a rendus recommandables , ils
ont voulu nous propofer leur exemple, & nous rap-
peller le fouvenir de leurs vertus ; mais fur-tout en
inftituant leurs fêtes, ils ont voulu confacrer les
grands évenemens de la religion ; évenemens par
lefquels Dieu nous a manifefté fes deffeins , fa bonté
, fa puiffance. Telles font dans le Chriftianifme la
naiffance du Sauveur, 6c fa réfurreétion ; telles font
encore l’afcenfion, la defeente du S. Efprit, &c.
Les fêtes , qui n’étoient pas d’abord en grand
nombre, fe multiplièrent dans la fuite à l ’excès ; à
la fin tout le monde en a fenti l’abus. Ce fut l’un
des premiers objets de réforme parmi les Proteftans.
On a de même fupprimé bien des fêtes parmi les
Catholiques ; 6c il femble que l’ufage foit aujourd’hui
de les retrancher prefque partout. Ces chan-
gemens au refte fe font tous les jours par les évêques,
fans que l’églife ni le gouvernement ayent rien
déterminé là-deflus ; ce qui feroit néanmoins beaucoup
plus convenable, pour établir l’uniformité du
culte dans les différens diocèfes.
Quand l’efprit de piété n’anime point les fideles
dans la célébration des fêtes, ce qui n’eft que trop
ordinaire aujourd’hui parmi nous, il eft certain qu’elles
nuifent fenfiblement à la religion ; c ’eft une
vérité que Dieu a pris foin d’annoncer lui-même par
la bouche d’Ifaïe , 6c que M. Thiers , entr’autres
modernes, a bien développée de nos jours.
Tome VI.
On n*a pas démontré de même , quant à l’intérêt
national, à quel point le public étoit léfé dans la
ceffation des travaux, preferite aux jours de fêtes\
C’eft là néanmoins une difeuflion des plus intéref-
fantes ; 6 c c’eft à quoi cet article eft principalement
deftiné»
Les biens phyfiques 6 c réels, je veux dire les fruits
de la terre 6 c toutes les productions fenfibles de là
nature 6 c de l’art, en un mot les biens néceffaires
pour notre fubfiftance 6 c notre entretien, ne fe pro*
duifent point d’eux-mêmes, fur-toüt dans ces climats
;,la providence lésa comme attachés & même
proportionnés ail travail effectif des hommes. Il eft
vifible que fi nous travaillons davantage, nous augmenterons
par cela même la quantité de nos biens ;
& cette augmentation fera plus fenfible encore, fi
nous faifons beaucoup moins de dépenfe. Or je trouve
qu’en diminuant le nombre des fêtes, on rempliront
tout-à-la-fois ces deux objets ; puifque multipliant
par-là les jours ouvrables, 6 c par conféquent
les produits ordinaires du travail, on multipliroit à
proportion toutes les efpeces de biens, & de plus on
lauveroit des dépenfes confidérables, qui font une
fuite naturelle de nos fêtes ; fur quoi je fais les obler-
vations fui vantes.
On co.mpte environ trente-fept fêtes à Paris, mais
il y en a beaucoup moins en plufieurs provinces.
Après une fupprefîion qui s’eft faite dans quelques
diocèfes, il s’y en.trouve encore vingt-quatre : partons
de ce point-là ,, & fuppofons vingt-quatre fêtes
actuellement chommées dans tout le royaume. Maintenant
je fuppofe qu’on ne réferve que le lundi de
Pâque, l ’Aicenfion, la No.tre-dame d’Août, la Touf*
faint , 6 c le jour de N oël, je fuppofe ; dis-je, qu’on
laiffe ces cinq fêtes telles à-peu-près qu’elles font' à
préfent, 6 l qu’on tranfporte les autres au dimanche.
On fait qu’il eft confacré par-tout aux plus grandes
fêtes de l’année, telles que Pâque, la Pentecôte,
la Trinité : les autrés,/«#.* les plus folennelles, comme
Noël, la.Circorieifion, l’Epiphanie, l’Affomp-
tion, la Touffaint, fe dhomment également le di-;
manche, quand elles tombent ce jour-là, fans qu’on
y trouve aucun inconvénient.
Je m’imagine donc que les plus religieux ne dé-*
fapprouveront pas l’arrangement propolé, fur-tout
fi l’on fe rappelle que la loi d’un travail habituel 6 c
pénible fut la première 6 c prefque la feule impofée
à l’homme prévaricateur, 6 c qu’elle entre ainfi beaucoup
mieux que les f ê t e s dans le fyftème de la vraie
piété. A la le d i c ta te rra in o p é r é tu o i n la b o r ib u s com e -
d e s e x e â c u n c l is d ie b u s v itoe t u a . . . . in fu d o r e v u l t û s
t u i v e f e e r i s p a n e , Genefe,' 3 . r y . i g . .En effet, l’éta-
bliffement arbitraire de nos / ê t e s n ’ e f t - i l p a s une violation
de la loi divine qui nous affujettit à travailler
durant fix jours, f e x d ie b u s o p e ra b e r is ? Exod. 2 0 .
Et peut-il être permis à l’homme de renVerfcr un
ordre que Dieu a preferit lui-même, ordre d’ailleurs
qui tient effentiellement à l’économie nationale } ce
qui eft au refte fi notoire & fi confiant, que files fu-
périeurs eccléfiaftiques inftituoient de nos jours de
nouvelles fêtes, de même que des jeûnes , desabfti-
nences, & c . le miniftere public, plus éclairé qu’au-
trefois, ne manqueroit pas d’arrêter ces entrepr/fes,
qui ne peuvent avoir lieu qu’après une difeuflion
politique, 6 c de l’aveu du gouvernement; & qui ne
le font formées pour la plûpart que dans les premiers
accès d’une ferveur fouvent mal ordonnée, ou dans
ces fiecles d’ignorance 6c de barbarie, qui n’avoient
pas de juftes notions de la piété.
Au lurplus, il eft certain qu’en confidérant les
abus inféparables des /êtes, la tranfpofition que je
propofe eft à defirer pour le bien de la religion ; attendu
que ces faints jours confacrés par l’Eglife à U
piété, deviennent dans la pratique des occafions de
C C c c