
Celui du huffard, dira moufqueton, de deux
piftolets & d’un fabre.
Celui du dragon , d’un fufil avec la baïonnette
à douille, d'un piftoletSc d’un fabre.
Et celui du fantaffin, d’un fufil avec la baïonnette,
8c d’une épée , excepté le grenadier qui porte
un fabre au lieu d’épée. Voye^ Grenadier.
La longueur du moufqueton eft de trois pieds
fix pouces fix lignes, le canon ayant deux pieds
quatre pouces.
Celle du fufil, de quatre pieds dix pouces , le
canon ayant trois pieds huit pouces depuis la-lumière
jufqu a l’extrémité.
Celle du piftolet monté, de feize pouces.
Le calibre des moufquetons , fufils 8c piflolets,
eft réglé à une balle de dix-huit à la livre.
La baïonnette à dix-huit pouces de longueur,
la douille comprife.
Le fabre eft la principale armé de la cavalerie ,
comme l’eft pour l'infanterie le fufil armé de fa
baïonnette.
Le fabre de la cavalerie & des dragons eft monté
à poignée de cuivre à double branche, la lame à
dos , de trente-trois pouces de longueur.
Celui des huflards courbé , à monture de cuivre,
la poignée couverte de cuir bouilli crenelé,la lame
à dos, de trente-cinq pouces de longueur , 8c de
quatorze lignes de large.
Celui du grenadier auffi courbé , à poignée 8c
monture de cuivre, la lame à dos , de trente-un
pouces de long.
L’épée à monture de cuivre , la lame à dos, de
vingt fix pouces de longueur.
Le fentiment de plufieurs bons officiers de nos
jours , étoit qu’on fupprimât 1 épée du fantaffin ,
comme fuperflue au . moyen de la baïonnette, &
incommode dans une aâion. Pour bonnes confidé-
rations fans douté, on a adopté le parti contraire ;
mais en même temps on a dépouillé cette arme de ce
qui la rendoit embarraflante. La monture eft unie
à demi-coquille , & la lame courre & forre : c’étoit
ainfi que la portaient les Romains, nos modèles &
nos maîtres dans la fcience des armes.
Chaque chambrée doit être pourvue , paix ou
guerre , d’une tente , d’une marmite, d’une gamelle
& d’un barril ou bidon ; 8c chaque compagnie
de cavalerie 8c de dragons, en guerre , de facs
a fourrages 8c de hachoirs.
Les dragons à cheval portent au lieu du fécond
piftolet, une hache, une pelle , ou autre outil propre
à remuer la terre 8c à ouvrir des paflages.
Dans chaque compagnie de dragons a pied de
foixante hommes, il y a vingt outils, dont huit
greffes haches, quatre pelles, quatre pioches , 8c
quatre ferpes.
Il doit y en avoir dix dans chaque compagnie
d’infanterie de quarante hommes, dont trois pelles
, trois pioches, deux haches 8c deux ferpes.
Dans les compagnies des grenadiers, dix grenadiers
portent de groffes haches , touts les autres des |
H A B
haches à marteaux , avec des pelles 8c pioches;
Les outils font enfermés dans des étuis de cuir;-
il feroit à defirer que l’on fournit auffi des facs de
toile pour les marmites 8c gamelles.
Milices. Il n’y a point de maflé établie pour Y ha*
b:llentent 8c Yarmement des milices. Le roi y pourvoit
direâement, en faifant verfer de fes magafins
8c arfenaux , 8c répartir dans les provinces les parties
néceffaires à chaque bataillon.
L équipement des foldats de milice eft fourni par
les paroiftes pour lefquelles ils fervent, 8c compofé
pour chacun d’une vefte 8c d’une culotte , d’un
chapeau, d’une paire deguêtres 8c d’une paire de
fouliers , de deux chemifes , un col noir 8c un ha-
vrefac.
Officiers. L’habillement des officiers doit être en
tout l'emblable a celui du foldat , excepté que les
étoffes font d une qualité fupérieure Leurs manteaux
ou redingottes doivent être aufti des couleurs
affe&ées à chaque régiment. Il eft expreffé-
ment défendu aux officiers de porter, étant à leurs
corps, d’autre habit que l’uniforme , commfrle plus
décent 8c le plus convenable pour les faire recon-
noître 8c refpeâer du foldat; comme auffi d’y faire
des changements, ni d’y ajouter aucuns ornements
fuperüus , fous peine d’interdiâion.
L armement des officiers eft compofé pour la cavalerie
de deux piftolets , d une épée à monture de
cuivre doré , la lame à dos de trente-un pouces de
long , 8c d’une cuirafle.
Pour les huflards, de deux-piftolets 8c d’un fabre
courbé , la monture de cuivre doré , la lame pareille
à celle des huflards.
Pour les dragons, d’un fufil avec la baïonnette,
de deux piftolets, 8c d’une épée femblable à celles
de la cavalerie, avec une gibbecière garnie de fix
cartouches.
Et pour l’infanterie , d’an efponton 8c d’une
épée.
Les officiers 8c les fergens de grenadiers font armés
de fufils 8c baïonnettes avec la gibbecière ; les
fergents des compagnies de fufiliers, de hallebardes
Ôc ci épées.
Le hauffecol n’eft ni arme , ni armure : il eft feulement
la marque du fervice aâuel des officiers
d’infanterie , ainfi que le font les bottes 8c les bottines
, du fervice aâuel des officiers de cavalerie
8c de dragons.
On a .‘ouvent propofé de faire armer touts les
officiers 8i fergents d’infanterie , comme le foldat :
c’étoit bien auffi le fentiment de M. le maréchal de
Puyfegur, qui doit être djun grand poids dans cette
matière. Ce qui forme un puiflant préjugé en faveur
de cette mcthode, c’eit qu’encore qu’elle feit
proferite par les ordonnances, la pratique ordinaire
des officiers dans une aâion, eft d abandonner 1,’ef-
ponton , 8c de faïfir un fufil armé de fa baïonnette.
Voici une nouvelle autorité : « Le fufil avec fa
baïonnette, dit un au tur accrédité , étant tout-
à-la-fois arme à feu 8c hallebarde, pourquoi les
fergents 8c officiers n’en portent-ils pas ? Pourquoi
le piive-t-on ainfi de cinq armes par compagnie
, qui feroient portées par ce qu’il y a de
meilleur»?
Nous avons dit que le foldat doit entretenir fon
armure , 8c y faire les menues réparations dont elle
a befoin : il faut l’obliger auffi à la tenir dans la plus
grande propreté. « Les Romains avoient fprt à
coeur cette propreté dans leurs foldats ; ils les
forçoient à nettoyer 8c à fourbir fouvent leurs
cuiraffes , leurs calques 8c leurs lances , perfuadés
que l’éclat des armes impofoit beaucoup à l’ennemi
».
Nous ne parlerons pas ici des uniformes des officiers
généraux , de ceux des états-majors des armées
, des aides de-camp , des commiftaires des
guerres , des chirurgiens militaires, & d’autres établis
par divers réglements auxquels nous renvoyons.
On s’étonne qu’il n’en ait pas encore été déterminé
un pour les officiers des états-majors des places de
guerre , qui puifle en toute occafion les faire recon-
noîrre dans les fonâions importantes 8c purement
militaires dont ils font chargés.
Il eft défendu à touts fu jets , autres que les militaires
, de porter aucun habit uniforme des troupes
, à touts marchands d’en acheter 8c expofer en
vente, même d’en garder dans leurs magafins , à
peine de confifcation 8c de deux cent livres çha-
mende ; 8c à touts cavaliers, huflards , dragons 8c
foldats , de vendre leurs habits , armes ou autres
effets uniformes, fous peine des galères perpétuelles.
Les officiers même ne peuvent vendre les armes
de leurs compagnies, à. peine de caflation , ni les
armuriers ou autres , les acheter , à peine de confifcation
8c de cinq cent livres d’amende. Les armes
de réforme font dépofées dans les arfenaux du ro i,
8c fa majefié, fur l’eftimation qui en eft faite, pourvoit
au dédommagement des capitaines/
Ils doivent faire retirer des hôpitaux les habille-?
ments , armements , effets 8c argent des foldats décédés
, dans l’an 8c jour de la date du décès ; ce temps
pafle , ils demeurent au profit des entrepreneurs
des hôpitaux.
Aucun officier ne doit habiller fes valets de l’uniforme
du foldat, à peine contre l’officier de cafla-
lion , 8c contre les valets , d’être punis comme pafle-
volants.
M. le maréchal de Saxe , dont la mémoire eft à
jamais confacréç dans nos faftes militaires , avoit
fuggéré plufieurs changements avantageux dans
Y habillement de nos troupes ; mais fes idées fur cet
article, toutes lumineufes 8c falutairesqu’elles font,
paroiffentà beaucoup d’égards trop éloignées de
nos moeurs , 8c peut-être de nos préjugés. Nos yeux
feroient bleflès de l’afpeâ d’un bataillon chauffe de
fandales femelées de bois ,8c de foldats en veftes ,
couverts de manteaux à la turque , avec des capuchons
8c des perruques, de pjau d’agneau. D:ailleurs
feroit-il bien aifé de foumettre à cet accoutrement
falivage, l’efprit vain du foldat françois , jaloux
de parure,8c qui pour l ’ordinaire a autant d’amour
propre que de bravoure ?
Nous penfons qu’on peut fe fixera ce qui eft établi
par rapport à Y habillement de nos troupes , fur-
tout fi les commandants des corps portent leur attention
comme ils le doivent, à empêcher toute
manoeuvre contraire au bien du fervice dans cette
partie., ibir de la part des entrepreneurs toujours
avides, foit de celle des officiers députés des corps,
qui ne font pas tous également inacceffibles à la fé-
duâion. Cet habillement, dans fa bifarrerie même ,
eft approprié aux ufages 8c au caraâère de la
nation ; 8c cette conformité eft une raifon de préférence
, parce-qu’en matière de goût 8c. d’opinion ,
la volonté générale doit être confultée- .
Les proportions réglées à trois hauteurs 8c largeurs
, fourniflent à toutes les tailles des juftaucorps
8c des veftes amples 8c aifés. Nous voudrions que
les culottes fuflfent plus -hautes 8c plus profondes ,
afin de laifler plus de liberté aux mouvements dut
foldat dans les exercices qui appartiennent à lagym-
naftique; même qu’elles fiiflent garnies de ceintures
très larges, capables de garantir les reins contre
l’humidité , lorfque le foldat eft couché. Rien ne
doit être négligé de ce qui tend à perfectionner les
formes pour la plus grande commodité du fervice ,
8c à conferver des hommes d’une efpèce fi pré-
cieufe , fur-tout dans ce fiècle belliqueux, 8c dans
je déclin malheureufement trop fenfible de notre
population. Peut être feroit-il plus avantageux encore
dj fournir au foldat des culottes de peau au
lieu d-étoffe.
Il doit avoir deux paires de guêtres de toile,
l’iirie blanche pour les revues & les parades, l’autre
noire pour les marches 8c le fervice ordinaire.
Ou a propofé de fubftituer aux havrefacs de
toile , ceux de peaux de chien ou de chèvres garnies
de p oil,, tels qu’ils font en ufage dans les
troupes étrangères ; ils ont la propriété de garantir
les effets du foldat contre la pluie 8c l’humiclité; 8c
cet avantage eft fans doute bien défirable. On fou-
haiteroit auffi des outres de peau de bouc au lieu
de barrils, pour mettre la boiflon du foldat.
Les befaces des cavaliers , huflards 8c dragons
font faites en forme de porte manteau , longues de
l’épaifleuif d’un cheval, 8c d’une grandeur détermir
née fur la quantité de nippes , d’effets, uftenfiles 8ç
denrées qu’elles doivent renfermer.
La chaufîure 8c la coëffure des troupes font deux
points dignes de la plus grande attention, parce
que la fanté du foldat, conféquemment le complet
des régiments 8c la force des armées , en dépendent
eflentiellemenr.
Les fandales ou galoches à femelles de cuir fort
garnies de clous , ne font point une nouveauté
dans nos troupes. Beaucoup de vieux foIda $ éclairé?
par une longue expérience , en font 1 ur chauf-
fure ordinaire dans les mauvais temps. On a ima*>
giné depuis peu pour nos troupes employées en