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les h ô p i ta u x militaires ; & toute chofe étant égale
d’ailleurs , ils devroient avoir la préférence fur le
citoyen. Mais auffi il conviendrait que la- retenue
des bas-officiers & foldats qui occuperoient les lits
du citoyen indigent, fût employée à les fecourir
chez eux.
A r t i c l e I I .
D e s b i lle t s d’hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les bas-officiers, foldats de la garnifon à qui il
feroit furvenu des accidents fubits qui ne leur
permettraient pas d’attendre leur billet d’h ô p i ta u x ,
devroient y être reçus fans cette condition , parce
qu’on conçoit que les officiers commandants le
corps &. la compagnie , ainfi que les chirurgiens-
majors , ne peuvent pas fe trouver à point
nommé pour (ubvenir à ces cas imprévus.
Quant aux officiers , bas-officiers, foldats 8c
recrues qui ne feroient pas de la garnifon , il con-
viendroit qu’ils fe préfentaffent à l’h ô p i ta l du lieu
où ils feroient malades, pour, qu’après l’examen
qu’en auroit fait le chirurgien en chef, lui donner
un billet d’entrée, à la faveur duquel il feroit reçu
à Y h ô p ita l. Pour ce, il eonviendroit qu’il y ait dans
touts les h ô p i ta u x des billets dont la forme , confiante
8c régulière , fimplifieroit cette partie du fer-
vice ; mais pour prévenir les abus qui 'pourraient
en réfulter , ceux des malades qui pourroient aller
chez le commandant de la place où le fubdélégué'
du lieu, feroient tenus de s’y tranfporrer , tant
pour leur montrer leur cartouche ou autres titres ,
que pour leur faire ligner les billets d'h ô p i ta u x qu’ils viendroient de recevoir.
Ceux qui, au contraire , ne pourroient pas fe
rendre chez les perfonnes défignées ci-deffiis , remettraient
au directeur de Y h o p ita l leur cartouche
&. leur billet d’entrée , pour que l’une des mêmes
perfonnes ci-deffus mentionnées en prenne con-
noiffance.
Nous penfons qu’il devroit en être de même
pour les h ô p i ta u x de charité ; le fubdélégué feroit
alors tenu de s’aflùjettir aux mêmes obligations
ci-dLeofrlfutsm.’au contraire les officiers ci-deflus dénommés
feroient dans leur garnifon, les billets à 'h ô p it
a u x que leur donneraient les chirurgiens-majors
étant ligné de leur commandant, devroient 'être
un titre fuffifant pour être admis aux h ô p i ta u x . Il eonviendroit qu’il en fût de même pour les
officiers de maréchauffée 8c autres, 8c cela dans la
vue de Amplifier le fervice 8c de prévenir les abus
qui pourroient s’y glifler.
Nous eftimons que la forme des billets d 'h ô p it
a u x pour les prifonniers de guerre 8c pour ceux
qui font à la garde du grand-prévôt de l’armée ,
ne devroit pas différer de celle indiquée ci-deffus ,
& qu’étant fignée des commandants des places 8c
H O P
à l’armée du grand-prévôt, ainfi que du chirurgien
prépofé pour en faire la vifite, ils devroient
y être reçus fans autres formalités.
A r t i c l e I I I .
F o rm e d 'a d n ù jfîon d es m a la d e s a u x hôpitaux#
S e c t i o n p r e m i è r e ;
La forme d’admiffion des malades devroit fe
rapporter, i°. à l’une des circonftances ci-devant
indiquées ; 2°. les malades introduits dans le bureau
des entrants , le chirurgien de garde s’aflùre-
roit de la nature de fa maladie, 8c défigneroit en-
fuite à l’infirmier'la fi?Ile dans laquelle il conviendrait
qu’il fût placé ; 30. le contrôleur inferiroit le
malade fur fon. regiftre , 8c de concert avec le
commis aux falles, ils prendraient connoiflance de
tout ce qu'ils leur confieraient 8c leur en remettrait
un double ; 40. les malades, dépourvus de
leurs effets , on devroit leur remettre les vêtements
8c les uflenfiles que nous leur avons alignés
, 8c de fuite l’infirmier les conduiroit au lieu
de leur deftination.
On conçoit que ceux des malades à qui leur
fituation ne permettrait pas d’agir ainfi , feroient
conduits à leur deftination , pour, là, y procéder
de la même manière que ci-devant.
Quant à la façon d’admettre les vénériens , elle
ne devroit pas d’abord différer de la précédente ;
mais par rapport à celle qui fuit 8c qui eft indiquée
dans l’ordonnance , nous penfons qu’on devroit la
fupprimer, comme étant, finon nuifible , du moins
contraire à'la célérité du fervice. V o y e£ ce que
nous en avons dit au mot ch iru rg ie a -m a jo r .
On conçoit que la forme d’admiffion des officiers
doit préfenter des différences qui leur font
relatives.
A r t i c l e I V .
D is tr ib u tio n d es m a la d es d a n s le s f a l le s , d e leu r ar~
m em e n t, h a b illem en t & a rg en t, & c .
S e c t i o n p r e m i è r e .
La diftribution des malades dans les falles devroit
être un fujet d’attention bien effentiel à ob-
ferver, comme nous nous en fommes fpéciale-
ment occupés à l’article Propreté ; nous y renvoyons
, nous prévenons auffi que nous nous y
fommes entretenus de leur accouplement.
S e c t i o n 1 L
Quant à l’armement ,à l’habillement, à l’argent
8c autres effets des malades , nous penfons qu’il
conviendrait que ces différents objets fuffent dé-
pofés en entrant à Y h o p i ta l entre les mains du
contrôleur, le commis aux falles étant préfent à
H ° P
l’examen qu'on en feroit, afin que l’on fit à l’inf-
tant un paquet du tout, qu on lui en confiât le
double, 8c que l’étiquet faifant mention de ce
qu’il contiendrait, il ferait , étant ainfi difpofé ,
placé dans la caze du magafin qui feroit deftiné à
cètN eofufest . penfons que les magafins devroient eAtre
cazés, 8c le nom des régiments qui compofent la
garnifon devroit être placé à. leur tête, afin d’éviterU
lna e caotntefnutfiioonn à, 8acvco. ir , 'feroit d’aérer 8c fumiger
fouvent lefdits magafins.
C H A P I T R E V I.
Des officiers de fa n t é , des o p é ra tio n s & p a n fem e n t s ,
de la d ijïr ib u t io n d e s m é d ic am en ts, de c e lle d e s a l i men
ts t d e la p o l i c e in té rieu r e d es hôpitaux , 8cc.
C o n fu lt e i le titre Y, p a g . 17 ; le titre VI ,p a g e 22 • le titre IX , p a ge 36 ; le titre VIII, p a g e 26 ; le
titre XV , p a ge 6 0 de l’ordonnance fur ces différents
objets.
A r t i c l e p r e m i e r .
O b fe r v a t io n s f u r le s v if ite s d es officier s d e f a n t é , le s
o p é ra tion s & p a n fem en t s .
S e c t i o n p r e m i e r e.
L’heure des vifites devrait être immuable pour
les deux faifons, 8c dans aucuns cas les officiers de
fanté ne devroient fe permettre de l’avancer ou la
reculer, ainfi qu’on l’obfei ve fouvent.
Celle des • chirurgiens , ainfi que les panfements
, devroit toujours précéder celle des médecins
, afin de fe réunir au befoin , 8c de favorifer
I’inftruâion des médecins 8c chirurgiens en fous-
©rLdere t, a&blce.au journalier que l’ordonnance preferit
pour être placé au lit de chaque malade , outre
qu’il prolongerait le fervice , deviendrait fouvent
un fujet de méfintelligence pour les officiers de
fanté, 8c un objet d’inquiétude pour les malades ,
de forte qu’il nous, paraît en~ général plus nuifible
qu’utile, excepté cependant les cas de maladie 8c
de bleffures importantes où il pourrait devenir très
néceffaire.
Les perfonnes qui délireraient prendre des ren-
feignements plus particuliers fur cet objet, con-
fulteront le titre V de l’ordonnance :, ainfi que le
mot c h ir u rg ie n -m a jo r, 8c celui de m éde c in , dont il
fera fait mention dans la fuite.
A r t i c l e I I .
O b fe rv a tio n f u r la p r ép a ra tio n d e s m édicam en ts , &
leu r d ijïr ib u t io n .
s e c t i o n p r e m i è r e .
La préparation des remèdes étant un objet tris
H O P H important, nous penfons que dans aucun cas l’apothicaire
en chef ne devrait confier l’exécution des
Ordonnances à leurs fous-ordres , 8c pour prévenir
les erreurs qui pourroient en réfulter, 8c ne point
fufpendre 011 rallentir cette partie du fervice, il
eonviendroit que le plus inftrnit defs apothicaires
en fous ordre fût chargé de la diftribution defdits
remèdes, 8c non l’apothicaire en chef, qui devroit
toujours préfider aux opérations qui fe feroient
dans fa pharmacie.
Nous prévenons le leâeur qu’au mot p h a rm a c ien dont nous parlerons dans la fuite , il trouvera des
détails plus étendus fur cette partie.
A r t i c l e III.
O b fe r v a t io n s f u r l e s a lim e n ts & leu r d ijlr ib u t io ft .
Les malades ne devant pas faire un double emploi
vnous penfons que les directeurs devroient
être difpenfés de mettre à la marmite la ration de
viande pour ceux des malades à qui on ordonnerait
des panades , des oeufs frai« , du lait, du
ritz, 8cc. ; au moins ne devraient-elles pas être
entières.
La formalité à laquelle on affujettit les officiers
de fanté des h ô p i ta u x concernant le régime des officiers
qui y font malades , nous paraît plus nuifible
qu’urile , parce qu’en pareil cas il conviendrait de
s’en rapporter à leur diierétion , ou de leur fixer
des règles de conduite pour les circonftances
dexcéprion.
Quant aux légers aliments qu’on leur accorde ,
il feroit néceffaire qu’on s’expliquât fur leur nature
, d’après l’expreffion a lim e n t s lég er s ; il eft
probable qu’on veut parler des viandes blanches >
des grenouilles^ .du poiffon , des légumes 8c fruits
de la faifon 8c de toute efpèce.
Parmi les malades dont les maux exigeraient lin
régime particulier, il n’y en a pas qui en indiqueraient
plus la néceffité que les maladies de poitrine
, les fièvres putrides, 8cc. , 8c fur-tout le
feorbut, qui eft, comme l’on fçait, une maladie
où la maffe générale 8c particulière du fang tend
à fa décompofition 8c à fa diffolution, 8c à laquelle
le Tégime animal ne peut convenir. Mais bien
au contraire , le végétal acéteux , qu’il importe
d’employer par préférence , afin de féconder utilement
l’effet des remèdes appropriés à cette maladie.
» ..
Comme une infinité de circonftances pourraient
faire varier le régime du foir, il conviendrait
que la vifite de l’après-dînée fût faite une
bonne heure avant celle de la diftribution , afin
que le directeur puifte en être informé à temps, 8cc.
Il conviendrait , autant que faire fe pourrait ,
que les'officiers de fanté en chef s’affuraffent de la
nature des aliments au moment de leur diftribu-
tion , ou bien à leur défaut, leurs fubalternes les
jplus inftruits.