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cule du matin ; il fembloit qu’on prît cette heure ,
afin d’être les premiers à folliciter les Dieux. ( Xe-
noph. ibid. 688. C. Herodot. I. V I ,c . 57 )•
Les Poiémarques, les Bocagues, les Pentecof-
tères, les Strariarques, des étrangers , les chefs des
bagages, 6c dans les troupes des villes alliées, *es
Stratègues qui le défiroient, afliftoient aux Sacrifices.
II. s’y trouvoir aufii deux Ephores,qui n y
prenoient aucune part, fi le roi ne l’ordohnoit,
mais qui étoient chargés d’obferver les affiliants 6c
les contenir dans la decence convenable.
Le Sacrifice étant achevé, le roi donnoit Ses ordres
aux chefs. Quand l’ennemi étoit loin , il mar-
clioit à la tête de l’armée, précédé feulement par
les fcirites & par les cavaliers explorateurs. Lorf-
qu’il revenoit de l’expédition , il marchoit à l’ar-
xière-garde. ; t .
Il décidoit des ambaffades qu il pouvoit être
néceffaire d’envoyer foit aux alliés, foit aux ennemis.
Rien ne fe faifoit que par fon ordre ; pour
les jugements, il renvoyoit les parties aux hella-
nodiques ou juges civiles ; pour de l’argent demandé
aux quêteurs ou tréforiers pour Je butin
qu’on amenoit, à ceux qui étoient chargés de le
vendre. ( Xenoph. I. V I I 9p. 645 ). ^
Sous Agis, les Spartiates , mécontents de ce qu’il
ne s’étoit pas emparé d’Argos, établirent une loi
nouvelle : ils choifirent dix citoyens pour lui fer-
vir de confeil, 8c il ne lui fut pas permis de fortir
fans eux de Lacédémonei la tête de l’armée. ( Thu-
cyd. I. V yp. 38S , C. av. J. C. 418 ). ^ (
Dans l’armée Grecque qui afiiégea Troie, i! y
avoit trois confeils de guerre : l’un général« afl'em-
blé par le chef fupréme en prèfence de l’armée,
pour déterminer ce qu’ il y avoit à faire en certaines
circonftances ; l’autre, particulier , tenu par
* les chefs fans les troupes , & affemblé foit par le
général, foit par un des principaux chefs ; le troi-
iième étoit un confeil privé, où le général n’ad-
mettoitque les chefs d’une prudence & d’une expérience
reconnue. ( Iliad. I. I I . v. 86. 9 3 *
1 1 . Ib. I . v. 54. lb. I I 9 v. 50. I X > v. 89 ).
Des camps.
L’art des catftps retranchés étoit connu des Grecs
au temps du fiège de Troies; celui que dansai I-
liade on les voit établir au promontoire de Sigée ,
renfermoit leurs vajffeâilx difpofés fur plulveurs
lignes ; elles ocçupoient la largeur & une grande
partie de la longueur du promontoire, donc la
gorge étoit fermée par une muraille. Les tentes, ou
plutôt les barraques, étoient au centre des lignes
des vaiffeaux ; le rempart qui les couvroit du côte
de la terre avoit des tours élevées, des crénaux ,
des portes affez larges pour que les chars puflent
y p â t e , un foffé large & profond défendu par des
pâli {fades. ( Av. J. C. »»4. W M b X IV ' v‘ 3 °*
Ibid. v. 65 3 , & X X IV , v. 448 8* fe..q* V I I , v.
436 & feq. X I I , 424 43° )•
TAC
Entre le rempart & les vaiffeaux, on avoit îaiffé
un efpace fuffifant pour affembler 8c former les
troupes. Quand l’ennemi étoit près , on plaçoit des
gardes nombreuies au centre du retranchement ,
8c les chefs vifitoient pendant la nuit pour examiner
fi elles faifoient leur devoir; on envoyoit auffi
des efpions pour reconnoître les deffeins 8c la pofi-
tion des ennemis. ( Ilia d.VIII, v. 213. Z. I X , v.
66— 87. X,^i8o— 204).
Dans les armées de Lacédémone , le roi décidoit
quand 8c comment on devoit camper. Lycurgue
avoit preferit pour les camps la figure circulaire, à
moins qu’ils ne fuffent couverts par une rivière,
une montagne ou une ville. Il y avoit adopté cette
forme , parce que les angles du quarré font inutiles
, ( & plus foibles ). ( Xenoph. de Lacoed. p,
687. B. ).
On y mettoit des gardes à l’intérieur pour le bon
ordre, 8c des gardes de cavalerie au dehors , dans
les polies d’où l’on pouvoit obferver l’ennemi.
Les fcirites étoient chargés de veiller à ce que
qui que ce foit ne fortît de nuit du camp , 8c ce
furent en fuite les auxiliaires , joints à quelques
Lacédémoniens.
L’ufage étoit de porter toujours une pique, afin
de fe diflinguer des efclavfes , à qui le port d’armes
étoit défendu.
Les latrines n’étoient éloignées du camp qu’au-
tant qu’il le falloir pour ne point incommoder , &
cela pour raifon de fureté. Les Lacédémoniens
changeoient fouvent de camp, pour ne pas nuire
à leurs amis 8c pour nuire à leurs ennemis.
Le roi 8c fa garde, compofée d’hommes choi- I
fis , étoient nourris aux dépens du public pendant
toute la guerre. Les poiémarques campôient avec
lu i, afin d’être toujours prêts à recevoir fes ordres
& à l ’aider de leurs confeils. Trois autres citoyens
campôient avec le roi 8c les poiémarques ; ils
étoient chargés de touts les détails des fubfiftances,
afin que le roi & fes généraux ne fuffent détournés
des foins militaires par aucun autre. Deux éphorcs
accompagnoient le roi à la guerre. ( Xenoph. Heiicn.
I. II \ p. 478. A . Herodot. I. IX , c. y 5 ).
La loi ordonnoit dans les camps les exercices
gymnaftiques ; le térrein defliné à ces exercices
pour chaque more ne pouvoit pas dépaffer retendue
de fon camp, afin que les foldats ne s’éloignaffent
point de leurs armes. Après les exercices, le premier
polémarque ordonnoit pat un héraut de s’al-
feoir, comme pour une efpèce de revue; enfuite
qn alloir dîner, & on envoyoit au dehors faire une
reconnoiffance. Après le dîner , le foldat fe repo-
foit jufqu’aux exercices du foir , après lefquels un
héraut annonçoit le fouper , qui étoit fuivi d'hymnes
en l’hôhneur des Dieux auxquels on avoit fa-
crifié fous d’heureux aufpices, 8c le foldat alloit reposer
près de fes armes.
Des batailles.
Les ailes de la ligne étant la partie la plus foibje
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StU p lu s expoféê, on les regardoit comme un
pofte d’honneur. L’armée Grecque raffemblée dans
les plaines de Platée, campa auprès de la fontaine
de Gargaphie, par nation 8c dans l’ordre qu’elle
devoit prendre. Les Lacédémoniens eurent le
choix de l’une des deux ailes, les Athéniens & les
Thégéates fe difputèrent l’autre. ( Herodot. I. I X ,
c. 25 )- I , , .
Lorfqu’une armée Lacédemonienne etoit en
marche & que l’on prévoyoit le combat, le roi
prenoit Yagéma ou première divifion de la pre-'
mière more , 6c la faifoit marcher par fa droite ;
lorfqu’èlle étoit paffée, il fe plaçoit entre deux di-
yifions 8c deux poiémarques. Le plus ancien de
ceux qui étoient chargés des détails de l’armée ,
plaçoit ceux qui dévoient être à la proximité du
roi, favoir , touts les Spartiates qui avoientle titre
d’égaux 8c qui étoient commenfaux du prince ; les
augures, les médecins, les Auteurs, les chefs d’ouvriers
8c les volontaires. A l’approche de l’ennemi,
oh facrifioit une chèvre ; la loi ordonnoit que touts
les Auteurs jouaffent, 8c qu’aucun des Lacédémoniens
ne fût alors fans couronne*; il étoit auAi preferit
que les boucliers fuffent luifants ; on les net-
toyoit la veille du combat; on aiguifoit les piques
8c les épées. (Xenoph. hiftor. p. 689. A .B .C . Ib.
p .6 ^ .D . ) . *
Les jeunes gens chotfis pour commencer le combat
, pouvoient feuls donner des Agnes d’allé-
greffe, d’ardeur, 8c exhorter l’énomotarque. Depuis
ce chef jufqu’au dernier de l’énomotie, on
n’entendoit pas le plus léger bruit ; chaque polé-
marque devoit maintenir fa troupe dans le plus
grand ordre.
Le roi avoit pour efeorte la troupe nommée les
trois cents chevaliers. Il donnoit fes ordres aux poiémarques
, ceux-ci aux locagues , ceux ci aux
pentécontargues, ceux-ci aux énomotarques, qui
en infiruifoient leurs énomoties. Ainfi les commandements
que le roi jugeoit à propos de faire ,
fuivoient ces degrés 8c paffoient rapidement ,
excepté un petit nombre ; touts étoient chefs de
chefs, 8c le foin de ce qui devoit être fait étoit
confié à plufieurs. ( Thucyd.l. V,p. 394. C. Id. p.
190. C. D. ).
Lorfqu’une armée Grecque marchoit à l’ennemi,
elle chantoit le poean ou chant du combat en l’honneur
de Mars. Il y en avoit un autre en l’honneur
d’Apollon , qu’elle chantoit après la viâoire. Les
Macédoniens 8c les Thébains jettoient des cris en
invoquant Mars, 8c c’étoit auffi l’ufage des Grecs
au fiège de Troie. ( Id. I, / , p. 35 , A . I V , 285.
Schol. II. Xenoph. Hijlor. I. I l , p. 474 , A . Arrian.
Exp. Alex. p. $ 9 13 , 2 2 ,4 1 , 175,190,331. Iliad.
I I I y V. 9. IV y 4O9 ).
Après la v iâo ire, les Athéniens , les Lacédémoniens
8c autres peuples Grecs dreffoient un trophée
fur le champ de bataille ; ce n’étoit ordinairement
qü*un tronc d’arbre dont on abattoit la tête 8c
les branches, 8c auquel on attachoit un cafque »
Art militaire. Tome Ui ,
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une cuiraffe & des lances brifèes ; i’ufage ne per-
mettoit pas de les faire d’une matière durable. On
blâma la vanité de ceux q u i, les premiers d’entre
les GreCs, firent des trophées de bronze ou de
pierres. Les Eléens , après une vi&oire remportée
fur les Lacédémoniens , en exigèrent de bronze*
( Plutarçh. qutzjî. Roman. 36. Paufan. Eliac* p»
3 4 * )• f
L’infcriptton des trophées étoit fimple ; elle ne
contenoit ordinairement que le nom du vainqueur
& celui du vaincu. Celui-ci en élevoit un a fon
tour s’il étoit vainqueur : mais il devoit refpider le
monument de fa défaite & attendre patiemment
qu’il tombât de vétufté. Le même ufage qui défea-
doit au vaincu de l’abattre, défendoit au vainqueur
de le relever.
Dans les armées Lacédémoniennes, un polémarque
mettoit l’armée en bataille ; le lendemain
de la viéloire 8c tandis qu’on élevoit le trophée •
chaque foldat fe couronnoit en l’honneur du Dieu
qui avoit donné le fuccès , 8c toutes les Aûtes fe
faifoient entendre. Xenoph. Agefil.p. 660 , E . ).
Le premier 8c le feul des rois de Macédoine qui
fit ériger un trophée , fut Caranus, fondateur de
cette monarchie ; ce fut après avoir vaincu Cicée ,
prince voifin de fes états. Un lion fortit du même
olimpe , renverfa le monument. Depuis cet événement
, ni lui ni fes fucceffeurs n’érigèrent aucun
trophée.
Après le paffage du Granique , Alexandre envoya
dans Athènes trois cents armures perfes
deftinées à être placées dans le temple de Minerve,
avec cette infeription : Alexandre y fils de Philippe ,
& les Grecs y exceptent les Lacédémoniens des barz
b ares qui habitent IA fie.
Des fiège s.
Dans les fièges on relevoit les troupes chargée«
de l’attaque. L’armée étoit partagée en un certain
nombre de divifions proportionnée à fa force &
à la grandeur de la ville ; elles attaquoient fucceffi-
vement pendant un temps plus ou moins long ,
fuivant que le nombre des divifions étoit plus ou
moins grand ; s’il y avoit fix divifions , elles fe re-
levoient de deux en deux heures; quatre, de trois
en trois ; trois , de quatre en quatre , & de nuit
cQmme de jour. Les divifions qui dévoient marcher
en étoient averties , 8c fortoient des retranchements
au fignal donné. ( Onofand. c. X L I I ,
P - 1 9 )- Jj t .
Du butin.
Au temps de la guerre de T ro ie , le butin étoit
porté par les foldats à leurs chefs refpeélifs, qui le
portoient au chef général, &• celui-ci en faifoit la
difiribution à portions égales ; mais on lui donnoit
toujours une part plus confidérable. ( Odyjf. IX ,
V. 42, 350. Iliad. X I y v. 703. I X , 328 ).
Les captifs faifoient partie du butin. C eu x qui
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