
Details fur la manière dont on pourroit lever ÿ former
, exercer , punir, récompenfer le fécond corps de
milice quil ferait ncceffaire d'entretenir dans le
royaume.
i°. Après avoir parlé de la néceffité d’avoir dans
le royaume un corps de milice qui puiffe fe raffem-
b le r , completter les troupes de ligne , combattre
au moment de la guerre , il falloir (avoir quelles
feroient les perfonnes qui compoferoient les différentes
claffes qu’on a propofées ; il falloit parler des
obligations de chaque claffe ; enfin il falloit s’occuper
de tout ce qui intéreffe cette partie de notre
milice, ne rien laiffer à délirer, applanirles difficultés
, lever les obftacles , & éviter en même
temps l’ennui des minuties. Touts ces objets exi-
geoient des détails , & on va les donner de la manière
la plus claire & la plus précife qu’il fera pof-
fible.
2°* b.a nouvelle forme qu’on voudroit donner 1
aux milices, forme qui devroit être invariable , i
exigeroit quelques légers changements dans l’in- i
fanterie françoife.
3°. On propoferoit de laiffer fur le pied ou ils
font aéhiellement les ^régiments du roi, ceux de
l ’infanterie étrangère, & 18 régiments françois ,
dont on augmenterojt le nombre fi l’on jugeoit à
propos , 8c qu’on deftineroit au fervice des vaif-
faux & des colonies ; les 6o régiments françois qui
refteroient compoferoient le corps de l’infanterie
nationale de ligne.
4°. D ’après ce nouveau plan, les dragons , les
hu(Tards , les troupes légères, l ’infanterie étrangère,
celle de la maifon c|u ro i, celle delà marine
8c le régiment du r o i, fe recruteroient comme
ils le font actuellement , Sc conferveroient la
forme qu’on jugeroit à propos de leur donner.
5°. Quant à la cavalerie qu’il faudroit avoir,
peu nombreufe 8c excellente, on la recruteroit,
ainfi que l’artillerie, fur l'infanterie nationale de
ligne , recrutée elle-même par les milices appelées
à l'avenir infanterie provinciale, dont la formation
correfpondroit avec celle de l'infanterie nationale
de ligne.
6®. On formeroit 30 brigades des 60 régiments
d’infanterie nationale de ligne, 8c on donneroit à
chaque brigade le nom d’une des provinces militaires
de la France, qu’on diviferoit en 39 parties
à-peu-près égales en population. Chacune de ces
provinces côntiendroit aulfi quatre bataillons d’infanterie
provinciale. ( Voye[ le tableau ci-après ).
7*. Après avoir reçu les ordres de la cour dans
les différentes villes, bourgs & villages de.chaque
province militaire auxquels auroient été joints les
modèles des tableaux des différentes claffes, les
potables de chaque paroiffe 8c le curé s’affemble-
roient pour divifer les hommes de leur paroiffe
dans les trois claffes qu’on vient de défigner, pour
|£ire de chacune un tableau exaét, 8c mettre dans
chaque colonne le’ nom 8c l’état des perlbnnëÿ
qu’elle doit renfermer depuis l’âge de 14 ans juf-
qu à celui de 3 5. Ces différents états feroient envoyés
enfuite au gouverneur de chaque province
militaire.
8 ^ En partageant la France en 30 parties , 8c ea
fuppofant la population de 24 millions d hommes
( quoiqu on la prétende plus forte) , ontrouveroit
800,000 âmes pour chaque province militaire ,
dont à-peu-près 380,000 hommes 8c 420,00®
femmes.
Les hommes
doneroienc
à-pcu-prcs
Soooo Garçons au -J
delfus de 1 4 I
ans.
i2 « o o o Garçons de 14«
ans Sc au-def-1
fous. ’
JOooo Domefliques.
C e 'q u i donne à-pou-
près 100Q00 hommes
, depuis 14 ans
junju'àjj.
380000 hommes.
9°. Nous avons actuellement en France en jr
comprenant les milices y fi elles étoient fur pied ,
environ 230,000 combattants , ce qui donne à-peu-
7666 hommes par province militaire , par confé-
quent à-peu-près la 26e partie des hommes qu’on
peut enrôler, ce qui eft au-deffous de la proportion
exigée , pour ne pas nuire à un état 8c l’épui-
fer. Mais on ne peut s’empêcher de convenir que
ces troupes ne font pas complettes, 8c qu’il leur
manque plus de 80,000 hommes pour les porter
au point de leur compofition ; que le roi dépenfe
des fommes énormes pour les recruter , & que
les recrues font prefque toujours compofées d’enfants
ou de mauvais fujets. Quant à la milice, fi
l’on vouloit la mettre fur pied , ,ce ne feroit en-,
çore qu’aux dépens de l’agriculture 8c des arts.
1 9. P r e m i è r e c l a s s e .
Des nobles ou vivant noblement, 8çc.
Noblejfc dèpèe & de robes.
Les nobles & leurs enfants ; les magifirats nobles
ou ennoblis par leurs charges, 8c leurs enfants ; les
avocats; les notaires ; les médecins.'«
Militaires.
Touts les officiers des troupes du roi 8c de fa
maifon; touts les Ingénieurs des ponts 8c chauffées.
Juflice.
Touts les magiftrats , maires , échevins ou con-
fuls des villes, eux 8c leurs enfants, pendant l’exercice
de leurs charges feulement ; les greffiers , les
procureurs en exercice, 8c non leurs enfants.
Commerce.
Les commerçants, les marchands en gros , les
artiftes.
Finance,
1Finance.'
-L es pourvus de charge! de, finance , quelconque ;
ayant au moins 4000 livres d’appointements ; les
«îaîtres de polies aux lettres.
Les ecciéfiafiiques & les*moines , ceux feule-
inent qui font au pioins fi3us-^iâcres.
S E G.O/.N'.DlE -îÇ. L A '.5 s I ,
Dès laboureurs. ' >
CuJtivateurs.
Les fermiers f les graneiers , & généralement'
touts lés’ làbbir'féîiVs bü journaliers ayant 'dèÇ:f erres,
à eux qu’ils
à aider à_cuItiVef celles dès. autres'; les jara^nlers.r ;
, ; ■ . Ir;.T ... <!*_ . _
Domefliques. î .
Les domeftiques^utiles ; aux travaux d e là campagne
, charretiers, bergers , 8Cc7 ‘ ~
"-Vigncronï.
, Les vignerons placés chez des .• particuliers, ou
.ayant des vignes à eux ; les meuniers.
Enfants4
Les enfànts de toûtsles hommes ci-aeffus , s’ils
font comme leurs pètes, uniquement,occupés aux
travaux de la campagne.
T R O I S I È M E jG L A S S E.
Des hommes qui doivent tirer au fort*
Gens ayant' des renies ou des appointements.
Touts les, bourgeois ; directeurs de meffageries ;
maîtres de pofle aux chevaux employés ; financier^
au-deffous de 400,o livi d’appointements; poflili
tlons ;gardes-chaffes; gardes-étalon? » 8cc.
yG en-s à gages.
Toute forte de domefliques.
t , Gens à talents i
Touts lès gens ^talents artifans , maîtfes, 8cc*
Pauvre peuple.
Toutésles perfonnes qùi, dahs les villes , n’ont
pour fubfiftet que lès'tf^vàü'x’de leüts mains; 1
,Art militaire. Tome % .
MIL 1 7 }
x i0. On propofe de borner le nombre dés
hommes de Tiiifonterie na- h. \
tièriâle de ligne à . . . 98010
' Dé ta cavalerie à . •1 16680
De l’arfillerierà-peu-près i'2000 ,
L’îhfânrerie provinciale i
à 1 g j . . x0 7 0 x 0
En outre, pour Pinfantêrié
dë te maifon du roi, ) 290000 fi
fort régiment , la gendar- f
merie , Finfanferie étran- '
gère , celle pour les colo-
nies’Si les vaiffaùx, les ■
dragons ,, les huffards 8c I
*îéÿ troupes légères, envi
rbn 1 . . <6300 h. J
Ce qui fait environ 9666 hommes par province
militaire, c’eff^dife, un peu moins du vingtième
dësTiomines depuis 14 jufqu’à 3 5 ans ; mais oïl au-
' toit âlofs un: militaire exercé en entieir, toujours
:prëc à érttrér en campagne , toujours complet 8c
Vompafé. de bons fold^ts, parce qu’on ne pren-
. droit pour les recruter que des hommes connus ,
qui recevroiêm leurs premières înftruâions dans la "
province 8c par des gens de leur province; en outre
lès régiments pôurlés vaiffâux 8c ies coloriies pour-
roient fe recruter âVee des enfants trouvés ; efpèce
d’hommes dont jüfqu’à préfênt ort a trop négligé
l’éducation peut-être même l’exifténce , 8c donc
ori 'a tiré trop"peu de parti.,’
'12°. Dans cette nouvelle'formation , les 126690
hommes de troupes de ligne ôccafionneroient chaque
année un remplacement de 5 ou 600 hommes
à engage ou à rèrigagèr dans- chaque province ; ces
troupes , an nombre de 126690 homm.es, coûte-
roient au roi dàns'la conftitution aâuèlle, environ
deûx;miillibtié de maffe pour les reerùfër, qui , di*
vifé par 30 pour^èhàque provincè, donneroit' à-
peu-près 66666 livres, dont il faudroit diminuer
l’impofition dans chacune , pour les indemnifer de
la nouvelle obligation où elles feroient de fournir
; les recrues nécèffaire's aux dépôts des troupes pro-
vinciaies, d’où elles pafferôient dans les jtrôupes do
ligné-. * :
13°. Le travail duclaffement des hommes fixé,-
les nouveaux états- majors de l’infanterie provinciale
, affetnblé's dans leur province refpeâive , re-
cevroient des mains du maréchal de camp défigné
pour commander la brigade , 'les'états qui lui auroient
été remis par le gouverneur cale commandant
de la province ; après s’érre partagé le travail,
ôn s’bc’cùperôit à aller vérifier dans Chaque ville ,
' bourg'8i:v‘ïllagè,"les tableaux des frais claffes.. "
;‘-;” ‘'Ï4^.'Cétïè“yerificàtïbh!finie , chaque état major
fe'teffetriblëfoit dans la ville 8c au temps convenu,
pouVÿ^tàvciilïef à la’ fbfmation d'es régiments4 de
l’infanterie .provinciale ( comme ci-après n°; 150.).
Ori diVrfeVbii d’àb'ord: chaque province militaire
en deux parties.^ enfuite en quatre , qui çontien-
T'àrJi^rît'cHkcunë i autant qu’on le pourroit , une
é lu ûu , ; ., c ..........M m