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de l'infanterie françpjfe , voyet' Exercices , Ma-
noeuvreç , Feu , Maniement des ^vrmes ,.
Marche , Pas , ékç.
De P artillerie françoife.
Tours les détails relatifs à la force, à la compofi-
tion , à l’armement & à l’équipement, &ç. de l'artillerie
au fervice de France , font confignés dans
le diéfionnaire de l’artillerie, qui fait partie de
cette encyclopédie.
De /’ipfanteriç légère*
U infanterie légère au fer vice de la France eft
connue fous le nom de chajfeurs. Voye^ la An de
l’article Chasseurs.
Des invalides détachés.
Les invalides font divifés en invalides gui ré-
ftdent à l’hôtel , & en invalides qui forment les
compagnies détachées. Ces derniers font encore en
état de faire le fervice des places. V . Invalides.
Des troupes provinciales.
Pour connoître la formation , la compofition ,
l’armement, &c. des troupes provinciales , voye\*
T roupes provinciales.
De l’infanterie étrangère.
U infanterie étrangère eft compofée de 24 régiments
: fçavoir, 11 régiments fuiffes, S régiments
allemands , 3 régiments irlandois, un régiment
corfe & un régiment italien.
Les régiments allemands, irlandois, corfes &
italiens, font compofés, formés & divifés, équipés
& armés comme les régiments de l'infanterie françoife.
La forme de leurs habits eft aufli la même ;
ils ne diffèrent que par la couleur, qui eft bleu
célefte foncé pour les allemands, italiens & corfes ;
& rouge garance pour les irlandois ; tout ce qui
concerne les fuiffes eft détaillé dans l’article Suisse.
Récapitulation de /’infanterie au fervice de la France.
S Ç A V O I R.
160 bataillons d'infanterie françoife, y
compris les officiers . . . 97888.
Pour les 48 bataillons fur le pied de
guerre. • . ' • . . . 9 7 9 2*
aa bataillons fuiffes................................. 11368.
16 bataillons allemands . . . . 9728.
6 bataillons irlandois . . . . 3648.
4 bataillons italiens ou corfes . • 2432-
Artillerie . . • • • 9 4 5 9 -
Corps de Montréal | . . . . 339.
Troupes provinciales & canonniers gardes
côtes . . • • .9 9 1 1 2 .
Invalides formés en compagnies . . 3977.
Total . . . . • . . 2497.63
I N F
. § . 1 1 1
EJfai hifiorique fur /’infanterie françoife.
Touts les hiftoriens fe réunifient pour nous apprendre
que les Francs , lorfqu’ils fortirent pour
U première fois des forêts de la Germanie, mar-
choiertt & combattoient à pied. Cela devoit être
ainfi ; le peu de pas qu’ils avoient faits vers la ci-
vilifation , |e climat fous lequel ils vivoient, & le
pays qu’ils habitoient, leur.en faifoit également la
loi. Malgré l’exemple des Gaulois , qui mar-
choient & combattoient plus à cheval qu’à pied ,
les Francs durent çonferver longtemps leur manière
de faire la guerre , & làns doute même
l’exemple du peuple qu’ils avoient vaincu , fortifia
leurs préjugés en faveur de l’infanterie ; aufli cette
arme fit-elle la force de leurs armées fous les rois
de. la première race & fous une partie de ceux de
la fécondé , c’eft-à-dire , jufqu’au moment de l’in-
troduéfion des fiefs. A cette époque il fe fit une
révolution totale dans les efprits, & cette révolution
, qui auroit dû être produite par de fages com-
binaifons , n’eut cependant d’autre caufe. qu’une
petite vanité. C ’eft ainfi que dans touts les temps
& chez touts les peuples , les plus grands changements
ont les caufes les plus petites & fouvent les
p'ushonteufes. Les rois avoient donné à ceux de
leurs fujets qui s’étoient fignalés à leur fervice, des
bénéfices militaires ou fiefs tenant lieu de Jolde. En
leur concédant ces terres ou vacantes , ou prifes
fur l’ennemi, ou détachées de leurs domaines, ils
leur avoient impofé l’obligation -de fervir l’état
pendant la guerre à pied ou à cheval, feuls ou
accompagnés d’un certain nombre d’hommes.
Comme les principaux officiers avoient reçu les
fiefs les plus confidérables, & comme on avoit
exigé d’eux qu’ils ferviffent à cheval, parce que le
fervice de la cavalerie eft néçeffairement plus dif-
pendieux que celui de l'infanterie, tout François
voulut, en fervant à cheval, répandre du luftre
fur fon origine , faire croire fa fortune confidé-
rable, & s’égaler aux premiers perfonnages de
l’état. L'infanterie ne fut donc plus compofée que
de ferfs, ou de la lie des hommes libres ; mal compofée
, elle perdit fon antique réputation ; le préjugé
qu’on avoit conçu contre elle en acquit dé
nouvelles forces , & elle finit, comme cela devoit
être, par être infiniment peu nombreufe, & par
n’être plus comptée pour rien. Elle refta dans cet
état de langueur jufqu’au moment où Louis-le-
Gros, en rendant la liberté aux ferfs de les domaines
, forma , fous le nom de communes ou de
municipalités, des affociations de citoyens dans les
villes fermées. Alors l’infanterie reprit un peu de
force, parce qu’en reconnoiflànce de la liberté
qu’on leur avç>it rendue, les communes s’obligèrent
à fervir à pied toutes les fois que le befoin l’exige-
roit. Les fucceffeurs de Louis-le-Gros & les grands
INF
dti royaume ayant imite la conduite de ce prince,
les communes fe multiplièrent 5 l infanutie devint
nombreufe, fans néanmoins devenir bonne.
Le feul bien que produifireht les longues guerres
que la rivalité de la France & de l’Angleterre enfanta
pendant ce fièele , fut de rendre notre infanterie
un peu meilleure ; les membres des communes
convoqués pfefqué chaque année , devinrent d’af-
fez bons fantaflins ; mais comme ils vivoien-t fâris
difcipline, & comrne on éroit Obligé dfe leur permettre
le pillage & la dêvàftâtiôn , parce que le
butin étôit. leur feule paye, ils contrarièrent fi bien
le goût de la guerre, ou pour mieux dire , celui de
l’oriiveté , d’une liberté exceflive & de la débauche,
qu’ils rie voulurent plus reprendre, quand
©n les licencia ,, ni les occupations paifibleS de là
campagne , ni l’exercice des arts uti'lfes ; ils formèrent,
en conféqüertce, entré eux , dès àftodations
ou compagnies militaires ; ils fe nommèrent
coter eaux, foudoyers, routiers , barbïincons ; triais le
peuple plus v ra i, les nommoit avanturiers, bandits
& malandrins. Ges compagnies , qui s’ënga-
geoient au fervice du prince qui leur plaifoit le
plus, ou qui les payoit le mieux, furent, avec
quelques milices , fournies par les communes, la'
feule infanterie françoife , jcifqu’au moment où
Charles V I I , après avoir porté la réforme dans fa
cavalerie , daigna s’occuper de l’infanterie nationale.
Nous ne retraçons point ici la manière dont
la France excédée , dévaftée, ruinée par ces compagnies
de brigands , parvint à s’en défaire ; on
içait que c’eft a du Guefclin qu’elle dut ce fervice
important. ( Voye: Avanturiers). Ce fut donc,
comme nous venons de le dire , fous Charles VII
que les grandes compagnies difparurent, que les
communes furent oubliées , & les francs-archers
créés. Ces frans archers formèrent pendant tout le
règne de Charles, & pendant une grande partie de
celui de Louis X I , le corps de l'infanterie françoife.
( Voyeç Archers , Francs-Archers ).
Vers le milieu de fon règne , ce dernier prince fit
des changements dans l’infanterie - nationale ; il
leva un corps de dix mille fantaflins françois qu’il
entretint au moyen d’un impôt particulier qu’il
mit fur fes peuples. Ce corps n’étoit compofé que
d’hommes de bonne volonté;ils s’engageoient librement,
moyennant un écu , à un capitaine dui
avoit reçu du roi la commiflion de lever des gens
de guerre. Ce premier engagement fe renouvelloit
touts les mois » & ne duroit ordinàirément qu’une
campagne ; car Louis XI ne ftipendioit & n’entrete-
noit ordinairement fur pied , pendant l’hiver, qwe
les foldàts qui lui étoiénir néCéffaifes pour la garde
des principales places frontières. Sous Charles
V I I I , le corps de l'infanterie françoife commença
à fe perfectionner ; les Suiffes nous avoient appris
ce- que peut une bonne infanterie ; fous Louis XII
elle, acquit de la force & d e l’éclat , parce qu’elle
fut mieux compofée & mieux difciplinée ; on vit
desgentilshommes, & même des grands feigneurs,
IN F 8 7 fervîr dans l'infanterie , où ils avoient refisfé , juf-
qîiesdà. * de prendre de l’ehîploi , '& plusieurs
gendarmes quittèrent les compagnies d’ordonnances
pbur enarer dans les bandes. François Ier cunfervà
jufqu’èn 1534 l’infanterie françoife fur le pied où il
l’avoir trouvée -, lorfqu’il parvint au trône-; à cette
époque les lettres renaiffanres ayant répandu des
lumières fur l’antiquité qu’on avoit trop longtemps
oubliée , 'François crut ne pouvoir mieux fairè que
de donner à l'infanterie françoife le nom & en partie
la formé & la compofition des troupes romaines;
eh eonféquerree il créa dés' légions : ce5 légions furent au nombre de 7. ( V o y e ^ LÉGION )*
Mais ces légions ne fubfiftèrent que bien peu de
temps. Henri II remit à'ahord-\'infanterie en bandes,
& bientôt après en régiments. ( Voye{ RÉGIMENTS
). Depuis le moment dii Y infanterie -fran*
çoife a été divifée en régiments y & fur-tout depuis
le règne de Louis XIV , le nombre des régiments',
celui de bataillons dans chaque régiment y de compagnies dans chaque bataillon , la force &
la conliitution de chaque compagnie ont éprouvé
des variations trop fréquentes & prefque toujours
trop peu importantes , pour que nous y arrêtions
nos leéteurs. Ils en trouveront cependant une notice
dans l’article Régiment.
§. I V .
EJfai hifiorique fur /’infanterie allemande au-fervice
de la France.
Le premier de nos rois qui ait traité avec de£
princes allemands pour en obtenir des gens de
guerre , eft Philippe-le-Bel : il accorda déspenfions
à Albert , duc* d Autriche , & à plufieurs autres
princes d’Allemagne, à condition qu’ils Condui-
rotent à fôn fervice, ou qu’ils lui fourniroient un; certain nombre de fantaflins.
Depuis Philippe-le-Bel jufqu’à Charles V l l l , on
| ne trouve plus en France de corps entiéfs compofés
d’allemands ; mais fous lé règriê dé ce dernier
prince on voit les Lanfqueriets faire en Italie la
force de l’armée françoife. Comines , qui accompagna
Charles VIII dans le royaume de Naples»
affure que fans les Lanfquenets, l'artillerie françoife
ne feroit jamais arrivée à Forriouè", & que
l’armée auroit été entièrement détruite dans fa retraite
depuis Fornoue jufqu’à Aft » fi ces mêmes
Lanfquenets ne s’étoient pas chargés d’en faire l’arrière
garde. ( VoyeçL ansquenets). Depuis cette
époque , on voit toujours des troupes allemandes
au fervice de la France; notamment fous François
premier , Henri I I , pendant nos guerres de religion
, pendant celles que Henri IV foutint, & pendant
celle que Louis XIII fit à la maifon d’Autriche*
§• V .
EJfai hifiorique de /’Infanterie ïrlandoife au fervice
de la France*
On trouve des corps irlandois au fervice de la