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a leur travail lès'plans & les gravures nécèffkires
à fa perfeéîiori.
Les ordonnancé^ 'militaires nouvellement promulguées
feroient auflitôt, après leur publication',
inférées dans le journalf ainfi elles parvrendrôient
bien vite jufqu’aux endroits les plus éloignés de la
capitale. Toutes les fois qu’une loi' nouvelle- en
rappelleroit une anciennè, lès rédââèiffs'àizroiërit
le foin de faire imprimer , en forme'de notes , touts
les articles qui auroiënt été rappelles. ‘
Les promotions dans l’état militaire & dans les
différents ordres dé chevalerie françoife, les'changements
de garnifon , les nominations aux emplois
Supérieurs des régiments , feroient aufli placés dans .
le journal ; ces' objets poürroient être relégués fur
' la couverture des différents numéros': ** ‘ ' ' _ . —
On imprimeroit enfin dans lè 'journal les aéles
de générofité, dé bienfaifance, de valeur & de
patriotifmç que feroient ou les corps entiers, ou
quelques-uns de leurs membres. Le récit de ces
faits èft bien propre à féconder, dans Famé des
jeunes guerriers., dés germes qui , fans 1 heureux
pouvoir de l’exemple , n’auro'ient peut-être jamais
acquis le plus petit développement.
Tels font lès objets.principaux: qui dëyroient entrer
dans la compofition d’un joiirnal mïlitàire ; pour
peu qu’on faffe attention à leur multitude Ôc à leur
diverfité j on conviendra qu’ifferoit facile de raf-
fembler une àffez grande quantité de bons matériaux
, pour élever un édifice fi utile , & pour faire
régner dans fon enf&m.ble une variété' câpable de
le rendre agréable aux militaires de toutes les
claffes , de touts les âges & dé touts les goûts.'
Mais quel fera le rédaéleur dé cet ouvrage ? Un
feul homme ne peut connoîtrë allez bien touts les
rameaux de l’art militaire, pour juger avec juftice
les différentes productions qu’on voudra faire inférer
dans le journal', ainfi une fociété de militaires'
éclairés & en a&ivité , peut feule fe charger de
cette réda&ion. Jè dis de militaires en activité, parce
que le refie des gens d é ,lettres.;, & même des
guerriers, ne peuvent, comme ceux qui fervent
encore, connoîtrë les vices politiques & moraux
qu’il faut combattre avec le plus d’ôpiniâtrété, les
vertus qu’il faut [recommander avec le plus de
force , & les inftru&ions qu’il faut répéter avec le
plus de.confiance , &c. &c. Une grande impartialité
doit être la. première vertu des rédaâeurs
une grande fageffe leur guide ; & une liberté en-i
tière leur rêcompenfe. Un minifire de la guerre habile
tirera un grand parti du journal militaire; i\
s’en feryira pour fortifier les préjugés heureux , &
ébranler ceux qui font injuftes ou dangereux ; mais
pour peu que les réda&eurs ayent été choifis avec
attention , & qu’ils ayent conçu une idée jufie de
,‘ leurs,devoirs', ils préviendront, à cet égard les
défirs du gouvernement. Sans qu’on leur en,faffe
une lo i , ils çonfacreront leurs écrits à infpirër aux
guerriers de touts les ordres, cet enthoufiafme heu-!
reux 'qui leur efinéceffaire ; leur ouvrage retentir*
fans ce fie des mots valeur ,.obciflance , dév&uerne-M a,
Id patrie ; l’honneur de mourir pour fon pays , les
armés à la main , y fera toujours peint avec les
traits les plus propres à le rendre précieux ; les
vértus.les plus néceffaires aux militaires y feront
toujours préconifées ; les vices, les défauts, &
même lés imperfections, notées d’une marque ffé-
triflanre; en montrant combien les loix militaires
font utiles & fages, & en peignant avec force touts
lés maux qui fuivént la tranfgreflion la plus légère ,
ils1 les rendront facréès ; 3c en prodiguant des
louanges éclatantes à la mémoire des guerriers justement
célèbres , ils donneront à leurs contemporains
la généreùfe envie d’être loués à leur tour.
Le plan que je viens de donner d’un journal mi-
litaire paraîtra , à beaucoup d’égards , calqué fur
celui de l’ouvragé périodique de ce nom , dont
nous jOuiffons depuis le mois de juillet 1785. Il
m’a en effet fervi fôuventjde guide ; je crus ne pouvoir
guèré en prendre de meilleur. Cette confiance
m’a été infpirée par les différents numéros de ce
journal qui ont déjà paru ; & elle a été augmentée
par le défintéreffement dont les militaires qui travaillent
à fa compofition ont donné des preuves.
Ils ont ajfeflé le produit de cet ouvrage périodique à la.
maifo.n royale de fantê établie à Paris en faveur des
militaires & des eccléjiafliques malades. Quel heureux
préjugé enfaveur de ce journal 1 Cet ouvrage,
dédié à Monsieur , frère du roi qui paroît le
premier & lé 1 de chaque mois , efi compofé de»
cinq feuilles d’impreffion ; chacune de ces cinq
fetiilles efi remplie d’objets différents 3 la première
efi confacréë à l’extrait des livres nouveaux fur
l’art de la guerre, à Fanalyfe des mémoires historiques
militaires, & à celle dès ouvrages didactiques
compofés ou traduits en françoîs depuis le
douzième fiècle. La fécondé, à tout ce qui a rapport
à la marine militaire , françoife & étrangère. La
troifième , à un dictionnaire raifonné de l’art militaire.
La quatrième , auxmémoires détachés fur les
différentes branches de cet a r t, ail nécrologe des
guerriers , aux promotions & à l’hiftoire des régiments.
Et la cinquième, aux ordonnances militaires
depuis 1762. Ces cinq feuilles forment ainfi cinq
ouvrages différents. Cette forme nouvelle a fans
doute fes avantages, elle fait régner dans le journal
une grande variété ; mais n’a-t-elle pas auffi fes
inconvénients ? Je lis dans le numéro que je viens
de recevoir, la defcription d’une bataille qui fixe
toute mon attention;'j’èn ai préfents les détails les
plus petits, il me tarde d’être à la fin de la jour*
née pour voir quel fera l’effet d’une manoeuvre
que j’ai jugé décifive 3 cependant la feuille efi remplie
, & par conféquent mon infiruCtion & mon
plàifir différés de quinze jours ; je perds , dans cet
intervalle de temps, le fil que j’avois faifi ; mon
imagination fe réfroidit, s’eteint même, & trop
fouvent elle ne peut plus fe rallumer quand le numéro
fuivanr arrive. A quoi nous fervira dans peu
'là lcollèéfion des ordonnances militaires promulguées
feüées depuis 1762, ? Cette collection fi v'&liltnineufe
fera inutile dès l’in fiant où le code qu’on prépare
depuis longtemps verra le jour. Il fau droit d’ailleurs
confumer au moins fix cents feuilles du journal
à ce-feul objet. Ne devroit-On pas prendre
poùr cette feuille le parti que j’ai indiqué plus haut ?
Ne pourroit-on pas auffi partager les dix feuilles
dont le journal doit être compofé chaque mois , en
quatre livraifons de deux feuilles & demie chacune?
Les deux premières feuilles feroient dévolues
fuccefliveinent aux extraits didactiques ou hif-
toriques, au dictionnaire raifonné, à la marine &
aux mélanges, Sc la demie feuille aux loix militaires
nouvelles ., & 3 cette foule de petits objets
dont la nouveauté fait le plus grand mérite,
K A B
K ABBADE. Habit militaire des Grecs modernes.
Il fe portoit fous un autre habit , étoit
court, ferré, fans plis, defcendoit jufqu’au joint de
la jambe, ne fe boutonnoit qu’au bas de. la poitrine
avec de gros boutons , fe ceignoit avec une ceinture
, & étoit bordé d’une frange que la marche fai-
foit paroître en ouvrant l’habit fupérieur. On croit
que c’efi le fagum romain qui a voit dégénéré chez
les Grecs.
KARKI-MESRAC. Efpèce de an ce turque dont
fe fervent les Turcs d’Afie & la cavalerie capiculi.
La cavalerie feratculi fe fert d’une autre lance nommée
cojlanitfi, dont la balle placée au haut de la
hampe empêche le contre-coup.
KERNES. Soldats de l’infanterie irlandoife. C ’é-
toient des troupes légères armées d’épées & de
dards garnis d’une courroie , pour les retirer lorfqu’on
ne lit & qu’on n’a befoin de lire qu’une fois.
Le journal ainfi dirigé , le rédaCteur pourroit aifé-
ment difoofer le travail des différents auteurs , de
manière à ce que le IeCteür éprouvât à la fin des
deux feuilles de chaque livraifon , des fentiments
femblables à ceux dont efi pénétré l’homme qui
vient d’afiifier à la repréfentation d’un ouvrage dramatique
bien dénoué. Il voit fans peine le rideau
fe baiffer ; car après avoir piqué fa curiofité , on
l’a fatisfaite. Aujourd’hui il ne défire donc plus rien ;
mais il lui tarde de voir arriver l ’heure Où le fpec-
tacle recommencera le lendemain , pour y venir
de nouveau goûter un plaifir femblable à celui
qu’il vient d’éprouver. ( C. )
K A B
qu’on les avoit lancés. La cavalerie irlandoife étoit
nommée galloglajfes. Kern , dans les loix irlanj
l -__j
KIRRI. Bâton , arme défenfive des Hottentots.
KIST. Efpèce de javelot turc. Tours les agas en
portent trois dans une bourfp à la gauche de la
felle. ( V. )
KURTCHY. Efpèce de milice ou corps de
troupes chez les Perfans. Ce mot fignifie , dans fon
origine, une armée 3 mais il efi reflraint à un corps
de cavalerie compofée de la nobleffe de l’empire ,
& des defcendants de ceux qui placèrent le Sophi-
Ifmael furie trône. Ils font environ 18000 hommes.
Leur colonel s’appelle kurtchy bafcha. C ’étoit jadis
le premier pofte du royaume ; & le kurtchy-
bafcha étoit chez les Perfes,ce que le connétable
étoit anciennement en France. Chambtrs.
L AB
jl j AB ARUM. Enfeigne militaire.
Le labarum fut emprunté des Daces , Panno-
niens , Sarmates & autres peuples barbares »parles
Romains. Il ne fut en ufage que fous les empereurs.
C ’étoit une lance traverfée par le haut d’un
bâton , duquel pendoit un morceau d’étoffe pourpre
bordé d’une frange. Il y eut une aigle peinte ou
brodée en or fur l’étoffe jufqu’au règne de Conf-
tantin. Ce prince y fubftitua une croix avec le monogramme
du nom de Jéfus - Chrift. Cinquante
hommes de fa garde portoient tour-à-tour le la-
barum.
LANCE. Arme de main. Ç ’étoit celle des cavaliers.
La lance efi compofée de trois parties, qui font
la flèche ou le manche, les ailes & le dard , ou la
pointe. Pline attribue l’invention des lances aux
Art Militaire. Tome III.
L A N
Etéfiens. Varron. & Aulugelle difent que le mol
de lance efi efpagnol , d’où quelques auteurs concluent
que les Italiens s’étoient fervis de cette
arme à l’imitation des Efpagnols.
Diodore de Sicile fait dériver ce mot du gaulois
,& Feftus du grec ' ^ o y qui a la mêmefigni-,
fication.
La lance fut longtemps l’arme propre des chevaliers
& des gendarmes. Il n’étoit permis qu’aux
perfonnes de condition libre de la porter dans les
armées 3 elle efi appellée dans le latin lancéa ; mais
elle efi auffi très fouvent fignifiée par le mot hafla.
C ’efi dans cette lignification que Guillaume-le Breton
la prend en parlant des armes propres des gentilshommes.
Ut fartmli quorum eflglaiio pugnare fy haftis.