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de logis femblables aux ailes droites & gauches,
dont ils forment le parallèle en s'étendant d’une
face à l’autre , préfente par cet endroit une forme
de conftruélion en-grille , dont les efpaces égaux &
réguliers formeroient trois cours qui auroient chacune
une deftination particulière : fçavôir ; l’une
feroit employée pour fervir de promenade aux malades
affectés de galle & de maux vénériens ; l’autre,
aux convalefcents & aux malades qui pourroient fe
promener ; la troifième enfin , feroit deftinée aux
différentes perfonnes qui habiteroient Vhôpital.
Dans le milieu de ces trois cours , il devrait y
avoir un baffin proportionné à leur étendue, rempli
d’eau courante, pour ajouter à la falubrité du
local, en multipliant les moyens de propreté.
Les deux corps de logis dont nous venons de
parler, feroient percés à chaque étage de plufieurs
fenêtres , dont la forme & l’étendue feroient proportionnées
à celle dont nous avons parlé, & celles
d’un côté feroient correfpondantes à celles de
l’autre.
Il en feroit de même pour celles qui corref-
pondent aux fenêtres que nous avons obfervées
extérieurement à l’une & l’autre face de cet hôpital,
avec cette différence cependant, que la partie de
ce bâtiment qui feroit deffinée pour loger les différentes
perfonnes qui devroient demeurer à Yhôpital,
& pour l’établiffement des cuifines, de la pharmacie
, des magafins , &c. préfenteroit des particularités
relatives à la circonffance.
A r t i c l e I I I .
ConfiruElion interne que devroient avoir le logement &
les établifiements des divers individus qui devroient
loger à /’hôpital, 6* particulièrement de celles des
infirmeries.
S e c t i o n p r e m i è r e .
La conftruâion interne de la partie qui eft deffinée
aux différents individus qui doivent loger à
Y hôpital, devroit leur être non-feülement relative , j
mais encore à leurs divers établfffements , en ayant
l’attention de placer ces differentes perfonnes à
portée de leur etabliffement particulier , & de mé nager
des communications avec les veffibules voi-
fins , pour favorifer le fervice.
A r t i c l e I V .
L a confirtiEiion interne de la partie de cet hôpital qui
efi uniquement deflince à loger les malades , 6* les
infirmiers.
S e c t i o n p R e m i è r e .
A l’union des deux corps de logis tranfvetfaitx ,
& de l’aîlè gauche aux deux faces de ces bâtiments ,
fe trouve un veffibule de vingt pieds de haut fur
vingt-fix de large & trente de long , dans lequel on j
H O P
obferve une rampe pour conduire aux étages ftipé-
rieurs ; deux portes parallèles, de fept pieds de haut
fur quatre de large , qui établiffent une communication
entre les cours ; deux grandes portes pratiquées
dans le milieu de l’extrémité des falies qui
aboutiffent dans cet endroit: leur diamètre en hauteur
& largeur égale celui des grandes fenêtres
que nous avons remarquées à l’une & l’autre face
de ces batiments , lefquelles répondent aux potes
des falies des corps-de-logis tranfverfaux ; fur
les côtés de chacune des portes , fe trouvent deux
autres portes de fept pieds de haut fur trois pieds
de large : elles terminent l’entrée des corridors dont
nous parlerons.
Dans chacun de ces veffibules, on pratiquera
des chambres relatives à la difpofition du local :
elles feront deftinées pou'r y loger différentes perfonnes,
tels que les commis aux fallçs , les infirmiers
, pour y préparer les appareils des élèves en
chirurgie, enfin , pour y établir de petits magafins
de chofes néceffaires & utiles aux differents malades
, & dont nous aurons occafion de nous entretenir
par la fuite. .
Dans les veffibules inférieurs de l’aîle gauche ÿ
on y pratiquera des latrines, & on ménagera à
cote d’elles, une prifon pour y mettre momentanément
les malades qui auront mérité ce genre de
punition , ou qui feront âffe&és de maladies qut
obligeroient d’avoir recours à ce moyen. Il faudra
auffi ménager dans le veffibule oppofé, une petite
chambre pour y dépofer les cadavres des malades
nouvellement décédés.
Les veffibules des autres étages, ne différeront
de ceux dont nous venons de parler, que par la
luppreffion des deux portes que bous avons désignées
pour établir la communicatioird’une cour à
l’autre; mais en revanche, il y aura deux fenêtres &
une porte qui communiquera avec la partie de Y ho-
pital que nous avons aflignée aux perfonnes qui
doivent y demeurer.
Les falies feront moins élevées qu’on a coutume
de le faire, parce que , d’après le mémoire de
M. Maret fur la conffru&ion des hôpitaux-, il eft
démontré que plus les infirmeries font élevées ,
moins elles font falubres ; de forte que les dômes
& les foupiraux , qu’on avoit confeillés comme
moyen indifpenfable de falubrité , font reconnus
au contrair» plus nnifibles qu’utiles , en ce qu’ils
favorifent la précipitation des émanations maîfai-
fanres , au lieu de les entraîner, & entretiennent
l’in falubrité des falies , plutôt que d’en épurer l’at-
mofphère.
En conféquence , nous n’élèverons nos infirmeries
que de vingt pieds ; nos croifées auront les diamètres
que nous leur avons affîgnês, mais elles
feront pofées au niveau du mur; les planchers inférieurs
de ces falies feront planchéiés,tandis que les
fupérieurs feront plafonnés. Les portes defdites infirmeries
feront pratiquées dans le milieu de leur
extrémité : elles auront les mêmes dimenfions que
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les grandes fenêtres que nous avons établies aux
faces de notre hôpital, afin do s’étendre d’un plancher
à l’autre, & d’occuper l'intervalle qui régnera
entré les deux rangées de lits qui y feront placés.
On pratiquera en carreau de champ , dans la
longueur des deux côtés des falles, un corridor de
trois pieds de large fur fept de haut, qui aura fon
iffue aux veffibules qui lui correfpondent , afin
d’être deffervi fans paffer par les falles , & fans ,
par conféquent incommoder les malades.
Dans ces corridors , on placera des chaifes percées,
qui fermeront hermétiquement, des fceaux
d’eàu, des petits ballets, &c. Ces corridors feront
ouverts du côté des falles, par des petites portes
qui fermeront bien exa&ement, & qui feront placées
dans les intervalles de deux en deux lits, & ils
feront éclairés par des yeux de boeuf, qui feront
pratiqués au mur dans l'intervalle des chaifes
percées.
Cette reffburce n’étant que pour les malades qui
font dans l’impoflibilité de fe rendre aux latrines
communes , ceux qui feront dans le cas contraire ,
ne pourront profiter de cet avantage.
A r t i c l e Y.
Difirihution particulière que devroient avoir les
hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
La diftribution de la partie de cet hôpital que
nous avons affignée aux différentes perfonnes
qui doivent y loger, devroit être telle que le rez-
de-chauffée foit partagé entre le contrôleur, le di-
reâeur , le portier & la garde de Y hôpital, le bureau
des entrants , le laboratoire de chymie & la
pharmacie : les cuifines & leurs parties acceffoires
devroient y être ménagées.
Le premier étage devroit être diflribué entre les
médecins , les chirurgiens , les apothicaires en chef
& l’aumônier: le magafin de l’apothicairerie & celui
des effets appartenants aux malades , devroient s’y
rencontrer.
Le deuxième étage devroit être Occupé par les
médecins furnuméraires , les chirurgiens, aides &
fous-aides-majors , les éleves en chirurgie & en
pharmacie. Il conviendroit d’y ménager deux falles
pour y, loger meffieurs les officiers malades, parce
qu il eff trof) jufte de les féparer des autres malades
, & qu’il feroit déplacé de confondre la per-
fonne qui obéit avec celle qui commande.
Quant aux caves & aux greniers qui font compris
dans cette partie de logement,il convient de les
répartir fur les différents individus ci deffus nommes
& employés en chef ; & c e , chacun félon leur
neioin
Il conviendroit que ces différents logements
ainh que leurs dépendances, fuffent numérotés &
indiques par un écriteau qu’on placeroit au-deffus
des portes.
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S e c t i o n I I .
Difirihution de la partie de cet hôpital qui doit être
defiinée aux malades.
Nous penfons que l’aîle gauche de cet hôpital de-
vroit être occupée par les vénériens, les galeux &
les convalefcens : ces derniers defcendroient par
l’efcalier oppofé à celui qui feroit deftiné aux premiers
, afin qu’il n’y ait rien de commun entr’eux.
Les infirmeries des deux corps-de-logis tranfverfaux,
feroient occupées par les malades les plus
conféquents , & qui produiroient davantage d’émanations
malfaifantes.
Celles qui fe trouveroient pratiquées dans les
faces de ce bâtiment, ferviroiént à claffer les malades
& les diverfes maladies particulières. Une
de ces falles feroit deffinée pour les moribonds du
reffortde la médecine , dont la préfence dans les
autres falles , ne peut être que nuifible aux autres
malades. On en réfervera auffi une pour ceux des
moribonds qui feront du reffort de la chirurgie ; &
c e , pour les mêmes raifons. D ’ailleurs , cette falie
pourroit fervir dans certaines occafions, pour y
pratiquer les opérations majeures , & pour y
mettre des malades conféquents. Cette falie devroit
être à portée de celle des bleffés; & la chambre
aux appareils devroit être placée dans le veffibule
auquel elles aboutiroient.
De là diftribution de cette portion d’hôpital, il
en réfulte vingt-trois falles ou infirmeries, dont
neuf grandes & quatorze petites , lefquelles falles
ferviront à claffer avec avantage les différents
malades, ainfi que leur genre de maladie : & pour
les indiquer d’une manière précife, il feroit nécef-
fairede les numéroter, & de mettre un écriteau
au-deffus des^ portes de chacune des infirmeries
qui , en même temps qu’elles indiqueroient le
genre des malades & des maladies 9 -en favoriferoit
le fervice.
Les petites chambres pratiquées dans les vefli-
bules , feroient deftinées , les unes pour y loger les
commis aux falies, les infirmiers, &c. afin que
n’occupant pas de lits dans les infirmeries, ils en
augmentent le nombre : par cette précaution , ils
feront garantis de la mauvaife influence des émanations
des infirmeries , & pourront repofer tranquillement
, lorfque, comme no,us le dirons , ils
ne feront pas de garde. Les autres de ces petites -
chambres-, renfermeraient les divers uflenfiles &
effets néceffaires au foulagemcnt & à la propreté
des malades. - r ‘
Il feroit néeeffàire que ces différentes petites
chambrés fuffent numérotées , & porta fient le ca-
(£2§élêre de 1 ufage auquel elles feroient deflinées. -
Nota. Qu’il devroit y avoir à l’aile droite de cet
J hôpital, deux latrines difpofées de manièreà pouvoir,
fervir à toutes lés perfonnes qui logeraient
dans cette partie de bâtiment ; & qu’indépendam-
ment du canSl que l’on feroit partir de la rivière voi-
I line , pour, yerfer de l’eau dans les: baffins dont nous