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«cfiii font rompues, d’interdire aux beftîaux .Centrée-
ciu chemin couvert, St d’en empêcher l’infulte
prématurée comme la précédente ; au furplus, elle.
en-a touts les autres défauts , c ’-eft pourquoi elle
n’eft point d’ufage préfentemenr.
te s bonnes qualités de la troifième-efpèee font,
i°. de ne pouvoir être coupée ; a°. de ne pouvoir
être fautée que très difficilement & avec grand péril
; 3«. de ne pouVoir être que très difficilement
pincée du canon-, q ui,n ?en pouvant ajrraper que
lès pointes , n’y fait pas grand éclat , ne déplace
jamais le corps-des palïjfâà&s, & ne plonge que
très rarement jufqu’au linteau ;4°. de pouvoir rém-
placer & entrer en fureté celles qui viennent à
manquer, pajrce qu’on le peut faire,à couvert; c°.
de neTaire nul embarras dans le chemin couvert,
étant jointe au parapet auquel elle fait même un
bel ornement.
Elle a pour défaut, i° . l’arrangement des facs à
terre , qu’on ne fauroit placer qu’en fe mettant à
découvert, ou en les Amenant ayec des efpèces
de chevalets par derrière; l’un eft difficile & em-
barraffant, St l’autreeft trop dangereux. Le fécond
défaut eft fuppofé que les façs à terre foient arran
gés fur le haut du parapet, qu’on ne peut tirer que
directement devant fo i , p^rce que l’entrerdeux des
paiiffddes fk les créneaux des facs à terre ne per
mettent pas le biaifement du mousquet à, droite
& à gauche. On lui reproche, pour troiftème défaut,
les barrières qui obligent à défiler les gens
commandés aux forties, les font trop tôt décou
v r ir , & empêchent qu’elles ne foient d’un fi grand
effet ; ce qui n’exclut cependant pas les barrières,
puifqu’il eft néceflaire d’en avoir pour les forties
St les entrées de la cavalerie , -& fouvenr auffi
pour l’infanterie ; ainfi il ne peut être confidéré
que comme un défaut mêlé de bonnes qualités ;
celle-ci eft en ufage dans toutes nos places.
La quatrième efpèce a pour bonnes qualités , i°.
d'être encore moins fujette aux éclats du canon
que la précédente, parce qu’il ne la voit point du
toi# ; de ne pouvoir être faurée ni coupée tatpt
que les affiégésla défendront de pied ferme; on
remarquera qu’il eft abfolument néceflaire de la
défendre de pied ferme , autrement elle feroit plus
aifée à couper que la précédante , parce que l’en-
nçmi.en fe jettant entre lapaliJJ'.ide St le parapet,
peut y être à demi couvert par :apjliJfaJe de même ;
3°. la facilité de remplacer à couvert celles qui font
rompues ; 40. celle de l’arrangement des. facs à
terre , qui fe peut faire auffi à couvert ; 3®. celle
des fortigs à l’improvifle , pouvant pafler par def-
fu$ le parapet & y rentrer de même en s’y remettant
; 6°. le moyen de pouvoir mieux défendre le
chemin couvert de pied ferme , en fe tenant collé
contre, le. derrière de la palijfacfe $ celui-ci, à la vérité
, eft très hafardeux & peupraùçpbJ.e.
Ses défauts font, d’être fort plongé de front
& par les côtés du feu de l’ennemi, quand il a ga
gué leitaut du parapet ; s ° .d ’expofer les gens qui
défendent le chemin couvert de pîed ferme, au
feu. ha fardé du rempart & dés demi-lunes qui les
protègent, dont les parapet* étant fort en détordre
’ dans lè temps des attaques , il eft prefque impof-
, fible que ceux de la placene laiflènr échapper une
■ partie de. le,urs coups fur les leurs quand les attaques
fe font de jour , St à plus forte raifon quand
* elleïs fe font (de-nuit ; ce qui, joint à la quantité de
igrçnades qui tombent de la part des affiégeans ,
rend cette defenfe extraordinairement dangereufe
pendant le jour, & abfolument inioutenable pendant
la nuit ; 30. elle expofe beaucoup les foldats
1 qui font entre le parapet & la palijfadç , tant à l’é-
■ clat des grenades qu’au péril de ne fe pouvoir retirer
à temps quand l’ennemi fort de fes places
dermes pour l’attaquer ; 4°i les bords du parapet
font un peu de temps ébranlés par les forties Sc
rentrées des troupes qui s’y précipitent ; celui ci
eft médiocre St facile à réparer.
A l’égard de la puliffdde branchue de Nimegue,
elle a cela de commun avec celles des lignes de
Cæiar devant A exio, qu’elles feroient plus propres
a de femblables lignes, qu’a border un chemin
couvert ; elle a tours les défauts de la première Si
de la fécondé elpèce, c’eft pourquoi elle ne mé-,
r te pas de tenir place ici.
^ Il y en a qui doublent les palijfades des places
d armes fur les angles rentrants , fuivant la méthode
de la trojfième & de la quatrième efpèce,
pour pouvoir les défendre de pied ferme. On prétend
qu on s’en eft bien trouvé a Graves , à
Mayence , & en dernier lieu à Keyferwert, en
certe annee
Il eft fans difficulté que les palijjddes de la troifième
& de la quatrième efpèce font les meilleures ;
mais l’une & l’autre ont de très grands defauts. La
dernière eft à préférer à l ’autre, parce qu’on ha-
farde moins à défendre le chemin couvert de
pied ferme à celle-ci, la place pouvant, en certains
cas & en plein jou r , hafarder de tirer par-deffus
la tête de ceux qui la défendent, parce qu’ils font
plus bas ; mais non à l’autre , où l’on eft plus
élevé. La meilleure défende des chemins couverts
n’eft pas , à mon fens, celle de pied ferme , il en
coûte trop , & tôt ou tard vous en êtes châtré
avec perre. J aimerois mieux la défendre en cédant
les parties les plus à portée de l’ennemi, & y revenant
après lui avoir fait efliiyer une demi heure
ou trois quarts d’heure le feu de la place St des
dehors, dont les défenfes étant bien bordées SfL
non contraintes, doivent pour lors faire un grand
effet. On pourroit au plus foutenir les places
d armes de pied ferme, à la faveur des doublespff-
liffades, pendant que le feu de la place pourroit
agir à droite & à gauche fur les grands angles fail-
lans ; mais il ne laifferoit pas d’être encore fort
dangereux, même de jour , parce que le foldat eft
mal-adroit, & qu’il ne prend pas affez garde où H
tire ; c’eft pourquoi j’eftime que le meilleur parti
à prendre, du moins le plus fur, eft de ne tenir
nus-peu i e monde dans le chemin couvert quand
1 ennemi eft à portée d’attaquer, avec ordre de fe
mirer aux places darmes plus prochaines de la
droite & de la, gauche des attaqués, ou il taudroit
tenir de forts détachements près pour revenir de
part St d’autre, les uns pàr-defîus le glacis , & les
autres par le chemin-couvert, ce qui leron bon a
répéter diverfes fois, tant qu elles reuffiroient. Au
.fur-plus*toutes les palijfades , de quelque maniéré
qu’on les plante, ne font que très.peu dobitacles
aux attaques dirigées comme les nôtres , parce
que nos manières d’attaquer font fort différentes
de celles des ennemis , lefquels jufqu’ici nont
point du tout excellé dans la conduite desfieges.
Avant de finir cette differtation , j’ai voulu apprendre
, autant que je l’ai pu , ce qui s eft pafle
à l’attaque du chemin couvert de Keyferwert, touchant
l’ufage des paiiffddes. _ . , , ■
J’ai appris, i°. que ce chemin couvert avoit. été
attaqué le 9 juin à une heure & demie de jou r, par
un corps de fix à fept mille hommes partages en
plufieurs détachements; 20. que 1 attaque, qui fut
des plus vives St des plus opiniâtres, avoit duree
plus de deux heures, très animée de part & d’autre ;
après quoi le feu s’étant ralenti, le travail des ennemis
s’eft trouvé établi, non fur le haut du parapet
, mais à quelques huit ou dix pas près des angles
iaillans , St en quelques, endroits plus près , mais
•aucun fur le haut ; 3 . que les grands angles fail-
lans du même chemin couvert, favoir , ceux qui
environnoient le baftion & les deux demi-lunes
du front de l’attaque, ont été abandonnes après
quelque réfiftance de peu de durée , fans avoir été
forcés par la violence de cette attaque , mais parce .
que les ouvrages avancés des ennemis commen-
çoient à les plonger & à les enfiler des avant 1 attaque
, ce qui tuoit St blefloit beaucoup de monde
aux affiégés ; 40. que les deux places d armes ^
droite Sc à gauche d’une des deux demi-lunes du
front de l’attaque ont été défendues de pied ferme ;
3°. que les ennemis n’ont pas tente d’entrer dans
le chemin couvert, s’étant contentés de fe montrer
ên bataille St à découvert fur le haut du glacis,
où ils ont fait un grand feu de leur côté, St effuyé
celui de là place St à découvert ; 6°. que la haute
palijfade du chemin couvert étoit plantée dans ce
temps-là ; 70. qu’on n’y a ajouté la bafle qu’après
les attaques déclarées , c’eft-à-dire , après l’ouverture
de la tranchée ; ce qui s’eft fait à quelques parties
des grands angles faillans , St aux places
d’armes dudit chemin couvert ; 8°. que les palif-
fades ont été très peu endommagées du canon ;
90. que l'ennemi n’a point tenté de les couper non'
plus que de les fauter.
Il faut remarquer que1 fonts les officiers d’une
des deux places d’armes vis-à-vis la demi-lune
dont lès ennemis s’emparèrent après la prife du
chemin couvert, ayant été tués ou blefles , elle
fut abandonnée ; mais que l’autre fut défendue
•chaudement jufqu’au.point 'du jour -, de forte i p é
M. de Blainvîlle fut obligé d’envoyer à l’officier
qui.y cpmmandoit, un ordre exprès de fe retirer ;
ce qu’il fit après y avoir, perdu beaucoup de monde»
Toutes ces expériences , qui s’accordent parfaitement
avec ce que j’en avois penfé, me per-
fuadent que le vrai.parti à prendre en ce fait, eft
de planter la haute palijfade ,^quand on gafonne le
parapet du chemin couvert, tout au tour de la
place , de l’entretenir à perpétuité , St de tenir la
baffe en réferve dans des magàfins, ou en pile de
charbonnier couverte de paille , pour ne la planter
que dans le temps d’un fiège , & feulement
quand les attaques feront déclarées fur St le long
du front attaqué. Il ne faudra pas pour cela en
mettre davantage en ptovifion , je ferois même
d’avis de ne doubler la paliJJ'aàe qu’aux places-
d’armes des angles rentrants , comme les feules’
parties qu’on peut foutenir de pied ferme , ne me
. paroiffant pas que d’autres que celles-là le pniffent
être. Quant à la haute palijfade, on peut la rendre?
d’un meilleur fervice , St la planter en i’efpaçant
tant plein que vuide , un cloud coudé avec une
pointe relevée de trois pouces , occupant le milieu,
du vuide, & tenant dans le bois par une autre
pointe à-peu-près de pareille grandeur, bien ébar-
bée 8c enfoncée avec force dans le linteau , après
avoir été percée d’un petit trou de virebrequin Sc
battue jufqu’à ce que tout le coude foit entré dans
le bois , avec un fermoir ou cifeau , la pointe dudit
cloud s’alignant avec' la palijfade, dont le linteau1
doit être chevillé à un pied ou quinze pouces plus
bas que le fommet de la palijfade , qui fera auflî
éguifée d’une pointe de douze pouces de long, &
plantée à fix ou huit pouces près du pied du parapet
; en-forte que de ladite palijfade au fommet
du parapet, il y ait un pied & demi de diflance^,
mefurée horifontalement ,■ l’épaiffeur de la palif.
fade non comprife, ce qui fera' deux pieds d’éloignement
du foldat qui tire au fommet du parapet.-
Suppofant à préfent que les facs à terre un peit
applatis occupent un pied de large , le fufii , qui
a trois pieds huit pouces longueur de canon
paffera de ces huit pouces au-delà des facs à terre,
ce qui eft ce que l’on peut déférer de mieux en pareil
cas.
A l’égard de la pofe des facs à terre reprochés
à la haute palijfade comme un défaut , à caufe de-
la difficulté , je ne fais pourquoi on a oublié de:
dire qu’il ne tient qu’aux affiégés de les pofer dès
le commencement de l’ouverture delà tranchée
longtemps même avant que l’ennemi foit à portée’
d’incommoder ceux qui les pofenu Pour ce qui eft
du dérangement que le canon .en peut faire, on1
peut, de temps en temps-, faire gliffer quelques
loldats entre la palijfade St le gafonuage pour lés
réparerai! moyen des : petites barrières à pafler'
un homme ,• qu’on y peut faire * ce qui ira à fi peu
de chofe, que cela ne vaut pas la peine d en faire-'
•une difficulté.
ÿ t parce qu’ôn lui a enêbre' reproché eomroe us»