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Marche,
Halte|
Vers la pique demi-tour,
Marche, ■ »
Halte,
. Doubleç vor rangs,
Laconïenne contre-marche.
Remettez-vous, ,
Macédonienne contre-marche ',
. Remettez-vous,
. , P'ér.j la pique quart de converjioa.
Remettez-vous,
.. ew /<z p/'çzze derr.i-converfion.
R omette^ vousï
. On faiCoit auffi les commandements par le fon
de la trompette ou par des fignaux vifibles, Ceux
qui fe faifoient à la voix étoient regardés comme
plus fîirs , lorfqu’il n’y avoit nul obftacle , parce
qu’ils expliquent la penfée en détail ; au lieu que
ceux qui occupent l’ouïe ou la vu e , ne la font çon-
laoître qu’en général. Mais il étoit quelquefois difficile
de les entendre, à caufe du bruit des armes ,
de celui des chevaux, de leurs henniffements , du
tumulte des valets, & dans l’aâion des cris des
bleffés & des exhortations que faifoient les chefs.
Les fignaux donnés à,la,vue étoient moins fou-
vent interceptés par le tumulte ; mais ils l’éroient
fréquemment par les brumes, la pouffière, la pluie,
la neige, le'foleil, l’inégalité du terrein couvert de
bois finueux ou montueux. Le feul remède à ces
derniers inconvénients, étoit de multiplier les objets
vifibles.
Il n’étoit pas facile de varier les fignaux de forte
qu’il y en eût pour toutes les circonflances , Si il
è’en préfentoit toujours quelques - unes qui exi-
geoient de nouveaux fignaux auxquels le foldat n’é-
toit point accoutumé. Mais il étoit rare que touts
les obftacles qui pouvoient les troubler , fe réunifient
de forte que le commandement ne pût être
fait foit à la voix , foit de quelque autre manière.
On exerçoit donc l’infanterie 8ç là.cavalerie à. fe
mouvoir aux commandements faits par toutes fortes
de fignaux. ( Ælian. p. 43 ).
Ceux qu’on donnoit à la vue étoient quelque
mouvement du corps, de la main, d’une pi que,ou
de l’épée. L’ouïe étoit frappée par le ton de la
y p lx , de la trompette ou d’un bouclier ; quelques-
uns préféroient pour le combat, .touts le s ’autres à
celui de la voix que l ’ennemi pouvoit entendre, &
qui, fouvenr? p’étoit pas compris par les troupes
-alliées. ( Onofihd. c. i 6 , p, 40 ).
La pique hors du combat fe portqit. droite.à'l’épaule
droite; au fignal de la trompette on la baif-
fo it , & on marchoit à l’ennemi lentement.
On exerçoit les troupes à des fimulacres, de combats
, en leur donnant, au lieu de piques, des
tiges de férule ou des hampes de javelots fans fer ;
pour traits , des mottes de terre; on leur donnoit
auffi des courroies.
O n le s e x e r ç o i t à m o n te r e n c o u r a n t d e s c ç l l in e s
TAC
d’une pente roide. On les faifoit enfuite attaquer
par d’autres troupes armées domine il vient d’être
d it, & les vainqueurs étoient réçompenfés par des
louanges. Les exercices entretenoient la famé du
fojdat, augmentoîent fes forces , raccoutumoient
à l’attaque & à la defenfe des poflcs, au combat de
main , à la fatigue & à la chaleur.
Xénophon nous a confervé quelques détails fur
les exercices-des Lacédémoniens. Il étoit difficile de
les connaître, parce qu’ils les,cachoient avec foin
aux étrangers.
Les paragogues étoient annoncées par l’énomo-
tarque même, comme par un héraut ; les phalanges
doubloient& dédoubloient.
Si les énomoties marchoient par le flanc droit;
& que l’ennemi fe préfentât du côté^ du front, Té-
nomqtarque de la droite faifoit faire à gauche à fa
troupe, 8c ainfi des autres énomoties fucceffive-
meot. ■ " ;• = 1 \ j
Quand l’ennemi fe montroit fur l’arnère, les
énomoties faifoient la contre-marche par files , afin
que les meilleurs foldats fuflent toujours aux premiers
rangs.
Si la meilleure troupe étoit à la gauche , & qu’ils
vouluffent la faire pafîér à la droite, ils faifoieut la
contre-marche par rangs. .
Lorfque l’ennemi fe préfentoit fur la droite ,
alors chaque filé tournant fucceffivement & directement
vers l'ennemi comme un vaifleàu qui tourne
fa proue contre fon adverfaire , toutes les files fe
formoient fucceffivement l’une à côté de l’autre
jufqu’à la dernière, qui fe trouvoit, ainfi que toutes
les autres , faifant face à fa droite.
Quand l’ennemi fe préfentoit fur la gauche, le
même mouvement s’êxéçutoit de ce côté.
Le même auteur nous apprend que dans Athènes
on exerçoit d’abord les cavaliers à monter à cheval
& à s’y tenir ferme , enfuite à lancer les traits avec
vivacité, & à touts les exercices équeftres ; les plus
jeunes,, à fauter fur les chevaux j les plus âgés, à
monter à la Perfe. Quant aux temps, aux lieux &
à l’efpèçe des exercices , l’hypparque en décidoit,
ainfi que de l’ordre de bataille.
On pçut voir, à l’article C a v a l e r ie , la formation
des îles ou e[cadrons chez les Grecs ; je, vais en
donner ici les figures.
L a figure 363 repréfente l’ordre emboloïde ou
triangulaire par rangs & par files ; l’angle A en étoit
plus ou moins aigu, fui vaut que les diflances entre
les files étoient plus ou moins ferrées ; ell.es le font
ici autant qu’elles pouvoient l’être. Dans cette dif-
pofition, rilarque-étoit feul Si les flancs, entièrement
nuds ; ce fut peut-être une des raifôns qui
fit préférer la forme fans rangs 8ç files qu’on va
voir. Dans cette.figure Scdans les Gavantes , chaque
re.é):angle repréfente un cavalier & fon cheval*
Il y avoit fa ns'doute entre eux quelques intervalles,
mais fl petites , qu'on n’cn peut pas plus tenir
compte que dans les figures qui représentent nos
bataillons & nos efcadrons. Les taâiçiens n’en
TAC
tien n en t pas compte, même dans leurs defcrip-
tions, excepté une feule , fig. 3 6 8 ,8c ils en aver-
tiflenr.
Fig. 364. Ordre reûangle de 10 de front fur 5 de
hauteur.
365. Ordre quarré de 9 fur trois. Cette proportion
donnoit la figure quarrée , parce que le cheval
e(l trois fois plus long que large.
366. Ordre reélangle , dont la profondeur étoit
double du front, comme de 6 fur 9.
367. Ordre rhomboïde par rangs & par files.
I Ilarque.
G. Garde-flancs.
O. Ourague ou ferrç-file.
68. Ordre rhomboïde fans files ni rangs.
. Ilarque.
Z. Zugarque.
Dans cet ordre , les flânes de l’ilarque étoient
plus couverts ; les cavaliers qui étoient à fa droite
•& à fa gauche , plus à portée dé le féconder au premier
infîanx du choc, & l’angle antérieur moins
aigu. Ceux qui, jufqu’à préfent, ont voulu repré-
fentér cet Ordre par des figurés, n’en ont pas donné
une idée jufte, parce qu’ils n’ont employé que des
lignes,' & n’ont pas fuivi exactement la formation
expofée par les taélicîens Grecs.
369. Ordre rhomboïde par files fans rangs.
370. Ordre rhomboïde par rangs & fans files.
Service de campagne.
Athéniens,
II y avoit dans Athènes un tréfar public, dont
une partie étoit ,deftïnée aux frais de la guerre. On
y pouvoit employer, en cas de befoin , les dons
d’or & d’argent, tant publics que particuliers, con-
facrés à Minerve & aux autres Dieux , les vafes
facrés qui fervoient aux jeux & aux cérémonies fo-
lemnelles , l’or q,ui ornoit la flatue de la déefîé, &
pefoit quarante raie ns. On tranfpprto.it à la fuite
des armées du froment & de l’orge rôti, & on y
entrerenoit des Boulangers. ( Thucyd. I, / , p. 108 ,
C* D. & feq. I,i. I. PL y p. 428. B. ).
Dès qu e les Athéniens avoient réfolu la guerre,
les dix généraux tenoient confeil furies préparatifs
& la levée nécefîaire. Ils en drefloient un mémoire
, & le communiquoient au peuple , qui nôm-
mpit alors le .chef’de l’expédition. Celui-ci établif-
tejr fon tribunal fur la place publique , & là , entouré
des taxiarques pu des bipparques, il fe faifoit
remettre les rôles des citoyens qui avoient l’âge
militaire, Si appellôit dans chaque tribu ceux dont
le tour étoit venu. Cet appel fe faifoit de forte que
nul citoyen n’eût à fe plaindre d’avoir été plus fou-
vent appelle; que les autres, & que la république
eut un. plus grand nombre de défenfeurs difeiplinés
& endurcis aux fatigues de la guerre. Touts ceux
de qui les noms àvoifenf été prononcés étoient
iiüfcriis fur; un .mouÿeaiï; rôle , Si. obligés de, mar-
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cher, s’ils ne donnoient à l’inflant une caufe légitime.
Le général annonçoit enfuite le jour du déparr ,
en accordant toutefois à ceux.qui dévoient le fui-
vre., un court délai pour mertre ordre à leurs affaires
domeftiqués. Il étoit fixé au moins à fept
jours , par une loi à laquelle 6n ne dérogeoit que
dans les circonftances qui exigeoient une extrême
célérité.
Lorfque l’armée partoit pour une expédition ,
elle ofFroit des voeux aux Dieux , faifoit des libations
en leur honneur , & chantoit le pean ou
chant de guerre. ( Thucyd. /. V I , p. 434 j .
Elle avoit à fa fuite des médecins, des vivandiers
, des marchands & des valets ou efeiaves.
( Ælidn. p.‘ 2 ). ' ■
Les bagages marchoient fous efeorte & fous la
conduite d’un chef. On les plaçoit, à la guerre ,
quand on marchoit vers l’ennemi, à la tête ; dans
les retraites , fur un des flancs, quand on craignoit
pour l’autre ; dans la phalange , quand on craignoir
par-tout. (Ibid. ).
Lacédémoniens.
Le roi de Sparte avoit droit d’établir à fa volonté
l’état de la guerre dans le pays ennemi ; f i un Spartiate
téntoit de l’en empêcher, il fe rendoït coupable
d'un crime qui demandoit l’expiation. ( He-
rodot. I. V I \>c. 36 ).
Lorfque la guerre étoit réfolue , les'Ephores fai-
foie nt proclamer par des hérauts 1 âge de ceux qui
dévoient férvir dans la cavalerie , dans l’infanterie
& dans le corps d£s a rn fa ri s , fuivant l’armée; un
camp. Lacédémonien renfermoit tout ce dont on
fait ufage dans les villes. ( Xenoph. de Lacedem. v.
683. E. ). K '
Il étoit ordonné de préparer autant de charriots
& de bêtes de charge qu’il étoit nécefîaire pour le
tranfport des outils & uftenfiles dont les troupes
avoient befoin.
L ’armée ne fortoit pas de Sparte avant la pleine
lune. Athènes ayant: demandé le" fecours de Lacédémone
après la prife.cl’Erétrie par les Perlés ;
cette république l’accorcja, mais ne promit d’étre
en campagne qu’après la pleine lune, parce que ,
dit Hérodote-, elle ne vouloir pas violer la loi.
( A v. J .C .a So. L. V I , c .i c 6 ).
Ayant de fortir de la ville , le roi facrifioit â Jupiter
conducteur, oc aux autres Dieux , amarit.de
viéflmes qu’il le vouloir. Le dos Si les peaux de
toutes les' Viérimes lui appartenoient. Si lesaufpices
étoient favorables , le pyriphore, prenant le feu
fur l’autel, marchoit à la tête de 1 armée juf'qu’aux
frontières. L à , le roi facrifioit encore à Jupiter &
à Minerve. Lorfqueles Dieux étoient favorables j
l’armée pafloït les frontières , précédée par îé feu
pris de celui des facrifices , qui ne s’éieignoit jamais.
Des viéîimes de toute efpècc marchoient à la
fuite. Les Sacrifices fe faifoient ton jours au crépuf-
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