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Nous ob fer ver o iis cependant, que d'abord il n’y
en a eu qu’un* trés petit nombre , parce que les hôpitaux
de charité étoient obligés de recevoir les
troupes de fa majeftê, qui alors n’étoient pas confi-
ëérables.
A r t i c l e V.
Situation des hôpitaux militaires.
S e c t i o n p r e m i è r e .
La fituation des hôpitaux militaires eft très arbitraire
, quoiqu’elle devroit être déterminée d’après
les principes connus de falubrité qui , dans cette
circonftance, devroient être plus.fcrupuleufement
obfervés que dans toutes les autres , & malgré que
l’on foit d’accord que les hôpitaux devroient être
placés ifolément au nord des villes , prés des rivières
, pour établir des courants d’eaux pour le
befoin des hôpitaux, mais éloignés des marais &
des immondices , afin d éviter l’infeéfion des courra
nts d’air.
On remarque affez conftamment, au contraire ,
qu’ils font fitués, finon dans l’enceinte des villes ,
du moins dans des quartiers très refferrês , qui en
même temps qu’ils niiifent à fe falubrité dé ces fortes
d’établiffements , en éprouvent de fâcheufes influences.
Ces inconvénients, qui feront bien mieux fentis
dans la fuite, n’exifteroient probablement pas fi des
officiers de fanté inftruits, étoient cenfultés lorf-
qu’on fe propofe de confiruire des hôpitaux.
Enfin , ceux des hôpitaux qui ne jouiffent pas des
avantages ci-deffiis indiqués, il convient d’y fup-
pléer par des procédés relatifs à chacun des obiers
d’infelubrité dont nous avons fait mention.
A r t i c l e VI .
Exposition des hôpitaux militaires.
S e c t i o n p r e m i è r e »
Il en eft de l’expofition générale des hôpitaux y
comme de leur fituation ; de forte que rien n’eft
plus arbitraire , malgré qu’elle devroit être relative
à l’enfemble du bâtiment & à la difpofition des infirmeries
, dont le plus grand diamètre devroit ré-
pondre au courant du nord au fud ou du nord-eft
au fud-oueft, afin de rendre ce local plus fain, lorsque
fur-tout ces courants ne feront point chargés
d’émanations malfaisantes qu’ils pourroient emprunter
des marécages & des immondices qui fe ;
trouveroienf dans- leur dire&ion. D ’ailleurs la- 1
douce & agréable influence du foîeil fur Fune &
l’autre face des infirmeries ajouterait à leur perfection
, en ce qu’étant ainfi difpofés au levant & au ;
couchant, elles auroient ladireéïion indiquée par
le père de la médecine, comme étant la plus gaie &
la meilleure. La preuve de cet expofé fe tire de
F obfervation fui vanter
H O P
Ayant habité pendant trois ans le quartier Coef-
im de la ville de Metz, nous avons remarqué que
je pavillon des officiers , qui reçoit par le côté de
la cour le foleil levant jufqu’au midi, & le corps de
caferne, qui reçoit du même côté le foleil, depuis
le matin jufqu’ à trois à quatre heures de l’après-
midi , font plus fecs , plus blancs & plus frais qUe
les deux corps-de-logis oppofés ,*fur-tout celui de la
caferne qui eft noirâtre , humide, mouffeux &
trifie. D ailleurs, ces deux corps-de-logis nous ont
donne plus de malades que les deux autres, &. les
genres de maladies ont toujours été , toutes chofes-
égalés d’ailleurs, plus graves & plus longues.
De cet expofé, on ne peut révoquer en doute ;
que l’expofition du local quç nous habitons , influe
beaucoup fur nos fantés, & qu’il n eft par confisquent
pas indifférent de lui donner celle que nous
avons défignée. -,
Ceux des hôpitaux qui ne jouiffent pas de ces
avantages, foit parce qu’ils font trop refferrês ou
dominés par les batiments qui les environnent, ou
parce que leur forme & leur diftribution n’y font
pas favorables, il convient de s’occuper des
moyens qui peuvent y fuppléer.
A r t i c l e V I I .
ConJlruËion des hôpitaux militaires1’
S e c t i o n p r e m i è r e .
La plupart des hôpitaux ayant été formés de mations
particulières , & fouvent diftribués d’après
l’avis des perfonnes qui n’étoienr pas affez inftruites
des principes de falubrité pour rendre ces établiflè-
ments aufli avantageux qu’ils en étoient fufeep-
tibles , il n’eft pas furprenant qu’un objet autant
important pour les officiers de fanté , qu’intéreffanr
à la fociété, ait pu être manqué.. C ’èft fans doute-
aux mêmes raifons qu’on peut rapporter la caiife:
des inconvéniens qu’on obferve dans 1 e&hopitaux:
nouvel'lément conftruits.
Nous efpérons que les travaux' qu’ont déjà faits,
plufieurs hommes illuftres, entr’autres- M. Maret Q
fur cet important objet, réunis aux réflexions' que
nous ferons à même de faire dans le cours de cet
ouvrager pourront enfin déterminer le gouvernement
à adopter une forme de conftruftion & de
diftribution d’hôpitaux , d’après laquelle iis devroient
être touts conftruits. Il conviendrait qu’il.en
fut de même pour les: hôpitaux de charité.
A r t i c l e V I I I .
DifpofitiQn externe des hôpitaux militaires.
S e c t i o n p r e m i è r e ,
• La difpofition externe dès hôpitaux militaires,
I n’a rien de ré g u lie r fo it par rapport à fe forme ÿ
H O P
foit par rapport à fes ornements , décorations, &c."
Cependant, nous repréfenterons que la forme des
hôpitaux devroit être nue , afin defevorifer la bonne
influence des courants d’air dont nous avons déjà jj
parlé. Quant aux ornements, comme ils font de
pur agrément, de fefte & de dépenfe , nous pen-
fons qu’il conviendroitde les fupprimer en faveur
de la diftribution interne.
A r t i c l e I X .
Diftribution interne des hôpitaux militaires.
S e c t i o n p r e m i è r e .
La diftribution interne des hôpitaux militaires ,
n eft pas moins irrégulière que leur forme, quoique
pour la falubrité, la facilité du fervice, l’aifance
des officiers de fanté & celle des autres perfonnes
logeant à Yhopital , elle devroit être conforme à
ce que nous en dirons dans le chapitre fuivant.
C H A P I T R E I I .
De la conflruttion 6* dijlribution particulière que devroient
avoir les hôpitaux militaires.
A r t i c l e p r e m i e r .
Forme externe de conjlruElion que devroient avoir les
hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les hôpitaux militaires , fitués , difpofés & conftruits
d’après les principes que nous avons ci-de-,
vaut propofés , devroient avoir une forme de conf-
truâion externe , qui repréfenteroit un carré
allongé -, dont l’étendue ferait proportionnée à j
l’ordre des hôpitaux ci-devant indiqués ; de forte '
que l’on y remarqueroit deux faces , qui, à raifon
de leur expofition au nord & fud , ou au n®rd-eft &
fud-oueft , en prendroient le nom.
Les côtés de ce carré ayant une expofition op-
pofée à celle des faces , le nommeront droits &
gauches.
La face du nord au nord-eft de cet hôpital devroit
préfenter au rez-de-chauffèe trois grandes
portes cochères qui répondroient au centre des
trois cours, dont nous parlerons , tant pour la
defferte de l-hopital 9 que pour le renouvellement
de l’air.
Dans 1 intervalle de ces trois portes , & dans le
milieu des veftibules de ce rez-de-.chauffée , fe
trouveront trois fenêtres de vingt pieds de haut,
qui feront la hauteur des veftibules , fur dix de
large.
Entre ces trois grandes fenêtres, il s’y en trouvera
plufieurs autres plus petites qui auront treize
pieds de haut fur cinq de large : elles commenceront
au niveau des planchers Supérieurs, & finiront
a iept pieds des planchers inférieurs ; leur nombre
fera proportionne à l’étendue de la face du bâti-
H ° P 43
ment, & elles feront deftinées à éclairer les falles,
& à renouveller l’atmofphère.
Les premier, fécond & troifiéme étages , ne
différeront du rez-de-chauffée, que parle manque
des trois portes dont nous avons parlé, en place
defquelles fe trouvera un nombre de fenêtres proportionné
& relatif, &c. &c.
Notre intention étant de faire coucher, autant
que faire fe pourra, les malades feuls, & diminuer
par-là leur entaffement , nous avons cru devoir
multiplier les étages de notre hôpital, afin de pouvoir
y fubvenir, & cela fans donner plus d’élévation
au bâtiment.
Nous obferverons que l’étage qui formera les
greniers , ainfi que les fenêtres qui y répondront ,
auront beaucoup moins de diamètre que ceux des
étages inférieurs , & qu’enfin nous pratiquerons
fous les infirmeries des rez de-chauffées, des caves
voûtées , tant pour les rendre plus faines, que
pour fervir au befoin.
La face du fud ou fud-oueft de cet hôpital, ne
différeroit de la précédente, que par le manque
des trois portes dont nous avons parlé.
L’aîle gauche de ce bâtiment, préfenteroit un
nombre de fenêtres proportionné à fon étendue.
Quant à l’aîle droite, & à la partie des faces
nord & fud, qui fe trouvent iiiterpofées entre cette
aile & ie corps-de-logis qui lui répond , le nombre
& l’étendue des fenêtres feront en raifon des logements
deftinés aux différens individus qui devroient
loger à Yhopital.
Nous repréfenterons que les fenêtres des falles
du rez de-chauffée , & une partie de celles de l’aîLe
droite, devroient être défendues au dehors par
des grillages en fil de fer , pour prévenir l’évafioti
des foldats malades , & pour empêcher que l’on ne
leur tranfmette des aliments du dehors.
Ces grillages devroient être difpofés de manière
à pouvoir s’enlever au befoin.
Nous obferverons aufli que l’on remarquera au
pourtour interne & externe de cet hôpital9 des fou-
piraux pour éclairer les caves voûtées : ils feront
placés à la hauteur du fol ; l’entrée en fera défendue
par des barreaux de fer , & un volet motivant.
Les caves voûtées qui répondent aux foupi -
raux dont nous parlons, ferviroi-nt, en cas de
fiège, de cafemates pour y mettre les malades; &
en cas de foule, elles pourront fervir pour y placer
les cuifines , & y loger différentes perfonnes. L’en-
j trée du côté externe, doit en être défendue par des
barreaux de fer, & par un grillage .. tandis que
l’orifice qui répond au corridor , doit fe fermer
exaâementpar un volet vitré.
A r t i c l e II.
Forme interne de conjlrutfion que devroient avoir les
hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
L’intérieur de cet hôpital, contenant deux corps
F i j