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bien il elt important & indifpenfable ,en fortftanf
des armées de bataille, de faire marcher les bataillons
fur des lignes droites proportionnées aux
différents rapports de l’enfemble , de les développer
& de les aligner fuivant les principes & les
règles fondamentales ; je vais terminer cet expofé
par un exemple frappant arrivé fous mes yeux dans
in corps d'armée conftdérable, qui confirme la necelïitè
des principes. , . , D tr„
Suivant la difpofttiori générale du rot de Pruffe
donnée à un corps d'armée pour manoeuvrer, ce
corps s'étoit formé en quatre colonnes d .infan terie
& en deux colonnes.de cavalerie, qui dévoient*
fe déployer fur le prolongement de la ligne droite
C E > ;(j% .4 5 4 )> f“ r cieux 1!gnes > contre la poitt'ton
ennemie fuppofée A B. ■ , •
Malgré un brouillard fort epats qutl y eut ce
tour-là’.le s colonnes d’infanterie etoteht d abord
toutes les quatre à hauteur égale ,'fo.t que le brou. 1-
lard empêchât le généra , commandant la fécondé
colonne de la droite , d apperçevoir 1 enfemble &
le rapport néceffaire des: colonnes entre elles , relativement
au front général de larmee , fonquece
général eût négligé de reconnot.re de temps en
temps la pofition & l’alignement des tetes des colonnes
Z & W , voifines de la Tienne , ou qu .1 en
. W n i t 1 ? rapport aBuel & celui ou elle au-
roit dû êtré avec les colonnes voifines ; fott enfin
W i l n’entendît rien du tout a la chofe ; avant que
le fignal pour le déployement general de larmee
fût donné, ce général fi. prendre a fa colonne le
faux alignement du front he confeqttemment
ce“ . deSla profondeur k i c k , fu.vam les filions
des terres labourées, & dans la d ire éhon P Y ,
fins s’occuper du rapport où ce mouvement met-
toit fa colonne avec les autres. àkiiSSI
11 falloit encore marcher en avant pendant quel-
nues minutes; or, la fauffe pofit.on de f“ ° nde
” e pouvoit que l’éloigner trop de la colonne 2\
conféquemment elle devoir trop fe rapprocher de
celle W : à la fin le général s’en apperçut, fit faire
i l l droite à toutes les divifions de fa colonne pour
la rapprocher davantage de celle de fa dr° IteJ “ ‘ !
viron ptfqti’en cependant le rapport de cette ,
fécondé colonne, au lieu dette rétabli, nen de-
T Lelfignaïpô"rêic ’‘déployement général de l’armée
fe donne; il devoir etre execute fuivant la
cinquième manière ; les quatrièmes divifions des pre-.
miers bataillons, & les premières d.vtfions deS fe- ■
conds bataillons réunis, devoten. faire les tetes du .
déployement des quatre colonnes; les divifions de
la fécondé colonne de l’armee ne pouvant que fe
déployer fuivant leur faux alignement ^ perpendiculairement
à la profondeur A i, les deux
lignes de cette partie de l’armee prirent les portions
irrégulières P Y & R S ; alors le centre de
l’armée fe divifa & préfenta le flanc des deux lignes
P & R à l’ennemi; , „
brouillard tombe pendant que les colonnes L
TEH
& "\V fe rapprochent de la fécondé colonne ; alors
lé général qui la commandoit reconnut fa faute
trop vifible ; Ôc eAimant que fa colonne étoit trop
en avant, il décida d’en reculer Varie droite P ;
cependant il n’en changea point l’alignement, mais
continua de reculer toute la ligne P Y ; dont le rapport
avec les colonnes voifines étoit auffi irrégu-
ier qu’auparavant ; enfuite il dirigea fa fécondé
ligne parallèlement à la première , de forte que *,a
i première ligrie occupoit la place où étoit la fécondé
ligne » & celle-ci prit la pofition T U .
Cependant les autres parties continuoient de
marcher en bataille ; par ce mouvement , la fe-.
conde colonne fe trouva derrière l’aile gauche de
la première colonne de la droite de l’armée; enfin
l’armée ayant fait halte un officier général, des
amis de celui qui commandoit la fécondé colonne ,
en plaça l’aile droite dansTalignement P / ou D e ,
& auffitôf fon aile gauche en prit le prolongement,
par ce moyen , lé front de cette colonne fe trouva
encore aligné à temps fur la ligne droite déterminée
de l’armée , avant que le roi parût pour en
aligner lui-même le front général.
Ces détails & ceux que nous avons en cl autres
-ouvrages fur la tactique, biffent encore beaucoup
à délirer. Us contiennent un excellent fond de
théorie, qu’on peut cependant enrichir par la fpe-
.culation ; mais il n’y a que l’expérience 8c la pratique
longtemps continuée , qui puiffe donner à la
théorie toute la perfection- dont elle eft fufceptible.
Cette expérience ne peut s’acquérir que par des
exercices en corps d’armée & par des camps de
paix faits touts les ans. Il faut efpérer qu’on ouvrira
enfin les yeux à cet égard , 8c qu’on fe rendra quelque
jour à cette vérité évidente, que fans camps
de paix & fans grandes manoeuvres , la France
n’aura jamais ni d’excellentes troupes, ni de bons
généraux.
T A L LEV A ou T a l l e n a . Voyez P a v e s a d e .
TALUS. Inclinaifon d’un revêtement de mai
connerie ou de gafonnage, telle qu’il forme un
angle obtus avec le plan de l’horifon. .
TARGE. Grand bouclier dont les François fai*;
foient ufage avant l’invention des armes à feu.
TARDVENUS. Voyez A v a n t u r ie r s .
TASSETTES. Partie de l’armure qui . couvre les
cuifles.
TEMPS. Mouvement pour paffer l’arme d une
pofition à l’autre ; dans le maniement des armes,,
chaque commandement eft exécuté en un ou plu-
, fieurs temps.
TENAILLE. Voyez F o r t if ic a t io n , tom. I I
part. / , rnm 366 , 8c l’article OUVRAGE. ; • - ,
TENTE. VoyezC anonnière..Les tentes de la
cavalerie ont chacune dix-huit pieds de long , lavoir
, neuf en quarré pour le corps de la tente,
quatre pieds & demi pour le cul-de-lampe (• ou
partie poftérieure arrondie ) , & autant pour
l’entrée. Elles logent chacune fix ou huit ItM M fr
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( Inflruît, cstïc. le ferv. de camp, pour la cavalerie &
•les dragons. 1755 6»<j6).
Les tentes de l’infanterie doivent être d’une
bon ne toile , ayant chacune cinq pieds huit pouces
de hauteur ; par le bas fur le devant, fix pieds fix
pouces d’une encognure à l’autre , pour que la
porte puiffe croifer de fix pouces. Chaque côté a
fix pieds de longueur , non compris le cul-de-
lampe, qui a dix pieds fix pouces de tour par le
bas , de manière que la profondeur depuis la’
fourche de l’entrée jufqu’au fond du cul-de-lampe ,
eft de dix pieds quatre pouces. ( Voye^-tn le plan
dans les planches de l’article C a s t r a m é t a t io n ).
Elles contiennent chacune huit hommes. ( Ordon.
dii 1 7 févr. 1 7 5 3 , concern. le fervice de Cinf en
campagne
tentes des officiers fubalrernes font des ca-
nonières plus grandes que celles des foldats. Celles
des officiers fupérieurs font un pavillon quarré de
cinq, fix ou huit pieds, fait de coutil, quia un
toit élevé de fept ou huit pieds, 8c quatre courtines
qu’on nomme murai!les. Ce pavillon eft recouvert
par un fécond toit de toile forte qui le dé-
paffe de cinq ou fix pieds , & fe termine en cul-
de-lampé à fa partie poftérieure. On met auffi quelquefois
des murailles à ce fécond toit, 8c on le
nomme tnarquife. Il eft tendu paf des cordages attachés
à des piquets plantés en terre , ainfi que le
toit du pavillon. Les murailles font auffi fixées à
des piquets par des cordes ; la pluie paffe facilement
à travers de la toile 8c du coutil dont les
tentes font faites , 8c tombe à l’intérieur en gourtes
très fines ; ce qu’on appelle tamifer. La marquife
empêche cet effet, excepté dans les très grandes
pluies; déplus, elle diminue la chaleur, qui eft
fouvenr très forte fous les fimples canonières.
THAULACHE. Arme des anciens François ,
dont les unes éroie$t offenfives en forme de hallebarde
ou d’épieu; les autres du nombre des armes
dèfenfives ; c’étoient des efpèces de rondelles ou
petits boucliers. (Z>. J. ).
TOLPACHES ou T a l p a c h e s . Soldats de l’infanterie
hongroife , qui font armés d’un fufil, d’un
piftolet Sc d’un fabre. ( D.J.') .
TRABANS. Ce mot, en langue allemande ,
fignifie gardes. On appelle ainfi , dans les régiments
Suiffes,des foldats armés d’une grande hallebarde
ou pert.uifane différente de celle des fergents, 8c
dont la fonélion eft d’accompagner le capitaine
dans toutes les aélions de la guerre 8c de veiller à
fa défenfe. Les trabatis font exempts de faélions ,
8c ils ont une paye plus forte que celle des autres
foldats de la compagnie. Ils ont la livrée du roi
dans le régiment des Gardes Suiffes ; 8c .dans les
autres régiments, ils portent celle du colonel, de
même que les tambours 8c les fifres. ( Q. )
TRAINEUR. Soldât qui, ne pouvant, par maladie
ou par foibleffe, fuivre fa troupe dans, une
marche, refteen arriére, 8c la rejoint quand il le
peur. L’arrière-garde recueille les traîneurs 8c les
Art militaire. Tome III.
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fait rejoindre s’il leur eft poftible. On fait monter
fur des charriots ceux qui ne peuvent plus marcher
; il arrive quelquefois en campagne que les
payfans du pays ennemi tuent des traîneurs.
TRANCHEE. Chemin creufé en terre pour approcher
d’une place affiégée à couvert de fon feu.
Voye1 P la c e s . ( attaque des )
TRAVERSE. Parapet de terre, de maçonnerie
ou de fafeinage , conftruit dans une pièce de fortification
pour couvrir les parties qui feroient, fans
cette précaution , vues 8c enfilées par le teu de
l’ennemi. On emploie fur-tout les traverfes dans les
chemins couverts.
TRÉSOR. Le tréfor qui fuit l’armée doit être
proportionné 'a la confommation d’argent qui fe
doit faire. Si l’on doit entreprendre des fièges, il
doit être plus confidéraBle , parce qu’il s’en con-
fomme beaucoup pour les travaux, ppur'Eartille.-»
rie 8c pour les dépenfes extraordinaires.
Si on ne fait qu’une guerre de campagne, on le
doit proportionner à la quantité qu’il en faut pour
payer par mois l’état général, la foide des troupes,
8c fournir à ce qu’on appelle parties inopinées &
dépenfes extraordinaires-.
L’artillerie, comme nous l’avons' d 't , a fon tré-
forier particulier , 8c le tréfor de l’armée ne -lui
fournit de l’argent qu’en cas de dépenfè imprévue
8c abfolument néceffaire à faire fans retardement,
auquel cas ce tréforier donne quittance , 8c ces
fommes lui font précomptées par le miniftre fur le
traité.
Le tréfor eft toujours gardé , tant dans les camps
que dans les marches , par un détachement de la
garde du général, 8c quelquefois par une <*arde
particulière; fort rang , dans les marches , eu à la
tête des gros bagages, avant celui du général , le
plus à la commodité de fa garde , parce que le-tré-
forier a continuellement affaire au général 8c à l’intendant.
Lorfque les armées font bien payées , le tréforier
, au commencement du mois, donne aux majors
un bon , à-compte de dix jours , fur le pied de
la dernière revue , 8c à la fin du mois il fait , avec
chaque major, le décompte de fa troupe. ( Feu-
quicres | .
TRÉSORIER. Officier créé par le roi pour être
commis à la garde 8c diftribution des fonds affe&és
aux dépenfes militaires. Il y a des trèforiers de
l’extraordinaire des guerres pour le payement des
troupes, des vivres, des fourrages ; 8çides trèforiers
de l’artillerie, des fortifications, de la maifon du
roi , Sic. Voye^ dans les ordonnancés leurs fonctions
8c prérogatives.
TREVE. Convention de fufpendre les aéles
d’hoftilité pour un temps.
TRIOMPHE. Voye^ R é c om p en s e s .
TROMPETTE. Cavalier qui fonne de cet inf-
trument dans les régiments de cavalerie. Voyeç
I n s t r u m e n t s .
A a a a a