
piiles dans les interval es de la phalange, homme
par homme, c’efl à-dire, par files, comme dans
la parembole.
Hypotaxe ( viréT»hs ) , la ^ofition des pfiles fur
les ailes de la phalange , de forte qu’ils formoient
avec elle de part & d’autre , un angle rentrant ou
une ligne pliée, & que tout le front rêffemblbit à
une double porte.
Convergions,N
I Lorfqu’on vouloir exercer les fyntagmes à la
converfion , on faifoit ferrer les files .fur celles de
la droite qui ne bougeoir, en leur faifant faire à
droite, marcher {fur la droite , s faire face par un
à gauche, ferrer les rangs, & faire enfuite un
quart de converfion adroite.-
On remettoit le fyntagme dans fa première po-
fition , en lui commandant un demi-tour à gauche
comme il l’avoit fait à droite, & le ramenant fur
le terrein qu’il occupoit avant fon premier quart de
converfion ; enfuite les chefs de file ne bougeant ,
les autres rangs marchoient en avant, pré noient
leurs diftances, 8c faifoient demi-tour à gauche ;
alors la file de .la droite ne bougeant, les autres
files faifoient à gauche, marchoient en avant, reprenaient
leurs places , & chacun avoit celle qu’il
a voi t quittée. ( Ælian. p. 41 ).
On faifoit faire enfuite le même mouvement par
la gauche il en étoit ainfi des périfpafmes pu
demi converfions , 8c. expérifpafmes ou trois quarts
de converfion. , > ? ,. - , >
On exerçoit auflî toute la phalange, à ferrer les
rangs, puis à- fe-: remettre. ; dans touts ces_ mouve:
Hî-nts., la phalange tenoit les piques hautes ,.<âfin
qu’eiles ne fuffent point un embarras .pour Toplite..
Les .pfiles. étoient exercées aux mêmes évolutions ;
elles fervoient ainfi que- les contre - .matph^s ,
quand l’ennemi paroilTo.it toutà'coup.furla.drdite
ou fur la gauche', ou fe préfe.ntoit.deVam, le front.
( Ælian. p. 42 ). -
De, la marche.
On diflinguoit la marche en avant ou épagogue
dire&e ( ojii* i-xayoy* ) ; la marche fur la droiteiou
fur la gauche, nommée paragogue; ( TrÀpaytoy^Az
foÇiw » h vjwufta) j & éeta dans, l’ordonnance, à au ,
à deux, à trois on à quartfe-fâces , futvant q iie l’on!
craignoit l’ennemi d’un i de deux, de trois ou.de.
quatre côtés.' Ainfi , les marches fe‘.faifoien t- fat
une y deux , trois ou quatre phalanges ; c’eff à-
dire que la phalange complette ou tétraphalangar-
kie marchoit ou enfemble ou/e féparoit en fes
deux diphalang-arkies ou en fes quatre phalangar-
kies, félon lé befoin'pour faire face;à l’ennemi ).
La marche'en avant o u épagogu e di re fie avoit lieu
lorfque lés divifi'ons fe fuivoient; par exemple ,
lorfqu’une xénagie (■ qui étoit une divifion de pfiles?
de {(fixante-quatre files) , ou une tétrarkie.('qui*
étoit une divifion'd’op-lite^. dé quatre files ) , precédo'ît,
& que les autres fuivoient l’une après î’autfé j
f X.ICTC6 T0t.ypt.0t, ) , de forte que les ferre-fales de chaque
divifion précédente étoient contre les chefs de
file de celle.qui la fuivoit. ( Arrian. Suid. Glojfar.
vet. ) . . .
On nommoit auÛi épagogue le mouvement dans
lequel les divifions marchoient fur le flanc avec
une profondeur beaucoup plus grande que le. front,
8c que cefrout n-étoit que de quatre files. Nous
nous arrêterons un moment à ce paffage, qui a
embarraffé touts les traduéleurs ; le texte porte :
éfcit J'e to ruyfitt ÿ'oo tâypss «tto ê'tx.u ùvélav, C eft-adire
j car la tagmea deux files de dix hommes. l\o-
bortel s’attachant fervilement à ce texte corrompu,
fuppo.fe des divifions de,deux files , dont chacune
efl de dix hommes, ce qui eft inintelligible
qu’ÆHen ne.dit ni ne fuppofe nulle part. Théodore
de Theflaîonique dit à-peu-près la même chofe.
M. Bouçhàud- de BufTy* entend que la profondeur
fo’it au moins cinq fois plus grande que le front ,
proportion qui ne peut pas avoir été fuppofée par
Ælien, puifqu’elle eft incompatible avec le fyf-
téme bifarre de ia phalange. •
Toutes ces difficultés s’évanouiffent, en fuppo-
fanr qu’on a pris ici des caraétères numériques po.ur
des lettres. Obfervons d’abord qu’Æiien fixe les
deux termes du nombre des fil,es ou des hommes
du front par lefquelles fe. formoit l’épagogue. di-
| re&e.Un de ces termes étoit la xénagie ou foixante*
quatre files-; l’autre, la tétrarkie o;ii quatre files,
Or , le front de ce tagme ou divifion eft de quatre
hommes,8c chaque file de- feize. On, a dope pu
écrire numériquement dans les premiers ma.nuÇ-:
crus , & les codifies auron
| pris ce $ pour 1J | , comme il y en a dans Ælien
un autre exemple. On aura de même écrit numériquement
l ’autre nombre af -, qui, étant mal forme-,
■ aura pu être pris pour Le paffage reflitué
fera’- d o n c ^ :ro&hyp* **£» .travfyà>v ; .car
l.e ta^me ou la divifion à qùatre files & chacune de
; fe!;ze hommes;-alors le fens devient fim pie 8c très
! Clair..;-Ælien dit que La: marche?par tétrarkies fur le
fia ne. étoit nommée épagogue, ■ ; mais, que la marche
dir.eâe 011 perpendiculaire' au front, foit^ par tétrarkies
, feir par divifions d’un front plus, ; étendu ,
■ éiofinommée épagogue-d ir eÊe ; ceft ce que nous
; appelions majehe en colonne'.: ■ y:
On pppofoit; à ! 'épagogue le coin concave v
Ç x.otàéfifiiMv ) ; il.f'e formoit en'tenant écartées, l’une
i de l ’autre' lés deux ailes antérieures de la1 dip.ha-,
j lange a n ù flpm e , ;&• joignéntjles pofiepeures , de
\ forte que l’ordonnance avoit la forme de l’U ,
• D P . Corne gauche ou.diphalangarkie quia fait
5 1-épagogue direéte; par.fa gauche 8c par kiiiarkiôs ;
; la première-marchant devarlt elles , 8c ;les.autres
'• venant' après un à gauche ,fe; former derrière elle,
i fugeeffivement, dans le de.ffein d attaquer a fon
I ce-ntte -un corps.ennemi, G E<
» B i D L Coin concaVe-, formé par un mouve-,
T A C
ment d'e converfion des deux ailes du corps G E ,
pour attaquer la phalange dire de fur fes angles 8c
fes flancs.
La phalange direde ( ou colonne ) étant dirigée
contre le centre de l’ennemi, celui-ci- féparoit les
deux parties unies de fa phalange ; faifoit porter à
vüide le premier effort delà troupe quil’attaquoit,
8l la prenoit par fes flancs. ( Ælian. p. 44 ),
On oppofoit au* c.Qin concave ( C Q E I , f e '
3^4 ) , la triple phalange», T P H F , dont une divifion
, T P , combattoit une ailé, C Q , du coin ;
une autre divifion , H F , autre .aile, E 1 , 8c la troisième,
PH , fou tenoit le choc du "centre Q Ê.
Ceci prouve que le coin çoncave avoit un centre
èç deux ailes ou coins, 6c non pas feulement deux
ailes.
La paragogue avoit lieu lorfque la phalange entière
marchant par fon flanc dr'oit ou gauche , Tes
files devenoient rangs , .& que les chefs de file
étoient à la droite ou à la gauche de l’ordonnance.
Elle étoit nommée paragogue droite , s’ils étoient à
droite , ÔC paragogue gaitche, s’ils étoient à gauche ;
on la formoit fimple, double, triple ou quadruple ,
félon que l’on craignoit l’ennemi d’un , de deux ,
de trois, ou de quatre côtés. Quand la paragogue
s’exécutoit en même-temps lur, les deux flancs,
chacune des deux cornes, ou ailes marchant d’a bord
obliquement , ( è» Tr^ayi'av.) , formoit un
front double de là profondeur. Dans cette'manoeuvre,
les quatfe mérarkies dont la diphalan-
garkie ( D P» j%*'35 5 ) , étoit compofée , marchoient
obliquement par leur flanc ., après avoir
fait à droite ou à gauche, La première , B P , qui ;
eft .ici celle de la corde droite, commençoit la ;
marche.;oblique fur,.fa gauche ; les mures marchoient
beaucoup moins obliquement. Quand elle
avoir laide à découvert le flanc B b , de la raérarlde
fuivante , celle-ci marchoit plus obliquement fur
fa gauche , 8c ainfi des autres. Quand le flanc
droit, G d , de la dernière,, D G , étpitdécouvert
8c le déboîtement a.chevé ,1a première faifoit halte;
trois autres venoientTe former en colonue derrière,
elle, 8c cette colonne avoir, comme le. dit
Ælien , 1e front double de la profondeur , c’çft-à- '
aire, cent vingt-huit fur foixante-quatre. L ’autre:
corne ou aile exéçutoit en même-temps le même
mouvement par fa gauche.
Il y.a’encore ici un paffage corrompu 8c de lai
même manière que le précédent : il faut le reflituer
par lh même méthode, c’eft-à-dire , trouver la pa rtie
altérée du texte, parce qu’il exprime 8c fuppoie
nec.effairement. On y lit que Tune. & l'autre aile
marchant d’afiord. obliquémenr, faifoient le front
double de la hauteur ; s <5 e* KteytÿîiTw
TTf aiTt/y Trpârfîoùw 7roté/xivxi', to jtitv feiïxoç ttix^kkiov
tvoitiow rS fikïhsç.On. introdùiroit dans ce texte une
faute évidente., en fubflituant, comme le veulent
touts les,, tradufteurs 8c commentateurs , le mot
'ryinXcivtov a hyrxkom ;.un front triple,dé la hauteur
étoit imppffible dans la diphalangarkie. On lit en*
T A C 6 6 y
fuite : â'iMit ftîv s%tt t <> <r}ly.c&,. Tf ii s to ( îk è t i 'i ca r le
f r o n t , a d i x ' & la p r o fo n d eu r t r o i s , ce qui eff contraire
à ce „qui précède, inintelligible, & même
abfurde. La faute eft encore ici dans les nombres ,
8c ce qu’on vient de lire les reftitue aufli naturellement
que néceffairement. Les copiftes auront
pris les caraélères numériques des premiers ma-
nuferits pour des lettres ; au lieu de p**, ils au-
rontlu Hxo>, ; 8c an lieu de %<P ils auront Tu Tpï:7.
Il faut donc reflituer ainfi : p » n 'U t i To <rll.ua, tyfc èfy
to fiïiS-o? ; ,ca r l e f r o n t a c en t v i n g t - h u i t , & la p r o fo
n d e u r fo ix a / it c -q u a t r e .
P h a la n g e a n tiflom e .
La phalange antiflome étoit celle qui avoit deux
flqmes ,pu frqnrs.oppofés* { Æ l i a n . p . . 4 6 ). On
nommoit f i o è i é , le. rang qui fe préfentoit le premier
à l ’ennemi. Dans cette ordonnance , ceux du
milieu; étoient dos;, à dos , 8c, ceux des premiers
rangs extérieurs combattoient, cle forte que le s u n s
é to ie n t é p i j l a t e s l e s a u tr e s fe^re f i l e s . C’etoit','com m.è
il eft dit plus bas , la phalange ordinaire“, dont Tes
huit derniers rangs ayant fait demi-tour ^ droite ,
faifoient face à. 1 arrière. Dans cette pofition, le
quatrième épiftatè, ( f i g . . 344 ) , c’efl-à-dire , le
huitième opiite de-la preniière demi-file , de yen oit
ferre-fflé ; 8c dans la fécondé demi-file qui avoit
fait demi-tour,à droite , les épiflates devenoient
protdflates , les protoflates devenoient épiflates ;
8c celui qui, dans l’ordre ordinaire , étoit le premier
protoflate de cette même demi-file, endeve--
noit le ferre-file..
Cette ordonnance étoft utile contre un ennemi
fupérieur en cavalerie.; on l’empioyoit fin-tout
contre.les barbares ’de l’Ifler , accoutumés à changer
de chevaux.en fautant de l’un fur l ’autre. La
! cavalerie qui attaquoit eetre. ordonnance ayant ia
forme reélangulaiie , étoit’divifé.e , fuivanf le be-
foin., en deux troupes qui avoient le front double
‘de la profondeur, pour attaquer en même temps
les deqxfronts de cette infanterie.
P h a la r jg e amphijlome .
Celle-ci étoit femblable à la précédente quant au
double front , 8c propre comme elle à fotuenir
'l’effort d’une cavalèri’e fupérieure. Elle étoit de
même forme, 8 c admettoit tout ce qui vient d’être
dit de I’amiflqm.êelle en différoir, en ce que
celle' - ci marchoit vers l’ennemi par fes flancs,
ou extrémités , ( î i i t k p a î ) ', 8c larophifteme tranf-
verfalement, ( U.^ueyYt»»). Dans cet Ordre , on fé1
fervoit de longues piques, comme,ce 11 es des Alains-
8c des Sauromatès. La moitié de toutes les files des
oplites faifoit face devant elles , 8c l’autre à l’ar-
ri è r e ,‘.dé fÔrté qüils, étoîént dos à dos. 11.y avoit
deux f iom e s ou fronts : d’une .part, les chefs dé'
files, de l’autre, lésferre-fi les. Elle fe divifoit adïfi'
en deux diphalanges, dont ï’ftnç fèrmoitie flôme ou
1 ' Ppppij'