
têm e c om p le t d e c e tte fo rm a tio n . ( Xenoph. L IV,
p. ila .£ . ) !
Les.hommes ayant été choifis,oo les difpofoit :
en files, que l’on réuniffoit en nombre fyméiri- i
que , c’eft-à-dtre , proportionnel au tout ( ru i
vùnTrçvftftiTfov ) , & propre aux ufages de la guerre. ;
( Ælian.p. 4 ).
La file ou hôyfis étoit formée d’hommes difpo- ]
fés les uns derrière les -autres, depuis le chef de ,
file jusqu’au dernier ou ferre-file. Les uns l’ont ;
faite de huit, les autres de douze ou de feize , quel- i
ques-uns de dix, & ceux-ci l’ont nommée J.ltumet
©u décurie. Le nombre de feize parut préférable aux
plus habiles tacticiens, parce qu’il convenoit le
mieux à l’étendue de la phalange , fôit qu’on voulût
la doubler pour la mettre fur trente-deux de
profondeur, ou la dédoubler pour la mettre fur
huit. Si l’ordre primitif n’avoit été que fur huit, &
qu’on eût voulu doubler fon front, la phalange ,
dit Arrien, aurait été fans profondeur. ( Arrian.
p. 18.20").
Ces doublements & dédoublements pouvoient
être exécutés fans gêner les p f ile s qui étoient derrière;
les javelots, les frondes & les arcs portant
facilement beaucoup plus loin que la profondeur
de la phalange.
Le chef de file ou locague étoit le plus brave
foldat ; le ferre file étoit nommé ouragne ou dernier.
La file entière 1 S (j%. 344)» étoit nommée
élfos > ou férié, ou bien décante , & par quelques-
uns «nomotie. D ’autres nommoient ènomotie le
quart E de la file , & fon chef énomotarque. Suivant
ceux-ci, deux énotnoties'fà\(Q\znt unedïmoï-
rie D, ou demi-file, qu’on nommoit auffi ip.t A«#«» ,
dont le chef 2, A étoit nommé dimoïrite ou fémi-
lokite. ( Ælïan p. yArrian.p. 20 ).
Arrien obferve ici que Xénophon ne dit point
quelle partie lénomotie étoit de la file; mais que
vraifemblablement il entendoit par ce nom une
partie moindre que la moitié, puifqu’il dit que les
locagues difpôfèrent chacun leur Ao^o? par énomo-
ti.es. Notre taâicien n’a pas remarqué que dans la
Ciropédie le mot xix«s ne fignifie point une file ,
mais le quart d’une divifion de cent hommes , qui
èft nommé ; le xéXtS faifoit partie de la taxe ;
il étoit divifé en décades , celle-ci en pemptades ;
mais cette formation attribuée par l’hifiorien aux
troupes de C y ru s , ne peut être regardée comme
ayant été d’ufage parmi les Grecs. ( lb, p. 5 5 , A .
Ê. D .E . )
Le premier de la file ou le chef de file c P étoit
Bommèprotoflaie , & ce nom étoit commun à touts
ceux P qui occupeient dans la file un rang impair
, c eft-à-dire , 1 ,-3 , 5 , 7 » &c. Le fécond ©u
celui qui étoit derrière le protoftate , étoit nommé
êpijiate, & ce nom étoit commun à touts ceux E
Oui occupoient dans la file un rang pair, comme
2 , 4,, 6., 8 , &c.
Le chef de file devoit être le meilleur foldat,
1 A , enfuite le chef de demi-file ou dimoïnte f
TAC
î A , & après lui le ferre-file , ÿ A ; ainfi la file
étoit compo fée d e protofiates (k. -d épifiates , di.fpo-
fés fuivant leur .bravoure entre le chef de file &
le ferre-file, S E.
La réunion des files l’une à l’autre , en plaçant
l’un à côté de l’autre fur le même -rang les chefs
de file, derrière ceux-ci leurs épifiates , & ainfi de
fuite jufqu’aux ferre-file , étoit nommée fyllokifme.
Le chef P de inféconde file ., oufile paire., -z.S, qui
étoit placé à côté du chef .de la première ou file
impaire 1 S , étoit nommé parafiate. ll.en étoit de
meme du premier épifiate de la fécondé file,.placé
à côté du premier épifiate de la première, & ainfi
des autres protofiates/& épifiates, tant dans la même
file que dans les files fubféquentes. D e cette manière,
tours ceux P qui formoient les files paires,
étoient parafiates de ceux qui formoient les files
impaires. ( Ælian.p. 6 ).
T ont fyllokifme ou fyftême de la totalité des
files-étoit nommé phalange. Le rang des chefs de
file formoit l’étendue. On nommoit ce rang front,
( (diîrûiwdv ) , face, ( vfoseojeov ) , juxta pofition ,
( ) , couplement , ( tf>.yoi ) , fil ou penchant
, ( crifut ) , par allufion au tranchant d’une
! épée ou d’un fabre,, chefs ,protofiates, protolokie ou
i tête des files. ( Arrïan. p. 24 ).
L’efpace depuis les chefs de file jufqu’aux ferre-
files, étoit. nomrné profondeur.
Etre difpofé fuivant l’étendue ou le front en
| ligne direéle dans ralignement des protofiates ou
| dts épifiates s’appelloit coupler,. { Çtuyîh ou Zyyt7v ).
{Id.p. 25 ). '
Etre.dHpofé fuivant la profondeur en ligne di?
reéte dans l’alignement des chefs de file & ferre-
file , s’appelloit pointer, vifer, diriger vers le front,
La phalange fe divifoit, fuivant fa profondeur ,
en deux parties égales , dont l ’nne A , {fig- 346) 9
étoit nommée corne, ou aile droite , ou tête, &
l’autre corne gauche B ; fe point central où le
front étoit ainfi divifé , O , étoit appelle ombilic ,
( oii$uX&ç ) , ou bouche , ( crêpa ) , ou jointure ,
( àpctpés). {Pollen, 1. 1 , c. 22 )•
Les pfiles P S étoient formés derrière la phalange
des oplites , afin qu’ils en fuffent protégés
& qu’ils les fecouruffent en lançant leur*traits par-
deffus eux. On plaçoit quelquefois la cavalerie
derrière les pfiles , quelquefois fur les deux ailes ,
ou bien lorfqu’une des ailes étoit couverte par une
rivière, par un fofle, par la mer , on la portoit à
l’autre aile fur quelque éminence, pour prévenir
l’ennemi & l’empêcher de tourner cette aile. ( Arr
ia n . p . 26 ). .
On proportionna le nombre des hommes dont
la phalange étoit compofée à la facilité de fon doublement
& des autres évolutions. On fit donc
choix , pour cet effet, des nombres divifibles par
deux jufqu’â l’unité , & les plus habiles tàâiciens
preferivirent, pour la phalange des oplites , le
nombre 16384, la moitié de ce nombre-ou 819a
pour celle des ;pfiles , & la .moitié de celie-.ci ©u
4006 pour la cavalerie. La file étant de 16 , on
pouvoit facilement doubler & dédoubler ; il y en
avoit 102-4.
Chaque tagme ou divifion.avoit ilon nom ; deux
files ( ou 33 hommes ) formoient la dilokie , D ,
{fig. 345 ) ; le chef de <ce ragme étoit nommé dilo-
k s t e vceluide trois dilokies porwit le nom A'itexar-
eue\ quatre files (o u 64 hommes) formoient la
tètrmkie* t D , dont le chef fe nommoit rtetroerque.
Deux tétrarkies formoient une taxe T D , ( de
128 Jiommes ) , fous un chef nommé taxiarque ;
la taxe étoit quelquefois de cent hommes, ik le
chef nommé hecatontarque. {Arrian.p., 2B , & Glof-
far. vet. j
Deux taxes.,- le fyntagme , S D -(-de ^ ô .), fous
im fyntagmarque ; quelques-uns nommoient cette
divifion xénagie, & fon chef xènague.
Le fyntagmefbrmoit un quarr:é (.de ,16.par 16 ) ;
il avoit cinq hommes hors de ra^gg, ( jque l’on
nommoit ...s7r;A**To<, féap/ûpos., lavoir, un
porte-en feigne , un ourague ou ferre-file , un trompette
, un hupérète ou porteur & exécuteur d'ordres ,
un héraut. I is fo ntdéfignés par.des points derrière
chaque fyntagme , dans les fig, 345 & 346. ( Ar-
rian. ibid. & Gloffar. met. )
Deux fyntagmes formoient iine pentacofiarkie.,
P D , ( de 512 j , fous.un chef nommé .pentacojîar-
que.D
eux pentacojiarkies , une ki Ha ride ,K- D , ( de
1024 ) , fous un kiliarque.
Deux kiliark’us une mérarkie , M D ,, ( de
2048 ) , fous un mérarque, ou , félon quelques-
uns, une téléuirkielousxvn tileiarke^ .d’autres nom-
moient cetre divifion «Aoÿ. ( Arrian.ibid. )
Deux téléiarkies ©u mérarkies formoient une
phalangarkie, F D , de 4096 , dont le chef étoit
nommé p h alangar que j-on appelloir auffi cette divifion
firatégie, (k le chef firatigue.
Deux phalangarkies formoient une diphalan-
garkie , D D , de 8192 , que quelques-uns nom-
moient psços, c’eft-^à-dire , divifion , ou xégas , qui
fignifie corne.
Deux diphalangarkies , une tétraphalangarkie ,
{ fis -y 46, T R ) , ou phalange complette de 16,384
hommes. Il y avoit , dans cette phalange , deux
cornes ou diphalangarkies , quatre phalangarques ,
huit mérarques , feize kiliarques, trente-deux penta-
cofîarques , foixante - quatre fyntagmarques , cent
vingt-huit taxiarque s y deux cents cinquante-fix.re-
trarques , cinq cents douze dilokites , c’ eft-à-dire ,
mille vingt chefs formant un premier rang, &
mille vingt-quatre chefs de files.
Place des officiers.
Le plus vaillant des phalangargues ( 1 ƒ ) étoit
à l’aile droite de la première diphalangarkie ou
corne droite-; le fécond en valeur {2. f j à l’aile
gauche de la fécondé ; le troifième .( 3 f ) jà .la
droite /du premier rang de la fécondé '-diphalan-
garkie , près de l’ intervale du centre ; le quarr.fc'mî
( 4 f ) à la-gauche du premier rang de la prem.ière
diphalangarkie., & près -du même intervalle.
Le plus brave des mé turques { 1 m ) fe plaçoit à
la gauche de la ptemiète phalangarkie ; le fécond
( 2 m ) .à la droite-.de h fécondé ; le troifième ( 3 m )
à la gauche de la troifième le quatrième ( 4 m )
à là droite de la quatrième.. Arrien & .Ælien 11e
parlent poinfdes quatre autres ; il efi vraifemblable
qu’ils étoient placés dans le même ordre à côté des
phalangarques.
Les .locague s ou .chefs de files fe plaçoient de
même dans les tétrarkies’, celui de la première file
étoit Le plus brave , enfuite celui de la quatrième,
puis 'celul.de la troifième & celui de la fécondé.
Les tétrarques obfervoiènt le même ordre dans
le fyntagme. Le plus brave étoit fur la droite de
la première-tîtrarkie; le fuivant fur la gauche de
la quatrième ;.ie troifièmefur la droite de la troi-
fième ; le quatrième fur la gauche de la fécondé.
La même difpofition étoit ûbfervée dans les au-
tres-tlivifions. {-Voyeifig. 345 346. Les kiliarques.
foardèfignés par 1 k , a..k, &c. Le peu d’étendue
de ces planches n’a pas .permis d’exprimer
les autres chefs autrement que par des points ).
Difiances des rangs-& des files.
Il y avoit trois efpèces de difiances. Dans l’une,
le foldat occupoit 4 coudées , où 5 pieds .8 pouces
4 lignes,,.c’efi-à-dire , étoit formé à rangs & files
ouvertes..( OEliarup. 18 ).
Dans la fécondé , qui étoit à rangs '& files ferrées,
il occupoit deux coudées , ou 2 pieds 10
pouces 2 iignes.
Dans la troifième , à rangs très ferrés, une coudée
, ou un pied cinq pouces une ligne.
La fécondé difiance fe prenoit en ferrant les
rangs & les files de manière à pouvoir faire demi-
tour a droite ; on la nommoir ferrement ou Truxvanç;
la troifième, en ferrant de forte que le foldat ne
peut faire ni à droite ni à gauche , c’efi ce qu’on
nommoit fynafpme, Ç’efi-à dire , union des boucliers
; on l’empïoyoû pour foutenir le choc , & la
fécondé difpofition fervoit pour la charge. ( Id,
p. i 9 ).
La phalange à files ouvertes occupoit donc de
front.4096 coudées, ou 10 fiades & 96 coudées ,
ou 970 roifes 3 pieds 4 pouces , dans l’ordre de
charger la moitié de cette étendue , ou 485 toifes
un pied 8 pouces ; Si dans le fynafpime 242 toifes
3 pieds 8 pouces.
Les chefs de file ou locagues dévoient être les
plus grands,, les plus forts, les plus braves, les
mieux exercés ; le rang qu’ils formoient étoit
comme le lien de la phalange .; on le .comparoit
au tranchant de J’épée , qui, étant bien trempé &
aidéipar le poids ,du refi« du fe r , divifé facilement