
4 6 H O P
avons parlé , il devroit y en avoir plufieurs autres
q u i, partant de celui-ci, fe dillribueroienc dans les
différentes parties de ce bâtiment, pour fervir au
befoin , &c. &c. Nous obferverons, d’après M. Muret
, que les autels pour le facrifice de la meffe, de-
vroient être portatifs, afin de pouvoir dire la meffe
dans telles ou telles falles.
Il cônviendroit aulli, qu’a portée de cet hôpital,
il y ait un terrein fuffifant pour y établir une petite
buanderie, un bûcher, des jardins, dont les uns
feroient affeâés au directeur, aux médecins & chirurgiens
, & les autres aux apothicaires, pour y établir
les plantes néceffaires à un «ours de botanique.
Il faudrait auflï y ménager un emplacement
néceffaire à la conflruâion d'un amphithéâtre, avec
fes dépendances : retendue du tout, devroit etre
proportionnée à l’ordre des hôpitaux.
Obfervation.
Ceux des hôpitaux qui ne feroient pas fufcep-
tibles de cette forme de conftruétion & de diftribu-
tion , ou du moins qui ne pourraient en approcher,
& qui d’ailleurs ne feroient favorifés par aucun des
moyens de falubrité dont nous avons parlé, il con-
viendroit de les fupprimer ,japrès toutefois en avoir
conftruit d’après le plan ci-deffus tracé , & les principes
de falubrité. Cette dépenfe , qui fembleroit
d’abord énorme , feroit bien compenfée par la con-
fervation des citoyens , & ce feroit bien le cas de
dire que rien n’eft trop cher. D ailleurs , ce ferait
un vrai moyen de vaincre la répugnance de 1 indigent
d’encourager le guerrier généreux, & d afin-
rer le fuccès des officiers de fanté : oui, je le répète
, affurer leur fuccès, attendu que cette feule
caüfe leur a fouvent enlevé des malades qtt ils au-
roient probablementTauvés dans des hofpices plus
falubres ; & voilà pourquoi, fans doute, les operations
de taille, d’hernie, de trépan, &c. font généralement
infruflueufes à l’Hôtel Dieu de Paris .tandis
qu’au contraire elles font ordinairement heu-
reufesà Y hôpital de la Charité de la même ville.
D ’bù vient cette fi grande différence , fi ce n e f t ,
malgré les objeaions qu’on pourrait faire, deil m-
falubrité des infirmeries de l’Hotel-Dieu . Cette
même caufe y rend les ulcères des jambes très difficiles
à guérir, favorife les progrès des maladies
putrides & malignes, & principalement ceux du
icorbut. Enfin , c’eft à la différence de falubrité des
hôpitaux, qu’il faut attribuer tome chofe égalé
j.- in ...« le« fuccès différens des officiers de lante.
C H A P I T R E I I I -
r>£ la falubrité des hôpitaux , de leur clarté , de leur
température , de leur propreté, & du renouvellent
de l’air.
A r t i c l e p r e m i e r .
D« la falubrité des hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
La falubrité te s hôpitaux neconfifte pas feule-
H ° p
ment dans leur fituation, leur expofition , leur conf-
truâion , leur diftribution 8c leur éloignement des
marais 8c des immondices , ainfi que nous l’avons
ci-devant expofé , mais elle dépend encore des
différents objets indiqués à ce chapitre, 8c dont
nous allons fucceffivement nous occuper.
A r t i c l e II.
De la clarté des hôpitaux»-
S e c t i o n p r e m i è r e .
| Les hôpitaux font clarteux 8c éclairés. La première
de ces difpofitions , n’a lieu que pendant le
jou r, 8c dépend du nombre & des dimenfions des
fenêtres dont font pourvues les infirmeries , 8c de
leur éloignement des objets qui pourroient les maf-
quer ; la deuxième , au contraire, n’a lieu que pendant
la nuit, 8c dépend de la lumière artificielle
qu’on place dans les infirmeries. Cette lumière eft
produite 8c entretenue par de l’huile qu’on fait briller
dans des lampes ,à l’aide de mèches de cotton ;
& comme cette huile eft affez ordinairement de la
plus mauvaife qualité , elle donne beaucoup d odeur
8c d’abondantes vapeurs), qui ajoutent à la mauvaife
qualité de l’air atmofphérigue des falles.
Pour parer à un tel inconvénient, nous penfons
qu’il conviendroit de brûler de l’huile d’olive, ou
au moins de la bonne huile de noix de navette bien
épurée de tout ce qu’elles auroient d’étrànger, &c
en place de lampes ordinaires , des lampes à réverbères
, placées dans des efpèces de cloches de beau
verre blanc , furmonté d’un dôme à réverbère,
dont le fommet feroit percé d’une ouverture qui ré*
pondroit à un condu&eur qui fe termineroit au
dehors , en paffantà travers le mur , 8c fa terminai-
, fon feroit telle que l’air atmofphérique n’empêche-
roit pas la fortie des vapeurs qui s’éléveroient de
l’huile.
Dans les grandes falles, cette efpèce de lampe
auroit deux réverbères, 8c par conféquent deux
mèches qui feroient dirigées fuivant l’étendue de
la falle, afin de ne point fatiguer les malades. Dans
les petites falles , au contraire , cette lampe n’au-
roit qu’un réverbère 8c une mèche, 8c feroit placée
à l’une de leurs extrémités, pour les éclairer fuivant
leur plus grande longueur.
Voyeç tout ce qui a rapport à cet objet, dans l’ordonnance
déjà citée, titre XIV, pag. 57.
A r t i c l e I I I .
De la température des hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i e r e%
La température des hôpitaux devroit être relative
aux faifons aux climats 8c aux genres de maladies ;
8c comme généralement elle devroit être tempérée,
le baromètre placé dans les infirmeries, feroit un
moyen d’en fixer le degré.
H O P
S e c t i o n I I .
De la température des hôpitaux par rapport aux
climats.
Par rapport aux climats, on fait que la température
des hôpitaux dans les pays méridionaux , eft
conftamment plus chaude que froide, 8c que par
conféquent il eft néceffaire de s’occuper des moyens
qui peuvent la tempérer 8c l'humeéler ; ce que l’on,
obtient en interdifantles fenêtres qui répondent au
levant 8c au midi, 8c en ouvrant celles qui leur font
oppofées', ainfi que celles qui établiffenit le courant
du nord au fud ; 8c dans k s veftibules qui répondent
à ces courants , il faut y placer des cuveaux remplis
d’eau fraîche ou glacée , pour humeéîer 8c rafraîchir
l’air qui s’introduit dans les infirmeries.
Cette précaution nous paroît effentielle à obfer-
ver pour les falles dans lefquelles feront contenus
les malades affeélés de maladies inflammatoires,
putrides, 8cc.
S e c t i o n 1 1 1 .
De la température des hôpitaux par rapport aux faifons
(Tété & d'hiver.
Par rapport aux faifons , on fçart que conftamment
pendant l’été, la température des hôpitaux
eft trop chaude 8c trop fèche : le moyen de la modérer
8c de la corriger utilement, feroit le même
que'celui que nous venons depropofer.
Il n’en eft pas de même de l’hiver, qui conftamment,
dans les pays du nord fur-tout, eft froid :
foit humide ou fec , le moyen d’en rendre l’impref-
fion fupportable , 8c de l ’affimiler aux différents
genres de maladies, eft de fermer les ouvertures
des falles, d’y- établir un ou plufieurs. fourneaux
ainfi qu’un baromètre, afin de donner à la température
le degré de chaleur défirée.
La forme des fourneaux eft très arbitraire : celui
qui réunira le plus d’avantages, doit être préféré.
Âf. Janet, architeéle à Metz, 8c M. Foffè, profef-
leur de mathématique au régiment d’infanterie du
Roi, en ont inventé qui paroiffentrépondre aux
vues utiles 8c économiques qu’on recherche dans
ces fortes de machines.
Le nombre de poêles qu’on doit placer dans les
grandes falles, devroit être de deux, 8c d’un feul
dans les petites.
Un feul poêle dans une grande falle, ne peut répartir
affez également fa chaleur pour que tours les
points' puiffent en reffemir l’utile influence ; de
forte que par cette manière d’échauffer les falles ,
on prodigue à leur centre la chaleur qu’on refufe
a leurs extrémités, d’où doivent réfulter des inconvénients.
1 j -aS tuyai,lx des poêles devroient s’élever jufqu’à
§1 c“ “ ance de G* pieds des planehersfupérieurs, &
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fe bifurquer, pour que l’un marchât direélement
vers la porte, où là , il formeroit tin coude pour
venir percer le mur entre le premier 8c le fécond
lit j 1 autre marchera directement vers le
milieu delà falle, où étant parvenu , il formera un
coude oppofé au tuyau précédent, pour fonir du
mur dans l’intervalle des deux lits qui y corref-
pondent : il en fera de même du fécond poêle ,
dont les tuyaux marcheront dans une direction in-
verfg, 8c formeront des angles oppofés à ceux des
précédents.
Par ce moyen, la chaleur fera répartie plus également
; 8c comme elle fera plus marquée à la région
moyenne des infirmeries, elle y attirera les
émanations malfaifantes, qui en feront plus facilement
délayées 8c chaffées ; ce q u i, conféquem-
ment, ajoutera à la falubrité des infirmeries.
Quant aux falles où il n’y aura qu’un poêle , on
le placera dans leur milieu , 8c. les deux tuyaux?
qui en partiront, marcheront directement vers les
extrémités de la falle jufqu’à l’intervalle du premier
au fécond li t , où ils formeront un coude in-
verfe pour percer le mur.
Les extrémités de ces poêles feront terminées de
manière à ce que l’atmofphère extérieure n’empêche
pas la fumée de fortir.
Nous obferverons que les differents tuyaux déf-
dits poêles , feront fourenus dans leur direction par
des anfes de fil de fer qui feront fixées à des anneaux
qui pour cet effet feront placés dans les planchers
fupérieurs des falles.
Les réchauds deftinés à chauffer les malades 8c
les prifannes, ne feront point placés dans les falles
mais dans les .veftibules qui leur répondent 8c ne
contiendront que de la petite braife mêlée de>beaucoup
de cendre , crainte de rendre l ’atmofphère
mal fai fan r. .
D ’après cet expofé, on conçoit que la difpofi-
tion de nos poêles 8c de nos tuyaux fe rapporte à
celle de nos infirmeries.
Voye{ tout ce qui a rapport à cet objet dans l’ordonnance
indiquée ei-devanr, titre X IV , page 57,
S e c t i o n I V .
De la température des hôpitaux par rapport aux faifons
d'automne & de printemps.
Par ràpport à l’automne 8c au printemps , on fçaic
que ce font les faifons les plus tempérées , & par
conféquent, les plus falubres 8c les plus favorables-
au rêtabliffement des malades ; de forte qu’on n’eft
pas alors obligé de travailler à corriger la température
de l’atmofphère, parce qu’il fuffit de la renouv
e le r , étant alors douée de qualité bienfaifante.
Si cependant, comme il arrive quelquefois , ces-
deux faifons veaoient à participer de l’une ou ds
l’autre des précédentes, il faudroit fe comporte®
d’après les errements ci-deflùs mentionnés*