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cher en bataille obliquement, relativement à leuf
première pofition , en converfant par le front.
• 30. Quand l’armée eft obligée d’obferver à*la-
fois ces deux rapports réunis.
■ La première circonftance où l’on change les
lignes de marche d’une armée fe rapproche davantage
de la méthode la plus naturelle de faire
marcher en bataille ; c’eft donc la manoeuvre la
plus fimple & la plus aifée ; mais il faut y diftin-
guer une double ligne de marche , fayoir : •
i°. Celle a b , (j%. 446 ) , perpendiculaire à la
première pofition en bataille , fur laquelle l’armée
continue de marcher après avoir fini d’appuyer,
foit à droite ou à gauche, & qui ne doit point varier
, parce que le côté vifuel des bataillons de
toute l’armée doit refter invariablement tel qu’il
ètoit dans fa première pofition.
20. La ligne de marche & fes parallèles en appuyant
vers un côté, prife feulement par accident
& pendant très peu de temps, comme c A , a G
& e d.
La première va toujours droit en avant, & la
Seconde obliquement ; donc les foldats font obligés
de marcher en avant & de côté à la fois.
. Quand le général veut faire exécuter cette
marche, comme l’armée eft obligée de conferver
en même-temps la ligne droite du front & fon ensemble
en appuyant de côté, il doit commencer
par déterminer la première ligne de marche par
Jn e partie principale faifant le point direEleur général,
d’où les bataillons prennent tous leur règle
fuivant leur éloignement de ce point direEleur fur
le front de l’armée , en appuyant de côté, félon le
plus ou le moins d’intervalle entre eux & lui.
Il eft entendu ici que les bataillons doivent partir
au même inftant d’un pas généralement uniforme,
parce que la pofition A d doit etre prife
fians le même rapport que celle cd> pour continuer
de marcher fur les premières lignes de marche
G H ; enfuite, quand le général veut faire marcher
fie la pofition parallèle f g , & converfer obliquement
en celle Y R , il faut qu'il ‘redouble d’attention
aux rapports & principes néceffaires que 1 armée
doic-obferver dans cette circonftance. ^ -
La ligne de marehe naturelle de l’armée eft d a-
bord celle h ï ; le plus grand cercle de converfion
eft celui ƒ Y , & c’eft la ligne g R , parallèle à celle
de la profondeur h i , que fon aile gauche doit parcourir
en droiture jufqu’au point R , fans en dériver
, en même-temps que l’aile droite s’éloigne de
la direéliort droite partant de ƒ*, plus ou moins en
dedans vers Y , félon le plus ou le moins d’obliquité
, & le centre de l’armée ne ceffe de marcher
çonftamment en avant jufqu’au point K.
' Il faut aufïï que toute l’armée exécute cette
marche d’un pas raccourci & très lent, afin que
l’aile droite puiffe exactement obferver le double
rapp'ort en qüeftion avec celui de l’enfemble de
l’armée. ^ ^ ,
' jLe point direEleur principal du front de l’armee
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dans cette marche, doit être indiqué à celle dès
ailées qui,parcourt le plus de chemin dans le cercle
de converfion.
Cependant, cette manière de marcher en bataille
étant forcée & trop compliquée pour être
exécutée régulièrement par plufieurs bataillons, il
faut plutôt la regarder comme impraticable devant
l’ennemi, & préférer alors de faire prendre à l’armée
la pofition oblique par ferions féparées & par
échelons , vers la droite ou vers la gauche par le
premier ou par le troifième ordre de. marche, jufqu’au
terrein de la pofition oblique déterminée , pour
marcher enfuite à l’ennemi fuiyant le fécond ordre
de marche de la manière la plus naturelle Si la plus
facile.
Concluons qu’il eft abfolument impraticable
avec une armée nombreufe, de marcher en bataille
, d’appuyer de côté & de converfer tout à la
fois ; les deux pofitions R Y & W Z , démontrent
clairement les difficultés énormes & les complications
de cette marche forcée ; voyeç les rapports
des doubles lignes de marche K L & M M, changés
à chaque pas qui fe fait, depuis K jufqu’à M ,
par les converfions R W & Y Z.
Du quatrième ordre de marche d'une armée ou dtf,
déployernent.
Une armée doit pratiquer le quatrième ordre de
marche , quand elle eft fi près de l’ennemi qu’eflé
peut s'attendre à tout inftant à le rencontrer, foit
dans fa marche , foit dans un éloignement encore
trop grand pour le charger* ou que la nature du
terrein l’en empêche encore.
On obtient ,011 du moins on cherché à obtenir
parle déployernent, les avantages principaux de
tout ordre de marche en générai, c’eft-à-diré, la
promptitude & la facilité de former en bataille fur
une ligne, une armée marchant en colonne vers la
pofition de l’ennemi.
Le côté vifuel, relativement à l’enfemble nécef-
faire de toute colonne qui marche confédérée fé-
parément, quand elle a marché par la droite , eft à
ta gauche de fa profondeur , & il eft à la droite *
quand elle a marché par la gauche.
Mais dès que plufieurs colonnes réunies marchent
enfemble les unes à côté des autres , le côté
yifuel de l’armée eft alors en avant où la vue particulière
de touts les pelotons en général eft dirigée
, & cela par deux raifons , favoir :
i° Parce que l’armée obligée de fe remettre en
bataille , ne peut prendre une autre ligne que celle
du front des têtes des colonnes.
20. Parce que le front de l’armée en bataillé
tient & l’alignement général de toute la ligne , 8c
le côté vifuel de touts les pelotons.
Ce principe peut s’appliquer à une armee dans
le troifième ordre de marche, formée à distances entières
entre les pelotons, ainfi que dans le qua~
trièrne ordre de marche , l’armée étant formée ^
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ïlemi-diffances entre les pelotons pour pouvoir fe
déployer.
Le méchanifme des déployements particuliers
des bataillons étant pofitivemenr le même dans une
armée qui marche fur plufieurs 'colonnes , on ne
doit confidérer ici que les rapports néceffaires dans
la réunion de plufieurs bataillons en colonne & de
plufieurs colonnes en corps d’armée ; o u , pour
mieux dire , ceux qui réfultent des diverfes raa-
nières de faire marcher les colonnes & déployer ,
fur un feul & même front, les bataillons dont;elles
font compofées.
Suppofons une armée marchant fur quatre colonnes
, A , B , C & D , ( fig. 447 ) , toutes formées
à très-petites diftancés, prêtes à fe déployer
parallèlement à leur front particulier a b , c d , &c.
Les colonnes doivent commencer toutes les
quatre par fe mettre parfaitement à hauteur égale ,
pn forte que leurs têtes foient fur la ligne droite
J K , déterminée par l’une de ces colonnes indiquées
pour le point direEleur principal de l’armée ,
relativement à la pofition de l’ennemi G H ; en-
fuite cette ligne droite doit être alignée parfaitement
du point a vers K.
L’intervalle néceffaire entre les colonnes doit
être déterminé fur cette même ligne , fuivant l’étendue
du front que doivent occuper les pelotons
déployés, foit d’une feule colonne, foit de
fiéux colonnes; cet intervalle doit être fixé vers le
point direEleur principal de l’armée , indiqué, par
exemple, à la première colonne de la droite A ,
relativement à l’enfenjble général des quatre colonnes.
Les bataillons de toute l’armée peuvent touts
avoir marché* foit par la droite , foit par la gauche
, fuivant qué les chemins , la nature du têr-
re in , les projets du général en chef, un ordre intérieur
diffèrent dans quelques bataillons, ou enfin
des circonftances totalement étrangères pourront
l ’exiger.
Suppofons que touts les bataillons de ces quatre
colonnes ont marché par la gauche, & qu’elles ont
commencé par prendre l’intervalle néceffaire à leur
front particulier , à compter celle de la droite de
l ’armée, qui en eft le point direEleurprincipal, par ce
que toutes,les colonnes doivent fe déployer par la
firoite.
Le général en chef eft libre de faire déployer les
.colonnes fur la ligne J K , en dire&ion perpendiculaire
à leur profondeur, ou fur une ligne droite
parallèle à celle J K , mais-plus avancée , & elles
doivent en être averties d’avance ; quelle que foit
cependant fa décifion à cet égard, il doit commencer
par aligner les têtes des quatre colonnes du
point a fur la ligne droite a p , dont chacune doit
déterminer depuis la colonne la plus voifineà fa
droite, l’intervalle néceffaire à fes dernières divi-
fions pour fe mettre en bataille , & former un ensemble
avec celle de la droite, c’eftà-dise, la co-
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Ion ne B doit déterminer entre elle & la colonne A ,
l’intervalle d b , & ainfi des autres colonnes.
Enfuite taures les divifions des quatre colonnes,
excepté celles\des têtes , qui ne bougent, doivent
à la fois faire un à droite , partir enfemble , maï1-
cher par le flanc , & gagner ainfi la ligne générale
du front déterminé ; les ailes droites des trois dernières
divifions K J g des trois colonnes D C B ,
doivent diriger leur marche fur.les ailes gauches
des colonnes de leur droite me b , vers le point de
vue'extérieur N , fur lequel l’aile droite/de la der-,
nière divifion de la colonhe A doit particulièrement
diriger fa marche ; & toutes ces divifions
doivent marcher parallèlement entre elles , jufqu’à
ce que chaque peloton puiffe fe mettre en bataille
à mefure qu’il arrive fur la ligne du front de
l’armée.
• L’armée doit être prévenue, d’avance s’il faut
que les têtes-des quatre colonnes reftent immobiles
fur la ligne J K , ou fi elles doivent s’avancer
infenfiblement vers celle E F , en attendant que
lés divifions fe déployent, afin qu’elles puiffent
auffi marcher en conféquence en fe déployant ;
remarquez cependant en général que le déploye-
ment perpendiculaire à la profondeur des colonnes
eft préférable , dans toutes les circonflances,
à celui qui eft oblique à cette profondeur.
De même que l’alignement général du front d©
l’armée déployée eft déterminé par la pofition en
bataille des têtes de çes quatre colonnes ; de même
l’alignement particulier de chaque colonne eft déterminé
par celle de la divifion de la tête de la colonne
, parce que fes dernières divifions font obligées
de fe mettre en bataille fur la ligne droite;'
On pénètre fans peine la néceffité indifpenfable de
ce rapport mutuel, fi Ton veut que l’enfemble foit
obfervé. ■
Enfin , foit que les têtes des quatre colonnes
reftent immobiles, & que toutes les autres divifions
fe déployent perpendiculairement à leur profondeur
, foit que ces têtes marchent infenfiblement
en avant vers E F , & que le déployernent
s’exécute obliquement, chaque divifion doit faire
halte, à mefure qu’elle eft démafquée dans fa marche
à droite, fe remettre à gauche , entrer auffitôc
dans la ligne des têtes des colonnes & s’y alignée
à gauche.
Quand toute l’armée s’eft mife en bataille formant
la ligne ferrée E F , elle y doit être aligné©
du point direEleur principal, c’eft-à-dire, de la co*.
lonne A , parce que touts les bataillons enfemble
doivent obferver enfuite le fécond ordre de marche.
Remarquons que la-divifion de la tête des quatre
colonnes doit faire le point direEleur particulier pour
leurs dernières divifions refpeétives, jufqu’à. ce
que toute l’armée formée en.- bataille, foit alignée
parfaitement fur la ligne droite déterminée fuivant
les principes donnés.
Il eft aifé de fentir que l ’attention particulière
aux rapports néceffaires deJa part des commun