
l'a ns contredit l’objet le plus effentiel à la falu-
brité , parce qu’il Te trou ve plus ou moins chargé
d’émanations malfaifantes qui s’échappent du corps
des malades , & des émondices qui peuvent s'accumuler
dans les infirmeries. La facilité de la circulation
de l’air dans les falles dépendant, comme
nous avons vu', de la conftruétion particulière des
hôpitaux , il convient de ne négliger aucuns des
moyens qui puiffent établir des courants d’a ir, à la
faveur desquels l’air contenu dans les falles pourra
s’évacuer tout à la fois par la preflion de l’air
atmofphérique fur lui ; pour c e , il convient de
lui offrir une iffue égale à fon entrée , & ces iffue s
doivent être a fiez étendues pour pouvoir admettre
une mafle d’air atmofphérique capable de déplacer
en totalité celle qui eft contenue dans les infirmeries.
Dans le cas contraire , les courants d’air
atmofphérique, tels multipliés qu’ils puiffent être,
feront toujours infuffifants, & fouvent même ils deviendront
plus nuifibles qu’utiles , foit parce qu’ils
ne pourront évacuer qu’une portion de l’air contenu
dans les falles , foit parce qu’ils précipiteront
les émanations malfaifantes que la chaleur de
l’air contenue dans les falles tenoit en diffolution
& en fufpenfion , comme il arrive , lorfque l’air
atmofphérique vient par le haut des falles , foit
enfin parce que, dans ce dernier cas , on augmentera
la quantité des émanations dans la région
inférieure des falles, par la précipitation de ces
mêmes émanations renues, comme nous l’avons
d it , en diffolution & en fufpenfion dans des régions
plus élevées ; d’où il réîùlte que la hauteur
des infirmeries , les dômes qu’on y pratique & les
courants fupé.rieurs qu’on y établit , nuifenrà la
purification de l’air des falles plutôt que de l’obtenir
, & que l’air contenu dans tes infirmeries n’eft
fournis qu’au courant de la maffe de l’àir atmofphérique
qui lui répond ; de forte qu’il peut y
avoir dans une falle différents courants qui ne feront
vraiment utiles qu’autant qu’ils, chafferont en
totalité celui qui fera contenu dans les infirmeries.
Voyeur excellent mémoire de M. Marel fur la conf-
truSlton des hôpitaux, & confultez fa théorie fur la
manière dont s’établiffent les .courants dans les
falles, &c. &c. L’exemple fuivant ajoutera aux
preuves qu’il en donne.
En 1777 & 1778 nous avons remarqué que les
infirmeries des hôpitaux de la marine de Bref!,
dans lefquelles-étoient placés les malades affeélésde
fièvre putride , maligne , étoient fumigées deux
& trois fois par jour avec du foufre en bâton mis
en fufion dans un réchaud de feu qu’on élevoit, à
l’aide d’un bâton , jufqu’à la région moyenne fu-
périeure defdites infirmeries, & l’infirmier chargé
de cette opération , fe promenôit doucement dans -
touts les rangs des malades ; pendant que duroit
cette fumigation , les fenêtres des infirmeries
étoient fermées , tandis que les portes ', au contraire
, étoient ouvertes. Feu M. Herlin, premier
médecin de la marine , qui avcit ordonné ce
genre de fumigation , difoit que par leur moyen
ils attiroient les émanations putrides vers le haut
des falles , & les décompofoienr.
Cette fumigation n’incommodoit aucunement
les malades, la plupart même ne s’en appcrcevoient
pas ;,quant à nous, nous pouvons aflùrer de n’en
avoir jamais rien éprouvé.
Quant à la manière dont nous établirons les
courants dans les infirmeries de notre hôpital, elle
fera relative aux efpèces de falles que nous avons
établies, Éj
La manière d’établir les courants dans les grandes
falles de notre hôpital, confifte à fermer les portes
& les fenêtres qui aboutirent aux veftibules des
falles dont on veut renouveller l’atmofphère »
excepté celles qui répondent à la face nord &
fud , & les portes des falles qui leur correfpondeoc
& qui doivent recevoir le courant de l’air atmof-:
; phérique.
La manière d’établir le courant des petites falles
de notre hôpital confifte à fermer , comme dans le-
cas précédent, toutes les portes & fenêtres qui
répondent aux veftibules des falles dans lefquelles
on fe propofe d’établir un courant d’air atmofphérique
, excepté la grande fenêtre qui répond à la
face nord ou fud , & ce , en raifon du courant
d'air aéhiel ; la porte de la falle qui répond aux
veftibules de la fenêtre dont nous venons de parler
, & les fenêtres du veftib-ule oppofé dans la
direâion des faces de notre hôpital qui donnent
fur la cour , feront ouvertes , afin d’établir le courant
mentionné qui fe fera par réfleélion du vefti-
bule dans les falles collatérales.
- D'après cè que nous venons de dire, on conçoit
qu’on peut établir à volonté des courants d’air
atmofphérique dans une ou plufieurs falles , fépa-
rément ou enfemble , dans toutes les falles qui
conftituenr un étage v & même toutes les falles à
la fois, en ayant l’attention d’ouvrir les portes &
fenêtres à la faveur defquelles on obtiendra les
différents courants ci-deffus indiqués , & de fermer
celles qui y feraient contraires.
-s Pour terminer cet article , nous annoncerons
qu’il exifte divers fortes de ventilateurs à la faveur
defquels• on fe propofe d’attirer, dans un
point donné, Pair méphitifé des falles., pour le
tranfmettre au dehors. Ce moyen , tout ingénieux
qu’il eft , ne nous paroît pas mériter la préférence
fur les courants que nous avons établis-; d’ailleurs
il nous paroît peu propre à fuppléer avec avantage
aux vues de falubrité qu’il nous offre.
Nota. Les malades qui craindront les effets que
pourroient faire fur eux le renouvellement de Pair
contenu dans les infirmeries, pourront en fortir
pendant le temps qu’on jugera nécfeffaire à cet
effet. Quant à ceux des malades qui ne pourront
fe le ver, & dont les afFeélions de poitrine pourroient
les rendre fufceptibles de l’impreflion du
renouvellement de l’atmofphère, on pourrôit les
couvrir avec un drap fupporté par un cerceau à
HOP
peu près comme on l’obferve au berceau des ën*
fants. - . ,
Voye^ tout ce qui a rapport a la Salubrité des
hôpitaux dans l’ordonnance ci-devant indique, titre
X IV , p a g .tf.
C H A P I T R E I V.
Des lits } des fournitures , de la vaiffelle , du linge ,
des bonnets , des capottes , des couvertures , des
linges à panfement, de la charpie , &c.
Confultez le titre X , pag. 43 , & le titre X I ,
pag, 4y de l’ordonnance fur ces différents objets.
A r t i c l e p r e m i e r .
Dimenfions que devroient avoir les lits des hôpitaux
militaires.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les.dimenfions que devroient avoir les lits des
hôpitaux militaires., ne devroient différer de celles
qui font acceptées par l’ordonnance , que par leur
largeur, qui ne devroit avoir que trois pieds , tant
parce qu’il conviendroit que les malades couchaffent
Peuls , que parce qu’on en placeroit davantage dans
les infirmeries. Cette difpofition des lits, réunie à
celle de notre hôpital, fuppléeroità l’accouplement
des malades , outre que ce feroit un moyen de
rendre les foins des malades plus aifés; ce qui fe
remarqueroit particulièrement pour les b 1 eft es.
Comine on ne pourroit peut-être pas fuppléer à
i’inftant aux lits adoptés par l’ordonnance , & qu’il
y auroi: des circônftances où l’on feroit contraint
de doubler les malades, on pourroit dans chaque
falle former une rangée des lits que nous propo-
fons ,&une autre de ceux qui font adoptés par l’ordonnance
, afin de fervir au befoin , en ayant alors ,
l’attention, de n’accompagner que ceux qui font
dans le cas de l’être, & de la manière que nous
l’avons ei-devant indiqué.
Indépendamment de ces lits , il devroit y en
avoir de particuliers pour les malades affeÔés de
fraéiure , à la faveur defquels ils pourroient fatis-
faire à leur befoin naturel ,& être tenus proprement
, fans éprouver de ces mouvements qui
peuvent déranger les pièces fraâurées.
Au-deffus de ces lits, il devroit y avoir un anneau
folidement fixé à la partie du plancher qui répon-
droit à leur centre, afin d’y attacher une corde qui
feroit terminée par une poignée en bois , au moyen
de laquelle les malades pourroient s’aider dans les
légers mouvements qu’ils feroient néceffités de
faire.
S e c t i o n I L
Expofè des différents objets qui peuvent être çonfdérès
comme acceffoires des lits.
Ces objets devroient être, i°, des machines par-
H O P 5«
ti ciiliè ne s , à la faveur defquelles on pourroit le ve r
les malades affeCtés de fraCture , fans être obligé de
toucher en rien aux appareils , attendu que les
pièces fraâurées rr’en éprouveraient aucuns déplacements;
20. des cerceaux de toutes grandeurs ,
tant pour foutenir les draps qui devroient fervir
comme de rideaux à ceux dés malades à qui ils fe roient
jugés néeeffaires , que pour foutenir les couvertures
de ceux qui auroieht des fraCtures ou
d’autres maladies qui ne leur permettroient pas de
fupporter le poids des couvertures ; 30. des boëtes
particulières pour placer les extrémités fraéturees ;
des efpèces de boëtes en quarre long , exactement
fermées , ayant diverfes dimenfions pour fervir
d’appui à la jambe-qui ne feroit pas fra£turee,8c
empêcher que lefdits malades ne gliffent vers les
pieds de leur li t ; des cylindres de bois, entourés
ou non de paille de diverfe grandeur , que Ion
nomme phanons- ; des femelles|oti des attelles de bois
ou de carton , d’étendue différente pour les fractures
: il conviendroit d’avoir les attelles de Pot/i,
chirurgien anglois , pour s’en fervir dans les circonf
tances où on les jugeroit néeeffaires ; 40. une table
& un fauteuil ou une chaife particulière pour faire
les opérations ; des chaifes percees , des fce'aux,
dès gros pinceaux de crin , pour être placés dans
les corridors des falles ; 50. des appareils en bois ,
pour mettre tout ce qui peut être néceffaire aux
panfements dont font chargés les élèves en chirurgie
; des robinets en bois ou en cuivre , qu’on
placeroit dans les falles, les cuifines , les pharmacies,
la chirurgie , 8tc. pour contenir l’eau deftinée
à laver les mains des malades & autres per-
fonnes, &c. 6°.desdoffiersà crans, pour maintenir,
fotilever ceux des malades qui en auroient befoin ;
des machines pour donner lesjdouches ,pour_les fumigations
& pour prendre les bouës artificielles ;
.7°, enfin , une machine éleétrique , avec touts fes
acceffoires , pour fervir aux cas particuliers , &c.
Ces divers objets, ainfi que ceux contenus dans
les Sections deuxième, troifième & quatrième de
l’article fuivant , devroient exifter dans touts les
hôpitaux 3 ainfi que ceux que la circonftance peut
indiquer, lefquels devroient être exéaités d’après
le rapport qui en auroit été fait par les officiers de
fanté.
Nous repréfenterons que le nombre de ces différents
objets devroit être relatif aux ordres des
hôpitaux ci-devant indiqués, & que ceux que nous
rangerons à la claffe des acceffoires1, & que nous
confidérerons comme devant être du reffort de la
chirurgie , devroient être placés dans une des petites
falles des veftibules ; ceux au contraire qui feroient
du reffort du fervice des falles , devroient
être renfermés avec les autres objets qui y feroient
relatifs ; ceux enfin qui feroient du reffort des cuifines
Sc des distributions des aliments, feroient rangés
le plus proprement poffible, avec les effets appartenants
à ce fervice.