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taux d’une personne. ho.fipialement comprend la
forme générale du vifttge & de fes parties ;la nature
& la couleur des cheveux , des fourcils, de la
barbe , du teint, des yeux; la hauteur de la taille ;
la forme des épaules , du corps , des mains , des
genouxJ, des jambes, des pieds ; la complexion habituelle
, les marques accidentelles de la peau.
Comme l ’idée que l'entendement perçoit à la vue
d ’un objet eft toujours générale, 8c que le Signalement
Feft auflî , il eft rare que celui qui le compare
à la perfonne indiquée ne la reconnoiffe pas avec
certitude ; il peut en prendre une autre pour elle
au premier abord ; mais à l’examen il eft difficile
qu’il ne reconnoiffe pas fon erreur. Si le fignale-
ment étoit minutieufemènt détaillé, la comparai-
fon & l’examen deviendroient beaucoup plus difficiles
& moins fur$. C ’eft par cette raifon que des *
portraits qui ne préfentent que lenfemble général
des traits , ont très Couvent avec l'original une
reffemblanCe plus frappante que ceux qui font
très détaillés; qu’une ébauche eft Couvent beaucoup
plus reffemblante qu’un portrait fini , & qu’un
peintre en achevant un portrait , altère ordinairement
la'reffemblance. Lidée que la mémoire con
ferve d’un objet eft un fignalement auquel on le
ïeconnoît fans Ce tromper.
On tient un regiftre des (ignalements de touts
les foldats qu’on enrôle, afin de les reconnoître ,
s’ils s’évadent. Lorfqu’un foldat a déferté , fon
finalement eft envoyé aux officiers de la marechauf-
fé e , & donné par eux aux cavaliers qui font chargés
de l’ arrêter s’ils le rencontrent.
SOLAK. Soldat à pied de la garde du grand
feigneur ; les folaks ont un bonnet pareil à celui
des téhorftadgts , & portent chacun un arc à la
main. Leur vefte de deffous en retrouffée jufqu’à
la ceinture , avec des manches pendantes ; la che-
mife, qu’ils ont par-deffus les caleçons, eft brodée j
fur coutures- ( Du Loir ).
SOLDAT. Homme loldé pour un fervice militaire.
On donne particulièrement ce nom à ceux
qui fervent à pied.
Les devoirs du foldat font touts renfermés dans
l’obéiffance pour ce qui concerne le fervice militaire:
elle doit être à cet égard exaéle, entière,
fans refus quelconque, fans aucun murmure ; il
doit cette obéiffance à touts fes fupérieurs ; il leur
doit le refpeâ moral & les Lignes ufuels de ce ref-
pe<ft en proportion de la fupériorité de leur grade.
11 doit exécuter avec tout le foin , toute l’application
8c l’intelligence dont il eft capable, ce qui
lui eft prefcrit tant par les ordonnances , que par
les ordres particuliers de fes fupérieurs. Quant aux
qualités du foldat, voye^ CHOIX.
SOLDE. Paye de l’homme qui s’eft engagé à un
fervice militaire. Dans les premiers temps de
toutes les fociétés, ceux qui étoient en état de
porter les armes les ont employées à la défenfe
commune , fans récevoir aucune folde.
Les citoyensRomains fervirent à leurs frais pea*
SOL
dant les trois premiers fiècles. Après la prifé
d’Auxur, le fénat, fans aucune demande de la part
du peuple ni de fes tribuns, affigna une folde à l’infanterie,
& pourvut à fon payement par une im-
pofition. Au défaut de payement de la part des citoyens
impofés , le colleaeur avoir droit de faifir
leu*" meubles. Cette impofition augmenta en pro*
portion J’i nombre des troupes , & dura jufqu’à la
i conquête de la Macédoine. Depuis çettë époque,
jufqu’à l’année qui fuivit la more de Cæfar, les
fonds de la folde furent pris du tréfor public ; 8c
lorfque pendant les guerres civiles il fe trouva
épuifé , on y fiippléa comme le fit Marius , par
l’or 8c l’argent des temples. ( Liv. I. I P , c, 19 , ai.
fin. V. 10 , de R. 347, av. J. C. 406. Aulugell. I.
V I I , c. 10. De R. 595 , av. J. C. 158. Plutarck0
OEmil. Val. Maxim. I. V I I , c. 6 ).
Depuis l’établiffement de la folde jufqu’a Jules-
Cæfar, elle fut d’environ un tiers du denier , ou
6 f. 2 d. de notre monnoie , fans diftrnélion de
vélite, haftats, prime ou triaires. Cæfar doubla,
( 12 {.4 d .D o m i t i e n l’augmenta d’un quart,
( 15 f. 5 d .) , {de J. C. 82), Les centurions rece-
voient le double du foldat. On exigeoit quelquefois
des peuples vaincus la paye d’un an ou de fis
mois pour toute l’armée. Les Falifques payèrent
cette contribution à Camille ; les Samnites à C.
Clautius & au diâateur Lucius Papirius Curfor ;
les Etrufques à Publius Décius ; les Falifques à
Spurius Carvilus ; quelquefois les généraux fai-
foientcet ufage de l’argent qu’ils retiroient de la
vente des dépouilles. ( Mém. de l'acad. Dupuy , t.
X X V I I I , p. 679, Le Seau, X X X X I , page 191.
Sué ton. Ccef.c. 26 , de R. 703 , av.-J. C. 50. Polyb.
I. V I , c. 37. Liv. I. V , c. 27 , de R. 5 5.9, av. J.
C. 394. Id. I. V I I I , c. 2 , de R. 424 , av. J. C. 329:
Id. I. V I I I , c. 36 , de R. 444 , av. J. C. 309. Id. /.
IX , c. 41 ,de R. 456, av. J. C. 297, Id. I. X , c,
46 , de R. 460 , av. J. C. 293 ).
L’an de R. 350, les tribuns confuîaires qui af-
fiégeoient Véies, n’efpérant pas de prendre cetre
ville d’emblée, firent travailler aux approches , &
ordonnèrent de conftruire des barraques , chofe
nouvelle pour les troupes Romaines. Les tribuns
du peuple s’élevèrent contre cette innovation , &
contre l’inftitution récente de la paye du foldat,
qui étoit un prétexte de le retenir en campagne
contre l’ufage. En même-temps on apprit à Rome
que les Véïens avoient brûlé-dans une fortie touts
les travaux des Romains. Une trifteffe générale fe
répandoit avec cette nouvelle. Le fénat craignit
une fédition dans la ville 8c dans l'armée. Déjà
les tribuns triomphoient comme vainqueurs &
maîtres de la république, lorfque les citoyens qui
étoient compris dans le cens équeftre, 8c n’avoient
point encore reÇu le cheval public , fe préfen-
tèrent enfemble au fénat, 8c s’engagèrent à fervir
avec leurs propres chevaux - Les autres claftes inf-
truites de cette aélion généreufe, courent de meme
au fénat, & offrent un fervice extraordinaire >
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port du prix des vivres. 8c fur- tout du bled, élément
qui rendroit l’augmentation plus ou moins
confidérable ; mais cet objet curieux 8c intéreffant
demanderoit un ouvrage entier 8c des détails qui
ne conviennent point à ce diélionnaire.
Quant à la folde de chaque troupe dans les
temps précédents 8c dans le nôtre, voye{ les ordonnances.
■
SOMMATION. Injon&ion de fe rendre ; on la
fait à une troupe qui défend une place ou un pefte,
fous peine de fubir une attaque vive & toutes les
rigueurs de la guerre.
SORTIE. Attaque des ouvrages des afiiégeants
par les affiégés. .
Ceux qui fe tiennent toujours dans leur' place
fans faire des/orties, font , dit le chevalier de la
Ville, femblables à ceux qui ne fe foucient point
du feu qui eft dans la maifon du voifin , &
qui ne fe meuvent pour l’éteindre que lorfqu il
a pris à la leur. En effet, les affiégeants avançant
toujours leurs travaux vers la place , il eft de la
dernière importance de .travailler de bonne heure
•à en arrêter le progrès ; c’eft à quoi les [orties
font .excellentes, lorfqu’elles font bien difpofées
8c bien conduites ; car autrement elles avancement
plutôt la prife de la place, qu’elles ne la retar-
deroient. Quelque avantageufes. que foient les
ƒorties, on ne peut pas en faire indifféremment
dans toutes fortes de places ; il faut, pour en en-
‘ treprendre , que la garnifon foit nombreufe. Une
garnifon foible 8c qui feroit amplement fournie de
toutes les munitions néceffaires pour fe défendre
8c pour fubfifter longtemps dans la ville , devroit
être fort cireonfpe&e dans les / orties. Mais une
garnifon -nombreufe-, 8c qui n’eft pas d’ailleurs
I fournie pour longtemps de vivres 8c d’autres munitions
, doit fatiguer l’ennemi autant qu il lui eft
poffible , par de très-fréquentes [orties c eft auflî
le parti que l’on doit prendre dans une ville, dont
les fortifications font mauvaifes ; on ne doit pas
fe laiffer renfermer , pour être'obligé de fe rendre,
pour ainfi dire , fans réfiftance. Il faut fatiguer
1 ennemi eontimaellement, .le tenir éloigné^ de la
place le plus longtemps qu’il eft poffible, & n’omettre
aucune chicane pour lui difputer 1 approche
du glacis , 8c la prife du chemin couvert. C eft
ainfi que M.'le marquis d’Uxelles , depuis maréchal
de France, en ufa dans la défenfe de Mayence
en 168.9. 11 défendit cette ville, allez grande &
très-mal fortifiée , pendant plus de deux mois ,
par le fecours d’une garnifon excellente , 8c il
fut obligé de capituler , faute de poudre 8c de
munitions , étant encore maître de fon chemin
couvert , 8c même , pour ainfi d ire, de touts
fes glacis, puifque l’ennemi n’y avait qu un logement
fur le haut. encore ,-dit M. de Feuquieres,
M. le marquis d’Ûxelles le laiffa t-il faire pour
avoir prétexte de capituler, \8c que 1 ennemi ne
pût pas foupçonner qu’iife rendoit faute de poudre.
A Keifervert, en Ï70 2 , la place fort mauvaife