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au moins de ceux qui fubfiftent ou qu’on pourroit
former pour fuppléer aux reffources qu’offrent les
eaux minérales.
En effet, d’après l’analyfe que l’on a faite des
différentes eaux & boues minérales, ne feroit-il
pas poffible de parvenir à en compofer qui au-
roient, à quelque chofe près , les mêmes vertus ?
Cette poffibilite démontrée , ne pourroit-on pas fe
difpenfer d’envoyer les foldats aux eaux & aux
boues minérales ? Il en réfulteroit une très grande
économie pour le roi.
La falle des bains des grands hôpitaux de premier
ordre nous paraîtrait propre à cet effet. On y
établiront de quoi recevoir la douche , fe plonger
dans les boues, & prendre les bains de vapeur.
On joindroit à ces différents moyens , ceux que né-
ceffiteroit la circonftance.
L’exercice auquel feroient affujettis les malades ,
fe prendroit foir & matin hors de la ville,aux heures
défignées ; & on pourroit, même faire voiturer ceux
qui ne pourroient point marcher.
Nous eftimons que par ces différents moyens,
bien entendus & bien dirigés, les foldats pourroient
en tirer les mêmes avantages que s’ils alloientaux
eaux, Sic.
Dans le cas ou la falle des - bains ne prêteroit
pas à l’établiffement des machines ci-deffiis men-
tionnées , il faudrait en conftruire Une nouvelle
dans la partie de Vhôpital qui prêteroit plus à la circonftance.
Nous croyons devoir repréfenter que de
pareils écabliffements fe formant à la campagne ,
feroient bien plus avantageux.
Dans Piin & l’autre cas , on devrait y réunir
touts les foldats du département quji feroient dans la
circonftance pofée.
Obfervation.
Touts les foldats attaqués de maladies croniques,
& à qui les traitements variés auraient été infuffi-
fants , devraient être envoyés chez eux , au lieu
de les retenir aux hôpitaux, & les y laiffer jufqu’à
parfait rétabliffement ; il en réfulteroit pour le roi
une économie très remarquable, & pour le foldat,
un avantage réel.
Il devrait en être de même pour ceux qui feraient
affeélés de la maladie du pays, ou qui feroient
d’une conftitutio-n foible & délicate : en agir
autrement dans ces fortes de cas , ce ferait compromettre
leur fanté, leur exiftence même & s’expo-
fer à ne pouvoir en tirer aucun parti.
Quant à ceux qui feroient dans l’un des cas ci-
deffus défignés, & qui n’auroient aucunes reffources
de chez eux , il vaudrait mieux les réformer que de
les affujettir à traîner une vie languiffante dans les
hôpitaux , où ils ne manqueraient pas à la fin d’y
périr après avoir beaucoup coûté au roi. De tels
exemples fe remarquent fouvent.
Les foldats qui feroient attaqués des maladies eu-
démiques qui régnent dans les provinces où ils fe-
HOP
raient en garnifon , telles ques maladies gladu-
leufes & les fièvres quartes invétérées, que l’on
obferve dans les provinces du nord , le fcorbut,
fur les côtes maritimes, Ôcc. &c. nous eftimons,
pour le premier cas , que toutes les fois que les maladies
mentionnées auront réfifté aux moyens convenables
, il conviendrait de faire voyager lefdits
malades pendant la belle faifon dans le pays du
midi, & leur faire prendre en route des remèdes
convenables à leurs maux & à la circonftance : on.
aurait en même-temps l’attention de leur faire ob-
ferver un régime fain, & de prévenir l’abus qu’ils
pourroient faire des aliments indigeftes , & fur-
tout de la boiffon. Dans ce cas , il conviendrait
qu’il y ait une voiture qui fuivîc le convoi pour
foulager ceux des malades qui en auroient befoin ;
& par cette précaution , on parviendrait fûrement
à obtenir la guérifon defclits malades. Quant au
deuxième cas, nous penfons que fi on faifoit paffer
les malades dont le fcorbut aurait réfifté au traitement
qu’on leur aurait fait fubir, dans les pays de
l’intérieur ou l’atmofphère aurait des qualités op-
pofées à celles du pays qu’ils quitteraient, ce feul
changement de climat a fuffi plus d’une fois pour
terminer les maladies de ce genre qui avoient réfifté
aux remèdes les mieux administrés.
Nous croyons qu’on pourrait en ufer ainfi dans
toutes les circonftances qui fembleroient l’exiger
d’après le rapport des officiers de fanté propofés à
cet effet.
Confultei le titre X V I I , page 69 & fuivantes
de l’ordonnance fur les divers objets qui peuvent
avoir rapport à ceux que nous venons de pro-
pofer.
A r t i c l e V.
Hôpitaux d’inoculation.
S E C T 1 O AT. P R E M I È R E .
Nous croyons enfin pouvoir terminer ce chapitre
par propofer pour toutes les villes d’hôpitaux
de premier ordre , un établiffement particulier
pour inoculer les foldats qui n’auroient pas eu la
petite vérole.
La petite vérole naturelle , eft une des maladies
épidémiques contagieufes qui fait généralement la
défolation des familles , des villes , & même des
provinces entières , par les ravages qu’elle fait
& les fuites fâcheufes qu’elle laiffe ; ces effets
bien autrement marqués chez les adultes , nous
feroient délirer que rout foldat & recrue? qui ne.
porteraient pas l’empreinte de cette maladie, &
qui n’auroient aucune indice certaine d’avoir eu
la petite vérole, fuffent inoculés , tant pour con-
ferver, par cette fage précaution , les ferviteurs de
l’état, & les garantir des accidents qui fui vent affez
fouvent cette défolante maladie , que pour pouvoir
en difpofer en tout temps , en tout lieu , fans
crainte d'en diminuer le nombre par ceue caufe, &
H O P
fans rien perdre des avantages qu 011 fe proposerait
d’en tirer dans les circonftances multipliées
que les intérêts de 1 état offrent fans ceffe.
Ces vérités. bien fenties, & les avantages que
préfente l’inoculation étant bien avérés , nous engagent
à infifter fur cette propofition qui , étant
une fois admife , déterminerait fuccelfivement les
différents individus qui composent l’état, à prendre
le même parti pour eux, leurs enfants, leurs parents
, &c. &c. ; & nous penfons que par cette
fage prévoyance , nous parviendrions infenfible-
ment, finon à prévenir cette maladie , du moins à
en diminuer les ravages, & nous conserverions les
fruits de notre féconde population , en leur ménageant
les agréments du phyfique dont les aurait
doué la nature ce qui ne ferait pas à négliger
pour le fexe féminin. La même précaution devrait
êne prife pour la nobleffe .qui ferait au fervice &
pour celle même qui fe propoféroit d’y entrer.
Notre propofition admife , il conviendrait de
former, à portée des villes d'hôpitaux de premier
ordre, des établiffements propres à cet effet, dans
lefquels les foldats de la garnifon du département
fe rendraient au printemps & à l’automne, pour
y être inoculés.
Pour féconder les vues bienfaifantes du gouvernement
, il ferait- effentiel que de tels établiffements
fuffent confiés à des officiers de fanté militaires
qui fuffent tout à la fois médecins -, chirur1
giens & inoculateurs, c’eft-à-dire", qu’ils fuffent
également exercés dans l’une & l’autre partie de
l’art de guérir.
Comme c’eft particulièrement pour tirer tout le
parti poffible dés troupes en temps de guerre, que
nous propofons cette'opération ,il feroit néceffaire
qu’on n’envoyât à l’armée que les recrues qui auroient
eu la petite vérole, afin de prévenir les fu-
neftes effets que ne manquerait pas de produire
cette maladie dans une armée.
C H A P I T R E X V I .
Des hôpitaux mi-parties proprement dits , des hôpitaux
mi-parties par occajîon ; des officiers de fanté
& des administrateurs defdits hôpitaux.
A r t i c l e p r e m i e r .
Hôpitaux mi-parties proprement dits.
S e c t i o n p r e m i è r e .
< Les hôpitaux mi-parties proprement dits font ,
ainfi que nous l’avons d it , des hôpitaux deftinés à
réunir tout à la fois , mais dans des falles réparées,
les foldats malades Si les pauvres indigents ;
ces hôpitaux forment, ainfi que nous l’avons obferve
, le fixiéme ordre d’hôpitaux militaires.
s B S M le t;,re XXXVIII ,pap i i î , 8c la planche
y 1 de 1 ordonnance.
S e c t i o n I L
Deemployés defdits hôpitaux.
Les perfonnes employées au fervice defdits ho-
pitaux , ne devraient différer de celles dont nous
nous fommes occupés précédemment, que par leur
nombre , qu’il conviendrait de proportionner aux
circonftances.
Quant à la diftribution des malades & à la manière
de faire le fervice , elle ne devrait aucunement
différer de ce que nous en avons dit au chapitre
I I , fedion II, page 22, & au chapitre III ,
article IV , feélion IV ,page 33 de cet ouvrage.
Voye{ auffi tout ce qui a rapport à cette claffe
d'hôpitaux dans le titre X X X V I , page 140 & fuivantes
de l’ordonnance.
A r t i c l e II.
Des hôpitaux mi-parties par occajîon.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les hôpitaux mi-parties par occafion font touts
ceux de charité dans les villes defquelles il fe
trouve contre l’ufage garnifon.
Dans cette occurrence , il conviendrait de difpofer
les falles defdits hôpitaux de façon à en tirer
tout le parti poffible , & les perfonnes qui y feroient
employées devraient s’y comporter pour ce
qui concernerait le fervice militaire, comme le
prefcrit l’ordonnance.
Obfervation.
Ceux de ces hôpitaux pourroient , dans la circonftance
préfente , tirer les médicaments dont ils
auraient befoin , des hôpitaux militaires de premier
ordre de leur département ; moyennant la fomme
fixée par le tarif, ils pourroient auffi obtenir les
élèves en chirurgie & en pharmacie dont ils auroient
befoin,.
Voyei le titre IX , page 37 & fuivantes , & le
titre X X X V I , page 143.
Quant aux hôpitaux de charité où il n’y aurait
que quelques foldats malades, l’ordre du fervice
qui y ferait établi n’en ferait aucunement interrompu.
A r t i c l e I I L
Des officiers de fanté defdits hôpitaux 6» de leurs
adminifratcurs.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les officiers de fanté defdits hôpitaux font com-
pofés d’un méciccin-iniîjefleur, d’un médecin &
d’un chirurgien par hôpital, d’élèves chirurgiens