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gnement des bataillons & de leurs pelotons refpec-
tifs par rangs & par files , Toit dans leur enfemble
en corps d’armée., Toit en divifions particulières.
Il eft knpoffible d’indiquer l’inftant où il faut
prononcer les commandements relatifs aux mouvements
divers des changements de pofition.
Au furplus, on ne fe trompera pas facilement en
général furies commandements & le moment de les
prononcer; en tout cas, un pareil manquement
arrivé dans un bataillon qui appartient à un ordre
de bataille général, influera beaucoup moins fur
les pofitions & les marches des bataillons dont il
eft environné, que ne fera le faux alignement de
fon front.
Il n’eft aucun officier inférieur qui ignore les
mots de commandements néceflaires pour chaque
mouvement qu’un bataillon peut executer ; mais
il fe rencontre fouvent des commandants fupé-
rieurs qui ne connoiflent ni les rapports de la ligne
droite prefcrite fur laquelle le mouvement doit être
exécuté, ni les règles d’après lefquelles un bataillon
doit être aligné & marcher en ligne.
De lalignement de plufieurs bataillons far une ligne
droite.
Avant de commencer à faire mouvoif les bataillons
d’une armée pour les mettre en ligne, le général
en chef doit avoir reconnu & déterminé dif-
tin&ement les objets où aboutiffent les deux ailes
de la ligne du front de bataille & la direéfion.
S’il a négligé ce fcineflentiel, s’il ne s’eft point
dirigé exactement fur ces objets ; en un mot, s’il
donne au hafard, & fi touts les bataillons de la
ligne, ou du moins quelques-uns d’entre eux ,
prennent d’eux-mêmes leur pofition telle quelle ,
il ne faut pas être furpris de voir employer en
vain un temps & des foins infinis , avant de parvenir
à mettre en ligne les bataillons, tant bien que
mal. ■ H
Comme les bataillons mis en ligne doivent s a-
vancer enfemble de leur première pofition en bataille
, perpendiculairement à cette pofition quand
l ’armée marche de front, fi quelques-uns d’entre
fe trouvent fur un faux alignement , il doit
néceflairement s’introduire un défordre inévitable
dans la marche en ligne.
Il eft donc d’une importance extrême que les bataillons
prennent d’abord la ligne la plus droite
poffible dans leur première pofition en bataille, &
que le général en chef ne donne rien au hâfard
dans l’alignement du front de bataille ; mais qu’il
agiffe avec la plus grande précifion , foit relativement
au parti qu’il doit prendre, foit relativement
aux principes d’après lefquels fes difpofitions doivent
être dirigées.
Il ne faut pas qu’un général en chef fe contente
d’aucune idée obfcure; il doit favoir non-feulement
que les bataillons doivent occuper précifé-
mentla ligne A B , 4*1 ) > mais il faut qu’il
TAC
foit pénétré & convaincu des raifons pour lesquelles
l’alignement de ces bataillons, relativement
à d’autres objets, doit être pris plutôt en certaine
direéfion relative à celle de ces objets ,
comme , par exemple , l’alignement A B eft à l’alignement
G F , & non pas comme A G à C F ; ou
bien encore, pourquoi il faut obferver l'alignement
D E relativement à G F , plutôt que l’alignement
A B.
Chaque bataillon dans une armée doit obferver
en particulier deux fortes d’alignements généraux ,
afin de conferver toujours fon enfemble nécefîaire
avec les bataillons qui font avec lui fur une même
ligne, favoir, /’alignement du front & de la profondeur|
Valignement du front eft déterminé par des objets
ou des points de vue fitués fur les ailes de
l’armée, ou par ces ailes elles-mêmes, ou, bien
encore par la pofition de l’ennemi en avant du
front. - • : .• ;
L*alignement du front fert à mettre fur une ligne
droite les bataillons de l’armée de la droite à la
. gauche , ou .Ȉ les y maintenir dans la marche en
avant.
L'alignement de la profondeur fert à faire marcher
en avant, en baraille & enfemble , les bataillons
déjà mis en ligne , fur une même ligne droite , les
uns à côté des autres , avec l’intervalle néceflaire.
Les points de vue des ailes, choifis extérieurement
, ou repréfentés par ces ailes, elles-mêmes ,
fervent à diriger le front de l’armée en direéfion
droite. ( Voye£ ceux H & J , ou ceux K & f)', ( fig.
42a )•
Les points de vu e , choifis en avant du front de
bataille de l’armée , donnent, outre la direéfion de
la profondeur, celle de fa marche en colonne M.N
& B O .
Remarquez que ces deux alignements généraux »
favoir, celui du front qui fe met en mouvement,
& celui de la profondeur ou de la ligne fur laquelle
le mouvement en avant s’exécute , doivent
être obfervés conftamment dans toutes les manières
de marcher poflibles , & qu’ils doivent être
régulièrement perpendiculaires l’un à l ’autre*
On aligne le front de bataille d’une armée, d’après
des points de vue fitués aux extrémités de fes
ailes; ce fera une maifon , un gros arbre, une
tour , une montagne & autres objets femblables.
On peut aufli déterminer la ligne du front d’une
armée par la pofition donnée au bataillon d’aile ,
même par quelques pelotons feulement de ce bataillon
, dont les autres bataillons font obligés de
fuivre le prolongement jufqu’à l’extrémité oppofée
de la ligne ; ( c’eft dans ce cas que le développement
reéangulaire eft plus précis & plus utile ).
Il eft arbitraire de pratiquer , en alignant, l’une
ou l’autre méthode ; cependant des circonftances
particulières peuvent vous déterminer à fuivre
l’u n e préférablement à 1 autre.
J’ai démontré.fuffifamment, dans ma premier«
T a c
partie, les règles qu’il faut obferver pour aligner
un rang,, fans avoir égard à des points de vue
fitués aux extrémités des ailes de la ligne droite néceflaire
à prendre ; de forte qu’il feroit fuperflu de
les répéter encore , fur-tout n’y ayant rien à y
ajouter quant à leur application en grand.
En développant la manière d’aligner une armée
fur des points de vue fitués dans l’éloignement fur
fes ailes de droite & de gauche, il faut d’abord
faite remarquer que tant que l’on s’én tiendra à
l’ufage ordinaire, la ligne du front de bataille ne
peut jamais être droite ni alignée que très imparfaitement
, & en perdant un temps précieux avec
des foins infinis , encore cet alignement ne feroit-
ii que très incertain ; je m’explique , tant que l’on
ne déterminera aux braillons qu’un feul & unique
point de vue fur chacune des ailes de la ligne néceflaire
à prendre , qui, très fouvent, ne peuvent
pas même être apperçus par les bataillons mis en
ligne dans des fonds, le front de baraille ne fera
jamais droit, & l’on prendra quelquefois une ligne
diamétralement oppofée aux intentions du général
«n chef.
De même qu’il eft phyfiquement impoflibleà un
feul-homme de découvrir ,■ entre deux objets éloignés,
la direéfion d’une ligne droite d une extré- |
mité à l’autre ; de même un bataillon ne peut ni
fie doit rompre fon enfemble néceflaire avec plufieurs
autres bataillons de l’armée , pour chercher
à fe ranger entre deux points de vue donnés fur
line ligne qu’il eftimera droite , mais qui ne la fera
pas , eu égard à l’enfemble de l’ordre de bataille ;
ii cela étoit toléré , il y aurait fur la direéfion de
cette importante ligne autant d’opinions diverfes
que décommandants de bataillons dans l’armée.
Cela prouvé qu’en ne déterminant à chaque aile
de cette ligne qu’un feul & unique point de vue ,
il fera .aufli difficile qu’incertain , finon tout-àrfait
impoffible * de mettre les bataillons fur une ligne
droite déterminée par les circonftances.
Donc, fuivanr. les principes démontrés précédemment,
pour former une ligne droite, il faut
avoir fixé deux points de vue du côté vers lequel
on porte les yeux en la déterminant, en forte
qu’elle aboutiflè à un troifième point de vue à
l’extrémité oppofée.
Donc , s’il eft d’ufage que les foldats d’un bataillon
tournent touts la tête à droite en fe rangeant
en ligne les uns à côté des autres , fi les bataillons
d’une armée deftinés enfemble à former un
ordre de bataille quelconque, prennent également
de l’aile droite de l’armée la direéfion de la ligne
droite qu’ils doivent occuper les uns à côté des
autres ; fi , pour les mettre fur cette ligne droite ,
les commandants n’ont pas befoin de regarder le
point de vue fixé à l’extrémité de l’aile gauche pendant
qu'ils s’alignent, il eft donc nécefîaire de déterminer
& indiquer aux commandants des bataillons
deux points de vue très remarquables à la
droite de l’armée, comme ceux R & y , {fig. 423 J ,
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pour la direéfion de la ligne qui doit aboutir au
troifième point de vue W , afin que touts les bataillons
dans l’intervalle S T , puiflent être mis
fur la ligne droite R W .
Pour trouver à la droite le fécond point de vue ,
pour mieux dire , le point intermédiaire y , il faudrait
d’abord qu’il y eût quelqu’un de placé au
point R , ou à celui W , q u i, en vifant vers l’extrémité
oppofée, déterminât ce point intermédiaire;
mais cela n’étant pas toujours praticable dans une
grande étendue, de terrein , outre que cela deviendrait
beaucoup trop embarraflant p'our les pofitions
d’une grande armée, je vais indiquer la manière
la plus fûre & la plus fimple qu’il faut pratiquer
pour déterminer, en pareil cas , les deux
points de vue ou direéteurs principaux d’une aile ,
comme, par exemple , ceux R & y de la droite de
l’armée en direéfion droite , abouti fiant fur le point
de vue ou direéleur W à l’aile gauche oppofée.
Il ne faut pas croire que les raifons qui invitent
à mettre l’armée en bataille fur la ligne droite S T ,
dépendent des objets R y & W , fitués extérieurement
fur les côtés de cette pofition en bataille, car
c’eft la pofition de l’ennemi vis-à-vis de l’armée,
jointe à la nature du terrein & des pofitions refpec-
tives des armées en préfence , qui les décide feule ;
& les points de vue des ailes déterminant la direction
delà ligne droite qu’il faut prendre , ne doir
vent être choifis qu’en conféquence de cette pofition
fixée auparavant.
Cela pofé , le point S ou la place de l’aile droite
du front de bataille e ft donc l’objet que le général
en chef doit, avant tout, déterminer le premier
, en décidant la nouvelle pofition de fon armée
; en conféquence , le fécond objet à déterminer
eft néceflairement le point, T ,-ou la place de
l’aile gauche de l’armée , quelque rapport que
doive avoir cette pofition avec celle des ennemis,
c’eft-à-dire , que ce rapport-foit parallèle , oblique
ou perpendiculaire.
Suivant cette direéfion déterminée, il faut d’abord
indiquer aux commandants des bataillons les
deux points de vue R & W , comme des marques
diftinéles fervant à fixer la direéfion de la ligne
néceflaire ; mais obfervez que ces deux points ne
doivent être choifis ni indiqués à ces commandants
, qu’après que le bataillon de l’aile droite de
l’armée fe trouvera déjà placé en S dans la nouvelle
pofition.
Donc , il faut commencer d’abord par aligner le
premier bataillon de la droite du point S par le
point T , vers un point de vue éloigné & diftinc-
tement remarquable , comme celui W , en lui donnant
la pofition S V ; après quoi il faut regarder en
arrière du point V vers celui S , pour choifir les
deux points de vue dans leur prolongement, qui
foient aufli très remarquables & diftinéls , comme
ceux R & y ; alors on indiquera feulement ces
deux points extérieurs R & y aux commandants des
bataillons fuivants dans l’ordre de bataille, &
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