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C H A P I T R E X X I .
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De la dénonciation de ces trois claiïes d’officiers
de fantê, il eft facile d’afligner les fondions de
chacune d’elles.
C o n f u l t , pour ce qui regarde la chirurgie, le
mot chirurgien-major , & pour ce qui concernera
les médecins & apothicaires , vous con-
fulterez le mot médecin & pharmacien.
C H A PI T R E X X.
D e s hôpitaux d e c a f e r n e, de q u a r t ie r, & c .
A r t i c l e p r e m i e r .
D e s hôpitaux d e cafern e.
Dans toutes les cafernes de ville de garnifon on
devrait élever les manfardes, les plafonner , &
les difpofer de manière à former deux ou trois
faites , dans lefquelles on placerait des lits & tours
Iss uftenfiles néceffaires à cet effet, lefquelles feraient
fournies & entretenues par le roi, ou par
l’entreprife général.
Dans ces falles an y placeroit, i°. les foldats af-
fedés de galle\& de maladie vénérienne fimple ; il
faudroit pour ce, que l’on confiât le traitement de
ces maladies au chirurgien-major, & fi l’établiffe
ment étoit fiable , celui que nous avons propofo
pour le même effet deviendrait nul ; 20. les foldats
affeélés de maladies & de bleffures légères ; 30. les
foldats recrues rejoignant leur régiment , afin de
prévenir, par cette précaution , la communication
de la galle ; 4°* enfin on y placeroit les bas officiers
& foldats au fort defquels on s’intérefferoit culièrement. partiCes
falles deviendroient encore néceffaires pour
y vifiter les recrues , les foldats malades, & y faire
les panfements journaliers.
A r t i c l e I I .
D e s hôpitaux de q u a r tier .
De femblables établiffements feroient bien plus
néceffaires pour les régiments de cavalerie qui j
étant en quartier, fe trouveraient éloignés des
h ô p i t a u x, Ôc conféquemment de fecours ; ils devraient
être formés dans le lieu où réfideroit l’état-
major , afin de fervir aux mêmes fins que le précédent.
H ferait aufli néceffaire qu’ils fuffentformés dans
une maifon faine & favorable à cet effet.
O b fe rv a tio n .
Outre que ces établiffements particuliers feroient
agréables pour les corps , ils offriraient une très
grande économie au roi. V a y e r tout ce que nous en
avons dit au mot Chirurgien major.
M o n ta n t d es jo u r n é e s tf hôpitaux d e la retenue d e s
tr o u p e s ; en trep rife o u r égie d es hôpitaux ; de([e>te
' d e s hôpitaux p a r l e s r e lig ie u x , r e lig ieu fe s o u f è c u ~
l ie t s.
A r t i c l e p r e m i e r .
Le montant des jôurflées d'h ô p i ta u x pour les
officiers , bas-officiers & foldats , eft relatif aux
pays & aux provinces ; la raifon en eft fimple : les
vivres étant plus abondants dans les pays lepten-
trionaux que dans les méridionaux, le marché pour
la journée des h ô p i ta u x doit être plus fort pour ces
derniers que pour les premiers ; & ceux pour les
h ô p i ta u x d’outremer doivent l’être bien davantage
encore ; la même chofe s’obferve pour les pro-
vinces.
O b fe r v a t io n.
Pour favorifer cette partie du fervice, il conviendrait
que la retenue fût une dans, .touts les
pays , & que l’entrepreneur général s’arrangeât en
conféquence.
A r t i c l e II.
La retenue faite aux troupes eft relative aux officiers
, bas-officiers & foldats , ainfi qu’aux différents
régiments auxquels ils font attachés ; elle eft
aufli relative aux différents individus attachés au
fervice militaire , ainfi qu’à ceux qui font retirés du
fervice avec penfion , fol de ou demi-fol de. V o y e£
le tarif des h ô p i ta u x du premier juillet 1781.
O b fe r v a t io n .
Les officiers malades aux h ô p i ta u x , dont les appointements
excéderaient la iomme de 2 livres ,
qui eft celle fixée pour les journées d'h ô p i t a u x , ne
devraient pas fupporter en outre la retenue des
14 f. 6 d. pour les fervants qu’on leur donne ; ceité
retenue devrait être au compte du roi,'ou ne pas
exifter.
A r t i c l e I I I .
Hôpitaux p a r en trep rife o u r égie.
S e c t i o n p r, e m i h r e.
Pour présenter les avantages & les inconvénients
qui peuvent être attachés aux h ô p i ta u x par entrè-
prife ou par régie , il faudrait avoir des renfei-
gnements pofitifs fur l’adminiftration des uns &
des autres , ainfi que fur leur produit, afin que le
réfumé qu’on en ferait pût résoudre- cette importante
queftion.
Pour que ce réfumé fût avantageux , il devrait
être ^ouvrage de plufieurs années, & le réiultat de
h o p l’expérience 'faite fur les h ô p i ta u x de toutes les
provinces ; mais fi , comme on ne peut en douter ,
d’après les exemples qui s’offrent journellement a
nos yeux , les h ô p i ta u x par entreprife rapportent
un bénéfice confidérable à ceux qui en ont l'admi-
niftration ; pourquoi ne pas s’occuper des moyens
de le rendre reverfible au profit du roi, en mettant
ces h ô p i ta u x en régie ?
V h ô p i t a l m ilita ir e de Nancy eft un exemple a
préfenter en faveur de la régie des h ô p i ta u x ; les
religieufes qui adminiftrent Y h ô p ita l mentionné y
font un bénéfice annuel qu’elles tournent à l'avantage
des foldats, qui en reçoivent mille douceurs ,
& de l'h ô p i ta l , dont les bâtiments font tiercés au
moins; il en eft de meme des lits , des fournitures
s &C. & C. Il refte préfente ment à fçavoir fi des h ô p i ta u x par
régie établis dans les différentes provinces , feraient
atiifi bien admîniftrés que celui que nous
citons , & s’ils préfenteroient des produits aufli
avaNnotuags eurexm.arquerons qu’un objet effentiel aux
h ô p ita u x par régie, ferait d’avoir à portée -d’eux
une macarerie , des jardins potagers , des vergers ,
un réfervoir, afin d’avoir fous la main tout ce dont
on pourrait avoir befoin , d’être affuré de la qualité
, & de pouvoir multiplier les reffources du régime
& les douceurs des malades.
° Il ferait bien à défirer que de pareilles reffources
fe rencontraffent dans les h ô p i ta u x par entreprife.
Malgré l’exemple que nous citons en faveur de
la régie des h ô p i ta u x , nous prions de croire que
nous foumettrons l’opinion que n o u s e n avons
au jugement & à l’expérience des perfonnes con-
fommées dans cette partie du fervice.
A r t i c l e IV.
D e s p e r fo n n e s p r o p o fé e s p o u r le f e r v i c e d e s hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Une queftion qui n’eft pas moins importante
que la précédente, eft de déterminer fi les h ô p ita
u x font mieux deffervis par des féculiers que par
des religieufes ou religieux ? Nous n’ofens encore
trancher cette queftion. Cependant nous eftimons
que fi les h ô p i ta u x ' reftent à entreprife , il faut
les laiffer tels qu’ils font ; fi au contraire ils ét oient
mis en régie , il nous paraîtrait convenable d’adopter
le plan d’adminiftration de 1h ô p i ta l de
Nancy.
Quant aux religieux jpour l’adminiftration des
h ô p i ta u x par régie, nous ne penfons pas qu’ils
puiffent remplir l’objef propofé^ 1°. outre qu’ils
feraient pour eux plus de dépenfes que des reli-
gieufes n’en feroient pour elles, ils ne pourraient
pas s’occuper de l’adminiftration intérieure avec
autant d’avantage que les perfonnes que nous pro-
pofons ; ils ne traiteraient pas les malades avec les
H O s 75
mèmès bontés, & leur complaifance ne les porterait
pas à s’occuper des douceurs multipliées que
les foeurs procurent aux malades ; 20. un inconvénient
inféparable des religieux, & qui eft très
conféquent, eft la haute prétention qu’ils ont en
faveur de leur connoiffançe , qui ne manquerait
pas de les porter à fortir des bornes qu’on leur ap-
roir impofées ; d’où naîtrait indubitablement une
méfintelligenee deux avec les officiers de fanté,
laquelle nuirait aux malades , ainfi qu’à l’ordre du
ferDviec et.e ls exemples ne feroient pas diff■ icile. s a c.iter,
& nous nous rappelions avec peine celles
dont nous avons été témoins plus d’une fois.
Les mêmes raifons nous portent aufli à croire
qu’ils ne peuvent convenir nullement pour les h ô p
i t a u x par entreprife ; telle eft notre opinion , que
nous foumettons cependant à celles qui réfuirent
dpelu ls’ edx périence, & qui offriront e» même temps avantage au guerrier généreux pour le bonheur
duquel nous ne cefferons de faire des voeux.
( C e t a r t i c le e jl de M . G r e f fie r , a n c ie n d ém o n flra - l teu r d 'a n a t om ie, de chiru rg ie a u régiment d u r o i in fa n te
r i e , a n c ie n chirurgien-major de la marine r o y a le,
l ic e n t ié en m é d e c in e, & chiru rg ien -m ajo r d u régiment
d aHu pOh iSnT, IinLfIaTnÉt e.r Ai e a)i.on ennemie, faite par o r d r e du
fouLveesr ain. h o f lilit é s ont un temps pour commencer &
pour finir, & l’humanité n’en permet pas de toutes
les efpèces : il y a des aâions qu’aucun motif ne
peuLte se xeufer. h o f lilit é s commencent légitimement, lorf-
qu’un peuple manifefte des deffeins violents, ou
lorfqu’il refufe les réparations qu’on a le droit d’en
exiIgle erf.t prudent de prévenir fon ennemi ; & il y
aurait bien déjà maladreffe à l’attendre fur fon
pays, quand on peut fe porter dans lefien.
Les h o f li l it é s peuvent durer fans injuftice autant
que le danger. 11 ne fuffit pas d’avoir obtenu la fa-
tisfaâion qu’on demandoit; il eft encore permis dé
fe précautionner contre des injures nouvelles.
Toute guerre a fon but, & toutes les h o f li l it é s qui ne tendent point à ce but , fpnr illicites. Ern-
poifonner les eaux ou les armes , brûler fans né-
ceffjtè , tuer celui qui eft défarmé ou qui peut
l’être , dévafterles campagnes , maffacrer de fang-
froid les otages ou les prifonniers, paffer au fil de
l’épée des femmes &. des enfants , ce font des ac-
I tions atroces qui deshonorent toujours un vainqueur.
Il ne faudroit pas même fe porter à cës
excès, lorfqu’ils feroient devenus les feuls moyens
de réduire fon ennemi. Qu’a de commun l’innocent
qui bégaye , avec la caufe de vos haines ?
Parmi les h o f l i l i t é s, il y en a que les nations policées
fe font interdites d’un confentement général :
mais les loix de la guerre font un mélange fî bizarre
de barbarie & d’humanité , que le foldat qui pille ,
brûle , viole, n’eft puni ni p z r les fiens , ni par l’en-
Kij