
7 i H O P dont nous venons de nous expliquer , lorfque l’on
prévoiroit que l’armée pourroit tenir quelque
temps en place ; S i dans le cas contraire, on fe
contenteroit de tenter qui eft le moyen employé
lorfque les armées font en marche , & qu’on ne
peut mieux faire.
S e c t i o n I I I .
Hôpital am b u la n t en marche.
Lorfque Y h ô p i ta l ambulant fuit la progreffion de
l’armée , il convient d’avoir un nombre fuffifant de
caiffons & de charriots pour voiturer les provifions
& les effets néceffaires à l’établiiTement de cet h ô p
i ta l , S i pour tranfporter fur les derrières de l’armée
les malades & bielles qui pourroient furvenir
pendant la marche en avant de l’armée.
Lorfqu’au contraire Y h ô p ita l ambulant fera
obligé de procéder ou de fuivre la marche rétrograde
de l’armée, il convient alors de fe comporter
comme ci-devant, en ayant l’attention d’emmener
toutes les provifions néceffaires , pour que les
malades reçoivent les fecours que la circonftance
pourroit exiger.
Dans l’une & l’autre de ces circonftances , il eft
bien effentiel que touts les employés de Y h ô p ita l ambulant, ainfi que la garde qui l’efcorte, redoublent
d’attention pour fecourir le plus polîible
les malades qu’ils convoyent.
S e c t i o n IV.
C a i f fo n s & ch a r r io ts d e V am b u la n ce .
Les caiffons , ainfi que les charriots de l’ambulance
, doivent être relatifs à l’armée, au nombre
de malades & bleffés , & aux pays que l’on habite
ou qu’on doit parcourir.
Les caiffons contiendront les vivres, les médicaments
& les effets qui doivent être garantis des
injuLreess c dhua rtreiomtsp sf.eront avec ou fans couverture ; les
premiers feront deftinés à tranfporter les gros
équipages , ainfi que les malades & bleffés peu
conféquents ; les féconds , au contraire , feront
difpofés de manière à recevoir les malades affeêlés
de bleffures graves.
Il conviendroit même qu’on difpofât plufieurs de
ces charriots de façon à recevoir des cadrés à l’an-
gloife fufpendus par leurs extrémités, de manière
à fuivre les mouvements defdits charriots , fans
eau fer de ces fecouffes péniblement douloureufes
qui font la fource , ou au moins la caufe fecon-
daire de touts les effets fâcheux qui furviennest
aux bleffés affeélés de fraâure , eu à qui on a retranché
quelques membres après leur tranfport.
Il feroit anfli néceffaire qu’on plaçât fur un
nombre déterminé de charriots, des fourneaux particuliers
à la faveur defqueis on pourroit cuire les
HOP
aliments , & où on prépareroit les remèdes qui fe-
roient néceffaires à l’ambulance.
Cette précaution feroit d’autant plus utile, que
les armées fe trouveroient obligées de forcer leur
route, & qu’elles n’auroient pas le. temps de s’arrêter
dans de telles occurrences ; l’on conçoit de
quelle importance il eft pour l’armée de favorifer la
progreffion de - fon h ô p i ta l ambulant.
Quand nous avons dit plus haut que les fourneaux
pratiqués fur l*es charriots ferviroient à préparer
les remèdes, nous n’avons entendu parler
que de la préparation des ptifannes & d’autres remèdes
très urgents ; nous obferverons, en paffant,
que le tranfportdes malades affeélés de fièvres putrides
malignes, S i c ., leur avoit été conftamment
plus utile que nuifible.
S e c t i o n V.
A c c e f fo i r e de /’hôpital am b u la n t.
Indépendamment de Y h ô p ita l ambulant dont
nous avons parlé, on remarque les jours de bataille
ou pendant les lièges plufieurs établiffements
particuliers S i momentanés dans lefquels les bleffés
trouvent les fecours de premières néceffités ; tels
font les petits établiffements que forment les chirurgiens
- majors des corps un jour de bataille ;
( Voy e^ CQ que nous en avons dit au mot chirurgien- major ), S i ceux que l’on établit dans les tranchées,
ou dans des poftes avancés; ces deux derniers ref-
fortent de Y h o p ita l ambulant.
Les uns & les autres de ces établiffements en-
voyent leurs bleffés , après leur avoir donné les
premiers fecours, à Y h o p ita l ambulant, pour,delà,
paffer aux h ô p i ta u x fédentaires ; enforte que Y h o p it
a l ambulant n’eft , à proprement parler, que l’entrepôt
général des malades & bleffés de l’armée ,
dans lequel les premiers fecours leur font donnés ,
& les opérations urgentes leur font faites.
Cette précaution eft d’autant plus avantageufe ,
que le tranfport des malades & bleffés fe fait luccef-
fivement & avec les précautions convenables ; ce
qu’on ne pourroit obferver , fi on gardoit les malades
audit h ô p i ta l lors des marches rétrogades de
l’armée.
Article V.
D e s em p lo y é s d e /’hôpital am b u la n t manière <£y
f a i r e le f e r v ic e^
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les employés des h ô p i ta u x ambulants ne de-
vroient différer de ceux des autres h ô p ita u x que par
leur nombre, qui doit être relatif à la circonf-
tance ; il devroit en être de même de leur devoir.
Quant au fervice, il conviendroit qu’il fe fît de
même que nous l’avons défigné dans les h ô p i ta u x de paix, en y obfervant, toutefois, des exceptions
HOP
«juî feraient inféparables des circonftances où Ion
pourroit fe trouver.. . ,
Voyt{ au furplus tout ce qui a rapport a la réception
des malades, des prifonniers de guerre , des
fournitures Si demi-fournitures, de la diftribution
Si de l’accouplement des malades, au titre premier,
page 8 &fuivantes ; au titre IV , page 1.5 & fuiv. ;
au titre X ,page 40 & fuivantes, Sc au titre XIX ,
page 79 de l’ordonnanee.
On a’AQ la même conduite devroit être
«bfervée pour les hôpitaux fédentaires Si de quartier
de l’armée.
C H A P I T R E XIX.
Du général & du grand prévôt de Varmée ; des commandants
des régiments ; des intendants ; des com-
piiffaires & des officiers de fanté'de I'armée.
A r t i c l e p r e m i e r .
Du général de ï-armée.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Le général de l’armée étant pour Yhopital ambulant
ce qu’eft le commandant d’une place pour
Yhopital qui s’y trouve , il convient, ne pouvant
s’en occuper effentiel le ment , qu’il en charge un
officier de l’état-major de l’armée, qu’il inftruiroit de tout ce qui furviendroit de particulier ; & ce
feroit cet officier qui commanderoit les officiers de
vifite hôpital, la garde de Yhopital, les piquets
pour efeorter les convois des malades dans les hôpitaux
voidns , & ce feroit à lui que l’on'remet-
troit le mouvement de Yhopital ; il conviendroit
même qu’il eût celui des hôpitaux fédentaires voi-
fins.
Obfervatiôn.
Il feroit à délirer que les officiers de fanté en
chef fuffent avertis des monvements que l’armée
pourroit faire, afin de pouvoir faire àpropos &
convenablement les reverfements de malades d’un
hôpital dans un autre ; on conçoit qu’il devroit en
être de même pour l’intendant Si le commiffaire ,
afin qu’ils puiffent donner leurs ordres en confé-
quence.
A r t i c l e I I .
Du grand-prévôt de I'armée.
Sur les billets lignés du grand-prévôt de l ’armée
, les prifonniers qui font à fa garde feront reçus
& gardés dans Yhopital ambulant ou fédentaire,
conformément au titre premier, page 10 de l'ordonnance.
X
Obfervatiôn.
Pour 'prévenir les feintes'des prifonniers , le
An militaire. Tome III,
HOP ■ 75
gfand-prèvôt ne devroit ligner les billets d’h ô p i ta u x qu’autant qu’un officier dé famé lui en atirôit indiqué
lanéceffité, & ces billets dèvrôient avoir la
forme indiquée dans l’ordonnance.
A r t i c l e I I I .
D e s com m a n d an ts d è s 'r ég im en ts*
Un jour de bataille les bléffés feront reçus à Y h ôp
i t a l ambulant & au fédentaire -voifin, fans billets ,
parce que la célérité du fervice ne permet pas cette
formalité; mais dans la huitaine, ils feront tenus
de députer un officier de leur corps refpeélif auxdits
h ô p i t a u x, pour y reconnoître leurs malades & leur
donner des billets fignés par eux en leur qualité de
député.
V o y e i le titre premier, p a g e 9 de l’ordonnance,
O b fe r v a t iô n .
Cette députation étant faite de concert avec le
chirurgien-major, lorfque fes occupations les lui
permettroient, elle n’en feroit que plus' régulière,
& pourrait même préfenter des avantages.
A r t i c l e IV.
D e s in fp eSleur s , d e s in te n d a n ts & d e s com m ijfa ir e s
em p lo y é s a u x hôpitaux de l'a rm é e.
Les fondions des unes & des autres perfonnes
ci-deffus défignées ne different aucunement de
celles que nous leur avons attribuées aux h ô p i ta u x de paix ; nous y renvoyons.
A r t i c l e V.
D e s offic ie r s d e f a n t é de £ armée.
Les officiers de fanté de* l’armée font en très
grand nombre , & font compofés de médecins-inf-
pe&eurs-confultants S i ordinaires ,-de chirurgiens-
infpeéleurs-confultants majors d’armées , majors
d’h ô p i ta u x , aides, fous-aides majors & élèves d’a-;
pothicaires , majors d'armée d’h ô p i t a u x, aides ,
fous-aides-majors S i élèves.
O b fe r v a t iô n .
La claffe des chirurgiens eft , fans contredit, la
plus nombreufe ; mais elle eft auffi la plus utile,
S i c’éft vraiment à elle que tant de guerriers généreux
forx redevables de leurs membres & de leur
vie, même en fac-rifiant à propos une portion de
leurs individus pQur leur confervcr le refte ; c’eft
dans ces circonftances délicates , autant qu’importantes
, que la chirurgie françoife fe diftingue , &
. qu’elle mérite , à jufte titre, la réputation dont
elle jouir-. K