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dans le prolongement U T , comme les points directeurs
de la ligne quils doivent prendre.
Enfuite il faut déterminer encore un fécond point
de vue , par exemple C comme point intermediaire
à l’aile gauche entre S & V/ ; alors le général
aura deux points de vue à chaque aile de fon
armée, d’après lefquels il peut aligner fuivant cette
pofition déterminée , dans quelque point de la ligne
générale qu’il fe tienne , en remontant ou en def-
cendant. *
Mais il y a encore un moyen de mettre fur une
ligne droite plufieurs bataillons : je fuppofe celle
V P , fans qu’il foit néceflaire pour cela d’indiquer
des points dé vue fitués aux extrémités des ailes de
cette même ligne , comme ceux X & *Z. 11
Si le général, par exemple , reçoit l'ordre de
mettre promptement en bataille l’armée fur la ligne
qui va de X vers Z , ou bien fi des circonftances
prenantes l’y déterminent fur le champ1 de lui^
même, il faut, en pareil cas , commencer par
mettre en ligne l’aile droite du premier bataillon
en V à peu près , à la vérité au hafard, car jamais
on ne prendra tout d’un coup bien exactement la
dire&ion X Z , fans des points directeurs principaux ;
enfuite il faut aligner ce bataillon en V O , en def-
cendant vers le point Z , & déterminer dans fa po-
fiiion par quelques pelotons , deux points directeurs
principaux y dans le prolongement defqueis les bataillons
fuivants , depuis O jufqu’à P , doivent fe
mettre en ligne & s’aligner fur ce premier bataillon.
Par ce moyen , plus {impie que la méthode indiquée
précédemment, chaque bataillon oblige d entrer
en ligne, peut prendre fon alignement dans la
direélion én bataille des bataillons déjà rangés à fa
droite > & la direâion de la ligne générale peut
ainfi être prolongée depuis le point V jufqtfà celui
P , quand même les points de vue extérieurs X & Z-
33e lui feroient pas connus, & que par ^inégalité
du terrein , cette pofition du premier bataillon V O-
jie peut être apperçue par les bataillons du centre.
Cette dernière maniéré de mettre en ligne droite
îine armée un jour de bataille , eft plus praticable
que la première ; i°. parce qu’elle contient natu- ■
tellement les principes néceffaires pour la direction
de la ligne droite donnée , au lieu que dans la
première manière, le grand éloignement des points
d’ailes & l’étendue immenfe de ^terrein qu’il faut
occuper, donnent aifément lieu à des erreurs dans
la pofition des bataillons , & font mal juger de la
ligne qu’il faut prendre.
20. Parce qu’il faut abfolument, dans la marche
en ligne, pratiquer cette fécondé manière en s’alignant
pendant la marche fur les bataillons voifins,
attendu que les points de vue extérieurs fixés aux
ailes , ne fuivent point cette marche en avant.^
■ j°. Parce que dans touts les mouvements généralement
quelconques des troupes , il faut chercher
à éviter des règles compliquées, embarraf-
fàntes & inutiles* ®
Comme la pofition d’une armee en ligne, telle
T A C
que je la fuppofe ic i, doit être confidéréè
celle d’un feul corps, quant à l’alignement , il faut
rappeller les principes démontrés fur 1'alignement
d'un bataillon fe u l, parce que de l’un à l’autre alignement
, il n’y a de différence que dans la longueur.
Que l’on adopte ou l’une ou l’autre de cés deuÿ
manières de mettre en ligne une armée dans fg
première 'pofition , il faut toujours remarquer ,
comme règle générale tk indifpenfable , d’indiques
bien exactement aux commandants des bataillons ,
les points de vue d’après lefquels ils doivent prendre
la ligne droite néceflaire, qu’ils ayent été choifis
extérieurement fur les ailes de l’armée, comme
ceux R St y , ou intérieurement, c’eft-à-dire, par la
pofition donnée au premier bataillon SU ,, ou feulement
à quelques-uns de fes pelotons x des deux
côtés même de la ligne générale, en obfervant que
ces peints directeurs principaux foient diftinCts &
remarquables, afin que les commandants puiffent
mettre en ligne & aligner leurs bataillons refpec-
tifs dans leur prolongement.
Donc, les points de vue déterminés extérieurement
doivent être très vifibles & non d’une-trop
grande étendue, afin que l’un des commandants
n’aligne pas fa troupe de vingt pas , plus ou moins *
de trop en avant, pehdant qu’un autre alignera
d’autant en arrière mais quand ils c)iz été déterminés
une fois', ils ne doivent pas être changés au
moment même où l’on alignera les bataillons ,
parce que le moindre changement à cet égard ,
; donnerok lieu tout .de fuite à un défordre fi conft-
dérable, que l’armée ne p-rviendroit jamais à fe
: mettre en ligne droite ; if ne faut jamais , en pareil
cas , opérer au hafard , & il fe raifort aifé , en
employant de bons principes , d’écarter finon touts
les inconvénients pofiibles * du moins les plus
grandi.
Ce font toujours des cîrconfiaftces particulières
: qui déterminent un général de donner à fon armée
tel alignement de préférence à tel autre o r , il
doit commencer par fe fixer à lui-même, certains
objets diftinCb fur lé terrein, pour opérer invariablement
& conferver fans ceffe la direfticn de 1»
ligne qu’il convient défaire prendre à fon armée ,
pour les donner enfuite comme points d'alignements
généraux, aux commandants des bataillons.
| Que ces points directeurs principaux foient extérieurs
comme ceux R & y , ou intérieurs comme
ceux S & U ; il eft inutile à ces commandants de
connoître les points de vue fixés à l’aile oppofee W
& C , où doit aboutir Taile gauche de l’armée ,
parce qu’ils n’en ont pas befoin pour prolonger en
direction parfaitement droite , la ligne R Y S U , &
qu’il ne leur eft pas permis de rompre l’enfemble
avec le bataillon voifin de leur droite, quand
même ils pourroient juger que la ligne telle qu’on
la prend, n’aboutit effeâivement pas bien prscifément
à ce point directeur oppofé W.
I l eft encore moins néceflaire que les points
T A CHonements
généraux fur lefquels l’armée, doit être
alignée , foient connus des officiers inférieurs ,
parce que e’eft aux commandants à aligner eux-
mêmes leurs bataillons refpedifs fur ces points, &
à leur donner feulement pourdireCtion la pofition
des bataillons voifins de leur droite , en tenant la
main à ce qu’ils maintiennent leurs pelotons fur le
prolongement de la ligne qu’il leur a indiqué.
Ce feroit trop exiger du foldat, que de vouloir
qu’il prenne fon alignement des points directeurs
généraux de l'armée entière ; on doit en être content
lorfqu’il fait fe maintenir fur la ligne droite
prolongée des pelotons voifins de fa droite.
En général, il ne faut jamais étendre les devoirs
de l ’inférieur jufqu’à ceux du fupérieur ; mais il
faut favoir donner à chaque individu de l’armée
des points directeurs fenfibles , félon fon rang Si
félon la place qu’il occupe clans la ligne il ne
faut exiger de perfbnne d’obferver des règles plus
fa vantés qu’il ne le lui faut, fous prétexte de fup-
pléer aux manques de connoiffances d’un fupérieur
, ce qui pourtant n’eft pas tout-à-fait fans
exemple.
Lés bataillons de l’armée appartenants à «ne
feule & même ligne droite y doivent touts prendre
leur alignement d’une feule & même aile de cette
ligne , parce que fi l’aile droite D C ( fig. 424 )
d’un bataillon & fon aile gauche G H vou(oient,
par exemple, s’aligner particulièrement chacune
de fon côté fur le centre de la ligne générale ,
l ’une du point À , & l’autre de celui B , il peut lui
arriver facilement d’être rompu dans fon propre
centre comme K L , étant prefque impoffible aux
deux extrémités K & L de fe réunir régulièrement
fans des points fixés fur une même aile.
Le moindre dérangement dans l’alignement des
ailes donne lieu d’abord à la plus grande dérivation
dans le centre de l’armée ; cela arrivera fur-
tout quand plufieurs généraux à la fois voudront
aligner chacun une partie de l’armée , fans qu’on
ait déterminé ou qu’ils ayent pris connoiflance des
points directeurs principaux néceffaires pour cet
effet, & extérieurs comme ceux F A à l’aile droite ,
6c B J à l’aile gauche.
G r , y ayant plufieurs généraux dans une armée,
& étant impoffible qu’un feul d’entre eux
foit préfent par-tout pour ordonner affez promptement
aux commandants des bataillons d’aligner
uniformément, comme ils le peuvent, d’après des
points de vue quelconques immobiles , il eft nécef-
faire de déterminer par deux points directeurs diftinCts
, comme ceux A & F au moins , à l’une des
ailes de l’armée , finon à toutes deux , la dire&ion
de l’alignement à prendre; à l’aide de ces deux
points connus , chaque général eft en état -d’aligner
très parfaitement fa divifion comme elle doit
l’être , fans attendre que la divifion la plus voifine
de là fien ne ait été mife en ligne , & lui en indique
le prolongement.
£n général, toute négligence relativement §ux
T a c . 7 > 7
points d’a iles, ( foit qu’il n’y en ait pas eu de
fixés , foit qu’ils ne foient pas affez diftinéls & remarquables
, foit que les généraux ne les prennent
pas bien exactement, ou les perdent de vue ) ;
cette négligence , dis-je , produit les plus grandes
dérivations de ‘la ligne droite déterminée , fait
rompre l’enfemble néceflaire de l’armée, ôcca-
fionne des défordres & donne les plus grandes
difficultés aux bataillons, obligés alors de fe porter
rantôt en avant, tantôt en arriére, ce qui fatigue
infiniment plus le loldat que ne fait la charge elle-
même ; cette négligence eft encore une preuve
que le général en chef n’a point veillé à ce que les
autres commandants ayent, fur cet objet, des con-
noiffunces uniformes , 8C opèrent en conféquence.
Chaque bataillon, dans une armée, eft obligé de
prendre de fon propre centre,, fon alignement particulier
du front & de la profondeur, c'eft-à-dire ,
de fa ligne de marche , foit en fe mettant en bataille
, foit en marchant en ligne avec plufieurs
autres bataillons ; de même que touts les comman-,
dements relatifs à touts fes changements pofiibles ,
partent suffi de fon centre. Donc le centre cl’«n
bataillon doit être confidéré comme le point directeur
général de fon front. Donc il faut que les commandants
des hararlions veillent principalement à
ce que le centre c!e leurs bataillons refpeélifs foit
le premier placé fur la ligne droite , entre les points
directeurs principaux y extérieurs ou intérieurs ; alors
il leur fera facile d’y aligner les ailes de bataillons ,
fuivant les principes démontrés précédemment ,
fans que ces ailes foient obligées de fe régler fur
ces points de vue , qui dirigent la ligne du front gé-,
néral de l’armée.
Le rapport de la pofition d’un bataillon avec
l’enfemble de l’armée fur la ligne droite preferite
M O , ( j% . 4 2 5 ) , doit être jugé fur la pofition
aétuelle de fon centre , & elle doit être eftimée régulière
ou irrégulière, fuivant la place que ce centre
occupe fur cette ligne, ou fuivant qu’il en dérive,
foit que l’on confidère cette ligne comme traver-
fant le premier rang des foldats M O , ou celui des
drapeaux placés en avant du centre en S T.
Dans l’un ou l ’autre cas , le commandant en
chef obligé de porter fon attention aux centres des
premiers bataillons de la ligne, parce qu’ils doivent
fans ceffe être placés & marcher exactement fur la
ligne droite donnée M O , doit commencer „par
aligner les bataillons T T du point S fur ceux
K O , & indiquer enfuite le prolongementde cette
ligne aux bataillons fuivants en defeendant, parla
pofition donnée aux files des drapeaux des trois
premiers bataillons de la droite de l’armée S T T ,
foit fur les points L 8c y , foit fur les points de vue
extérieurs de la droite M & N ; de plus , il faut qu’il
détermine pour- fa direâion particulière à l’aile
gauche de l’armée , les points de vue extérieurs P &
O , pour aligner le front dè l’am ié e fo it un defeendant,
foit en remontant, & obfervant toujours
de donner fon attention principale aux centres