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front antérieur, l’autre le Home poftérieur, c eft-
à-dire, que les huit files antérieures s’éloignoient
des huit files poftérieures, & que les uns Si les
autres marchoient & combattaient ainli féparé-
inent.( Arrian.p. 47 ).
Double phalange antijlome.
Celle-ci, au lieu d’avoir les chefs de file en dehors
comme dans les paragogaes ou marches par
le flanc , les avoient en dedans les uns contre les
autres, & les ferre files en dehors ; les uns dans là
paragogue droite, & les autres dans la paragogue
gauche. Elle étoit formée par les deux cornes ou
ailes de la phalange PH , fig. 3 56, dont l’aile
droite D H , ayant fait à droite, Si l’aile gauche
C P , ayant fait à gauche , venoient, par une contre
marche , le long du front jufques vis-à-vis 1W
bi/ic ou centre C D , & marchant enfuite direSe-
jnent en avant du centre , en laiflant entre elles un
ouille ou intervalle , avoient les chefs de file en dedans
8c Us ferre files en dehors. La phalange pouvoir
prendre cet ordre par un autre mouvement,
foit quart de converfion ou pas oblique ; mais le
mot de paragogue employé ici par les taéliciens
Grecs fans addition, peut faire croire qu’elle em-
ployoit, dans cetteoccafion.ee mouvement très
fimple. ... I
Cet ordre avott lieu quand la cavalerie ennemie
étoit formée en coin. Le coin Unifiant en pointe
& ayant fes chefs de file à fes flancs, en arrière les
ur.s des autres, étant d’ailleurs deftiné à percer l’infanterie
qu’ils chargent de leur front & par fon
flanc ; les chefs de file de celle-ci éioient placés au
centre, pour empêcher la cavalerie de pénétrer ou
la repouffer. Celle-ci attaquoit en coin , dans l’ef-
pèrance de percer le centre de l’ennemi 8c de le
mettre en dèfordre ; mais fachant ce deffein , les
chefs de file, femblables à des murs , Si appuyant
e'nfemble fur le centre vuide , rendent leur effort
inutile. ( Id. 48 ). .
Quelquefois la diphalange antijlome feparoit les
deux flancs antérieurs 6c tenoit unis ceux de l’ar-
rière j c’étoit ce qu on nommoit coin creux ,
( ) , fig- 3 5 7 - ( -àrrian. ).
Double phalange amphijlome.
On nommoit ainfi la phalange qui avoir fes chefs
de file à fa droite & à fa gauche en paragogues | &
les ferre-fil es en dedans, c’eft-à dire qu elle etoit
formée fur le centre. ( Arrian. ).
Double phalange pèriflome.
Cette phalange fe formoit en marchant obliquement
par les deux flancs A B , 5 8 , à deffein
d’envelopper la phalange ennemie C D , fuppofee
en bataille dans l’ordre redangle ordinaire. Celle-
ci voyant le deffein de l’ennemi, fe fèparoit auffi
TAC
en deux diphalanges E G , IH , dont chacune s oppofoit
de front à la paragogue tranfverfale oü ligne
oblique B P , Q A , qui venoit à deffein de la
prendre en flanc. La diphalange de la droite marchant
par fon flanc droit A , avoit fes chefs de file
à fa gauche ; celle de la gauche marchant par fon
flanc gauche B , les avoit à fa droite & les ferre-
files à fa gauche. ( Glojfar. vet. ), Æfiarr. p. 4 9 )•
On nommoit cette phalange komoeoftome ou de
front égal, parce que la frie du flanc étant de feize
hommes & marchant en faifant rang , étoit finvie
par u n e file égale, celle-ci par une autre, & ainfi
de fuite.
La diphalange homceoftome étoit celle qui avoit
les chefs de file de même côté dans chaque phalange
, c’eft-à-dire , ou à la droite ou à la gauche.
On oppofoit au plinthe la phalange pèriflome.
Plinthe ou quarte à centre plein.
Le plinthe avoit les côtés égaux en figure & eir
nombre ; en figure, parce que toutes les portion*
en étoient égales en nombre, parce que le front
étoit égal à la profondeur. Cet ordre étoit compofé
feulement d’oplites, (ans archers ni frondeurs pour
couvrir les flancs. On regardoit la dimoerie ou demi-
file comme l’élément du plinthe, & on difoit qu’il
étoit compofé de dinioerie, parce qu’on la conce-
voit formant un quarré d d , fig, 3 5 9 , de huit
hommes par côté, & que l’on prenoit ce quarré
comme l’élément du plinthe.
Quatre dimoeries quarrées formoient un fyn-
tagme S S , dont chaque côté avoit feize hommes ;
quatre iyntagmes formoient un plinthe P P ; quatre
plinthes ou feize fyntagmes formoient un autre
plinthe P P , ainfi de fuite.
Ordres contre la cavalerie.
On oppofoit au rhombe l’ordre fémilunaire ou
en croisant, ayant à fon front les chefs de file pour
envelopper la cavalerie qui s’avançoit contre eux. "
étoit défi in é fur-tout à tromper les archers a cheval
qui s’abandonnoient au milieu de cette courbure »
& à les mettre en dèfordre en tes attaquant avec
les ailes » tandis que ïe centre leur réfiftoit. ( Ælian.
p. eo.Onojand. c . i l . Agath. I. I I ) .
On prenoit contre la cavalerie aifpofee fur une
profondeur double du front, l’ordre nomme phalange
tranfverfe , ( 7rXnylu front en
étoit fort étendu ,.afin que fi elle étoit rompue, la
partie enfoncée fût petite , Si que la cavalerie ennemie
fe trouvât bientôt non dans 1 épaiffeur de la
phalange, mais fur un terrein vuide. (Ælian. p. 33).
L’ordre convexe étoit employé pour tromper
l'ennemi, 8c lui cacher trois fois plus de force
qu’on n’en monjrou ; fi le centre fuffif.it pour fou-
tenir & rompre fon effort, les ailes ne bougeoiem ;
s’il en étoit befoin, elles accouroient au fecoius du
centre. On le nommoit ifarg.riï*. Ælieit
TAC
dît que c'étoit le plus beau & le plus artificieux.
( P. < 5. v. Frontin , /♦ II, c* 3 ) • .
A l’ordre quarré de la cavalerie on oppofoit l em-
bohn ou coin y qui àvoit des oplites à toutes fes
faces ; le nom étoit emprunté de celui de la cavalerie
; mais dans celu'r-ci la pointe étoit d’un feul
homme ; dans le coin de l’infanterie , elle étoit de
trois , parce qu’un feul n’auroit pas fuflà pour combattre.
Epaminondas forma fon armée en coin a
Mantinée , & défit les Lacédémoniens , très fupé-
rieurs en nombre. ( Xenoph, ).
Il fe forme par une double phalange amphijlome,
qui, étant en mouvement, réunit fes deux flancs
antérieurs & écarte les poflérieurs en forme de
( M m Æ,ien ne donne point i>ama?ièredef°.r*
mer le coin , mais il eft facile de l’imaginer. La divifion
D , (fig. 361 ) , ( de trois hommes ou plus,
car il fe peut que le nombre trois ne foit ici que le
dernier terme , & qu’on ait donné à ce front plus
d’étendue ) ; cette divifion , dis-je , qui devoit former
la pointe du coin , gagnant un peu d avance
en allongeant fon pas, les chefs des files ƒ ƒ , qui
étoient à droite & à gauche fe trouvoient a hauteur
du fécond rang de la divifion D . formé par les
premiers épiflates ; alors ces deux files prenoient le
pas de la divifion D , & depaffoient de même les
deux files fuivantes, e , e , qui dépaffoient à leur
tour les voifines b yb ,8c ainfi des autres, de forte
que l’alignement de-chaque aile fai foit, avec le
front delà divifion D , un angle de quarante-cinq
degrés. Pour fe faire une idée jufle de la force de
cette ordonnance, il faut concevoir le front & les
ailes fraifés de longues piques, qui n’en laiffoient aucune
partie découverte ; par exemple , la pique du
chef de la file b dépaffoit de beaucoup & couvroit
le chef de la file e, qui couvroit de même celui de
la file ƒ , & ainfi des autres. Cette ordonnance pou-
voit avoir encore un autre avantage: c’étoit d’éloigner
de la portée des traits une partie de la phalange.
11 fe peut donc très bien que les anciens
Payent employée , & que leur embolon ou cunéus
ait été un véritable coin , & non une colonne fem-
blable aux nôtres. L’expérience leur ayant appris
qu’une profondeur de feize au plus étoit fuffifante
pour le choc , qui étoit un de leur principaux objets,
il n’eft pas vraifemblable qu’ils en ayent
donné du moins habituellement une plus confidé-
rableà aucune ordonnance ; Æ!ien& Arrien parlent
bien de colonnes pour la-marche , mais non
pas pour le combat.
Pltzfion ou quarré à centre vuide.
Le front du plæfion ( fig. 3 6 a ) , étoit beaucoup
plus grand que fa profondeur; fes quatre côtés
étoient formés par des oplites O ; il avoit dans fon
centre les archers & les frondeurs. On y oppofoit
la phalange implexe ; c’étoit celle à qui la nature
du terrein forçoit de donner les plis & replis d’un
fergent, ou de l’épée nommée •$<'?«?, La forme irré-
TAC 6 6 9
gutièfe de cet ordre avoit paru propre à attirer
quelques-unes des divifions qui formoient le ploe-
jion contre celles.de la phalange , & à rompre ainfi
l’union & la denfité de cette ordonnance. Les chefs
de file de l’implsxe deveienr obferver de refler ferrés
en ordre, lorfqu’aucune divifion ne fe déta-
choit dilpletfion ; mais s’il en fortoit quelques-unes,
celles de la phalange s’avànçoient pour les combattre
dans leur état de foibleffe ou de défunion.
Xénophon dit que le plæfion étoit un ordre pénible
& difficile à garder, lorfqu’il étoit fuivi par les ennemis.
( Xenoph. Cyrop. I. III. Polyen,/ ./ / / , c. 7 ) .
On le nommoit tranfverfe, lorfqu’il marchoitpar
fon plus petit côté.
Le mouvement par lequel une phalange débor-
doit 8c enveioppoit celle de l’ennemi,étoit nommé
circonvention , (Û7no j)cs>iceyy«?iç ) ; & celui par lequel
elle tournoit une feule aile s’appelloit demi»
circonvention , ( 07rtpxepce<ri; ) ; l’aminciflement ou dir
minution de profondeur étoit nommé leptifme.
Commandements.
Les commandements dévoient être clairs, précis,
courts, fans ambiguité. Le filence étoit exigé
dès le temps d’Homère. Ce poète l’attribue aux
Grecs devant T ro ie , 8c dit que toute leur armée
fembloit n’avoir pas de voix ; il compare au contraire
les cris des Troyens à ceux des troupes
d’oies , de grues & de cygnes.
Pour rendre les commandements plus clairs, la
règle éroit de faire précéder le nom qui fpécifioit le
mouvement. On necommandoit pas , tourne^vers
la pique , tourne{ vers le bouclier ; mais on difoit ,
vers la pique tourne%, vers le bouclier tourneSuivant
le même principe , on commandoit : Lacèdèmo-
nienne contre-maYche , Macédonienne contre-marche.
Ælien nous a confervé les commandements fui-
vants :
Aux armes, ( Xenoph. Eped. Cyr. I. I. ).
Marcheç à vos armes.
Nota, Il auroit fallu dire, fuivant le principe ,
à vos armes, marche.
Les bagages hors de la phalange.
Attention au commandement. Et dans Arrien ,
filence, attention au commandement.
Prene% la pique. Arrien , haut les piques , pofe{ les
piques.
Relever^ la pique.
PreneÇ vos difiances , porter^ la piquet.
A vos files.
A vos rangs.
Voyeç vos chefs défilé.
Serre-files , aligne£ vos files.
Obferve[ vos premières difiances,
Vers la pique tourneç.
Marche.
Halte.
Front.
Vers le bouclier tourne