
4 3 H O P
S e c t i o n V.
De la température des hôpitaux par rapport aux
maladies.
Par rapport aux maladies, il n’y a aucun officier
de Tante qui ne fçache qu’en général les vénériens ,
les galeux, les varioleux, les rhumatifans & les
goutteux ne demandent une atmofphère plus chaude
que ne doit être celle des malades affeélés de fièvre
putride, de maladie inflammatoire , 8cc. Les blefles
font généralement dans le même cas ; & le moyen
d’établir à point nommé toutes ces différences, fera
le baromètre.
A r t i c l e IV*
De la propreté des hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
La propreté des hôpitaux ne dépend pas feulement
de celle des infirmeries, ni du renouvellement
de l’atmofphère , mais encore de la propreté des
malades , de leur diffribution par rapport aux
genres de maladies , de leur accouplement ; enfin ,
de lafituation des latrines, & des courants multipliés
qu’il convient d’établir pour entraîner les immondices
dans les rivières.
Nous allons nous occuper fucceflivement de ces
divers objets, defquels dépendent en grande partie
les fuccès des officiers de fanté.
S e c t i o n II.
De la propreté de /’hôpital & des failes , confédérée
généralement.
La propreté générale des hôpitaux, dépend , i°.
de la difpofition des latrines , qui doivent entraîner
à la rivière ce qu’elles contiennent, & de leur
exaéle fermeture.
2°. De l’attention qu’on aura à ne laiffer dans les
cours ni autres endroits de Y hôpital, aucuns décombres
ni débris de cuifine. On s’occupera fpécia-
lement de tout ce qui a rapport à la propreté de ce
lieu , ainfi que de ces acceffoires ; enfin , on veillera
exaélement à ce que rien ne puiffe altérer l’atmof-
phère, qui d’ailleurs fera renouyellée par les portes
qui répondent aux cours,
3°. La propreté des infirmeries , dépend en général
de l’attention qu’on doit avoir touts les printemps
de faire blanchir les falles à la chaux vive ,
( cette précaution ne feroit point déplacée fur la fin
de l’automne ) , & de renouveller l’air qu’elles
contiennent, comme nous le dirons cyprès.
S e c t i o n I I I .
De la propreté particulière des falles.
La propreté particulière des falles, dépend , i°.
de l’attention particulière cjue l’on aura de les faire
H O P
balayer trois fois par jour ; favoir , après que les
lits & parlements feront faits , cy dès que le dîner
& le fouper des malades feront finis.
2°. Du renouvellement de l'air des falles, immé-l
diatement après que les lits feront faits , & des fu-
migations de fubftances réfineufes , lorfqu’on aura
à faire des panfements qui répandront une odeur
fétide.
3*. De l’exaélitude avec laquelle on procédera
touts les matins au nétoyement des chaifes percées
, des urinoires, des baflins , des crachoires, &c.
enfin , à l’attention qu’on aura d’ouvrir les portes
& les fenêtres des corridors, excepté celles qui
répondent aux falles, & de les parfumer pendant &
après l’évacuation des immondices contenues dans
ces corridors.
S e c t i o n I V ,
De la propreté des malades
La propreté des malades, tient aux objets fui-;
vants :
i°. Il convient qu’ils changent de chemife deux
fois par femaine, fi la nature de leurs maux ne
l’exigeoit pas plus fouvent. Nous exceptons de cette
règle , les vénériens & les galeux , qui ne doivent
le faire qu’autant que les officiers de fanté l’auront
jugé néceffaire.
2°. Il convient auffi qu’ils changent de coëffes de
bonnet touts les huit jours , fi la circonftance n’en
exige pas le renouvellement plus fréquemment. Le
bonnet de laine dont ils feront pourvus, devroit
être blanc de leflive. Quant à la capotte , elle de-,
vroit être propre, bien battue & bien broffée.
Une remarque importante à faire à cet égard, eft
que ceux de ces divers objets qui auraient- déjà
fervi aux malades affeélés de gale, de taigne, de
maux vénériens, de phtifie, &c. devroient être réfer
vés pour les malades qui feroient affeélés de ces
maux, en fuppofant toutefois qu’ils ayent été lef-
fivés & expofés à la vapeur du foufre. Il devroit en
être de même des lits , ainfi que des fournitures qui
leur auroient fervi.
3°. Les lits dans lefquels ils coucheront, devroient
contenir des draps blancs de leflive ; 8c toutes
les autres fournitures des lits devroient être changées
, fi le malade qui l’occupoit avant, étoit affeélé
de fièvre putride , maligne, de diffenterie , & c .
il en feroit de même , fi le malade qui l’occupoit y
étoit mort; & dans ce cas même, il efl néceffaire
de brûler la paille dudit lit.
Dans ces deux circonflances, comme dans toutes
celles où les malades auroient altéré leurs fournitures,
ou les auroient imprégnées d’émanations mal-
faifantes , il çonviendroit dè laver celles qui en font
fufceptibles , de faire fécher au grand air celles qu?
ne le font pas , pour les paffer de fuite à la vapeur
du foufre, les battre * les vergetter, &c.
4°. De placer aux extrémités des grandes falles ,
un
H O P
un robinet pour laver les mains des malades , & ün
effuie-mains pour les effuyer. Dans les petites
falles, il n’y aura que moitié de ces deux objets. 11
çonviendroit dé donner à chaque malade, deux fois
la femaine, une ferviette, & en entrant, de leur
remettre une cuillière,une fourchette, unetaffe &
un pot, dont ils fe chargeraient de la propreté. On
aurait l’attention de leur diflr.ibuer leurs aliments
avec propreté; & on ne fouffriroit jamais qu’ils les
confervaffent. La vaiffelle deftinée à ce lervice ,
devroit être propre & enlevée après l’heure du repas.
Il conviendrait enfin que le frater de la compagnie
leur fît la barbe deux fois par femaine.
f°, Il feroit effenriel de çlaffer les malades , afin
de ne pas mettre un fiévreux à côté d’un malade af-
feélé d’une fièvre putride , un phtifique à côté d’un
malade atteint d’une fluélion de poitrine, un feorbu-
tique à côté d’un diffenterique, un convalefcent à
côté d’un malade à l'agonie , &c. Ce manque d’attention
, toute répugnance à part, préferiteun foule
de conféquences généralement fâcheufes , & particulièrement
funeftes ; & ces inconvénients fubfif-
teront tant qu’on ne s’occupera pas de les clafler
dans l’ordre ci-après.
6®. Les malades affeélés de fièvres putrides & malignes
, & de fièvre finogue putride , feront placés
dans une des grandes falles, en obfervant de ne
point les entremêler & de les coucher feuls. Ceux
qui feront affeélés de fluxions de poitrine , de maladie
inflammatoire, de fièvre finogue fimple »feront
placés dans une des grandes falles , en obfervant
les chofes ci-deffus indiquées. Ceux cjui feront
affeélés de fièvre d’accès, telles que les fièvres
tierces, Amples, doubles tierces , quartes Amples ,
doubles quartes , de fièvres fubintrantes, de fièvres
éphémères, de fièvres éruptives Amples, de>co-
liques, &c. feront également placés dans l’une des
grandes falles, en obfervant les conditions établies
ci-deffus. Ceux qui feront affeélés de fièvres éruptives
effentielles , telles^que les différentes efpèces
de petite vérole , de rougeole 8c autre maladie éruptive
, telle que les purpurines , les milières , 8cc.,
feront placés dans l’une des petites falles. Ceux
qui feront affeélés de maladies croniques , de dé-
voyement, d’hydropifie , & e ., feront placés dans
l'une des grandes falles. Ceux qui feront affeélés
de feorbut ou d^affeélion feorbutique , occuperont
line des petites falles. Il en fera de même pour les
phtifiques 8c les diffenteriques. Ceux qui feront
affeélés de maux vénériens feront placés dans une
des grandes falles. Il en fera de même pour ceux
qui font affeâés de gale 8c pour les convalescents.
Ceux qui feront blefles, de quelque nature que
foit leur bleffure , occuperont une des grandes
falles. Ceux de ces malades , dont la vie fera en
danger, feront placés dans l’une des petites falles,
afin que leur afpeél 8c l’odeur qu’ils peuvent répandre
ne puiffent pas nuire aux différents individus
des falles où ils feroient difperfés.
(Iota. Qu’une des petites falles feroit réferyée i
Art militaire. Tome I I I .
H ° p 49
aux malades affeélés de maladies réputées comme
incurables , telles que la teigne, les écrouelles , les
ulcères malins, l’épilepfie , &c. Une de ces falles
feroit également deflinée pour lés hydrophobes; 8c
pour prévenir les rixes qui pourraient s’élever
entre les foldats 8c les domeftiques des officiers
malades, il conviendrait de les placer aufli dans
une de ces petites chambres qui, d’ailleurs , fervi*-
roit aux infirmiers devenus malades. Enfin on en
conferveroit une pour former la falle des bains.
Les baignoires devroient y être placées de façon
à ménager un endroit pour y recevoir la douche &
y prendre les boues artificielles. Et chaque baignoire
devroit avoir deux robinets pour y verfer
à propos de l’eau froide ou chaude. Un infirmier
préfent empêcherait l’abus que les foldats pourraient
faire de cette commodité ; il conviendrait
aufli qu’il y ait plufieurs thermomètres pour fixer
le degré de la chaleur de l’eau.
, 7°. On ne doit pas être moins fcrupuleux fur
l’accouplement des malades qu’on a été attentif à
les claffer, & l’on ne s’y déterminera qu’autant
que la circonftance y contraindrait, alors on fe
comporterait comme il fuit. Les convalefcents , les
galeux , les vénériens , les feorbutiques, les blcf-
l’és , 8cc., dont la nature de leurs maux ne fera
pas conféquente , feront les malades que l’on fera
coucher à deux lorfque la circonftance l’exigera ,
& dans ce cas on aura l’attention de ne pas accoupler
un jeûne homme avec un vieillard , un malade
entrant avec un prêt à fortir , 8c fur-tout de
ne pas mélanger les infirmités.
8°. Il eft bien efî’entiel aufli de tenir proprement
les malades qui font affeélés de maladies graves,
tant pour eux que pour ceux de leur falle qui leur
font voifins; pour ce, il eft néceffaire d’avoir des
draps roulés , des toiles cirées pour les malades qui
gâtent fous eux, des plats-baffins , 8c des urinoirs
pour ceux qui ne peuvent fe fatisfaire autrement;
des crachoirs & des draps ployés en p!u-
fieurs doubles pour être pofés fur les lits de ceux
qui expeélorent abondamment.
Ces différents objets doivent être nettoyés 8c
renouvellés tout aufli fouvent que la propreté paraîtra
l’exiger.
9°. Enfin un autre objet de propreté qui n’eft
pas à négliger, font les fumigations qu’il convient
de faire dans toutes les falles immédiatement après
que les lits font faits 8c fur les huit1 heures du foir.
Une au*re confidération à avoir pendant l’hiver ,
feroit de placer au pied des malades qui ont de la
peine à s’échauffer , un rouleau de bois garni de
tôle, dans lequel eft placé un cylindre de fer chaud.
A r t i c l e V.
Du renouvellement de l'air dans les infirmeriesi
S e c t i o n p r e m i è r e .
Le renouvellement de l’air des infirmeries eft ÿ