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a L’abord des travaux doit être facile , tant i
pour l’arrivée des farines 8c du bois , que pour la
commodité des chargements 8c des diftributions.
Quand ils font dans des places, de guerre, il faut
les mettre plutôt à portée des remparts , que dans
l ’intérieur de la v ille, pour que le paffage continuel
des voitures ne faffe pas d engorgement ; 8c
pour la même raifon , il faut, autant cju on le. peut,
t e ménager la reffource de pouvoir faire arriver les
voitures par une porte 8c fortir par une autre ; ces
petites attentions ne paroiffent d’abord d aucune
confidération , mais à l’ufage 8c à l’expérience, on
fe convaincra aifément qu’elles ne font nullement
indifférentes , 8c qu’au contraire elles peuvent être
d’une grande utilité. Dans un établiffement freu-
reufement fitué, on fera en une demi-journée un
chargement que dans, d’autres on n’effe&ueroit pas
dans une j-oumée entière ; cela eft cependant d’une
grand« confidération pour le fervice».
Après avoir fini tout ce qui concerne le pain ,
l ’auteur s’occupe des équipages des vivres..
Des équipages des. vivres.
Les équipages des vivres font un certain nombre
de voitures ou de chamois couverts attelés de
chevaux, conduits par des charretiers 8c par des
prépofés uniquement affeâés au fer-vice du tranf-
port du pain depuis les endroits où. on le fabrique,
jufqu’à ceux où on le difiribue..
L’auteur traite dans cette fe&ion de la conftruc-
tion des charriotsj.il fait connoître quels font les
meilleurs ; il' parle enfuite des harnois des chevaux
, puis des chevaux des vivres ; il pâffé de-là à
la compofition des équipages j il, nous dit: « cent
chevaux forment un équipage »,
u Un équipage eft commandé par un capitaine
& deux conducteurs, qui font les lieutenants du
capitaine »_
« Il eft conduit par 25 charretiers , un par 4
chevaux ».
« Il y a deux charretiers furnuméraires par équipage
, que l’on appelle haut Le pied ».
« Il y a en; outre trois ouvriers attachés à chaque
équipage ou à chaque cent chevaux J favoir ,, un
maréchal, un charron 8c un bourrelier ».
« Des 100 chevaux, 96 font attelés de 4 en 4, à
3.4 voitures ,.8c il y en a 4 qui n’ont point de voir
’ fcures , 8c qu’on nomme par cette raifon: haut le
pied j ils fervent.à remplacer les malades, eftropiés
ou boiteux ».
« Des 24 voitures qui forment-un équipage, il y
«n a une qui ne porte point de pain ,.parce qffelle
eft chargée de tout ce qui eft néceffaire à l’entretien
de l’équipage , en cuirs, cordages-, fers, médicaments
, outils 8c uftenfiles. Elle porte auffi le
bagage du capitaine 8c des conducteurs. Il ne eefte
donc que 23 voitures pour le fervice. Chaqueéqui-
page complet de 100 chevaux 8c en bon état, ne:
pçiu. fournir qu’au tranfgort de rations »,
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« Quatre équipages ou 400 chevaux forment ttné
divifion , 8c la divifion eft commandée par un
lieutenant du capitaine général , qui ,. par fou
grade, eft fupérienr à touts les capitaines 8c conducteurs
particuliers , 8c n’eft fubordonné qu’aux
lieutenants, plus anciens que lu i,au capitaine général
, à l’infpeCteùr des équipages , 3 c au muni-
tionnaire ou régiffeur des vivres chargé de la partie
des équipages ».
« Indépendamment des ouvriers & charretiers
affeCtés au fervice particulier de chacun des équi?
pages on entretient encore un certain nombre
de furnuméraires pour remplacer ceux-ci au be-
foiii, en cas de mort, ou-de maladie, ou de mau-
vaife conduite qui les feroit punir ou chaffer ».
Ces ouvriers furnuméraires font dirigés par-des
ouvriers principaux ; ceux-ci- font choilis parmi les
plus expérimentés 8c les plus connus J. ils ont un
traitement qui rend, leurs places très recherchées.
Les ouvriers principaux 8c les ouvriers furnumé^
raires forment ce qu’on appelle le grand parc J, ils
font aux ordres d’un employé connu fous le. nom
de garde-magafin du granc parc.
Nous pafferons furies quatre chapitres fuivants J
très intéreffants pour les perfonnes chargées de
l’adminiftration particulière des vivres , ils n’offri-
soient aux militaires aucun objet effentiellement
utile. L e premier-de ces. quatre chapitres eft intitulé
,. ord'e journalier du fervice intérieur & partial•
lier d'un équipage fuppofé de féjour & en repos ais
parc pour la nuit 6» le jour fuivant j le fécond , ordre
général pour le fervice. intérieur de plufieurs. équipages,
réunis ;, le troifième yordre général pour les fervice s
extérieurs ; 8c. le quatrième., chargement de pain dans
les travaux
Arrêtons-nous quelques- inftants fur le chapitre
qui a. pour titre , convoi de pain, pour l'armée j. una
partie des chofes qu’i l contient peuvent être utiles-
aux militaires .chargés d’efeorter ces convois,.
Convoi de pain pour tarmée-».
et Ces convois font plus ou moins nombreux eti
voitures, fuivant la force du corps ou de l’armée
que l!on a- à fournir. Comme il eft tout ordinaire
de nos jours d’affembler des armées qui' confom»
ment 4,à 500,000 rations par 4.jours, on fuppofera:
ici les convois- propres à y conduire 400,000 ra«;
tions par diftribution ».
u Un convoi de 400,000 rations exige le fer»
vice de 400 voitures chargées en pain , c’èft-à-dire
de 17 à 18 équipages , en fuppofant qu’ils foient
touts en. état de fournir chacun 23, voitures, au
chargement »..
« Ces 17 à 18 équipages auront donc reçu leur
chargement dans les travaux tout au moins la veille
du départ; fi quelques-uns ont pu le prendre la
furveille ,. c ’eft un-grand avantage pour eux., ils
auront eu la veille du départ pour fe repofer ». ,■
u Siïes équipages font.nourris au fe c , le capi^
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laine général ou commandant des équipages doit
avoir eu attention de les pourvoir à l ’avance en
fourrage , foin & avoine pour la route , à comp-q|
ter du jour de leur départ, & cette précaution emporte
prefque toujours , dans.ee cas, l’aller & le
retour, étant fort rare que les équipages trouvent
à renouveller leur fubfiflance au fec à l’armée , ou
même à portée ; c’eft donc au moins fept jours de
fourrages qu’ils doivent emporter ».
« Quand l’armée, au contraire, fourrage, &
que les équipages font dans le cas de fourrager
auffi , on ne leur en fait prendre que de quoi les
conduire au lieu ou ils trouveront à faire un nouveau
fourragement ; ce qui doit toujours être prévu
&même annoncé dans l’ordre de route. Ainfi donc,
s’ils doivent fourrager touts les jours fur leur
route, ils ne prennent de fourrage que pour la
journée ; fi de même ils ne peuvent en trouver
qu’à une certaine diftance , ils en prennent pour
plus de temps ; mais toutes les fois que c’eft en
verd que les équipages fourragent, 8c qu’ils font
chargés de pain , il leur eft bien difficile d’en porter
pour beaucoup de jours, parce que le fourrage
en verd tient un grand volume, eft fort pefant, &
fe gâte fort aifément quand il eft enraffé 8c que la
voiture chargée de pain a peu de place pour le
mettre, puifqu’il ne lui refte que les fourragères ,
étant abfolument défendu & contre toute prudence
8c toute règle,- de dépofer du fourrage
verd & humide fur le pain ».
« Dans le cas du fourragement en route, le
commandant du convoi ne néglige jamais de fe
précautionner de l’ordre du général, ou de celui j
du maréchal-des-logis de l’armée, ou de l’officier |
commandant dans la place du départ, pour que
l’officier commandant de l’efcorte permette le
fourrage, 8c même le protège. L ’article des efeortes
eft unedes précautions la plus effentielle à prendre.
La perfonne chargée du commandement des équipages
ne doit jamais négliger d’en demander, fans
quoi ce feroit fe rendre refponfable des événements
».
« Si l’officier qui commande dans la place d’où
part le convoi, ne juge pas à propos d’en donner ,
il eft bien -le maître ; mais dans ce cas le convoi ne
doit fe mettre en route fans une efeorte, que fur
un ordre par écrit ».
« C ’eft pourquoi donc, la veille du départ, le
capitaine général ou celui qui commande la partie
des équipages, rend compte au commandant de
la place, de l’ordre qu’il a de faire partir le convoi
le lendemain, de la route qu’il tiendra & de
ladeffination qui lui eft donnée; fur cetexpofé,
le commandant dè la place juge de la «éceffité de
donner une efeorte de guerre , ou fimplement une
efeorte de police ; il fait part au commandant des
équipages de ce qu’il en décide , 8c convient avec
lui de l'heure à laquelle l’efcorte fera commandée,
& du lieu où elle fe rendra pour recevoir le convoi
le prendre fous fa protection »•
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« C’eft l’affaire du commandant de la place de
donner au commandant de 1 efeorte^ les inftruc-.
tions qu’il juge néceffaire pour la detenfe- 8c la
fureté du convoi; mais ces inftruCtions , a moins
de raifons bien fortes, ne doivent jamais^ intervertir
les ordres qui ont été donnés de l’armée pour
la direction du convoi ; 8c dans les cas ou il feroit
néceffaire de les intervertir, le commandant de la
place ne doit pas fe refufer.à en prévenir le conir
mandant des équipages, 8c même à lui en donner
l’ordre par écrit, pour que cèlui-ci puiffe iur-le-,
champ en pré venir les fupérieurs, 8c que tout aille
de concert dans des difpofuions. auffi critiques 8c
auffi intéreffantes ».
u Toutes ces précautions prifes 8c toutes chofes
convenues à cet égard, le commandant des équipages
revient au parc 8c il forme fon inftruCtion ,
dans laquelle il fpécifie le nombre des équipages
qui doivent fe mettre en route le lendemain , la
quantité de pain dont chaque équipage eft charge »
1 heure du départ, la di re&ion que doit tenir le
convoi fuivant l’ordre qu’il en a reçu de 1 armee ,
le nombre de lieues qu’il devra faire chaque jour ,
les endroits où il devra faire parquer ; s’il doit
fourrager ou prendre du fourrage en route , il en
fait mention dans fon inftruCtion , y joint 1 ordre
qu’il a reçu à cet effet, 8c finit par recommander à
celui qu’il charge de la conduite du convoi , la
plus exaCte difeipline 8c police , 8c d inftruire le
chef des fubjîftances à l’armee , de tout ce qui
pourra lui arriver dans fa route , pour que celui-ci
en rende compte au général, 8c prenne fes ordres
fur touts les événements ».
« Nous avons fuppofé le convoi compofe de 17
à 18 équipages: ces 18 équipages forment quatre
divifions 8c demie » par conféquent il y auroit à
un convoi de cette importance au moins quatre
lieutenants. C ’eft toujours le plus ancien lieutenant
. qui prend lé commandement, quand le capitaine
général , ou rinfpeCteur , ou le munitionnaire
chargé des équipages ne marchent pas en perfonne
aux convois ». h
« C ’eft donc au premier lieutenant que 1 infime*
tion eft adreffée 8c remife, ■ celui-ci la garde pour
lui, fans en faire part à fes confrères ni aux capitaines
; mais il donne fon inftruCtion relative à
celle qu’il a reçue, à chacun de fes confrères qui
marchent avec lu i; ces inftruCtions fe bornent à
l’heure du départ & à l’ordre à tenir par les divifions
entre elles , pour déterminer laquelle des divifions
marchera la première, la fécondé, ainfi de
fuite ; alors chaque lieutenant fait le rang de fa divifion
, 8c le commandant a foin de remettre les
deux équipages qui font fans lieutenant, a la police
d’un de ceux qui vont avec lu i, 8c dont il fait
choix ». * o - i
■ « Chacun des lieutenants en ufe de même, 8c il
défigne quel eft l’équipagne de fa divifion qui marchera
à la tête 8c celui qui marchera à la queue ».
« La règle générale que l’on fuit pour cet ordre {
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