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quarts, à la moitié, au tiers, au quart du front.
Dans la marche oblique, ils s’aligneront fur les
deux foldats qui l'ont près d’eux du cote de 1 aile
vers laquelle ils marchent, & obferveront que 1 a-
lignement du front foit toujours parallèle à ceiui
qu’il va prendre.
* * X X V I .
I l f a u t exercer les troupes de temps en temps aux
principes ; un peu de négligence les en éloigne ordinairement
& les leur fait oublier, quand on n'a pas foin I
de les y entretenir.
X X V I I .
Quand les foldats fauront bien marcher par petites
troupes de toutes les manières qui viennent d être
dites , on en réunira plujieurs jufqu'au nombre d hommes
que l'on a coutume de mener en un feul corps a ,
Vennemi, ( parmi nous jufqu au nombre qui forme un
bataillon ou un efcadron ). i . . . .
On les exercera enfemble comme il a été dit ci-
àeffusfprop. 25 ) ; on appliquera particulièrement
touts fes foins à ce qu’ils marchent en bataille bien
alignés dans toutes fortes de terreins , - i f reparent
avec promptitude les irrégularités de 1 alignement
occafionnées par celles du terrein. Si la troupe
s’ouvre en quelque endroit, il faut la laitier le rejoindre
d’elle-même en marchant en avant, parce
qu’un petit intervalle ne peut expofer a aucun
danger. Si elle eft trop ferrée dans quelque partie ,
l'officier le plus voifin fera faire halte à quelques
files qui relieront en arrière, jufqu a ce que la
troupe s’ouvrant , elles puiflent reprendre eur
place. Il fera aufli très utile de l’exercer a le lepa-
rer par petites divifions, dont quelques-unes marcheront
de front avec des intervalles entre elles ,
tandis que d’auttes faifant halte, marcheront en-
fuite par un de leurs flancs, comme fi edes tra-
verfoiem un terrein coupé de haies ou de folles
pour fe réformer au-delà dans l’ordre accoutume ;
il faut , autant qu’il eft poffible, que 1 exercice foit
l ’image de la guerre. H
Si l’on n’a qu’environ autant d hommes quen
contient le front d’une troupe, ( bataillon ou el-
cadron), il faut les faire marcher quelquefois fur
un feul rang. Si on en a autant qu’en contient le
front de deux troupes, ( bataillon ou efcadron ) ,
il faut les mettre quelquefois fur un feul rang, partager
ce rang en deux parties égales, lailfer entre
ces parties un intervalle de 15 ou 20 Pas> & les
faire marcher , dans cette dilpofmon, de toutes
les manières fpécifiées ci-deffus, (prop. 25 ) . Si on
a deux troupes eu plus , il faut les mettre en ligne
fur le front le plus étendu que le terrein pourra le
permettre , avec des intervalles entre les tioupes ,
& les drefler à marcher touts les pas,en avant, par
le flanc 6c en converfion.
X x V 1 I I.
Lorfque les troupes tV infanterie favent bien m is
TAC
ces mouvements, on peut les leur faire exécuter au fort
de la coiffe , mais jamais plutôt.
La cadence eft un fecours pour former le pas
enfemble j mais elle ne ferr pas plus à le former de
longueur égale , 6c avec régularité 8c fermeté, que
le ion d’un violon n’apprend à danfer avec grâce ;
de plus,, l’ufage continuel de la caifle altère la
forme du pas ; le foldat animé par la cadence,
veut battre la mefure & s’accoutume à frapper U
terre , ( prop. 21 ).
X X I X .
Toute troupe doit être fouvent exercee enfemble dans
fon entier. . '
Car elle eft fur tout deftinée à marcher en corps
à l’ennemi; il eft vrai que fes mouvements ont
moins de précifion 6c de beaute que ceux d une
troupe d’élite ; mais il n’eft pas moins vrai qu un
corps exercé en entier 6c médiocrement eft plus
utile à la guerre que celui dont un quart manoeuvre
parfaitement, tandis que le refte ayant été négligé
fait peu de chofe.
X X X.
Quand les troupes favent bien exécuter ce qui précède
, il faut Us exercer à fe rompre & fe former en
ordre de bataille , c’efi à-dire à manoeuvrer.
Ce qui précède cette propofition convient particulièrement
au foldat ; 6c ce qu’elle contient »convient
effentiellement à l’officier. Dans toutes les
manoeuvres , le feul devoir du foldat eft de marcher
où fon officier le conduit; ainfi, dans tout
exercice , 6c fur tout dans les manoeuvres, il eft
inutile de crier comme le font quelques officiers ,
que trop de feu emporte ; le devoir du foldat eft
de favoir bien marcher ; s’il ne le fait pas quand
I il faut manoeuvrer ,011 ne peut pas le lui apprendre
dans un infiant ; 6c les cris , les injures , les mauvais
traitements , loin de linftruire , augmentent
l’on trouble 8c fon incapacité. Dans ce cas , le devoir
de l’officier eft de le conduire fagement, c’eft-
à-dire, aulîl lentement qu’il eft nêceflaire pour
qu’il foit toujours en ordre ; un homme propre à
commander à la guerre y fait tranquillement ufage
de tout ce qu’il a.
X X X I .
Les manoeuvres des troupes particulières doivent,
autant qu il eft poffible, etn en petit, ce que les manoeuvres
des colonnes d'armée font en grand.
Ce principe, ainfi que le précédent, concerné
l’officier beaucoup plus que le foldat ; cependant il
ne faut pas regarder celui-ci comme une trichine
qui n’eft mife en mouvement que lorfque nous
en touchons les reflorts. Le foldat eft communément
un homme dont l’intelligence ayant été peu
exercée, eft foible ; mais il feroit dangereux d agir
avec lu i , comme s’il en étoit totalement prive ; 6c
l’on peut dire en général, qu’une troupe inftruite,
* autant
TAC
alitant quelle peut l’être, de l’objet de fes mtîuve*
monts, les exécutera facilement & avec affurance.
X X X I I .
Le meilleur ordre de marche qtVune troupe puiffe
avoir lorfque L'ennemi ejl peu 'éloigné 9 eft la colonne
par divifions ferrées à une diflance un peu plus grande
que-la profondeur des troupes.
Dans cet ordre , elle occupe moins de terrein ;
elle a toutes fes parties plus réunies & plus en état
de fe foutenir ; elle fe développe plus promptement
; il eft plus difficile à l’ennemi d’en eftimer la
force & d’en prévoir la manoeuvre. Si elle eft fur-
prife , elle eu mieux difpofée pour l’attaque ou
pour la retraire, que s’il y avoit entre fes divifions
de grands intervalles ; enfin les divifions doivent
être ferrées à une diflance un peu plus grande que
leur profondeur, afin de pouvoir faire face à la r -
jière par la contre-marche.
X X X I I I .
T A C 705;
Sî la divifion qui marche déborde , il eft évident
qu’en retranchant le nombre de pas ( f g ,fig- 382 ,
383 ) , dont elle déborde, les divifions feront a lignées
par le flanc fur lequel fe fait le développement,
( premier cas ) ; alors le flanc par lequel on marche
doit faire un nombre dé pas égal à celui que le
front occupe , fi on ne veut aucun intervalle ; mais
on a retranché de ce même front le nombre de pas
dont il déborde ; ainfi, la divifion doit marcher le
nombre de pas que fon front occupe , moins celui dont
elle déborde.
Si on demande un intervalle entre les flancs des
troupes , il eft évident qu’il faut l ’ajouter au no(g$
bre de pas que la divifion doit marcher,
X X X I V .
Si les deux divifions fe meuvent en fens contraires $
a pas égaux & de même mouvement, chacune doit marcher
la moitié du nombre de pas quelle auroit fait , f i
elle feule eût marché.
Ce développement peut avoir deux cas*
Si une divifion quelconque ( D T ,fig. 378,379 >
$80, 381, 382 , 383, 384, ) , marche par fon
flanc pour découvrir la divifion ( V F ) qui efl devant
ou derrière elle ; celle-ci ( \ F) ne bougeant, l'autrè
marchera le nombre de pas que fon front (J) T ) occupe
; plus ou moins le nombre de pas , (ng. 381 ,
f®2, 383 , 3 8 4 ) , dont elle déborde ou efl débordée à
aile vers laquelle elle marche , plus l'intervalle de-
qpandé entre les divifions.
Ce développement a deux cas principaux.
P r e m i e r c a s .
Les divifions font alignées l'une fur l'autre par le
flanc fur lequel fe fait le développement, ( fig. 378 ,
379» 380 ) ; alors fi l’on ne veut aucun intervalle ,
le flanc par lequel on marche doit faire un nombte
de pas égal à celui que le front occupe , car la divifion
qui marche doit occuper ce même nombre de
pas à côté de la divifion ( V F ) qui ne bouge.
S e c o n d c a s .
Les divifions ne font pas alignées l'une fur Vautre
par le flanc fur lequel fe fait le développement, ( fig.
3 8 1 ,3 8 2 ,3 8 3 ,3 8 4 ) .
Si la divifion qui marche eft débordée à ce flanc,
(fig . 381,384 ) , il eft clair que lorfqu’elle aura
parcouru l'efpace ( f g ) dont elle eft débordée ,
Us divifions feront alignées par le flanc fur lequel fe
fait le développement, ( premier cas ) ; par confé-
quent le flanc par lequel on marche , doit faire un
nombre de pas égal à celui que le front occupe,
fi l’on ne veut aucun intervalle; mais il a déjà fait
le nombre de pas dont il eft débordé ; ainfi la divifion
doit marcheriez nombre de pas que fon front oc-
Ctipe , plus, le •nombre de pas dont elle efl débordée.
A (t mïiuAUc, Tome III.
P r e m i e r c a s .
Les divifions font alignées Tune fur Vautre par 1<S)
deux flancs..
Alors la vérité de la propofition eft évidente,
S e c o n d c a s .
Les divifions font alignées l'une fur Vautre par urt
de leurs flancs, ( fig. 382) ,& la plus grande ( D T )
doit marcher par celui de fes flancs qui déborde. Alors
fi on fuppofe que la partie ( f g ) qui déborde eft
retranchée, le refte ( D / ) fera égal au front ( V F )
de l’autre divifion , & les divifions feront alignées
l’une fur l’autre par les deux flancs, ( premier cas ) ;
ainfi ce refte ( D ƒ ) marchera la moitié des pas
que fon front ( D ƒ ) occupe; ou, ce qui eft la
même chofé, la moitié du nombre de pas occupé
[ par le front de la divifion entière , ( D T ) moins
I la moitié du nombre de pas dont elle déborde ; &
ce nombre de pas eft précifément celui qu’elle au-
roit dû faire, fi elle feule eût marché, ( prop. 33 ).
Si une des divifions eft débordée à fes deux
ailes , (fig. 383 , 384!) , comme elles font fuppo-
fées marcher en fens contraires , il y a, pendant le
mouvement, un iriftant OÙ , étant alignées lune fur
Vautre par un de leurs flancs , Vune des deux marche
par le flanc auquel elle déborde’, par conféquent ce
cas rentre dans le fécond.
De même quand les divifions fe débordent,
(fig. 385) , doivent marcher chacune par celui de
leurs flancs qui déborde ; fi on fuppofe dans chacune
alternativement que la partie ( ƒ § ) qui déborde
eft retranchée, alors les divfions font ali*
gnées Vune fur Vautre par un de leurs flancs , &c. y
(fécond cds ).
; Si on vent un intervalle entre les divifions, en
V v v v