
,7*4 . T A C mée entière, qne le front particulier des pelotons
■ marchant comme C L & EM , doit toujours être
placé perpendiculairement à la ligne principale de
Ja profondeur C D.
Mais comme il c A impoflîble de faire marcher
en avant perpétuellement fur une même ligne
droite , parce que les circonftances & la nature
d’un chemin exigent néccffairement de changer de
marche à droite ou à gauche, de forte que lapro
fondeur de la colonne d’une armée , fouvent même
celle d’un bataillon , eft obligée de fuivre fucceffi
vesnent divers alignements qui forment entre eux
des angles plus ou moins grands; il faut auffi que
le général, ainfi que les colonels commandants,
veillent à chaque nouvel angle formé par chaque
ligne de marche nouvelle , l'un généralement, &
les autres en particulier, à ce que les bataillons
©bfervent tout ce qui vient d’être détaillé relativement
à chaque ligne de marche qu'ils font obligés
de prendre, en la déterminant de nouveau , tant
par deux points de vue extérieurs très diftinâs & pris
en avant, que par deux points directeurs intérieurs ,
& èn , alignant cette colonne à chaque nouvelle
ligne de marche fur un point de vue en arrière»
S i , par exemple, les premiers pelotons de la
tête de la colonne marchant d'abord dans la direction
A B , ( fig. 434) , font obligés de patTer à une
■ nouvelle ligne de marche , comme celle C D ,
E F , ou D G , cette ligne de marche quelconque
doit àüffirôt être déterminée par deux nouveaux
points de vue extérieurs , comme ceux C H , J F ,
ou G K , dont la dire&ion coupe au pivot la ligne
de marche précédente , comme la première l’avoit
été également en A & L ; ces nouveaux points de
vue extérieurs doivent être indiqués diftinéïement
aux'deux premiers pelotons de la tête de la colonne
, pour régler leur ligne de profondeur & fer-
vir de points directeurs intérieurs à tou té l’armée ;
•au refte , tout peloton ayant paffé à la nouvelle di-
feérion , doit y obferver tout ce qu’il étoit obligé
de faire en parcourant la ligne de marche précédente.
La colonne d’une armée prête à marcher dans
fine direélion donnée , B A , {fig. 435 ) , eft obligée
quelquefois , par des circonflances inévitables,
de paffer fur-le-champ à une nouvelle direélion ,
comme C D , E G , E H , 011 E F , en confervant
toutefois celle de fon ordre de marchéprimitif.
Quelle que foit cette nouvelle direélion , il eft
indifpenfablemen.t néceffaire de la déterminer par
deux points de vue extérieurs diftin&s & pris en
avant, & de faire marcher perpendiculairement ;
touts les pelotons de la colonne dans cette nou- 1
yelle direéUon.
On peut paffer de plufieurs manières d’une di-
reâion à une autre, fuivant que la nouvelle ligne
de marche eft plus ou moins éloignée de la précédente,
& fuivant que ce paffage doit être exécuté ,
foit pendant la marche elle-même, foit la colonne
j»yant fait halte*
TAC
Quand la colonne a fait halte pour changer de
direéUon , fi la nouvelle ligne Ë G ou E H ne
s'écarte que fort peu de la ligne précédente A B ,
alors les pelotons de la colonne doivent feulement
appuyer, vers un côté', foit à droite, foit à gauche ,
en confervant toujours leur côté vifuel précédent,
jufqu’à ce que leurs ailes foient fur la nouvelle
ligne de marche ; & fi elle eft fort éloignée , comme
C D ou E F , de forte qu’il feroit trop pénible* &
trop long de la prendre de cette manière ; les pelotons
doivent faire un à droite ou un à. gauche , &
fe tranfporter ainfi par le premier ordre de marche ,
jufqu’à ce que leurs ailes ayent pris la nouvelle
ligne indiquée ,_enfui.e ils doivent reprendre furie
champ leur'côté vifuel'précédent.
Mais quand la colonne, en prenant la nouvelle
direélion , doit en même-temps continuer de mar-
; cher en avant, de fprte que chaque peloton con-
ferve le côté vifuel primitif, & appuie feulement
à droite ou à gauche, en obfervant la diftance nê-
ceffaire entre lui & le peloton dont il eft précédé ;
il faut alors faire exécuter petit à petit cette marche
en avant, & celle en appuyant vers un côté , parce
que les derniers pelotons doivent pouvoir fuivre
dans les diftances néceffaires , & parce que l’ordre
intérieur de la colonne de l’armée ne doit pas, être
rompu.
Au refte, il faut aligner la profondeur delà colonne
fur la'nouvelle ligne de marche, fuivant les
principes démontrés précédemment, foit que l ’armée
, en prenant cette ligne, doive faire halte,
foit qu’elle doive continuer de marcher en avant.
Des cqnverfions d'une armée pour entrer dans une
nouvelle pofition.
Unearmée peut employer trois manières pour
paffer d’une première pofition à une nouvelle-,
favoir :
i°. Quand , étant mife en bataille A B , ( fig.
436 ) , elle doit, de cette pofition , paffer à celle
A C , ou A D , en rompant fon front, foit par bataillons
, foit .par demi-bataillons , foit par divi-
fions , foit par pelotons, marchant à-la-fois de
cette premièrê pofition en bataille , proportionnellement
à leur diftance du poipt A un peu de côté ,
ou bien les uns un peu derrière les autres , comme
A E E , ou par échelons.
Cette manière eft la plus fimple ; quant à la con-
verfion en front non interrompu , elle n’eft praticable
qu’avec deux bataillons tout au plus , &
nullement avec une armée compofée d’un grand
nombre de bataillons , à caufe de la longueur im-
menfe du front, jointe à l’inégalité du terrein.
' Il faut donc qu’une armée obligée de faire un
mouvement de converfion en y employant le
moins de temps poffible, converfe par plufieurs
feélions ou en front interrompu , pour changer de
pofition ; il faut aulïi que les ferions convenantes,
en partant de leur première pofition en bataille,
TAC
taarchent régulièrement par la ligné la plus courte
jufqu à la nouvelle pofition , parce que le mouvement
général de l’armée en eft plus prompt 8c
plus commode.
20. Quand une armée en colonne doit fe mouvoir
dans l'ordre de marche comme F G , ( fig.
■ 437 ) , & prendre fur-le champ une nouvelle di-
reâion très éloignée de la première , foit à droite ,
comme G H , foit à gauche , comme J K , en confervant
fon ordre intérieur’ & les diftances nécef-
faires entre les pelotons obligés de paffer de la
première à la nouvelle direélion , foit par un à
droite, foit par un à gauche.
30. Quand une armée en bataille comme L M ,
{fig. 438 ) , eft obligée de prendre une nouvelle
pofition en bataille très éloignée, comme K O ,
de forte que fes deux ailes ont très loin à marcher,
& que l’armée, foit à caufe de l'éloignement ou des
difficultés du terrein , doit y paffer en plufieurs
colonnes , comme étant la manière la plus facile ,
la plus prompte & la plus praticable dans toutes
fortes de terreins, pour enfuite fe remettre en bataille
dans l’ordre néceffaire.
Paffons au développement de chacune de ces
trois manières.
Quand une armée mife en bataille fur une ligne
A F , ( fig. 43& ) , eft obligée de paffer à celle F B ,
chacun de fes bataillons doitexaélementobferver,
dans fa marche particulière vers le pivot F , le
rapport néceffaire avec le bataillon voifin 6c la diftance
néceffaire, comme font deux pelotons marchant
les uns à côté des autres.
Pi us la nouvelle pofition eft éloignée de la première
, comme H G & K J , plus les feélions quelconques
de l’armée font obligées de marcher à
gauche de fa pofition en bataille ; comme il feroit
fuperflu & beaucoup trop long de les faire conver-
fer en un cercle régulier, ces feélions doivent auffi
diriger leur marche en conféquence , auffitôt que
le général en chef a indiqué aux colonels la poft»
tion J F , ou L F , ou B F qu’il veut donner à
l’armée.
Auffitôt chaque divifion doit prendrè au coup-
doeil fa ligne de marche perpendiculairement à
fon front particulier, & marcher ainfi, fuivant la
divifion de fa gauche , auffi près d’elle ôc d’un pas
auffi fort qü’ il lui fera poffible, fans rien déranger
de fon ordre intérieur, qui doit toujours être confie
rv,é.
Quoique les divifions de l’armée quitrent toutes
à-laffois la ligne de leur première pofition A F ,
ellés arrivent cependant fur le ■ nouvel alignement
les unes après les autres , félon le plus ou le moins
de chemin qu’elles ont à parcourir pour s’y rendre.
La dernière de l’aile gauche F C doit fur le-
champ converfer à gauche delà manière ordinaire ,
portant la vue vers F jufqu’àce que le général l'arrête
fur la nouvelle pofition & l’y aligne fur le
point de vue J L ou B , félon les circonftances.
Pendant la converfion de larmes , les ailes
T A C 725
gauches des divifions doivent être les parties principales
ou les foldats doivent porter la vue pour
fe diriger en conféquence avec le plus grand loin ,
foit par rapport à la divifion voifine de la droite ,
foit par rapport à la formation du pas & à l’alignement
de leurs fronts particuliers.
A mefure que l’aile gauche d'une divifion arrive
/ fur la nouvelle pofition , à côté de celle qui eft
I déjà en bataille, fon aile droite doit y entrer par
I un petit mouvement de converfion , & on doit l’aligner
toujours du pivot F vers l’aile oppofée extérieure.
Comme il eft abfolument impoflîble , en pareil
cas , que les pelotons fe fuivent à diftances égales,
ne pouvant marcher qu’en éloignement inégal , ce
qui doit cauler de grandes ouvertures dans le front
de l’armée converfante, il faut que chaque commandant
veille à ce que les divifions de fon bataillon
conferventj’enfemb’e entre elles, & qu’il retienne
pour cét effet les premières un peu en arrière
, en laiffant-là les grandes ouvertures qu’il
peut y avoir entre deux bataillons pendant cette
marche , parce que fon bataillon ne doit jamais être
divifé par des ouvertures à fon front.
Chaque bataillon de l’armée ainfi converfante ,
doit conferver parfaitement fon rapport intérieur,
en forte qu’il puiffe fe former en bataille très
promptement, fuivant les circonftances , jarce
qu’il eft toujours avantageux d obferver dans les
bataillons le plus grand ordre intérieur poffible ,
quand même quelques-uns d’entre eux entreroient
quelques minutes plus tard dans la ligne générale
du front de l'armée.
A B eft fous-enrendu que le pivot F ne doit point
etre dérangé, & que le nouvel alignement donné
aux divifions entrées en ligne les premières, ne
doit pas être changé non plus ; mais que .l’un 8c
1 autre doivent être déterminés invariablement
par deux points directeurs principaux , extérieurs &
intérieursdift in élément fixés à l’aile gauche &
connus généralement, ainfi que par un point.de
vue extérieur tv difiinât à l’aile droite de l’armée.
Plufieurs circonftances peuvent obliger une armée
marchant en colonne {fig. 440 ) dans la direélion
D , de changer la pofition de fa profondeur
pour prendre celle A E , I l J , ou K L , en confervant
cependant fon ordre, de marche primitif comme
il étoit en A B .
Il eft indifférent ici, relativement à la converfion
de l'armée , que ce foit la première ou la dernière
divifion de la colonne qui tienne le pivot indiqué
ici à la première divifion de la tête A ; comme
auffi que ce foit ou l’une ou l’autre de ces divifions
qui parcoure le plus grand cercle.
La converfion .vers la gauche eft celle en co!
lonne, parce que fon premier peloton de la tête
A eft l’aile gauche de toute la profondeur converfante
A B de l’armée.
Cette converfion peut être exécutée de deux
manières :
m