
hommes (Parties étoient de jeunes gentilshommes
qui commençoient lé métier de la guerre, & qui
par la fuite parvenoient à remplir les places des
hommes d'armes.
Les hommes d 'a rm e s qu’on appelloit aufli gendarmes
, formoient le corps de la gendarmerie. V.
G endarme.
HONNEURS MILITAIRES. Les honneurs militaires
font des démonftrations extérieures & publiques
de foumiffion & de refpeél, que les troupes
donnent aux perfonnes à qui les ordonnances les
accordent, ou qui ont obtenu des grades militaires.
Quoique les honneurs militaires foient conRaniment
affeâés aux places & non aux perfonnes, &
que par conféquent ils ne foient pas pareux-mêmes
une récompenfe, mais un fupplément de récom-
penfe , ce fera cependant dans l’article Récompenses
militaires que nous parlerons des principes
que l ’on doit fuivre dans leur établiffement
& dans leur diftribution.
Les honneurs que les troupes rendent font naturellement
divifés en honneurs militaires 8c en honneurs
funèbres ; les premiers font décernés aux vivants
& les féconds aux morts.
Les ordonnances mettent au rang des honneurs
militaires , la fortie de la cavalerie au-devant de la
perfonne qui arrive, la préfentation des clefs dé
la ville par l’état-major de la place, les falves d’artillerie
, la haie bordée par la garnifon \ les gardes
& les fentinelles d’honneurs , la fortie des gardes
de la place hors de leur corps-de-garde , & enfin
le pouvoir de donner le mot.
Les ordonnances différencient les honneurs militaires
, par la plus ou moins longue traite que la
cavalerie doit faire au-devant de la perfonne qui
arrive , par l’endroit plus pu moins éloigné où
l ’état-major doit préfenter les clefs, par le nombre
de falves & parla quantité de volées de canons ,
par la manière dont les troupes portent leurs ;
armes , par le falut des drapeaux & des officiers
fupérieurs , par la force & la compofition des
gardes d'honneur , par le moment où elles font
placées , par la couleur des drapeaux qu’elles
portent; par les différentes manières dont les tambours
battent & les trompettes fonnent ; par le
nombre 8c la qualité des fentinelles', & par les
différentes manières dont les gardes de la place fe
préfentenr.
Nous croyons inutile de tranfcrire ici ce que les
ordonnances ont réglé relativement à ces différents
honneurs ; on en trouvera le détail dans le titre
XXVII de l’ordonnance des places du premier
mars 1768. Nous nous contenterons de remarquer
qu’il feroit poffible de mettre entre les honneurs
militaires & les différens grades, une proportion
plus fenfible que celle qui exifte aujourd’hui ; que
cette proportion pourroit être marquée plus dif-
tindement par le nombre de volées de canon, les
differentes ftianières de fonner de la trompette Ôü
de battre le tambour , la manière de porter les
armes, le nombre de fentinelles, la force des
gardes d'honneur. Nous nous contenterons d’obfer-
ver qu’on devroit être très économe de touts les
honneurs qui conftitdent l’état en dépenfes , & de
ceux qui fatiguent le foldat ; nous obferverons
encore qu’on devroit défendre expreffémenr de
rendre des honneurs militaires à toutes les perfonnes
qui ne les ont pas méritées au champ de Mars; en
lés prodiguant on en diminue le prix. Si le Czar
Pierre avoit rédigé pour fes états une loi relative
aux honneurs militaires, il auroit eu , fans ceffe ,
cette dernière obfervation préfente.
Il eft une efpèce d'honneurs militaires dont les
ordonnances ne parlent point, ce font les vifites de
corps ; il feroit cependant néceffaire de fixer les
perfonnes à qui on en doit, & la manière dont les
officiers doivent être vêtus pour les faire ; car il
s’eft introduit à cet égard des abus qu’il eft ben de
réprimer, parce qu’ils tendent à confondre les hon-
neurs & les grades.
On pourroit former trois claffes de vifites de
corps: i°. vifites générales; 2,0. vifites par grande
députation compofées d’un bataillon ; 30. vifites par
petite députation compofées que d’un demi bataillon.
Chacune de ces trois claffes pourroit être fub-
divifée en quatre claffes : i° . vifites avec hauffe-col,
guêtres & baudrier ; i° . vifites avec guêtres & baudrier
; 30. vifites avec baudrier feul ; 40. vifites fans
aucune marque militaire.
La claffe numéro 1 , avec le coftume numéro 1
pourroit être réfervée pour le roi.
La claffe numéro 1 , avec le coftume numéro 2 ,
pour les princes du fang , &c.
On voit aifément que les trois claffes & les
quatre coftumes offrent un très grand nombre de
, diftinâions fenfibles. La claffe troifième des vifites
& le numéro 4 des coftumes devroient être les feuls
honneurs militaires dont la politeffe & la galanteriè
françoife pourroient difpofer.
HONNEURS FUNEBRES. Les ordonnances
militaires mettent au rang des honneurs funèbre s , les
coups de canon, les falves de moufqueterie, les
troupes qui prennent les armes , lés. perfonnes qui
portent les coins du poêle, & les crêpes qu’on at*?
tache aux drapeaux.
On proportionne les honneurs funèbres au grade
qu’ont obtenus les perfonnes à qui on les rend ,
par la fucceffion plus ou moins prompte des coups
de canon & par leur nombre par la quantité plus
ou moins grande de troupes qui fuiventle convoi
funèbre , & par la qualité des perfonnes qui portent
les coins du poêle.
On trouvera les détails relatifs aux honneurs fu nèbres
dans le titre XXVIII de l’ordonnance que
nous avons précédemment citée. ( C. )
HOPITAL. Maifon établie par le Roi pour y recevoir
les officiers & foldats malades ou bleffés.
On
H ° P
On diftingue les hôpitaux militaires en hôpitaux
1de ville & en hôpitaux d anrue. Oet article traitera
des uns & des autres.
C H A P I T R E P R E M I E R .
(Définition générale des hôpitaux ; divifion , nombre,
époque d’infiitution ; fuuation , expofition , conf
trublion y difpofition externe, & d'iflribution interne.
A r t i c l e p r e m i e r .
Définition des hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Nous entendons en général par hôpitaux , toute
maifon fondée ou tout établiffement particulier
dans lefquels touts les malades indigents, ou toutes
les troupes au fervice de fa majefté, ou enfin les uns
8c les autres devenus malades, y trouvent un afyle
& des fecours relatifs à leur fituation & à leurs
maux, foit que ce foit des religieux ou des féculiers
qui les leur donnent.
D ’après cet expofé, on conçoit qu’il y a des
hôpitaux qui font uniquement deftinés aux pauvres
indigents ; ils portent le nom dé hôpitaux de charité ;
qu’il y en a qui font fpécialement réfervés aux
troupes 8c aux particuliers attachés au fervice de fa
majefté ; Us fe nomment hôpitaux militaires ; &
qu’enfin il y en a qui font occupés par les uns 8c les
autres en même temps ; ils peuvent être qualifiés
d!hôpitaux mi-parties.
En conféquence de cette diftinâion , il fera facile
de donner à chacun de ces hôpitaux , la définition
qui leur convient.
A r t i c l e I I .
Divifion des hôpitaux.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Les hôpitaux peuvent être divifés en trois claffes
générales ; fçavoir , en hôpitaux de charité , en
hôpitaux militaires proprement dits , & en hôpitaux
mi-parties.
Ces deux dernières claffes d'hôpitaux , étant
celles de qui nous devons nous occuper fpécialement
, nous prévenons que nous ne nous entretiendrons
de la première , qu’autant que les cir-
confiances paroîtront devoir l’exiger.
S e c t i o n 11.
Divifion des hôpitaux militaires proprement dits.
Les hôpitaux militaires proprement dits , fe di-
vifent en hôpitaux de paix ; tels font ceux qui fe
trouvent dans les différentes villes de garnifon ; en
uirt Militaire. Tome I I J,
H O P 4 1
hôpitaux des eaux minérales, & en hôpitaux de
guerre. «
Les hôpitaux de garnifon empruntent le nom de
la ville où ils font fitués 8c fe diftinguent en fix
ordres connus fous les noms de premier , fécond ,
troifième, quatrième, cinquième & fixième ordres.
Voyeç le titre XXVIII y page ii2 d e l'ordonnance
du 2 mai 1781 , fur les hôpitaux militaires, 8c la
page 2, du tableau des modèles pour les différents
éta es des hôpitaux.
Nous prévenons que nous nous entretiendrons
des hôpitaux qui conftituent le fixième ordre , en
parlant de ceux que nous avons nommés mi-,
parties.
Les hôpitaux de guerre fe diviferont en hôpitaux
fédentaires de l’armée, en hôpitaux ambulants, 8c en
hôpitaux de quartier.
S e c t i o n I I I .
Divifion des hôpitaux mi-parties'.
Les hôpitaux mi-parties , fe divifent en deux
claffes ; fçavoir , en hôpitaux mi - parties proprement
dits ; tels font ceux qui font compris dans
le fixième ordre des hôpitaux militaires , & en
hôpitaux mi-parties par occafion ; tels font touts les
hôpitaux de charité du royaume , dans lefquels les
troupes de fa majefté trouvent_ un afyle & des fecours
relatifs à la circonftance, mais autant que
faire fe peut, momentanément.
On doit comprendre dans ces derniers , les mai-
fons de force & celles des incurables, parce qu’elles
fervent quelquefois de retraite aux militaires infirmes
, qui n’ont aucunes reffources de chez eux«
A r t i c l e I I I .
Nombre des hôpitaux militaire si
S e c t i o n p r e m i è r e ;
Quoique le nombre des hôpitaux militaires ne
foit pas bien effentiel à notre objet, nous croyons
cependant devoir repréfenter qu’il eft relatif à
chaque claffe & ordre d'hôpitaux , & qu’il forme
en total un nombre de cent onze , dont quarante-
quatre pour les hôpitaux mi-parties. Voyez Vordonnance
déjà citée, page ij du tableau des modèles pour,
les états des hôpitaux.
A r t i c l e IV.
Epoque dinfiitution des hôpitaux militaires«
S e c t i o n p r e m i è r e .
L’époque d’inftitution des hôpitaux militaires
eft fort reculée , & elle doit aufli fe rapporter aux
différentes claffes 8c ordres d'hôpitaux ci-deffus dè-
{ignés,