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à-gauche , & fe nommoit met aboie. On faifoit race
à l’arrière par deux à-droite , & à 1 avant ou à
l'ennemi par deux à-gauche. Le quart de conver-
fioit ou Yépijlrophe écoir employé lorfqne la troupe
étoit ferrée, de forte que le f'Oldat ne pouvoir faire
ni à droite ni à gauche j-alors elle romnoit tout en-
ferable comme un navire ou un corps qui tourné
en reftant uni dans le même ordre. ( Giojfar. ver.
Æiian. p. 32 ).
Quand la converfion fe falloir vers la pique , on
©rdonnoit au chef défile de fa droite de relier ina-
ïtîobilê comme un gond de porte, le relié de la
troupe tournoit fur fou chef de file comme la
porte. Il en étoit de même de la converfion vers le
bouclier ; le quart de converfion avoit donc lieu
lorfque les divifions ayant ferré par paraftates &
épillâtes, c’eft- à-dire , par rangs Si par files, chaque
divifion tournoit enfemblé comme* le Corps d un
féul homme, foit à droite, foit à gauche. La divifion
tournoit fur le premier chef de file comme
fur un centre, eh changeant de place en avant,
faifant face à la. droite ou à la gauche, & chaque
é'pxftate & paraftàte reftant à fon rang. On nommoit
ansftrophe le mouvement de couver non qui
remettoit la divifion à la place qu’elle occupoir &•
qu’elle avoir quittée par répiftrophè.
La demi-converfiôn ctoic nommée périfpafmz ,
les trois quarts de la converfiOn expérijpame. Former
les filés ( alot%£iv ) , c’etoit aligner toure les
hommes de chaquefi-lê furie chef de file & 1 011-
rague , en obfervant lès diftances.
Former les rangs ( Çuy'stv ) , c’étoit aligner fur
l’homme qui étoit à la droite oïi a la gauche d un
rang , celui qui lûi correfpôridoit dans chaque file
de ce rang , en confervant lés diftances ; ainfi tours
les chefs de file s’alignoient fur celui de la droite ,
touts leurs épiftates fur l’épiftate du premier chef
de file.
Faire face en tête après l’a-droite ou fa-gauche ,
ou le demi-tour à droite , s’expriraoit par if àpd-a»
ctirôà'xixiy x7Fox.otUrlciva.t OU fttTcc/ZciXtetï •
Evolutions.
Contre-marches.
Les contre-marches ( «|s yuypc*)') fe faifoient par
rangs pu par files ; & celles par files , de trois manières
, dont l’une étOit nommée Macédonienne ;
l’autre , Laconienne ; la troifième , K hor tienne ,
P'er/que ou Crhoife. ( Ælian.p. 3$. Afrian. 57).
Dans là Macédonienne , la phalange alloit occuper
le terreur qui étoit devant elle , & fai foit face
à l’arrière; dans la Laconienne, lé tôrreinqui étoit
derrière e lle , en faifant face à l'arriére.
Dans la Khoréïênne , Perfique Ou Crêioife, .la
phalange ne cha-ngeoit pas dè terrein ; les chefs de
file venoient occuper la place des ferre-files, &
touts faifoient face à l’arrière.
On difoit que les Macédoniens avoient inventé
TAC
celle qui portoit leur nom ; mais que Philippe ,
dans fes fuccès contre les Grecs , & fon fils Ale.
xancfre dans la conquête de l’Afie, méprisèrent la
contre - marche Macédonienne , qu’ils ne l’employèrent
que lorfque la néceffité les y força, &
que l’ufage de la; Laconienne réuffit davantage à
l’un & à l’autre.
Contre-marches par files.
Macédonienne.
Le chef de file ( C , fig. 347 ) , faifoit demi-tour
à droite ou demi-tour à gauche ; tours ceux de fa
file marchant vers lu i, paffoieiït à fa droite ou à fa
gauche ; 6c. marchant en avant du terrein cD que
la phalange occupoit, fe, reformoienr derrière lui
en faifant suffi demi-tour à gauche & obfervant
leurs diftances.
Ce mouvement fembloit une fuite aux ennemis
qui fe montroient à Tanière ; il caufoit beaucoup
de confufion lorfque l’ennemi attaquoit l’arrière.
Comme il avoir l’apparence d’une retraite , il lui
donnoit de façon fiance , & mettoit en crainte &
en perplexité ceux qui èxéciitoient cette évolution.
Atr coimatré , la Laco'nien'ne portant les
chefs de file & le front de la troupe vers l’ennemi,
lui infpiroit de la- crainte. ( (Slian. p. 42 )*
Laconienne.,
Dans celle-ci, chaque chef de file ( C ,j%. 34$ ) >
faifoit demi-tour à droite & marchoit devant lui ;
touts ceux de fa file faifoient de même face à l’arrière,
lefuivoient en gardant leurs diftances , &
venoient fe former derrière lut fur ie terrein qui
étoit- derrière celui que la phalange occupoir.
On l’exécutoit auffi comme il fuir : le ferre-file
( S ,/g. 349 ) , ayant fait demi-tour à droite., ne
bougeoit pas; tout-le refte de la file ayant fait
auffi de mi-tou î^à droite, lefoldat le plus voifin du
ferre-file pafiant à fa droite , venoit fe placer devant
lu i, & les fuivants venoient fuceeffivement
fe placer l’un devant l’autre , jufqu’à, ce que le cher
de file C , fût à fa place à Ja tête de la file.
Khorêïenne, Perfrque ouCrétoife.
Chaque chef dé filé ( C , fig. 3 50 ) , faifoit demi-
tour à droite, & marchoit devant lui jufqua la
placé qu’occupoit le ferre-file ;l touts ceux de la
file le fuivoienf & fè formoient derrière lui , jul-
qu’à ce que lé ferre-file fut a la place qu occupoit
le chef de file. (Afin de diftinguer le chçmin fuivi
par chaque homme, & les places occupées des
places abandonnées défignées par des points; la
figure repréfente les files dans les intervales des
lignes qu’elles' occupoienr ).
Contre-.
TAC
Contre-marches par rangs•
La contre-marche par rangs mettoit les flancs
au centre & le centre aux flancs , lorfqu’on vouloir
renforcer le centre, ou bien elle porroit la
droite à la place de la gauche, & la gauche à celle
de la droite. Quand l’ennemi étoit près, la prudence
exigeoit qu’on ne fit pas ce mouvement par
de plus grandes divifions que le fyntagme; il fe
faifoit comme la contre-marche par files, foit que
chaque divifion reflât for le terrein qu’elle occupoit
, ou qu’elle en prît un autre fur fa droite ou
fur fa gauche. La contre marche par rangs s’exécutant
comme celle par files, s’entend aifément fans
le fecours d’une figure ; on peut fuppofer, dans
les quatre précédentes, que les files font des rangs.
D o u b l e m e n t .
Doublement du front.
La phalange doubloit fon front., foit par les
hommes , foit par le terrein ; par les hommes, en
prenant la moitié des oplites qui formoient la profondeur,
& les difpofant en files à côté des autres
files , c’eft-à-dire, en faifant entrer les épiftates
( E E , fig. 3 5 1 ) , dans les intervales des proftates ,
r P , de forte qu’au lieu de 1,024 , on en avoit
2,048 ; par le terrein , -en faifant faire à droite & à
gauche à chaque corne ou diphalangarkie , &. la
faifant marcher par le flanc, jufqu’à ce que la phalange
occupât un terrein double de celui qu’elle
occupoit, par exemple, dix ftrades, là elle en oc-
^upoit cinq.
Doublement de la profondeur.
On double la profondeur en inférant les files
paires ( 2 & 4 9fig. 3 52 ) , dans les files impaires,
1 & 3 , homme par homme ; le fécond chef de file,
a , devenant l’épiflate du premier, 1 , le fécond
dans la fécondé file devenant l’épiftate du fécond
de la première, & ainfi des autres, de forte que
chaque file devient de 3 2 au lieu de 16 , ou bien en
étendant les 16 hommes de la profondeur fur le
terrein que 32 auroient occupé avec les mêmes
diftances. ( Ceci eft doubler le terrein occupé , &
non la profondeur. Pour le premier mouvement,
toutes les files paires doivent faire à droite, fi on
commence par la droite à compter les files ; & à
gauche , fi on les compte par la gauche. On peut
aufli inférer les files impaires dans les paires , &
alors il n’y a befoin ni d’à-droite ni d’à-gaüche ).
On dèdoubloit le front en faifant revenir les
épiftates à leurs premières places parce commandement
: que le foldat inféré au front, rentre dans la
file ; alors ceux qui avoient doublé faifoient demi-
tour à gauche & fe remettoient à leur place en
même-temps que les ferre files. Quelques-uns blâ-
Art militaire. Tome UT.
T A C 6 6 f
«rotent le d o u b lem en t de fro n t pa r l ’in fer tion de«
épiftate s en tre le s protaftes , fu r-tou t près d e l’e n n
em i , & po rtan t fe u lem e n t les pfiles & la c a v a lerie
a u x a i le s , fio n n o ien t ainfi l’ap pa ren ce d ’u«
d o u b lem en t d e f r o n t , fans qu ’il y en eût un r é e l
d ans la p h a lan g e . I ls d ifo ien t q u e c ette in fe r tio n
d e la mo itié des file s d o n n o it un ap pa rence d e
t ro u b le à la p h a la n g e , & en a ffoibliflbtt l’ o rd o n n
ance , au lieu q u e l’au tre m o u v em en t p o u vo ir in t
im id e r l’en n em i. ( Arrian. p. 60 ).
L e d o u b lem en t du fr o n t fe fa ifo it o u p o u r d é b
o rd e r l’ e n n em i , o u pour em p ê ch e r q u e l ’o n n ’en
fû t d éb o rd é ; c e lu i d e la p r o fo n d e u r , p o u r a u g men
te r la d enfité & la fo r c e de la ph a lan g e ; c e fu t
p o u r c ette ra ifon q u ’E paminond as fo rm a le s T h é -
bains à L e u â r e & à M a n tin é e en fo rm e de c o in .
( àmreç tfcfiokov notécraç ) . O n em p lo y o i t auffi c e tte
o rd o n n an c e c o n tre la c a v a le r ie qu i ch a rg e o it à la
c o u r fe | c om m e les S c y th e s & le s Sau roma tes .
Efpèces de phalanges.
L a p h a lan g e d on t le fro n t é to it plu s g ran d q u e
la p ro fo n d e u r , fe n om m o it phalange tran/verfe t
(%-Xayi't6 tf>ic?iay% ) , OU o rd re o b lo n g , (n-upufOjxtf
rkyfAa. j.
O n ap p e llo it phalange direSlc ( apé/x ) c e lle q u i ,
marchant par le flan c | a v o it la p ro fo n d e u r b e au *
co u p plus g rand e q u e le front.
P ha lan g e o b liq u e ( A o l« ) , c e lle q u i , a v an ça n t
v e r s l’en n em i u n e de fe s aile s , & n e com b a ttan t
qu ’a v e c c e t t e a i l e , m e t l ’autre en fu r e té en T é lo i—,
g n a n t , l a r e f u f a n t& la tenant d ans l’ in aftion .
On nommoit infertion{ Truptf&fSoXti ) , le mouvement
par lequel On faifoit entrer dans les intervales
des foldats précédents ceux qui étoient derrière
dans les files. Elle difieroir de la parentaxe en
ce qu’elle étoit une infertion de foldats de même
armure, d’oplites dans les oplites, ou de pfiles dans
les pfiles ; & la parentaxe , une infertion de foldats
d’armures différentes. ( Æiian. p. 39. Suidas &
Gloffar. vet. )
Protaxe ( xporulis ) , la pofition des pfiles devant
la phalange.
Epitaxe ( iArxits ) , la pofition des pfiles derrière
la phalange.
Protaxe (orçoV«!<<r ) , la po fitio n d’u n e pa rtie de
la ph alang e d e v an t l ’autre. C ’é to it u n e pa r tie d e
l’u n e o u d e ch a cu n e des d ip h a lan g a rk ie s , p la cé e
d e v an t l’autre à peu de d iftance & p a rallè lem ent à
fo n f r o n t , o u , c om m e le dit u n e no te m a rg in a le
du manuferit d e la b ib lio th èq u e du r o i , u n e ad d ition
à la p h alange ; on nom m o it auffi c e t t e d ifp o -
fition proentaxe o u entaxe en avajit, p o u r la d iftin g
u e r d e l ’en ta x e o u in fer tion d e s pfiles d ans le s
o p lite s . I l ne fau t ch an g er ic i ni c e m o t n i c e lu i
d ’en ta x e en pa renta xe , c om m e le v o u lo i t A r c é -
rius ; c e fe ro it je tte r d e l’ o b fc u r ité fu r u n e c h o fe
très c la ire .
On nommoit entaxe l , l’infenion des
P p p p