
toit, ontanfli beaucoup contribué à la gloire & à
la réputation que la r : . i d u roi s'acquit alors , &
qu'elle conierve encore aujourd'hui. Il en eft de
même des gendarmes & des chevau-légers de la
garde.
Dans l'ufage de l'armée , on n'entend par la mai-
jon du roi, que les compagnies qui fervent à cheval
, c’eft-à-dire, les Gardes-du Corps , les Gendarmes
, les Chevau Légers & les Moufquctaires ,
& la gendarmerie q u i, en campagne , eft ceùféè
erre en quelque taçon de la majhn du roi, pour la
raifon que j ’ai dit ailleurs ; mais clans les états de
la France, on y comprend àufii les deux régiments
d'infanterie de la garde du roi, c'eft-à-dire » le régiment
des Gardes Franco!les , le régiment des
Gardes Suites , & la compagnie des cent Suiffes.
Je ferai l'hiftoire des unes & des autres.
Les corps de milice de la maijon du roi . fans y
comprendre la gendarmerie , font donc de deux
fortes. Les unes font le fervice à cheval; ce font
les quatre compagnies des Gardes - du - Corps ,
auxquels on a joint les Grenadiers à cheval , la
compagnie des Gendarmes, celle des Chevau-
Légers , & les deux compagnies des Moufque-
taires , qui fervent aufli à pied dans les fièges ,
mais qui fervent ordinairement à cheval en cam-
- pagne. Ceux qui font le fervice à pied , font le régiment
des Gardes - Françoifes , le régiment des
Gardes-Suiffes ,& les cent Suiffes. ( Daniel, milice
frunçoifi ).
MAITRE CAVALIER. On dit un détachement
de cinquante , cent maîtres, pour dire cinquante ,
cent cavaliers.
MALLÉOLE. Flèche de rofeau fendue vers fon
milieu en forme de quenouille. Les parties- contenues
entre les fentes étant preflees & rendues concaves,
on mettoit dans la concavité qu'elles formaient
, des matières inflammables , comme des
éroupes enduites de poix. On lançoit ces flèches
contre les tortues T les tours, les murs de bois ,
mais de forte que le jet fut foible, afin que le feu
s e s’éteignit pas. ( A mm. Marcell. I. 23 ).
MANCHE. V o y e^ D ivision.
MANÈGE. Inftruâion des troupes de cavalerie.
Pourquoi l’art de monter à cheval a-t-il cette depuis
longtemps de faire des progrès & de fe perfectionner
? Ceft que bien loin de s’êrre appliqué à
augmenter les moyens de conferver les chevaux
& de les monter avec grâce & fureté, on a voulu
chercher des méthodes différentes d equitatjon ; on ;
a établi des fyftèmes fur les premiers principes de
cet art ; on a jette des doutes fur ceux qui pa-
roiffenc les mieux démontrés , & loin de Amplifier
ces principes,. afin de les rendre plus aifés à apprendre
& à pratiquer, ou s’eft opiniâtré à vouloir
-en propofer qui font contraires à la ftruâure de
2'bomme & nuifibles à celle du cheval. . .
C e ft en vain que quelques éc- yers amoureux
de Icntnrt, & cherchant à l’approfondir , y confièrent
touts leurs moments ; c'en en vain que conl-
tammentattachés aux bons principes, ils cherchent,
par leurs travaux , aies rendre toujours plus ai tes ,
ibit pour les faire comprendre , foit pour les faire
pratiquer. Les connoiflances. qu’ils. peuvent acquérir
deviennent inutiles aux autres , 8c prefqtie à
eux-mêmes ; aux autres , que l’inunanimité aétuelle
a jetté dans l’incertitude fur les meilleurs principes
; à eux-mêmes , qui femblent, pôur ainfi dire ,
fe donner un ridicule en reliant attachés à ce qu'ils
ont pu apprendre des plus grands maîtres 8c de
leur propre expérience.
Si l’etpèce de fchifme qui vient de fe former fur
l’équitation n’étoit pas fait pour avoir les fuites1 les
plus funettes ; f i , en fe permettant dé difpüter fur
les principes , il ne s’enfuivoit pas néceffairement
des maximes nuifibles aux hommes 8c aux chevaux
; fi l’on ne fe fdumét'coit pas à une mauvaife
pratique en établiffant une théorie dangereufe, peu
imporreroit de s’élever contre des abus qui fe bor-
neroiént à des mots. Mais n’étoit-ce pas âffez que-
des haras négligés à l’excès ne fourniflent déjà que
de mauvaifes eïpèces ? N’étoit-ce pas trop que des
colonels imprudents ruinattent, par des manoeuvres
outrées , les chevaux de leur régiment, fans que
L'on voulût encore augmenter tours ces moyens de
deflrnélion , foit en permettant des divifions dans
le peu d’inttruâion qui refte , foit en abandonnant ,
comme on le fait, l’éducation 8c la confervation
des chevaux des troupes à cheval ? :
D'après ces détails, malheureufement trop vrais 3
[ on ientira combien il eft effentieî de s’occuper fé-
rieufementà établir fur l’équitation des principes
uniformes , clairs, en petit nombre , invariables>
très intelligibles dans la théorie , 8c infiniment faciles
dans la pratique . . . . Ces principes une fois
| arrêtés , il ne feroit pas moins néceflaire qu’ils
futtem ceux de touts les écuyers , de touts les ma-
| nèges, 8c de toutes les troupes à cheval qui font en
| France.
Je vais halarder de communiquer quelques idées
; fur ces fujets importants, bien moins avec les prétentions
d’un homme de cheval , qu’avec le défir
unique de voir s’établir des moyens puiflants dont
il puifîe réfulter le plus de bien poflible.
Parmi un grand nombre de caufes qui ont dût
nuire jufqu’à préfent aux projets de l’équitation ,
je ne m’arrêterai qu’à quatre.
La première , le manque dyunanimité dans tes principes.
La fécondé , trop peu de théorie & une pratique
trop courte. ,,
La troifième, aucune e/pèce de rèçompenfe pour
ceux que l'.on inflniit dans cet art & qui s'y-Joignaient r
d'où s'enfuit le mccnque de mutation.
La quatrième, aucun établijfement quipuijfe étendre
la fcience dans le royaume ni dans, les troupes à chcyah.
P r e m i è r e c a u s e .
Manque d'unanimité dans les principes.
Chaque art doit avoir fes règles , 8c après avoir
été, éprouvées par des .expériences confiantes , elles
doivent être devenues claires 8c uniformes ; on
doit avoir rejette celles qui çonlrarioient la nature,
pour ne s'arrêter qu’à celles qui, plus Amples dans
leur marche, étoient aufli les plps faciles, oc les
plus fures dans l’exécution. Cette manière de fe
conduire devient d’autant plus neceffaire, que 1 art
eft plus difficile & plus expofé à des variations par j
la dépendance où, il fe trouve des individus qu U
Y eut former. D'après ces vérités,,l’équitation , qui
s’occupe en même temps des moyens d apprendre J
à l’homme à connoître , a dompter , à eduquer 8c a
monter les chevaux, eft fans contredit un des arts
le plus difficile ; il exige les règles les plus fages ,
les ihieux calculées , lès plus invariables oc les plus
uniformes , puifqu’il tend à former ,, j ofe dire, 1 un
par l’autre , deux agents qui, chacun ont un caractère
8c des volontés ; fans ces précautions indif-
penfables , quel eft l’homme qui pourroit efperer
d’étudier avec fruit, lin art dont les réglés ne fe-
roient pas très claires 8c démontrées par des expériences
qui , fou veut réitérées , euffent toujours
donné les mêmes réfultats ? Quel eft celui qui
pourroit croire que ces règles, font.bonnes ., fi .elles
n ’étQÎent pas uniformes , c’eft-à-dire , universellement
reconnues pour telle s ? Comment ofer facri- .
fier du temps'à les connoître, fi elles n étoient pas
invariables ? Comment pouvoir fe perfuader que
ces régies font celles diélées par la nature , fi elles
fatiguent l ’homme 8c détrùifent le .ch e v a l ? C om ment
enfin fe perfuader qu’elles font les m eilleures,
Ti la fpéculation en eft difficile 8c incompréhenfible,
& la pratique nuifible 8c prefque impoflible ?... ,
- Coilnoître fa ftru&ure relativement à la manière -
dont il faut monter le cheval 8c le conduire ; connaître
la conformation intérieure 8c extérieure de
l’animal qu’on veut former 8c monter , afin de
favoir fentir fes mouvements 8c de pouvoir les
apprécier félon la nature 8c fes forces ; étudier en-
fuite le caractère de ce même animal , afin d avoir
plus de moyens de le travailler, 8c de ne pas s’expo-
fer à des contra.di&ions continuelles, qui ne tarde-
roient pasà affoifolir fes articulations & à le ruiner,
en le foumettant à une obéiffance forcée ; acque- .
rir par-là une poffibilité de lui donner telle o,u.telle
habitude ,. 8c de détruire chez lui tel ou tel déiaut,
tel ou tel vice . . . Telles font les connoiflances que
doit acquérir l’homme qui veut être favant dans
l ’art de l’équitation. Or , je le demande, quel, eft
l'homme qui pourroit acquérir par lui-même toutes
• ces connoiflances * à moins d’y employer.une,partie
de fa vie , encore fer oit-il expofé àipaiTer fréquemment
d’une erreur à une imprudence , 8c '
d’une imprudence à une faute ? U eft donc ettentiel
d'e s’aider des connoiflances des autres , 8c de fe
fmimettre à connoître d’abord les règles de 1 art
qu’on veut apprendre , afin de poevoir les pratiquer
en fuite avec fruit. . . Mais , comment connaître
,ces régies , fi elles ne font pas nues ? Comment
l homme encore ignorant pourroit il fe décider
à te l .ou tel .principe , fi , fur le même objet, il
les tro.uy-e 'infiniment différents ? Quelque maître
qu'il ehoififfe, quelque livre qu’il çonfulte , que
deviendra-t-il , fi , voulant s'inftruire davantage &
écouter d’autres maîtres ou lire d’autres livres , il
les trouve abfolument oppofés entre eux*; fi les uns
blâment les autres avec mépris , affeéknr de fe tenir
à mille ‘lieues de leurs idées , & d’en prôner
‘d abfolument con'rradi’cloires ?. . . A qui auroit-il
redôu'rs pour fe tirer de cet te cruelle anxiété , fur-
tout fi l’on négligeait dans les premières écoles ,
dans celles’ qui font Tous les yeux de M. le grand
écuyer , d’être parfaitement d’accord fur ces mêmes
principes , 8c fi ce n’eft pas de ces mêmes écoles
que fortent invariablement les principes qu’on
d'oit fuivre dans tout le royaume , 8c qurdevroient
établir cette unanimité fi abfolument néceflaire
pour aflùrer lés progrès 8c la perfection de l’art de
l'équitation ?
1 S e c o n d e c a u s e .
Trop peu de théorie , une pratique trop courte.
Ainfi que touts les autres arts, l’équitation a fa
fpéculation 8c fa pratique ; fa fpéculation , qui n’eft
autre chpfe que la connoiffance inopérative des
règles de cet art; fa pratique, qui n’eft que l’ufage
habituel 8c réfléchi des mêmes règles. O r , dans
cet art plus que dans tout autre , il eft difficile,
pour ne pas dire impoflible, de pouffer loin la pratique
fans la fpéculation. Ici la pratique doit présenter
les difficultés , la fpéculation doit les lever ;
on ne peut donc pas fonger à féparer l’une de
l’autre., 8c, il faut quel homme qui veut pofféder
un peu à fond l’àrt fi difficile de l’équitation, joigne
une pratique affidue à une fpéculation continuelle.
Sans ces précautions, oh eft trop expofé à n’acquérir
que des.demi-connoiffances , plus nuifibles
peut-être que l’entière ignorance ; à ne favoir fe
fervir que machinalement de fes jambes 8c de fes
bras, fans (avoir les diriger par une tête inftrulte, à
.nlêtre enfin que de demLiavants, que l’orgueil rend
préfomptueux, 8c qui, ne tirant leurs reffources
que de la force , font dans l’impoffibUité de communiquer
à leurs élèves cette finiplicité dans les
moyens 8c dans le travail, qui feule peut- inftruire
l’écolier d’une manière fure 8c durable , 8c conferver
l’animal es'lesrendant agréable.
Combien le véritable écuyer vous paroîtra éloigné
de ces moyens ;.à une ftruélure avantageufe il
aura fçu joindre une tète froide 8c (âge. . A de
Laâivité, il joindra de là douceur , de la patience ,
de la hardieffe 8c de la fermeté ; 8c la pratique coof*