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on ne fait le parc que de la jufte proportion né* ,
ceffaire, & le moins étendu qu’il foit poffible, attendu
que moins il préfente de furface à 1 ennemi,
plus il eft facile à défendre; les détachements de
l’efeorte y étant plus raffemblés 8 c plus en force,
s’y foutiennent mieux ; toutes les voitures doivent
être ferrées les uçes dans les autres , de manière
que la petite roue d’une voiture embrafle la. grande
de celle qui la précède ; pour rendre ceci feniible ,
il faut admettre qu’en formhnt le colimaçon ou ce
peloton de voitures , car c’en eft réellement un
qui fe forme 8 c fe dévide comme une pelotte de
h l , on fe range ou à la gauche ou à la droite du
chemin ; fi on le range à gauche, les tours fe forment
en inclinant toujours à gauche ; fi on fe range à droite , c’eft en inclinant fur la droite ».
« Suppofons que l’on fe range à gauche & qu’on
incline à gauche , alors toutes les petites roues
droites des voitures doivent embraffer les grandes
roues gauches de la voiture qui les précédé , 8 c les
chevaux de chaque voiture fe prolongent du coté
gauche de celle qui eft devant ; par ce moyen ,
touts les corps de voitures fe touchent entre eux
par des extrémités de brancards ; c’eft le corps des
voitures qui fe préfente à l’ennemi 8 c qui forme
un retranchement derrière lequel les chevaux^ fe
trouvent à couvert, 8 c même le detachement d infanterie
qui compofe l’efcorte , 6 c dont on garnit
le cercle extérieur de toutes les voitures , à l'effet
d’en défendre l’entree 8 c l’approche a lennemi,
toutes fois ce n’eft jamais qu’à la derniere extrémité
que l’efcortè fe renferme dans le parc ; autant
qu’on le peut, les troupes occupent les dehors
8 c défendent le terrein pied à pied ; mais
quand cela arrive , c’eft ainfi que cela fe pratique ».
a Quand on parque fur la droite , ce font les
roues gauches de devant qui embraffent les roues
droites de derrière de la voiture qui précédé, &
les chevaux fe plaçant le long du flanc droit de
cette voiture de devant, par ce moyen fe trouvent
en dedans du cercle 8 c couverts du caiffon
qui eft devant eux ».
« Quoique l’on parque fur la droite autant qu’on
le peut, les équipages prennent leur tournant fur
la gauche , pour que le côté gauche du caiffon par
lequel il s’ouvre fe rencontre en dedans ».
« Cette manoeuvre eft difficile à exécuter, far-
tout pour des convois de 400 voitures , parce
quelles demandent beaucoup de temps, 8 c que
l’ennemi ne donne que le moins qu'il peut, celui
de fe reconnoître ».
« Il étoit indifpeafable de décrire ici cette manoeuvre
, d’autant qu’elle peut fervir dans d’autres
çirconftances ; par exemple, dans celles où les
équipages fe trouvant affemblés au lieu des travaux
qui ne feroient point fortifiés, l’ennemi vien-
droit les y infulter „ alors c’eft le cas de la pratiquer
, 8 c elle peut fauver touts les équipages des
vivres d’une armée, ce qui n’eft pas un article peu
intéreffam ; mais dans ce cas » autant qu’on le peut
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6c qu’on en a le temps, c’eft à bras que l’on perfectionne
l’enceinte que l’on fait alors plus grande,
8c l’on rafîèmble touts les chevaux dans le milieu
».
« Si touts les événements que nous venons de
prévoir fe fuccédoient dans une marche , à coup
fur elle ne feroit ni facile ni prompte ; heureufe-
ment ils ne font pas ordinaires ni fréquents , 8c les
généraux prennent des mefures fures pour les
prévenir 8c même les éviter. Revenons donc à
notre convoi, 8c fuppofons-le en bon ordre , 8c
prêt à arriver à la pofition qu’il doit occuper ce
jour-là fuivant fes ordres ».
« Le commandant du convoi fachant qu’il approche
de fa deftination , détache en avant le premier
lieutenant avec un nombre d’employés pris
fur ceux des premiers équipages de la tête du
convoi ; -ceux-ci prennent le devant , vont recon-
noître un lieu ou le convoi puiffe paffer la nuit
tranquillement 8c en fureté. Ce lieu doit être , autant
qu’il eft pofîîble,au voifînage de l’eau, pour
éviter d’autant la fatigue à des chevaux harraffés, &
à des charretiers qui ne le font pas moins. Ils ob-
fervent touts de choifir un terrein fuffifamment
fpacieux pour contenir , autant qu’il eft poffible ,
la totalité des équipages du convoi raffemblés &
réunis ; ce qui eft important pour la police defdits
équipages , 8c auffi pour la proteâion que l’ef-
corte doit leur donner. Pour pouvoir déterminer
quel efpace dé terrein on doit embraffer pour y
placer les parcs de 18 équipages, il fau tfe rappeler
que nous avons ci devant déterminé le diamètre
de la circonférence extérieure, à caufe de
la largeur des deux voitures, à 37 toifes ».
u On Yie doit pas perdre de vue qu’il eft nécef-
faire de laiffer entre un équipage 8c celui qui l’avoi-
fme, un efpace vuide qui puiffe former rue &
voie pour le débouché des parcs , quand les équipages
mènent boire ou qu’ils défilent, 8c ces rues
doivent être affez fpacieufes , pour que deux
voitures puiffent y paffer de front, fans fe gênet
entre elles, ni accrocher les autres voitures des
deux parcs, entre lefquelles elles paffent. Lors
donc qu’on a du terrein fuffifamment, on donne
à ces intervalles 36 pieds ou 6 toifes : c’eft donc
pour la proportion générale , de même que fi chaque
parc avoit ce diamètre de 40 toifes ».
« Quoique la forme des parcs foit ronde, il fl®
s’enfuit pas moins que l’efpace du terrein qu’ils
occupent doit être réduit en quarré, parce qu’il
n’eft pas poffible d’enclaver le parc d’un équipage
dans la profondeur 8c le creux que forme là rondeur
des deux autres ; attendu que les rues formées
par les intervalles à obfervet , doivent être les
plus droites qu’il eft poffible ; il faut donc confiée-
rer l’emplacement d’un parc comme un quarré dont
les faces ont toute l’étendue du diamètre du cercle
qu’ils forment ».
Nous avons démontré, que pour former un pare
y compris l’épaiffeur des voitures, le diamètre
*■ r r extén«#
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extérieur du cercle eft de 37 toifes ; ajoutant à
cette proportion la moitié de l’intervalle à laiffer
d’un parc à l’autre pour les débouchés, c’eft trois
toifes qu’il faut de plus , parce que l’intervalle a été
réglé à 6 toifes, 8c que les trois autres fe retrouve- .
ront fur la proportion du terrein deftiné au parc
voifin, il s’enfuit que le quarré du terrein à occuper
par un parc de 24 voitures , doit être évalué à
40 toifes fur chaque face , autrement 1,600 toifes
quarrées de fuperfiçie ; c’eft un arpent fept neu- j
vièmes par équipage , l’arpent évalué à 900 toifés
quarrées de fuperfiçie , ou 100 perches de 18 pieds
l’une, qui eft la plus petite mefure déterminée à
l’arpent ». *
« Par fuite du même principe, le terrein né- 1
ceffaire pour parquer les dix-huit équipages de
notre convoi, doit être évalué 332 arpents ».
« Il ne faut pas croira que ces efpaces fe me-
furent ni fe tirent .au cordeau ; le coup-d’ceil &
l’habitude font les feuls moyens que l’on emploie ,
& les parcs pour l’ordinaire , quand le-terrein le
permet , font rangés dans le plus grand ordre ». 1
« Par exemple, l’efpace le plus favorable pour le
convoi de l’efpèce dont nous parlons, feroit de
6 équipages de front, fur trois de profondeur ,
fur-tout fi la pofition permettoit que le front fit
face à un ruiileau, ou à une rivière.; || devroit
avoir dans cette fuppofition 240 toifès de front fur
ï20 de profondeur ».
« Toutes les voitures rentrées dans le parc, 8c le
commandant de l’efcorte ayant fait fes difpofitions
pour la fureté du convoi pendant la nuit, le fervice
particulier des équipages s’y obferve dans les règles
& fuivant les ufages que nous avons ci-devant
décrits.». & .
« Il arrive quelquefois que dans la faifon où
les grains font fur pied, il ne fe rencontre pas
de terrein découvert fuffifamment fpacieux, pour
y parquer touts les équipages d’un convoi ; dans
■ ce cas, 8c lors fur-tout que c’eft dans un pays où
le fourragement n’eft point ordonné, il eft nécef-
fairede divifer les équipages pour pouvoir les loger
touts ; mais il faut en même-temps qu’il n’y ait
■ rien à appréhender de la part de l’ennemi ; alors,
fans doute , on s’arrange pour ne caufer aucun
-dommage aux biens de la terre ; mais toutes les fois
qu’il n’eft pas poffible de faire autrement, il eft de
règle alors qu’après la requifition aux bourgue-
meftres 8c ràagiftrats de faire couper eux- mêmes
les grains , on les fait abattre en règle , 8c s’ils ne
fe préfentent pas pour les enlever , on les-con-
fomme , 8c on leur délivre des reçus ou certificats
«le fourragements , on énonçant la quantité du
terrein fourrage, 8c la nature de denrée dont il
-étoit enfemencé »..
“ Nous n’avons .jufqu’ici conduit notre convoi
•qu’à la première journée de marche; il eft naturel
dfi.penfer que le même ordre.s’obferve pour toutes
lçs autres : il ne, nous tefte donc plus qu’à parler de
ion arrivée à fa deftination ».
4 rt militaire, Tome III.
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Ce qui fuit ne pouvant être d’aucune utilité aux
militaires, nous abandonnerons ici notre auteur ,
8c nous pafferons avec lui aux fourrages.
Des fourrages des équipages.
Nous nous contenterons de donner les titres
des chapitres que l’auteur du traité fur les fub-
fiflances militaires a confacrés aux^ fourrages des
équipages. Tout ce qu’il dit dans ces chapitres , eft
uniquement relatif aux chevaux des vivres.
Le premier parle des fourrages au .magafin, le
fécond des fourragements en général , le troifième
des fourragements au vert ., 8c le quatrième des fourragements
nu fec..
Après les fourrages des équipages viennent les
diftributions ; il importe aux militaires de connoî-
tre la manière dont elles fie font ordinairement.
Des dijlributions..
Nous ne fuivrons pas l’auteur du traité dans las
détails uniquement relatifs aux prépofés aux vivres ;
nous pafferons tout de fuite à ce qu’il importe aux.
militaires de connoître.
Celui qui dirige le fervice des vivres , inftruit
par les états qu’on lui a fournis de la quantité de
pain qu’il doit faire livrer dans les différents points,
donne des ordres pour qu’elle y arrive tel jour , à
telle heure ; il prévient enfuite MM. les officiers
de l’état major de l’armée que la diftribution fera
faite aux troupes tel jou r, à telle Tieure , en tel
endroit, pour tant de jours , c’eft-à-dire pour tels
8c tels jours.
« En conféquence , MM. de l’état-major prévenus
, comprennent dans l’ordre général .de l’armée
pour ce jour-là , celui particulier pour la diftribution
; 8c s’il arrivoit que l’ordre général n’eût pas
pu en faire mention , ils en font prévenir les
troupes par des ordonnances, défignant.les heu’res
8c les endroits où chaque troupe aura à fe .fournir ».
« Touts ces détails remplis 8c exécutés de part
8c d'autre , les convois arrivés à leur deftination ,
les employés à la diftribution rendus aux différents
dépôts de pain , les troupes fe préfentent. La première
arrivée, l’officier chargé du détail préfente
au commis à la diftribution , fon reçu , qui fait
mention du nom du régiment, de la quantité de
pain qu’il demande, pour combien de, jours , en
défignant les jours 8c la date de la fourniture : ce
reçu doit être tout figné. Le commis qui reçoit le
; reçu le retient, 8c fournit en place à l’officier un
bon de lui , qui répète le nom du régiment, la
quantité de pain à lui fournir, 8c l’équipage des
vivres dont le dhpiraine.doit acquitter ledit bon.
Aufikôt l’officier fait marcher fa troupe au parc qui
lui eft défigné, il remet au capitaine le bon qui lui
a été délivré, 8c la diftribution commence. Chaque
bataillon , 8c dans chaque bataillon chaque
-compagnie fe préfente à fon tour. L’officier indique