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conque C M C O , ou celle C L fur les points di-
reHeurs principaux donnés en conféquence.
Dans un bataillon feul, touts les foldats de l’aile
droite font obligés de porter la tête à gauche, 8c
ceux de l’aile gauche de la portera droite pour s’a ligner
fur le centre ; dans une armée formée en
ligne droite , il faut également que touts les commandants
des bataillons de la droite portent leur
attention à gauche vers le centre de l’armée C , &
que ceux des bataillons de l'aile gauche la portent
à droite, afin d’obferver toujours régulièrement les
alignements donnés par la pofition des bataillons
les plus voifins'de ce centre. Touts les autres détails
concernant l’enfemble & l’alignement des lignes
, relient, quoique dans le grand , tels qu’ils
font démontrés en petit, en confidérant chaque
aile, de l’armée comme un rang féparé qu’il faut
aligner d’une aile fur l’autre.
Plus nous avancerons , plus nous verrons les
rapports que les commandants des bataillons doivent
obferver quand le point direEleur principal efl
au centre d’une armée marchant en bataille.
Il refte à faire voir*comment une armée parvient
à s’aligner en profondeur fur la ligne de marche
néceflaire ; il n’eft point queftion ici de la profondeur
d’un bataillon feul, ou de celle de l’armée
telle qu’elle eft ou doit être mife en bataille fur
plus ou moins de lignes , félon les circonftances ;
la première refte invariablement la même telle
qu’elle eft prefcrite pour toujours, que le bataillon
l'oit feul ou qu’il foit réuni en corps*d’armée avec
plufieurs autres bataillons; la fécondé eft l’objet de
la grande taElique. On fe propofe feulement de développer
ici les rapports de la profondeur £une armée
, en tant qu’elle eft obligée de conferver dans
fa pofition & dans fa marche la direction des lignes
données, c’eft-à-dire, un alignement en front & en
colonne depuis la tête jufqu’à la queue.
Comme ces lignes tracées par la marche même
des troupes, font déterminées par la pofition de
l ’armée, & ne tiennent point à l’alignement de fa
pofition en bataille, on peut, à jufle titre, les ap-
peller lignes de marche, parce qu’elles indiquent la
direâion de fa marche, où elle va 8c où elle doit
aller.
Il faut diftinguer deux circonftances dans la
marche d’une armée , pour démontrer comment
chacune de fes parties, fuivant fa pofition particulière
, doit fuivre féparément une ligne en confer-
vant fon rapport avec les autres parties de l’armée.,
c’eft-à-dire, il faut confidérer l’armée marchantde
fa première pofiiion, ou dans tout fon front en
avant, fans changer de côté vifuel, ou par fixerions
féparées à la file les unes derrière les autres
par l’une de fes ailes.
Ces deux ordres de marche exécutés par une
armée entière , demandent qu’on lui fafle obferver
Certains principes & fuivre certaines règles parti-
«»lières > afin que chacune.de fes.fcâions fuive ,
TAC
en marchant, les lignes 8c les alignements nécef*
faires , fuivant la circonftance.
La marche d'une armée s'avançant en front »
( voyc^ celle A B , fig. 429 ) , eft ordinairement
dirigée fur des lignes en avantcomme celles A C ,
D F , B £ , perpendiculaires à la ligne du front de
l’armée 8c parallèles entre elles^ excepté dans de
certaines circonftances particulières que nous verrons
par la fuite.
Par ce moyen une armee peut toujours marcher
dans la meme pofition qu elle occupoit en bataille
fur là ligne A B , pour fe porter droit en avant
d un pas parfaitement égal de grandeur & de vi-
tefl'e , de forte que le front de cette pofition fe
meuve parallèlement dans toute fa marche.
Chaque foldat fe porte alors direâ^ment en
avant perpendiculairement à la première pofition
de l’armée.
Telle devroit être , dans la ftriâe régularité, la
marche d’une armée en bataille ; mais étant im-
poflible, dans la pratique, d’obferver cette exac-.
titude rigoureufe 8c d’y maintenir la ligne de
toute une armée, il faut que le général en chef
veille feulement à ce que l’on en approche autant
que la nature de l’art permet d’y atteindre avec
une multitude d’individus réunis.
En conféquence, il doit commencer par établir
dans le front de l’armée, certaines lignes principales
fervant de règles à une partie entière du
front général, { comme on fait pour un bataillon
feul ) , d’après lèfquelles touts les foldats appartenants
à cette partie font obligés de prendre parallèlement
, autant qu’il leur eft poffible, la ligne
particulière de leur marche perfonnelle. Ces lignes
principales doivent *etre choifies perpendiculairement
au front de l’armée avec le plus grand foin „
8c il faut qu’elles foient déterminées par des marques
très diftinaes , pour pouvoir être confervées
invariablement. . < .
Il y a ici deux circonftances à obferver, favoir :
i . I l f a u t indiquer particulièrement une de ces
lignes pour le principal de tout le front del armée;
de même que celle qui, dans un bataillon feul, fert
à touts les foldats pour prendre 8c diriger leur
ligne de marche particulière fur celle que fuit le
centre de ce bataillon ; cette ligne, que j’appellerai
la principale primitive, pour la diftinguer des autres
lignes principales, déterminée , confidéree 8c
connue pour telle dans l’armée, doit etre confer-
vée , dans la marche , par les centres de touts les
autres bataillons , qui doivent prendre en conséquence
leurs lignes de marche particulières.
20. Il faut que cette ligne principale primitive 9
fixant la direâion en avant du front de toute la
marche de l’armée , foit déterminée invariablement
par deux points directeurs très diftinéls , comme
D G 8c E H , afin de la conferver fans jamais la
quitter ni à droite ni à gauche ; 8c avant que 1 armée
fe mette en marche , il faut encore que le général
fafle connoître à touts les commandants des
TAC
bataillons de l’armée, fi la ligne principale primitive
, tenue par la partie principale de l’armée ,
parce que fa pofition donnée en dirige la marche
générale en bataille , a été déterminée à l’une de
les ailes A ou B , ou au centre F.
Après cela , il faut que cette partie principale ,
choifie par le général pour fuivre la ligne principale
primitive, redouble cUattention , en prenant 8c en
confervant cette ligne de marche bien perpendiculairement
au front de l’armée ; pour cet effet, .elle
doit fe déterminer à elle-même, pour fa direâion
particulière, parmi les objets, fur le terrein , les
deux points de vue en avant le plus diftinâement
qu’elle pourra.
Les commandants des autres bataillons de la
ligne du front de l’armée doivent, à la vérité, déterminer
des centres de leurs bataillons refpeâifs ,
en leur particulier, les deux points de vue en
avant néceflaires pour leurs direâions , dans le
même rapport perpendiculaire avec leurs fronts ,
comme ceux J K , L M , N O , parallèlement à la
ligne principale primitive , foit B E , foit F D ; mais
pendant les marches générales de l’armée en
avant, ils n’en font pas moins obligés de fe diriger
conféquemment à la partie principale, défignée ;
pour tenir la ligne principale primitive, 6c diriger la '
tnarche du front de l ’armée ; ils doivent même ;
abandonner à droite ou à gauche, félon les cir- j
confiances , leurs premier; points dë vue , 8c en
prendre de nouveaux , parce qu’ils ne doivent
cefter de conferver leur ensemble néceflaire avec
cetre partie principale qui parcourt la , ligne de mar-
the principale prim'uiyjc.
Tels font les principes d’après lefquels le choix
de chaque ligne de marche principale particulière des
bataillons doit être réglé dans line armée marchant
en bataille; mais le dernier fur-tout ne doit jamais
échapper un inftant à leur attention., parce qu’il
fait la loi générale.
Quand une armée marche par ferions rompues ,
c’eft-à-dire, par pelotons, en colonne, à la file ,
en diftances preferites; comme on doit obferver
l ’ordre, en pareil cas,le plus exaâement poffible ,
il faut, pour aligner fa ligne de profondeur , fuivre
en général les règles qui viennent d’être preferites,
ainfi que pour P alignement d'un bataillon marchant
en colonne.
Le premier bataillon ou celui de la tête de la colonne
de l’armée C , ( fig. 433 ) , doit fe diriger ,
s’aligner 8c marcher exaâement d’après ces principes
, 8c les autres bataillons de l’armée doivent
le fuivre dans le même rapport fur la ligne de
marche prolongée 8c déterminée par la marche des
premiers pelotons de la colonne de l’armée.
La profondeur d’une armée entière en colonne
étant très confidxrable, il eft d’autant plus important
de fixer en avant deux points de vue ou directeurs
principaux diftinâs, A B , qui dirigent la ligne
de marche néceflaire, 8c de les donner pour règle
aux premiers pelotons du bataillon de la tête de la
Tac 7^3
Colonne , afin qu’ils puiflent prendrôbien exaâement
8c conferver le prolongement de la ligne
droite de ces deux points de vue , 8c que fur-tout le
fécond E n’en dérive ni à droite ni à gauche.
Cette ligne de marche générale de la colonne
de l’armée ainfi déterminée ,. ne doit point être
changée légèrement fans en avoir auparavant fixé
une nouvelle par deux nouveaux points de vue,
parce que le plus petit changement fait par inadvertance
, jetteroit auffitôt les derniers bataillons
de la colonne dans une dérivation bien plus confi-
dérable, 8c les obligeroit, en marchant, d’appuyer
tantôt à droite vers les lignes C H ou C G , tantôt
à gauche vers celle L J , fuivant que le fécond peloton
E de la tête de la colonne fe feroit porté
vers g ou vers k , ce qui fatigueroît inutilement les
troupes 8c donneroit lieu conféquemment à des dé-
fordres inévitables dans les autres rapports nécef-
faires de la colonne.
Il fuit delà que le général après avoir fixé invariablement
& donné à connoître les deux points de
vue en avant A 8c B aux premiers pelotons du premier
bataillon de la tête de la colonne , pour leur
indiquer par-là le prolongement de la ligne fur laquelle
ils doivent continuer de marcher, 8c après
avoir ordonné également aux derniers bataillons
de régler leur ligne de marche fur la pofition donnée
à ces premiers pelotons , que le général, dis**
j e , doit non-feulement lui-même aligner en profondeur
ces premiers pelotons fur un point de vue
en arrière déterminé vers les derniers pelotons de
la colonne en D , afin que l’on ne puifle pas manquer
la ligne droite néceflaire A B , 8c que le dé-
fordre ne foit pas porté dans la profondeur entiers
de la colonne de l’armée; mais il doit encore placer
avec le plus grand foin le fécond point direEleur intérieur
de la colonne , ou le fécond peloton E dans
le, prolongement A B C ; 8c quand les circonftances
demandent qu’il en change la pofition donnée,
il ne doit jamais le faire autrement , fi ce
n’eft en regardant de derrière ce peloton en avant,
vers les deux points de vue extérieurs B 8c À.
Enfuite il faut remarquer que dans cette marche
en colonne il y a autant d’alignements particuliers
de profondeur , ou bien autant de lignes de marche
parallèles que de foldats dans le front marchant
C L , 8c que l’une de ces lignes doit être défignée
comme ligne démarché principale, foit à l’aile
droite C de la colonne , foit à fon aile gauche L ,
& reconnue pour telle de touts les foldats , afin
qu’ils puiflent en conféquence régler parallèlement
leur marche dans l ’enfemble neceflaire de la colonne
, 8c fe diriger généralement par rapport à
leur pofition particulière.
Dans l’exémple donné {fig. 433 ) , l’aile droite
des pelotons de la colonne 8c la direâion de leur
ligne de marche particulière C D , eft fuppofée
déterminée pour régler la ligne principale de la
marche de l’armée ; ajoutons encore comme règle
fondamentale dans cet ordre de marche d’une ar-
T y y y ‘i