
Honores , propres à la réflexion du' Ton vers le fond de
la falle. Eft-ce donc remplir ce but que d’y pratiquer,
du haut en bas , des vuides qui. abforbent la voix ?
D è s fon débouchement, dit M. Patte, ne fe trouve-
t-elle pas évidemment engloutie dans ces efpèces de
.gouffres, auxquels on affecte même de ne donner
aucune communication avec la falle , en les fermant
çxa&ement par les côtés.
A confidérer d’ailleurs la pofrtion de ces loges , par
rapport au fpeétacle , -il eft confiant que ceux qui les
occupent font mal placés à tous égards. Ils vôyent
les murs du fond des couliflès $ ils font trop près
pour juger du jeu de l ’aâeur 5 ils jouiffent encore
bien moins du deflindes ballets , & l’illufîon des décorations
eft entièrement perdue pour eux.
A V A N T U R IN E f . £. Pierre préciêufe d’un rouge
brun ou .de couleur jaunâtre ^ femée d’une infinité de.
petits points d’or très-brillans / dont on fait, de petites
colonnes pour leSf tabernacles , cabinets dé marqueterie
,- &c. On la.contrefait .en verre, en y mêlant de
la limaille de cuivre qui fait l’effet de grains d’qr.
. O n trouve,*en Provence, une efpèce 'd’avanturine,
qui étant caffée f a i t . un fable d o ré , & dont on peut
f e fervir pour fabler des compartimens de jardins.
AU B E ,. f.' f. ' ( terme ,d' architecture hydraulique.')
C ’eft une petite planche attachée aux coyaux fur la
jante.de la roue d’une machine hydraulique, q u i ,
étant expofée au courant de l’eau , par le choc qu’elle
en r e ç o it , fait tourner la; roue à laquelle elle eft
attachée: On juge bien que l’eau ne peut donner un
mouvement de rotation que fon impulfion ne foit
répétée far un affez grand nombre à'aubes. I l eft donc
néceffaire que les aubes foient en qùàntité à une rbùè:
mais cette quantité n’eft point arbitraire ; & pour s’en
afsûrèr, il luffit de confidérer l’ufage & l ’effet des
cubes.
Quand une aube eft entièrement plongée dans un
cou rant, & qu’elle eft perpendiculaire au fil ae l’eau ,
(foliation là plus avantageufe pour qu’elle reç’ôive1, de
k part de l’eau , la plus grande- impulfion pofliblé),
il faut que l'aube qui doit fuîvre foit alors à la furface
de d’eau , & prête à la toucher feujemeut. Si elle y
plongeoir , elle dérober©it à l'aube précédente mie
partie du courant dont elle reçoit Timpulfion. Paff4
ce point perpendiculaire, f a première. aube fe. dérobe
au choc de l’eau , lequel choc diminue toujours plus,
à mefure que l'aube devient plus oblique au .fil du
courant. Alors id eft néceffaire qu’une nouvelle; force
vienne fe joindre à la plus grande .que l a . première
aube a reçue , & qui dé c ro ît, afin que la perte de
cette plus grande force foit réparée , & que le mouvement
de la roue ne fe ralentiffe pas.
Delà il fuit que la fécondé aube&oit êtreeotièrë-è
ment fur la Aitfoce dé l ’eau, quand la première y
if t perpendiculaire : en forte,que les.deux aubesfaffent
un angle droit : ce qui détermine la fituation refpec-
tive des aubes , & par conféquent leur nombre, qui
dépend des dimenfions du rayon de la ro u e , & de I
celles qu’on donne aux aubes.
Pour rendre la chofe fenfible , fuppofops que la I
hauteur des aubes foie égale aux rayons de la roue :
lorfque la première fera verticale au courant de l’eau,
le centre de la roue ou de l’arbre qui la porte , fera
donc alors à la furface de cette' même eau. Ainfi
l'aube, qui doit la fuivre, devant faire un angle droit I
avec la première , en fera donc éloignée de 90 dégrés:
d’011 il fuit que des aubes , aufli larges que le rayon I
de la roué à laquelle elles font attachées, ne peuvent
être qu’au nombre 'dé quatre.
C e nombre fera plus grand , fi cette largeur dimi- I
nue, parce que là première aube fe ra , dans 6e ca s ,
entièrement plongée dans l’eau, avant que le centre de I
la roue, q.ui la porte, foit à la furface du courant. I
Ce.fera un autre point qui fe trouvera alors à la fur- I
face , & c’eft à ce point qu’il faudra placer la fécondé
aube. '
On doit conclure d e là , que les aubes fe multiplient I
d’autant plus fur une roue , qu’elles font moins lar- I
ges. C ’eft fur ce_principe què' M: Pitot a calculé la I
tablé fuivante , où l’oli voit le; nombre des âubes I
relativement à leur largeur, exprimé pair les parties I
du rayon de la roue où elles doivent être attachées. I
T a b l e du nombre des Aubes qu'on doit attacher à I
une roue : leur largeür étant donnée 6» exprimée en I
parties du rayon de la roue quon fuppofe de 100® I
parties.
L À r.g.e,d & N o m b r e
des Aubes. • J ; des Aubes.
- 100.0. . . . . . I . ... T .....................4
éi?1 * • • . .................... * ► 5
j o p. .. . . . 6
: 1 377*; . 7. .
.. 195. ; . ................ 8
HA' V r - 1 •!;•.• V • A;b.A • . 9
• 1 9 1 . . • >. .* .1®
i$ 9 ............................. .... .II
154. . . . . . . . . . . . . ,. .1%
114. . . . . . . . . . . . . . . .13
-• .f' « •» > . . . . . - 1 4 •
8 6. .. ., . . . , i j .
... . ?y é . . v . w .• .16
.... «*• | * • • î v - |., •?.7 '
-61.,;. -yp «ajiisv i f , *12
54- • ........... ................................1 9
.49* . . . . . . . . .zo -
Après une pareille difpô’fition, on penferoit volontiers
qu’une rûue doit être, mùe avec là plus, grande
vîteffe pofliblé , & fur-t'oùt qù’ëlle doit l’êtfe uniformément.
L a première queftion qui paroît réfolÜe par
les fituations refpeiftives bien déterminées des aubes,
ne 0 Ê cependant point du tout, A l’égard de la
vîteffe
tlteffe uniforme , il femble qu’elle doit avoir lieu ,
dès que la roue a acquis tout le mouvement d’accélération
qu’elle peut recevoir. En e f fe t , dès que la
première aube eft plongée entièrement dans l’e a u ,
elle reçoit du courant le plus grand choc dont elle
peut être fufceptible. Elle quitte alors cette fituation
avantageufe ; & comme elle fe dérobe à l’impulfion ,
cette impulfion devient toujours moindre, & cela en
raifon des finus des angles d’ incidence. Mais, fi la première
aube n’a plus la même force pour faire tourner
la roue , cette diminution eft juftement compenfée
par la fécondé aube qui fe plonge dans l’eau , & dont
la force s’accélère jufqu’à fa fituation verticale , en
même proportion que la force de la première aube
diminue. Cela eft évident. L ’ajigle d’incidence de"
l’eau fur ce lle- là, augmente comme il diminue fur
ce lle-ci, & tout fe trouve compenfé. Il y a plus :
n’eft-il pas démontré qu’une machine mue par le
choc d’un fluide, accélère fa vîteffe jufqu’à un certain
poin t, paflé leque l, l ’impulfion n’agit plus que
pour conferver cette même vîteffe qui devient alors
uniforme ?
Nous pourrions entrer dans um examen plus rigoureux.
Mais ce raifonnement doit fuffire pour pérfuader
les perfonnes qui font peu verfées dans les mathématiques,
& fervir de guide à celles qui peuvent y appliquer
des démonftrations. Reprenons donc la première
queftion, c’eft-à-dire celle qui regarde la fituation
la plus avantageufe des aubes, po,ur que la vîteffe de
leur roue foit la plus grande polfible.
On a remarqué que l'aube ne reçoit la plus grande
impulfion que quand elle eft perpendiculaire au fil
de 1 eau. C e point paffé, l’effort qu’elle reçoit diminue,
& l’aube n’eft plus fituée avantageufement. O r ,
on a dit: n’y auroit-il point une fituation telle, que
limpulfîon de l’eau fur toujours confiante?
En négligeant l’avantagé ,m**la fituation verticale ,
ne gagneroit-on pas en faifant faire à l'aube un angle
moins grand que 90 dégrés avec le courant 5 mais qui
étant toujours le même, produifitun effort confiantj
en forte que la fomme des chocs fur l’aube, pendant
fon enfoncement dans l’eau, furpafsât alors la fomme
des efforts dans cette autre fituation de l’aube, qui
ptoduiroit fine impulfion perpendiculaire. Ces que-
ltions ont fourni une obfervation utile : c’ eft que les
ailes d’un moulin-à-vent ne font point fituées perpendiculairement
à la direction du courant de l’air.
eft démontré que l’angle le plus avantageux qu’elles
puiffent faire avec cette direction eft de 54 dégrés
44 minutes. V o ic i le même cas : les aubes font expo-
ees au choc de l’e a u , comme les ailes d’un mou-
m le font à celui du vent. Il y a plus : l’expérience a
ait voir, indépendamment des démonftrations, que le
gouvernail d un vaiflfeau produifoit la plus grande force,
°r qu il faifoitavec la quille un angle de 54 dégrés 44
minutes. O r rien ne peut mieux représenter une aube que
partie du gouvernail qui eft plongée dans l’eau,
oûc les aubes doivent fa ir e , avec le rayon de la
r° u e , le même angle que font les ailes du moulin
avec e rayon de l’arbre auquel elles font attachées.
•Architecture. Tom. / .
Avertiffons, avant de finir, que ces règles peuvent
louffrir des exceptions, & que la théorie des aubes
n’eft pas rigoureufement démontrée. M a is , comme
dans la pratique, on ne doit point afpirer à ce haut
dégré de jufteffe , on peut en faire ufage avec confiance.
Les perfonnes qui fe piquent d’exaditude pourront
examiner la chofe dans les Mémoires de l'Academie
Royale des Sciences , années 172.5 & 17 19 .
A U B IE R , f. m. C e mot tiré du latin alburnum,
lignifie le blanc du ibois de chêne. Il eft très-fujetr
à être piqué par les^vers , aufli ne l’employe-t-on que
fous l’eau & en pieux.
A U D IT O IR E , T. m. ( Foyei Barre d’A udi
ENCE )
AUDITORIUM. C e mot défignoit chez les anciens
un lieu d’affemblée dans lequel les poëces ^ les"
rhéteurs & les orateurs déclamoient leurs productions,
ou donnoient des leçons.
U auditorium des juges étoit d’une autre forte : c’étoit'
dans le palais des Céfars une falle où l’on rendoit
une juftice expéditive , fans • l’appareil du tribunal
qui défignoit un jugement folemnef, & fans le mini-'
Itère des avocats. (V o y e z le DiÜ. d’Antiq. )
A V E N U E , f. f. {jardinage. ) Grande allée plantée
d’arbres alignés , & accompagnée ordinairement de
contr’allées qui doivent avoir la moitié de fa largeur.
Si elle conduit à une ville , c’eft un chemin uni ,
fuffifamment fpàcieux , pour laiffer découvrir, d’ une
affez grande „diftance , l’afpeft de la ville ou de fort
entrée : telle eft l’avenue de Vincennes près Paris.
Relativement aux jardins & aux maifons de plaifance
ce n’eft qu’une allée bien nivelée qui fert d’annonce
au château, ou qui.mène à un temple & autres mo-
numens de ce genre. ( Voy.e£ Allée. ) •
On plante les avenues de différens arbres, ou fui-
vant la qualité des terrains, ou fuivant la naturelles
afpeds qu’on veut ménager. Pour les endroits aquatiques,
ce font lés arbres de hois blanc , tels que le.
peuplier, le tremble , le bouleau qu’on doit choifîr :
l’on doit préférer l’orme & le chêne dans la terre
graffe, & dans les terrains fabloneux , les chateigniers,
noyers, &c. Si l’objet d’une' avenue eft de laiffer
voir le front de l’édifice , il faudra choifir les arbres
dont le branchage eft moins divergent, & le feuillage
moins touffu. Parmi ceux qu’011 peut admettre
nous indiquerons, félon les pays , le fapin, le pin ,
le cyprès, le peuplier.
Une avenue droite & courte n’eft pas déplacée
devant une maifon de campagne. C ’eft là qu’elle
peut paroître dans toute fa régularité 3 le bâtiment
qu’elle annonce, répandant dans fes environs, une
idée d’art , d’ordre & de fymétrie qui fe communique
au voifinage. Sous les voûtes de les arbres réunis,,
l’habitant trouve une promenade commode pendant
la chaleur & la pluie 5 le voyageur un refuge & ua
lieu de repos.
Y