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bo.:s, félon qtie leur diamètre ou leur charge eft
pUis ou moins confidérabîe, ainfi qu’on le voit
indiqué par la fig. 56,. en d; f , k h , H ,£ , g »
g k n. On peut éviter, par ce moyen, de mettre
des étais dans le milieu , ce qui devient fort avantageux
, fur-tout lorfque le fieu que 1 on voûte eft
fort élevé. ; ....
Les ccintresd.es voûtes en briques ou en moellons
q\ie l’on maçonne en plâtre, n'ont pas befoin d’être
aufli forts que-ceux des voûtes que Ion maçonne
en mortier, quoique' ces voûtes loient de même
diamètre & èpaiffeur. Ain fi, fi pour une voûte en
mortier on efpace les#courbes de 18 pouces j il
Suffira de rapprocher les courbes à deux pieds
pour une en plâtre.
Pour calculer la force d’une courbe faite en
planche, qu’on fuppofe arrêtée bien d à-plomb, il
faut multiplierla fuperficie de fonépaifleur moyenne
parla hauteur du centreCD , & divifer le produit
par le double de fon contour D d g B.
Si cette courbe eft foutenue par quelque
•étai, ou renforcée par des moifes, on fera un
calcul particulier pour chaque partie ifolée. Pdur
avoir la force du ceintre. formé avec ces courbes ,
il * faut ajouter au calcul des courbes, la réfiftancs
des planches dont il doit être couvert, ce qui
augmente de beaucoup fa folidité.
C e i n t r e , f e p r e n d e n c o r e p o u r e x p r im e r la
c o u r b u r e d ’ u n o u v r a g e q u e l c o n q u e : a i n f i , o n d i t
l e ceintre d ’ u n a r c h i v o l t e , d ’ u n e p iè c e^ d e b o i s ,
d ’ u n e p o r t e o u c t o i f é e d e m e n u i f e r i e , d’ u n e b a r r e
de f e r , 8t c .
CEINTRER , v. a&. (confiruBion ) lignifie l’o-
pèration de pofer les ce in très d une voûte, comme
aufti celle par laquelle on donne une forme courbe
à quelque ouvrage que ce foit. On dit ceintrer,
pour dire arrondir plus oir moins un arc , une .
voûte, &c.
ÇEINTRÉ, part, a ‘les mêmes fignificâtions
eue le verbe dont il" dérive. On dit fouvent une
partie cànirie, pour dire une partie circulaire. ' -
t CEINTURE, f. f. C’eft l’orle ou l’anneau du
bas comme du haut d’une colonne ; on nomme
encore celui d’en haut colarin ou collier.
C e in t u r e ou É c h a r p e . C’eft dans le chapiteau
ionique,.l’omlet du côté du profil ou baluftre , ou
le liftet du parement de la volute, que Vitruve
aopelle Balteus, ou baudrier.
C e in t u r e d e c o l o n n e . Nom qu’on donne
à. certains rangs de feuilles de refend , en
métal , pofees fur un aftragale en manière, de
couronné, qui fervent, autant pour féparer fur
une colonne torfe, la partie cannelée d’avec celle
qui eft ornée, que pour cacher les joints des jets
d’une colonne de bronze, comme celle du baldaquin
de Saint-Pierre de Rome , ou les tronçons
d’un© colonne de marbre, comme celle du Val-
ée-Grace. à Paris. . ' • >.
.. C e in tu r e p i m u r a il l e , C ’eft une enceinte ;
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ou circuit de muraille, qui renferme un e'fpacc
de terrein.
CELER & ,SEVERE. Ces deux archite&es vî-
voient fous le règne de Néron, qui fe fer vit'd’eux
pour conftruire fa maifon dorée.
Nous ne rapporterons point ici la defeription
que quelques auteurs ont fait de ce monument
du luxe poulTé jufqu’à la démence. Il fuffira, pour
en juger, de favoir que le coloffe du prince, haut de
cent vingt pieds, étoit au milieu d’une vafte cour,
qui étoit environnéed’un portique formé de trois files
de colonnes-très-hautes, & qui avoit un mille ou
le tiers d’une lieue de longueur. Les jardins, qui
étoient d’une étendue prodigieufe, renfermoient
des vignobles, des prairies & des bois pleins de
toutes fortes d’animaux fauvages & dqmeftiques.
On voyoir, au milieu de cet efpace immenfe de
terrein, un étang d’une grandeur extraordinaire ,
environné d’un fi grand nombre de maifons qu’011
les auroit prifes pour une ville.
Les marbres les plus rares & les pierres pré-'
cieufes étoient prodigués de toutes parts. L’or s’y
trouvoit en fi grande quantité, foit extérieurement
, fort intérieurement, que ce vafte palais
fut appellé la maifon d’or; on prétend que les toits
étoient couverts de lam’s de ce métal.
Parmi les Angularités de ce palais , on remat-
quoit une falle à-manger circulaire, dont la voûte
repréfentoit le firmament, &. tournoit nuit & jour,
pour imiter le mouvement des aftres. C’eft de
cette même voûte que tomboit, à volonté, une
pluie d’eau de fenteur fur les convives:. :
Vefpafien rendit au peuple le terrein immenfe
que Néron avoit ufurpè. La maifon dorée difparut
bientôt, comme ces palais enchantés^ que les
poètes créent & détruifent à leur gré. L’on vie
enfin s’élever, fur le même emplacement, le co-
lifée & le magnifique temple de la Paix.
CELLA. Ce mot s’employoit chez les Romains
à exprimer différentes pièces', tant des maifons,
que des thermes, & fa fignification diftinfliv®
dépendoit des épithètes que l’on y ajoutoit.
Ainfi., ce lia caldaria, cella frigidaria vouloit dire
la chambre chaude ou la chambré fraîche des
bains : avec les épithètes olearia, vinaria, &c.
cella vouloir dire grenier, cellier, &ç.
Mais cella par excellence & fans épithète, fi-
gnifioit cette partie intérieure des .temples, que
nous pourrions dire correfpondre à ce que nous
appelions, tantôt la nef, tantôt le fanftuaire. Lorf-
qu’on honoroit plufieurs divinités dans une même
enceinte, elles avoient chacune une cella particulière.
C’eft ainfi que le temple de Jupiter Capitolin
avoit deux nefs ou cella confacrées a
Junon &. à Minerve. En général, le mot de cella
comprend toute la partie des temples renfermée
.par les murs, autour defquels étoient ces rangées
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Je coloritiés qua l’on appelloit aile, 8c ce mot
s’jppliquoit aux temples circulaires , comme a
cepi dont la forme étoit quarrèe.
On voit encore la ctlla au plus grand nombre
des temples périptères de l’Italie, de la Sicile 5c
la Grèce. Elle eft abfolumeiit entière au
temple de la Concorde à Agrigente ; mais on a
déjà averti que'les arcades dont elle eft percee
font des ouvertures modernes. Car ^ ces fortes
d’intérieurs de temple n’avoient que très-,peu d ouvertures
pour le jour. La cella du temple en quet-
rion n’avoir que deux fenêtres, placées' à chacune
des extrémités ; plufieurs n’en avoient d aucune
forte, 8c leur intérieur ne recevoir d’autre lumière
q u e c e l l e d e s lam p e s . I l y e n a v o i t , a u m q u i
a dm e t to ie n t l e jo u r d u c i e l , c o m m e d a n s le s t em p
le s b y p a t h r e s o u d é c o u v e r t s . C ’ é t o i t d an s la cella
q u ’ è to i e n t p la c é e s le s f t a tu e s d e s d iv in i t é s 8c a u t r e s
o b je t s f a c r é s . L a cella f e d i v i f o i t q u e lq u e f o i s e n
d e u x p a r t i e s , Sc c e l l e d u f o n d f o rm o i t i j f e c i l e -
m e n t c e q u e n o u s a p p e l i o n s , d a n s nos e g ln e s ,
le f a n â u a i r e . O n l e v o i t a in f i à u n d e s t em p le s
d e Pxflutn. (Voyt^ T e m p l e . )
La cella s’ornoit quelquefois de bas reliefs, tant
extérieurement que dans l’intérieur, comme au
temple de Minerve à Athènes. Il y en avoir aufli
dont les murs étoient peints 8c ornés de ta-
bleaux.
CELLARIUM étoit le nom générique des greniers,
vice. Ce Heu ; chez les grands, étoit dans h
logement des étrangers.
On voit encore à Rome , près de Saint-Jean-
de Latran , les reftes d’un triclinium ou cénacle
orné de quelques mofaïques, que l’empereur Conl.
tantin avoit fait bâtir pour y nourrir des pauvres,
celliers, garderobes, 8cc. dans les maifons
1 des grands.
CELLIER, f. m. C’eft un lieu voûté dans l'étage
fouterrein , compofé de plufieurs caves qui, étant
deftinée à ferrer le vin , fe nomme cellier, du latin
cella vinaria, ^ Voye^ C e l l a ) .
On entend par cellier plus communément un
lieu moitié fous terre, 8c moitié hors de terre,
qui n’eft point voûté, mais qui eft formé pat un
plancher avec folives apparentes, 8c fert ifidiftinc-
tement à plufieurs ufages. En latin cellarium.
CELLULE, f. f. Mot tiré du latin cellula, petite
chambre. C’eft dans une maifon religieufe
une des chambres qui compofent le dorroir , 6c
dans les couvens des Chartreux 8c des Camal-
dules, un petit corps-de-logis au rez-de-chauffèe, |
accompagné d’un petit jardin.
• On appelle encore cellules les petites chambres
féparées par des cloifons, où logent les cardinaux
pendant le conclave à Rome.
CÉNACLE, f. m. Mot tiré du latin ccenacu-
lum, lieu où l’on mange.
C’étoit, chez les anciens, une falle à manger.
Elle s’appelloir aufli triclinium , c’eft-à-dire , lieu à
trois lits, parce que, félon la coutume de manger
couché, il y avoit an milieu de cette fale une
table quarrée longue, avec trois lits en maniéré
de larges formes au devant de Jtrois côtés ; le qua-
trième côté reftant vuide , pour la facilite du fer?
CENDRE , f. f. ( conftruélion). On donne , relativement
à l’art de conftruire, le nom de cendre
aux terres qui réfultent de la combuftion des végétaux
& de certains métaux & minéraux.ll fe trouve
des circonftances ’où l’on peut faire ufage de ce,
différentes terres dans la conftruftioa des édifices.
Vitruve, en parlant des aires ( voyet^ce mot)
dit que pour former lin pavé qui boive 1 eau oc
foit toujours fec, il faut coin pofer la dermere
couche de l’aire avec un mélange de cendre3 de
fable fin & de chaux. Cette couche forme un
corps fpongieux qui devient fort dur; au travers
duquel l’eau pénètre facilement, ce qui prouve
que l’ufage de la cendre ne vaut rien pour les
conftruétions qu’on veut garantir des effets de
l’eau & des inconvéniens de l’hümidite.
J’ai éprouvé que lorfqu’on mele de la cendre
de végétaux; dans le mortier , il eft beaucoup
plus long-temps à prendre & à faire corps. La
cendre de charbon de terre peut être employée
avec beaucoup plus de fuccès , fur-tout loffqu elle
fie trouve mêlée avec la pouflïère de pierre demt-
calcinée qui tombe des fours à chaux. ( f^oye^ ci-,
après C e n d r é e ) .
On donne le nom de cendres bleues, cendres
vertes, à des matières calcinées & réduites en
poudre impalpable, dont on fait ufage pour la
peinture d’impreflion.
Le nom de cendre fe donne encore aux terres
ou chaux des métaux calcinés à l’air libre, do.nt
on forme plufieurs préparations, qui fervent auüi
à la peinture. Telles font celles qu’on appelle
cendres de plomb, cendres d’étain , &c.
CENDRÉE DE TOURNAI,f. f. ( conflruüion).
i C’eft une poudre mêlée de cendres de charbon de
1 terre, provenant des débris demi-calcines dune
I efpèce de pierre bleue, dont on fait la chaux aux
environs de Tournai. Ces débris tombent pendant
la cuiffon, fous la grille du fourneau. On fe fert
de cette cendrée au lieu de ciment ou pouzzolane,
pour les ouvrages qui fe fabriquent dans l eau.
On en faitaufli lesenduirs pour les citernes , bamns
&. autres conftruélions de mâçonnetie deftinees à
contenir l’eau.
CENDR1ERE, f. m. L’on nomme ainfi l’endroit
d’un fourneau qui eft immédiatement fous
le foyer, dont il n’eft féparé que par une grille.
Il eft deftiné à recevoir les cendres qui en tombent
*, il a une ouverture qui communique à l’in-
t'èriet r , faite non-feulement pour retirer les cendres,
mais.encore pour que lair extérieur puiffe