
tte forte -pas 3u milieu du temple, Caf âufli-tSt îl
s’appercevra d e l’obliquité d e ces axes & du dé-
u-angement de la fymmétrie. Cet effet eft bien plus
•confidèrable à la vue que fi l’on avoit •fiiBM
enfoncemens avec une direétion droite, telle qu elle
■ doit être à l’égard de la voûte. Le feul inconvénient
de celle-ci, eft qu’une partie du giron des
degrés inférieurs de chaque pyramide aurott ete
■ cachée par la hauteur des degrés , lo* (qu’on le
•ferott avancé vers le ntur, & que Ton auroit eu
un plus grand nombre de ces girons, •lorfqti’on lé
f eroit éloigné du milieu. Mais doit on fe plaindre
de ce que , dans une figure vue de côté , le nez
.■ cache une partie d’une des joues ? Labaco., inftriiit
jjar ce mauvais fuccès, qnoiquHl ait loué le changement
des proportions, ne l’a point pratiqué dans
les pyramides creufes des compartimer.s de la
•voûte de Saint-Pierre, quoique la grande élévation
que ce temple a au-defius du Panthéon augmente
beaucoup l'inconvénient que caufe l’épaif-
feurdes pretniersdegrés, en cachant les girons de
ceux qui fuivent. 11 a (ans doute reconnu que rien
n’eft plus ordinaire que de voir des parties qui fe
cachent les unes les autres, & que l’oeil e(l habitué
à fiippléer les proportions des chofes entières,
par le jugement qu’il fait de la grandeur d’un tout
dont il ne voit qu’une partie; 8t ce jugement, en
général, autorife à ne point changer les proportions,
parce qu’il ne manque jamais d'empêcher
que l’on ne foit trompé par les altérations & les
effets défavantageux -qui , félon que nous J’ima-
cinons d’abord, doivent être les rêfuhats de 1 éloignement
& des différentes fituations ; donc tout
changement eft inutile.
» Démontrons,qu’il eft vicieux. Quiconque con-
noît la proportion que doit avoir un entablement,
■ ne manque pas de voir fi larchiteéle , a quelque
liauteur qu’il l’ait élevé, ne l’a pas fait plus grand
fur fa -colonne qu’il ne de voit l’être: quoi, d’ailleurs
, de plus facile que de juger fi un-homme
nui eft à la fenêtre la [dus haute d’un bâtiment,
a la tête pins groffe que les hommes ne l’ont ordinairement
? D’après cela, & conformément au
principe , qui veut que ce qui eft porté ait un
àapport calculé avec ce qui le porte, cet entablement
qui eft par fa maffe plus grand qu il ne
doit être , à proportion de la colonne qui le fou-
tient, choquera toujours la vue: de même fi,
pour empêcher qu’une.ftatue dans fa niche paroi H e
penchée en arriéré , vous 1 .inclinez en avant,
mon oeil\ verra toujours dans ce (ur-plomb dif-
eracieux.
i » Mais, demande-t-on: l’oeil peut-il juger avec un*
parfaite précifion de la grandeur des objets éloignés?
Je réponds qu’il l’obtient par la comparaison
; en effet, il lui fiuffit de comparer la grandeur
jde .l’entablement à celle des autres parties de
l ’édifice, pour juger fi cet entablement eft dans
upc gxaéle proportion. L’éloignement ne lui .empîchè
pits de faire cettecomparaifort ; parce quetout
en même point, diminuant en même degré
il ne peut ôter à l’oeil, la facplte' de s’apperce-
voir de l’augmentation que l’arcliiteéle auroit
donnée à' la grandeur d’une partie quelconque. A
quoi fert donc un changement qui ne peut produire
aucun bon_effec, fi ce n’eft à une certaine
diftance, & ,en fuppofant l’oeil dans une fituarion
confiante ? A rien, puifque la fituation fiappofée
eft invraisemblable.
» Je .crois donc qu’il n’y a point deraifon de
corrompre-les proportions pour qu’elles ne pàroif-
Sent pas corrompues, & de rendre -une chofe dé»
fe élue u le-, dans l’intention de la corriger. Les
apparences que l'éloignement & la fituation pro-
duifent, loin dlêtre défauts, font l’état naturel
& véritable des chofes ; les changer c’eft les rendre
difformes. Tout ce qui a été dit, tout ce qu’on
peut dire fur ce fujet , c’eft qu’il’ n’eft pas aulU
certain que l’éloignement faffe paroître les proportions
autres qu’elles ne font en effet, qu’il
eft certain que le changement de la proportion
eft la corruption vifible de cette même proportion
, & enfin qu’il eft plus dangereux qu’une
proportion .paroifle corrompue, quand elle l’eft
véritablement, que quand elle ne l’çft pas.
» Cependant,que deviendra l'opinion unanime
de tous les architeéles, fondée fur l’autorité de
Vitruve,, qui enfeigne ce changement , & qui
en preferit les règles-? Gomment., depuis près de
deux mille ans qu’il eft donné en précepte, ne
l’a-t-on. pas examiné ? C’eft que Vitruve ayant
ainfi décidé, on a cru toute difeuflion inutile ;
ÔL fournis à Ta loi fans la pratiquer, o.n a voulu
que tous les architeéles anciens l’aient obfervée,
par une raifon profonde , dans tous les édifices
dont ils font les auteurs, & dont nous contemplons
les reftes avec une admiration qui nous .porte
à croire qu’ils ont fans ceffe confultè l'optique,
pour en déterminer les plus petites parties. Les
exemples cités prouvent invinciblement le contraire,
puifque fouvent dans les mêmes afpeéls,
les proportions font différentes, & qu’elles font
pareilles dans les afpeéis différens.
?»En général, il exifteennous un fens propre
à redrefler toutes les erreurs des Cens,, & c’eft
celui qu’on peut appeller le fens de l’expérience
& de l’habitude : fon office eft de fe réfléchir fur
les aérions des fens extérieurs. C’eft lui qui nous
retrace la véritable forme des objets, lorfque leur
dtftance on leur fituation les difpofe à paroître
antres qu’ils ne font. Le jugement de l’expérience
ajoutant fur le champ à l'image qui eft dans l’oeil,
les circonftances des chofes qu’iLconnoîc, telles
que font-l’èloignement & la fituation de fon objet,
& la grandeur des chofes auxquelles il le compare,
empêche que ces images ne loient prifes
l’une pour vautre. En effet, les images d’une -étiticelle
& d’une feuille de papier, lorfque ces objets
font proches, font fort peu différentes de celles
d'une étoile ou d’une muraille blanche, quand l’un
& l’autre de-ces objets font éloignés ; de même
qu’un ovale ou un quarré oblong, qui font vus
obliquement & de loin, font le même effet dans
notre oeil, qu’un rond ou qu’un quarré parfait,
lorfqu’ils font vus direélement.-
II en eft de l’ouie comme de la vue.'11 y a
de même un jugement qui nous fait difeerner la
parole de ceux qui parlent bas auprès de nous,
d’avec la parole de ceux qui parlent haut & qui
font éloignés , quoique le fon de l’une & de
l’autre foit affoibli prefque, d’une même manière.'
Car, quoiqu’on puiffe imiter cet affoibliffement -
que l’éloignement apporte, il y a néanmoins une
multitude de remarques qui font connoître la
différence qu’il y a entre la foibleffe de l’une &
celle de i’autré.
De même la peinture qui tâche d’affoiblir les
teintes pour feindre l’éloignement des objets , ne-
le fanroit faire,afîez également, pour produire le
même effet que celui qui réfulte de la diftance.
Sans donc que nous fongions aux règles de la
perfpeélive; fans que notre imagination examine
expreffément les raifons & les différens effets de
l'éloignement, qui dépendent -de l’étréciffement
des angles que forment les lignes vifuelles, &
de l’afibibliffement des teintes, des objets, le fens
commun veille incèfiamment à toutes ces chofes,
il obferve toutes ces circonftances, & s’il arrive
qu’il y manque quelquefois, comme lorfque la
peinture où la perfpeéiive nous trompent, c’eft
une marque bien certaine'qu’il n'y manque pas
d’ordinaire.
Pour rendre donc néceffaire la précaution que
"Vitruve veut que l’on apporte par le changement
de proportions, contre les tromperies que l’éloignement
& l’obliquité des afpeéts pourroient caufer ,
il faudroit fuppofer que tout ce qui appartient à
la vue, ne dépend que de l’organe de l’oeil ; ce qui
n'eft pas vrai , parce qu’elle fe fert en même
temps du jugement du fens commun, qui la re-
dreffe ; & il n’arrive guère que ce jugement lui
manque, autrement la perfpeélive & la peinture
tromperoient toujours. Il n’y a pas plus de raifon,
pour qu’on prenne un rond pour un ovale lorf-
qu’il eft vu obliquement, qu’il n’y en a de prendre
un ovale pour un rond, quand cet ovale eft peint
pour paroître rond.
Ces raifons, qui, à la vérité, ne font pas capables
de détruire tout-à-fait celles de Vitruve
pour le changement de proportions , 'auront néanmoins,
allez de force pour qu’on puiffe donner
à ce précepte les reft ri étions qu’il comporte. Vitruve
lui même reconnoît que pour en ufer il
faut beaucoup de goût & de favoir, & mon opinion
eft qu’il fe rencontre peu de cas où cette
Architecture, Tome 1 ,
maxime du changement de proportions puiffe s’appliquer.
CHANLATE, f. f. ( conjlr union. ) C’eft une
planche étroite & mince, qui fert à foutenir les
tuiles de l’égout d’une couverture.
CHANTEPLEURE, f. f. ( conftrutàon.) Efpèce
de barbacane ou ventoufe qu’on fait aux murs de
clôture, conftruits près de quelque eau courante,
afin que pendant fon débordement elle puiffe entrer
dans le clos & en fortir librement : ces iffues
font néceffaires à la confervation des murs.
CHANTIER f. m, (confirunion ). Mot tiré du
latin Canterius-, magafin à bois, & qui a plufieurs
lignifications dans l’art de bâtir.
i°. On appelle de ce noml’efpace autour d’utl
bâtiment que l’on conftruit, où l’on décharge le
bois, la pierre, le fable,la chaux & autres matériaux
propres à la conftruérion de l’édifice. C’eft
àufli le lieu où l’on taille les pierres & les bois.
a°. Les charpentiers appellent chantiers, des
bouts de bois qu’ils mettent fous les pièces qu’on
préfente fur Vétalon, pour les rendre de niveau ,
pu les piquer félon leur devers, afin de les tracer
& de les tailler. ( Voyez C h a r p e n t e r ie ).
3°. Les tailleurs de pierre appellent chantiers
les pierres & gros moellons qui fervent à placer
une pierre de manière à pouvoir là tailler facilement
; c’eft pour cela qu’on dit, mettre une pierre
en chantier. I
CH ANTIGNOLE, f. f. ( conflruClion ). Les charpentiers
appellent ainfi un bout de bois pofé &
arrêté fur l’arbalétrier d’une ferme, pour porter
un cours de pannes. ( Voyeç Comble).
Dans plufieurs pays on appelle chantignole des
briques minces dont on fe fert pour paver les
j chambres, les âtres & contre-coeurs des cheminées.
( V oyei Br IQUJE ) .
CHANTOURNER, v. aéri C’eft découper une
pierre , une pièce de bois , une planche,,une lame
de fer, de cuivre ou de plomb , fuivant un profil
& deflin donné, ou l’évider en dedans.
CHAPE , f. f. ( conftniEtion ). On donne ce nom
à un fort enduit fait fur l’extrados d’une voûte
pour la conferver, lorfqu’elle fe trouve fous une
terraffe, fous le pavé d’une cour ou d’une rue,
& fur l’extrados des arches de pont.
Cet enduit, que Vitruve appelle corica teflacea,
fe fait avec du mortier de ciment & des petits
cailloux de vîgue pofés à bain. Il faut obferver de
bien battre cet enduit, avant qu’il foit tout à fait
fec de le recouvrir enfuite pour qu’il ne gerce
| point.
CHAPEAU , f. m. ( conflruSlion ). C’eft une
pièce de bois pofée horizontalement, qui termine
un ouvrage de charpente.
Ainfi, on appelle chapeau de lucarne la pièce
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