ment fous Pie V I , on fait fept milles fur l ’ancienne
voie. A l’endroit appelle torre tre pond , on trouvé la
pierre du 39 e mille compté de Rome. 'Comme cette
voie y eft plus élevée qu’en aucun autre endroit , onpeut
voir à découvert la forme de-cette belle conftruâion
fur une longueur de 300 pieds: dans le milieu il y a
deux arcs pre(qu’enterres où pafloit la ninfa , ils
avoient dix-huit pieds d’ouverture, à en juger par le
fegment qu’on en voit : ils font féparés par une
pile de huit pieds de large , fur laquelle font le«
ruines de cette ancienne tour., appellée torre trèpond,
parce qu’il y a près de là un troisième a rc , qui recevoir
la teppia. V e r s Terracina & _Fondi ., la voie
Appienne a environ 26 pieds 3 mais , près d’I t r i ,
à la montée comme à la descente de -la montagne
, elle Ce rétrécit., & arrive à peine à 20 pieds.
Puis de la plaine de l’antique Formies jufqu’à Garri-
gliano , & jufques vers Sinueila & l’ancien pont fur
•Je petit fleuve appelle Saon , elle va toujours en
s’ékrgiffant & s’embellilfant. On peut encore en
juger à préfent par la partie qui en exifte &
•qui a environ. 20 pas de large , relie précieux,
■ confervé en entier avec les trottoirs , les repo-
fb ir s , & une borne milliaire rompue. Il y a quel-
■ ques années qu’on trouva fur le chemin de Naples :
à Barletta $-.s8c du côté de Trani une des pierres mil-
liaires de cette route 3 elle fert aujourd’hui de borne
■ au coin d’une rue de Cérignola , gros bourg de la
Fouille.
A P P L A N IR , v . aét. C ’eft enlever les inégalités
d’une Turface, d’un terrein par exemple. ( Vjye^
ï IÉga ler. )
A P PU I , f. m. du latin podium. Selon V itru v e ,
•c’eft taie baluftrade entre deux colonnes , ou entre
les deux tableaux ou pied - droits d’une croifée
dont la hauteur intérieure doit être proportionnée à la
Rature humaine, pour s’y appuyer 5 c ’eft-dire , avoir
deux pieds un quart au moins, & trois pieds un quart
a u plus. (Voye^ Ba lu s t r a d e .)
On appelle aufli appui un petit mur qui fépare
deux cours ou un jardin d’une cou r, & fur lequel on
peut s’appuyer. On appelle appui continu la retraite
qui tient lieu de piédeftal à un ordre d’ architecture,
& q u i, dans l’ intervalle des entre-colonnemens ou en-
tre-pilaftres , fert d'appui aux croifées d’une -façade
de bâtiment. C ’eft auflx fouvent une èfpèce de plinthe
quelquefois ornée de moulures, & ravalée , qui fert
de tablette d’appui aux croifée s, comme on en voit
à la plupart des palais de R ome.
A P PU I A L E G É . Appui qui eft diminué de la profondeur
de l’embrâfure, . autant pour lailfer regarder plus
facilement au-dehors que pour foulager le delfous.
A P PU I D E C R O IS É E A JO U R , ou appui de
fer. Efpèce de baluftre fans faillie ou avec peu de
faillie , entre les deux tableaux d’une croifée , pour
voir plus facilement au-dehors,. On le fait d’un pan- ■
neâu d’entreîas ou compartiment de fer de carillon
avec frifes & feuillages comme les balcons.
A PPU I D E P U IT S , ou devanture de puits. C ’eft
le mur circulaire qui eft hors de terre couvert de
fa mardelle ,avec faillie en forme de plinthe. Les petits
appuis Ce font ordinairement d’une feule pierre qui
comprend la mardelle 5 011 en fait aufli de ferrurerie
a jour pour une plus grande propreté , ou pour gagner
de la place. Il y a encore dans des endroits
relierrés ou de fujétion des puits fans appui avec un
couvercle de bois percé de trous à fleur de pavés.
A P PU I D ’E S C A L IE R , pièce de b o is , de pierre
ou de fer , qui fuit la rampe de l’efcalier. ( Voyez
R ampe. )
A P PU I E V ID E . On doit entendre pat ce mot,
non feulement les baluftrades , & les entrelas à jour
de diverfes efpèces 3 mais aufli les appuis où il y a
fous la tablette un grand abajour quarré , comme
On en voit à Rome a plufieurs palais.
 P R E T É , f. f. C e mot eft ufité en architecture
pour exprimer le ferrement des entre-colonnemens.
Il vient du latin afperitas. Vitruve Ce fert de ce
terme pour faire l’éloge des colonnades qui envi-
ronnoient les temples périptères. Perrault,'qui trouve
cette façon de parler très-fignificarive, ne femble pas
cependant en avoir bien compris le fens , lorfqu’il
dit qu’elle repréfente bien l’inégalité "de fuperficie
qu’un grand nombre de colonnes donne aux côtés
d’un temple, quand on le regarde par les angles. Il
ne paroît pas que ce foit à cet effet de perfpeCtive
que Vitruve ait eu égard lorfqu’il a employé ce
terme. C e t écrivain loue Hermagène de ce qu e , dans
la compofition du Pfeudodiptère , il avoit trouvé le
moyen, eh fupprimant le rang de colonnes du milieu
dans le diptère , de donner plus d’efpàce aux prome-
-noirs ou galeries qui accompagnoient le temple,
tans diminuer le nombre des colonnes qui font l’af*
pe£t du dehors , 8c le mérite de la difpofirion extérieure
dix diptère 3 ca r , d it-il, on a inventé ces ailes
de colonnes ainfi arrangées autour des temples pour
leur donner plus de majefté par l'âpreté des entre-
colonnemens. Ainfi l’on voit que le mot âpreté ne
lignifie ic i autre chofe que cette èfpèce de dureté
que l’effet du jour produit dans les colonnades par
la denfîté des colonnes. Ce t effet piquant ne fauroit
être mieux rendu que par le mot d’âpreté, auquel
on oppofe les mots de lâcheté ou de mollejfe , pour
exprimer les effets de foibfeffe que les entre-colonnemens
écartés produifent à l’ceil.
Les anciens eftimoient beaucoup cette manière
âpre •& ferrée d’entre-colonnemens. On trouve chez
eux beaucoup plus de Picnoftyles & de Siftyles que
de Diaftyles & d’Euftyles. C ’eft fur-tout dans les
plus anciens monumens des Grecs qu’on remarque
cette difpofition. Aux temples doriques de la Grèce,
les entre-colonnemens ont tout au plus un diamètre
8c demi, & quelques-uns ïi’ont qu’un peu plus du
diamètre
diamètre. Dans plufieurs de leurs édifices les Egyptiens
ne mirent qu’un diamètre à leurs entre-colonnemens.
Les Romains les élargirent beaucoup p lus,
& s’éloignèrent infenfiblement de la manière des
Grecs. Les modernes ont outrepaffé toutes des bornes
dans l’efpacemént des colonnes 3 aufli leur‘architecture
ne produit fouvent aucun effet. On s’eft autorifé
des exemples des bas-fiècles 3 on a cherché des modèles
de cet abus au palais de Dioclétien , à Spa-
latro en Dalmatie , & aux autres édifices conftruits
à Rome dans les fiècles les moins éclairés où l’on
trouve entre les colonnes des efpaces confidéfabies.
M a is , comme le remarque M. Clériffeau, quelques
mauvais exemples devroient-iis jamais fervir de règles
? On fait que les colonnes antiques employées
a la décoration au palais de Dioclétien étoient d’une
matière précieufe & rare, & que l’architeéfe ne prit
le parti de les écarter ainfi , que par ce qu’ elles
étoient en trop petit nombre. ( Voye£ E ntreco-
XONNEMENS. )
APSIS ou A B 5IS , f. f. Mot ufité dans les auteurs
eccléfiaftiques, pour fignifîer la partie intérieure des anciennes
églifes où le clergé étoit affis, & où l’autêl
étoit placé. ( Voyeç Eglise. )
Dans les Bafiliques de Rome , l'abfide confifte
dans l’hémicycle ou le grand cul-de-four qui fait le
chevet de l’églife , & dans lequel les ftales font rangées
circulairemënt. (Foye^ Figure. 13 6 ).
Cette partie de fég life s ’appelloit ainfi , parce
qu’elle étoit bâtie en arcade ou en v o û te , appellée
par les Grecs, ot-vjwç , & parles Latins, A bfis, & n on
comme Ifidore l’a c ru , parce qu’elle étoit la plus
éclairée, faifant dériver ce mot du G re c , enrTeiv
éclairer.
L e mot Abfis , Ce prênd aufli pour Coucha, Caméra,
Presbyterium, par oppofition à n e f , & à la partie de
Féglife où Ce tenoit le peuple 3 ce qui revient à ce que
nous appelions choeur & fanCtuaire. ( Voye^ Nep ,
C hoeur, &c.)
L ' Abfide étoit bâtie en figure hémifphérique, &
confiftoit en deux parties : l’autel, & le presbytère ou
fanCtuaire. C ’étoit au milieu de ce demi cercle qu’é-
•toit placé le thrône de l’évêque. ( Voye^ Basilique.)
L ’Autel étoit à l’autre extrémité vers la N e f , dont il
étoit féparé par une grille,ou Baluftrade à jour 3 il étoit
élevé fur une eftrade 5 & fur l’Autel étoit le C iboire ou
la Cpupe. ( Voye^ C iboire, Baldaquin.)
L e thrône de l’évêque s’appelloit aufli anciennement
A p fis , d’où quelques-uns ont cru qu’il avoit
donné ce nom à la partie de la Bafîlique dans laquelle
il étoit fitué. M a is , au contraire, il eft évident
qu’il l’avoit emprunté de ce même lieu. On l’ap-
pelloit encore Apfis Gradata, parce qu’il étoit élevé
^egr^s au-deflus des fiéges des prêtres 3
erifuite on le nomma Exhedra, puis thrône 8c tribune.
(Voye^ ces mots.)
j ii§pP » viI1® .^e France, en Provence, fur la rivière
de Calaron. Pline met cette ville dans la province Nar-
bonnoife , & en fait le chef-lieu du peuple Vulgien-
t£s. A p ta ju lia Vulgiendum. Les murailles d'A pt font
Arçhiuüurt% Tome I ,
un ouvrage des Romains : elles fubfiftent encore ; 8c
l’on voit aufli dans cette ancienne ville, plufieurs monumens
d’antiquité.
A PU L E IU S , archite&e de l’antiquité : il avoit
bâti à Tarragone, en Efpagne , un temple confacré
à Diane, mère, ou peutrêtre à quelqu’impératrice
fous ce n om, comme en fait fo i l’infcription qui
fe voit à Tarragone, & qui eft conçue en ces termes.
T emplum D ianæ M a t r i , d. d. A puleius*
A rchitectus substruxiT.
A Q U Æ - S E X T IÆ , ville de France, dans la Provence
occidentale 5 elle fut fondée par le général
Romain, Sextius Calvinus , q u i, ayant paffé les A l pes,
& hyverné dans les pays des Salies , en un
lieu où il y avoit des eaux chaudes, y fit bâtir une
forteréffe (comme' dit Strab on ),où il mit garnifon
Romaine , pour défendre les Marfeillois des incur-»
fions des Gaulois. Cette ville qui s’appelle aujourd’hui
A i x , n’a confervé prefqu’aucun , monument
d’antiquité. En 178 ^ , on en a détruit un qui mérite
qu’on en rappelle le fouvenir.
Il exiftoit dans le palais de Juftice : c’étoit une
tour ronde, entourée de 10 colonnes engagées dans
le mu r, & furmontée de 10 colonnes de granit ,
deftinées vraifemblablement à foutenir une coupole
que le tems avoit détruite. Cette tour étoit conftruite
fur une bafe quarrée, dont chaque -face avoit environ
27 pieds en tout fens 5' le monument entier avoit
12 toifes d’élévation. L e célèbre Peirefc avoit penfé
que cet édifice étoit un tombeau 3 f événement a-
juftifié fon opinion. En le démolifiant, on a trouvé
à différentes hauteurs , deux urnes de marbre, blanc
remplies de cendres, & dans la partie la plus bafle,
une urne de porphyre, d’une forme élégante & d’un
beau tra vail, .laquelle contenoit, outre les cendres &
les offemens, une médaille de Trajan, en argent,.une
en bronze, de L u c iu sÆ liu s , & deux bagues;d’o r »
enrichies, l’une d’une émeraude , l’autre .d ’iing' agate
onix , fur laquelle eft gravée, la figure-d’un kdiu
A quelque diftance de cettç ürne , é fè it . une de
ces bulles 4 olr> qae fufpendoient à leur coi^pCeux
qui obtenoient les honneurs ' du triomphe. Les méA
dailles dont on a parlé, font conjecturer quçi çêtté
.tour a été élevée vers le milieu du fécond jfiècfe
de notre Ere. Une infçription en l’honneur de >trçis
patrons âe la colonie Romame, établie ^ A ix , m-
feription dont on a découvert un fragment confiner
rable, aflez près de la tour , & qui paroît en avoir
été détachée, donne lieu de penfer que les urnes
renfermoient lès cendres de ces trois patrons 3 & que
l’édifice entier étoit un monument de la reconnoif-
fance de la colonie envers fes protecteurs.
A Q U E D U C , f. m. M o t çompofé & dérivé de
deux autres Latins, Aqute du du s , conduite d’eau.
C ’eft un canal conftruit en pierres, ou en maçonnerie,'
pour conduire, une certaine quantité d’eau au travers
d’un pays inégal, fuivant une pente réglée, enfprte que
ce canal fe trouve quelquefois fous terre, quelquefois