
marché aux Turcs qui ont fufpendu des treilles au
milieu de Tes ruines pour fe garantir du foleil.
AN T IUM . Aujourd’hui Porto- £ Amçio , ville
célébré du La tium, & la plus confidérable du pays
des Volfques. Il fallut 43 6 ans aux Romains pour
allure r leur domination fur .cette ville belliqueufe ,
-qui n’étoit pourtant qu’à onze lieues de leur capitale.
Elle devint fous les empereurs un de ces féjours
de délices & de plaifîr ou le luxe déploya toutes
fes magnificences. Les Romains , dit Strabon, ai-
moient particulièrement cette ville ; les grands s’y
retiroient pour fe délafîer des fatigues des affaires j
& il y avoit un grand nombre d’édifices fomptueux
pour les, recevoir.
Antium dut encore fa célébrité à la fureté & à la
grandeur de fon port , ainfi qu’au fameux temple
de la fortune qui avoit une grande réputation,
comme il paroît par l’ode d’Horace.
O D iva graturn qitoe regis Antium. , &c.
Néron qui félon , Tacite , étoit né , ou du
moins avoit été conçu dans cette v ille , y avoit
un fuperbe palais, parmi les ruines duquel ont été
trouvées plufieurs ftatues fameufes , entr’autres l’A pollon
du Belvedére, & le gladiateur de Borghèfe.
C e fut lui qui fit conftruire le port 3 -il y dépenfa
des fouîmes fi confidérables , qu’il y épuifa , dit
Su etone, les tréfors de l’empire. D ’autres empereurs
, tels qu’Adrien & Antonin le pieux, contribuèrent
encore à l’embellifiement de cette ville : ce
dernier y avait conftruit des aqueducs.
D e tous les fuperbes édifices qui décoroient A n -
tijim , il ne refte plus que des ruines affez informes,
dont cependant le cardinal A lbani qui avoit mie mai-
fon de campagnè à Porto £ A n ÿ o , a retiré un grand
nombre de monumens précieux. On n’y voit d’entier
qu’un vafte bâtiment de bains , de grands fou-
terrains voû tés , & un tombeau fitué à -un mille
environ de Nettuno , lequel eft fait en forme de
lanterne circulaire, 3 & laiffe encore a douter, par le
ftyle de fon architecture, s’i l n ’eft point poftérieur
. au temps des empereurs.
On remarque fur , 1e bord de la mer des relies
de conftrudions prodigieufes ; on croit y découvrir
les veftiges de l’ancienne citadelle , & ceux, d’un
temple. Les débris de l’ancien môle exillent encore 5
& l’on montre des ruines qu’on croit être celles du
fameux temple de la fortune. On a trouvé fur l’ancien
port, des autels ronds cbnfacrés à Neptune,
aux vents, & au -calme , fur lefquels les matelots
facrifioient ; ils font rapportés & gravés dans Vulpius.
I l y avoit aufli deux temples célébrés j l ’un de
Vénus Aphrodite & l’autre d’Efculape. Mais rien de
plus incertain que les dénominations des ruinés aftuel-
les de cette ville.
A N T O N IN E ( C O L O N N E ). C ’ell un des plus
confidérables monumens de F ancienne Rome , & des
mieux confervés, quoiqu’ il a ir éprouvé des .injures du
tems& de la barbarie d’affez fortes dégradations. Mais
le Pape Sixte-Quint le fit réparer par Fontana en 15 8 5»,
& le rendit à fa première forme, ainfi que le porte
l’Infcription moderne.
Cette colonne qui fert aujourd’hui d’ornement à
une des plus belles places de R ome, & qui lui a
donné fon nom , fut érigée par Marc-Aureîe , &
confacrée par lui en l’honneur d’Antonin le Pieux,
fon beau père 3 „dont il fit placer la ftatue fur le fom-
m e t , mais, comme celui-ci n’ avoit illuftré le cours
de fon régne par aucun exploit militaire, Marc-?
Aurele vainqueur des Parthes & des Germains , y fît
graver les victoires de la guerre Marcomane.
C ë monument triomphal a dans fon état actuel
140 pieds d’éléyation ; il y a. .91 pieds depuis le deffus
du chapiteau.^ jufqu’au bas de la plinthe de la bâfe,
ou jufqu’au deffus de la corniche du piédeftal ; le
piédeftal a z j pieds ; la ftatue de St-Paul 1.2 piedsj
elle eft fur un piédeftal pareillement haut de 1 z pieds
placé au-deffus du chapiteau. Le diamètre de la ccolonne
eft de i i pieds. Dans fon intérieur eft pra-?
tiqué un efcalier où l’on compte aujourd’hui
degrés, auxquels:il-,faut ajouter fept ou huit autres
dégradés dans le b a s , félon la fuppofîtion de
Piétro Santi Bartoli ; 1 <Cblocs de marbre forment
& compofent toute la conftruction du fût de colonne,
Sç l’efcalier dont nous venons de parler fe trouve
taillé dans le maflif de chaque bloc , ainfi qu’à la
colonne Trajane... Quarante petites fenêtres éclairent
la montée 3 la largeur du tailloir qui fert de, terrifie
lorfqu’on eft parvenu au fa îte , eft de 16 pieds 4
pouces.
L a colonne toute d’un beau marbre blanc eft entourée
de bas-reliefs qui forment zo fpirales autour-
du f û t , & viennent fe terminer dans le haut à un
lifte l, entre lequel, & le tore du chapiteau , refte un
efpaee vuide en manière de collarin, orné de cannelures
dans le goût des colonnes du temple de Sé-
gefte- où les cannelures n’avoient point été termi- -
nées dans toute la longueur de la colonne. L ’ordre
en eft dorique par les formes du chapiteau & de la
b â f e , quoique la proportion en foit Corinthienne,
puifqu’elle a dix diamètres. L ’échine ou quart de
rond du chapiteau eft entaillé par des oves. L a bâfe
pour la forme eft la: même qu’elle étoit anciennement
, fi ce n’eft que dans la reftauration du piédeftal,
on a fupprimé du foubaffement les viétoires qui
fupportoient des feftons , comme tous lès anciens
de (fins en font foi.
L a proportion générale, & l’enfemble de la colonne
Automne , a quelque chofe de plus haut que
la colonne Trajane j mais elle lui eft de beaucoup inférieure
fous tous 1,es autres rapports de forme, de beauté
& d’ exécution. L a fculpture en ,eft bien moins pure,
les bas,-reliefs en font bien plus fàillans, bien plus
relevés & moins bien entendus , ce qui lui donne un
air de pefanteur & y introduit de la confufion $
l ’oeil y difcerne bien moins aifément les fujets, &
fe fatigue promptement à débrouiller les* caractères
peu diftinéls d e cette hiftoire coilfufément écrite.
Quant à l’arc, le ftyle en eft moins beau , moins,
/avant & moins hardi ; on y fent enfin la foiblefiè
d'une imitation imparfaite. Sans ce point de com-
paraifon , elle eût acquis une plus grande réputation
; malgré cela , elle rien eft pas moins un
monument prodigieux de la grandeur & de là puif-
fance Romaine. Mais l'ouvrage d’Apollodore laiffe
fa copie trop loin derrière lui , pour qu'on puifle
admirer dans le monument d ’Antonin , autre chofe
que la grandeur de la ' maffe , & fimmenfité de
Pentreprife. Quant aux détails & à leur perfeflion ,
& tout ce qui regarde la compofition , les caraétères
de tête , le choix & les attitudes de figures , on
rie fàuroit trop s’y arrêter aptes avoir vu le chef
découvre dit fiécle de Trajan. ( Foyep C olonne
1 ilAJANE. ) Cette colonne a été gravée dans le plus’
grand détail , par Piétro Santi Bartoli.
On a trouve fous le mont Ciiorlo une autre colonne
de granit, qui avoit été. élevée à l'honneur
d'Antonin ,1e Pieux. Elle étoit anciennement ' placée
fur le'piédeftal qui eft én face du palais de Juftice.
O11 y lit cette infcriptibn-: ’
D IV O A N T O N IN O AU,G. PIO
A N T O N IN U S A U G U S T U S E T
V E R U S A U G U S T U S . F ILII.
Cette colonne a été reconnue par les, meilleurs
antiquaires pour celle d'Antonin le Pieux, L a grande
colonne Antonine que nous avons décrite ci-devant
eft regardée comme ayant été1 élevée à Marc-Auréie’.
L infcripïipn du piédeftal fembleroit indiquer que
ce monument -ne fut érigé qu’après la mort d'Au-
tonrn. Mais il y a des médailles qui prouvent qu’il
le fut par ordre du Sénat i j ou 10 ans avant
la mort, fur le penchant de la colline qui eft appeüée
Monte Citorio ,: & à fa partie occidentale
ueurs endroits dans une petite cour derrière le palais
de Juftice, elle avoit q j pieds de h au t, & t
pieds S pouces de diamètre ; elle étoit d'un feul
morceau de granit, 4 e celui qui eft à petits points
rouges que les anciens, àppelloient Syeni.-cs parce
?UTUiutr°JllVOi t du. c° té 4e -Sienne, ville célébré de
a I hebaide. Son piédeftal dont nous avons parlé e t
orné de bas-reliefs fur crois de fes faces. La qua-
même eft occupée par l'Infcription rapportée ci-deffus
Deux de ces bas-reliefs repréfentent des batailles : le
troiheme, ou celui qui eft en face du palais fais
voir 1 apotheofe d'Antonin & de Fauftine. Ur
génie les porte fur fés ailes , tenant d e 'l a ’main
gauche ün globe & un ferpent ïhr. lé ^ ulobe Au
pieds du géme eft Une. figura allégorique qui dera
un ohêhfque , fymbole l e l'immSrtalité Du cô
oppofe a cette figure eft la ville: de Rome ff“ te
1 tenant de fa main, droite un bouclier , fur lequel j eft repréfentée une louve avec Rémiis & Romulus Le
tout eft d'un grand ftyle. ,1e génie eft d'un-beau idéal,
& de la plus parfaite fculpture. Ce bas-relief eft un
1 des plus précieux qu'il y ait à Rome.
I fetriftesplélleftal 1 ^ glavé P-“ A<laila, en cinq
ANTONIUS étoit fénateur, & très-verfé dans
1 architeéhire ; il fit conftruire à Epidaure ancienne
ville du Péloponèfe, plufieurs édifices, dont
les plus confidérables étaient un temple dédié à tous
les dieux & d'autres confacrés à Apollon , à
tlcuiape & a la Santé. Il bâtit les bains dlEfculape
& rétablit un portique appellé Coryas., qui avoit
été confirait en premier lieu avec des briques crues.
- APLOMB , f. m. terme dont fe. fervent les ouvriers,;
de bâtimené pour lignifier qu’un mur, un pan
de- bois , un lambris de menuiferie efl pofé vertica-
j dément, ou. perpendiculairement à l'horizon ; qu’il
ne penche ni en avant , ni en arrière, ni de coté;
A , à cet effet, ils fe fervent d'un plomb fufpendu
i a une corde, d’où eft venu cette dénomination.
Latour de Pife eft célébré par un hors d'aplomù
occahonné par l’affaiffement durerrein ; la hauteur de
■ cette tour jufqu’à fa plàtte forme eft de 141 pieds 8c
fi l’on jette un plomb de deffus la platte-forme en bas,
: °n trouve qu’il s’éloigne de douze pieds de la bafe dé
la tour. Il n eft pas vrai, quoiqu’on l’ait écrit plu-
fieurs fois, que cette, tour foit & Aplomb du côté
oppolé a celui où elle penche , & que le vuide du
milieu qui reffemble à un puits ,■ & autour duquel
raurne un affez bel efcalier, foit également d'Aplomb
de toutes parts; le vuide au contraire fe déverfe en
totalité, ainfi que l’efcalier du côté où la tour s'in-
clinë , & toutes les affifes de pierres font pareillement
inclinées. Il réfui te de-ià que ce hors i ’Aplomb ne fût
point l’effet de l'intention bizaré du premier archi-
5e? ' > ,,mals„ e? nniquement dû au terrein qui.
bailla dun coté. Pareil effet eft arrivé à la tour
des Garifendi a Bologne , dont les aflîfes font éga-
; lement inclinées. , ■ .
A P O D I T E R IU M , du Grec On
appelloit de ce nom l'endroit de la paleftre ou des
thermes dans lequel on fe déshabilloit, foit pour le
bain , foit pour les exercices de là gymnaftique.
Dans les bains ou thermes de.Néron, les apodi-
tères croient des petites pièces quarrées voifines des
T ,,r.1? eres ’ maIS l’apoditère du bain étoit voifin
de 1 bipocaufte , & par conféquent très-chaud. Aux
thermes de Titus, cette .pièce étoit ovale. A ceux de
Uomitien , elle étoit en quarré long partagé par
deux colonnes qui formoitnt .de chaque. côté une
entrée l'une poux aller dans le xifte , l'autre dans,
k vetabule qui précédait l’apoditère. ;Aux thermes de
Galacalla , YModiterium étoit grand & magnifique :
U étoit décoré- de colonnes; i f fe trouvoit. entre le
xifte & la rotonde Sandhlaire où l'on prennoit les